« Ton histoire ? Une petite miraculée qui survit alors que tout porte à croire que la mort frappe à sa porte ? Allons, je ne dois pas être la seule à avoir entendu parler de toi. »
Elle prit un instant pour boire une légère gorgée. Mariko était très maniérée dans sa manière d’effectuer ses gestes, un raffinement qui laissait facilement penser aux nobles vivant sur le continent, pourtant, elle n’en était pas une, du moins pas vraiment.
« J’ignore par quel moyen Haramune s’y est prise pour te sauver, mais je dois bien avouer que je suis impressionnée. Moi même je n’aurais jamais songé à ne serait-ce qu’essayer. Ne m’en veux pas, mais lorsque je t’ai vu la première fois, tu avais déjà reçu des soins, et pourtant là encore… Tu étais bien loin de ressembler à la charmante jeune femme d’aujourd’hui. »
La Rihatsu posa alors délicatement son verre avant de porter sa main jusqu’à la poche intérieure de son manteau. Elle en sortit une enveloppe qu’elle alla faire glisser sur la table en direction de Miwa.
« Mais ceci est de l’histoire ancienne, concentrons plutôt sur le présent tu veux bien ? J’ai une proposition à te faire, tout les détails sont dans cette lettre, mais pour faire court j’ai besoin d'un genre d’intermédiaire. Je ne te demande pas de ne plus travailler pour Haramune, bien au contraire, cela sera uniquement un petit plus. »
Elle se releva pour aller se diriger vers l’entrée de la tente, elle fit alors signe à Miwa de l’accompagner à l’extérieur. Là dehors, elle se mit à regarder l’horizon, du sable à perte de vue, encore et encore.
« Je ne comprends pas quel attrait à Haramune pour cet endroit, je le trouve détestable. Néanmoins, puisqu’elle semble déterminée à poursuivre ses affaires ici je n’ai d’autre choix que de l’y aider, pour le moment. Vois-tu, elle à beau « diriger » ici, ce ne serait pas le cas sans le reste de nos commerces. Beaucoup, dont moi, se demandent s’il est réellement profitable pour les Rihatsu de s’installer durablement dans les environs. »
Elle se tourna alors vers la jeune Rihatsu.
« C’est là que tu entres en jeu. Je ne peux pas me permettre de voir ma nièce perdre la confiance des nôtres juste car elle à eu comme lubie de s’installer au beau milieu d’un désert. Alors nous allons devoir tricher un peu. Il y a un homme, jamais bien loin d’Haramune, tu dois certainement l’avoir déjà vu, la plupart d’entre eux le prenne pour son comptable. Ce qui n’est pas tout à fait faux, mais pas exact non plus. Non, cet homme recense les gains et les pertes qu’elle engendre et établi un rapport auprès du reste du clan. Ce sont ces rapports qui sont supposés nous permettre de choisir si oui ou non, nous devons continuer de soutenir sa cause. Vois-tu où je veux en venir, Miwa ? »