La situation à Koya était meilleure que prévue. Était-ce un mal ou bien ? Seul le temps le dirait. Assise à côté de la jeune Rihatsu, Mariko écoute attentivement cette dernière. Sa loyauté envers Harumune n’a pas changé, elle avait même l’impression que cela s’était amplifié avec les années. Mais chaque chose en son temps, pour l’heure il y avait d’autres soucis à gérer.
« Fort bien… Fort bien. Je ne sais pas comme vous vous débrouillez pour obtenir ces résultats, mais c’est déjà une chose de moins à gérer. Il y a cependant autre chose dont je souhaitais m’entretenir avec toi. Une nouvelle fois, cela demandera une certaine discrétion de ta part. Mais au vu de tes résultats, je m’attends à ce que tu continues sur cette lancée. »
Mariko marquait une pause. La jeune Miwa n’avait probablement aucune idée de ce qui se passait dans le reste du clan. Elle jugea alors qu’une petite remise à niveau s’imposait.
« Tu n’en as sûrement entendu que peu parler, mais le reste des Rihatsu sont dirigés par différents chefs. Autrefois, l’ensemble du réseau était dirigé par mon frère, mais peu avant de nous quitter, il a décrété qu’à sa mort le pouvoir serait partagé entre plusieurs… familles dirons nous. Ils sont aujourd’hui au nombre de quatre, Harumune incluse. »
Même si ces informations n’allaient pas être indispensables, la Rihatsu jugeait que plus Miwa en savait, mieux ce serait. Confier tout cela à cette jeune femme était toutefois un pari risqué. Restait à savoir si sa loyauté allait d’abord vers Harumune ou vers le clan.
« Le plus âgé d’entre eux, un homme plutôt conservateur et juste, dirige nos affaires à Tekunoroji en majeure partie. Nos opérations à Tsuyo ayant été… compromises. La seconde possède une succursale située à Aisu. Elle s’occupe majoritairement des villages nord du Yuukan, nombres d’entre eux ne survivraient probablement pas sans elle. »
Ces deux là étaient les plus anciens en place. Elle connaissait déjà la 3e qui n’était autre qu’Harumune. Elle en vint alors à celui qui était l’élément perturbateur…
« Récemment, l’un des chefs est décédé. J’avais une bonne entente avec celui ayant été choisis comme son héritier mais… il est subitement décédé lui aussi. Je ne diffamerais pas en accusant à tort et à travers, mais tu vois bien où je veux en venir. Bref, le « garçon » qui à prit sa place à des tendances très… agressives dirons-nous. En temps normal je m’en ficherai, cependant, c’est lui qui possède les opérations de marché noir dans les frontières Kumojin et Konohajin. Tu imagines bien qu’on ne peut pas laisser n’importe qui avec autant d’influence faire n’importe quoi. Problème étant… le petit à des désirs de conquête. Les Rihatsu ne sont pas des combattants, si l’un des nôtres commence à entrer en guerre contre des villages militaires… il en sera fini de nous. »
Ce long monologue allait bientôt toucher à sa fin. Elle souhaitait que Miwa ait une vision globale de la situation. Trop de Rihatsu vivant à Koya pensaient être le centre du monde alors qu’ils n’étaient qu’une infirme partie de l’organisation.
« Tu dois te demander en quoi cela te concerne… Et bien, disons que j’ai des raisons de penser que c’est l’ambition de Harumune qui à touché ce gamin. Je l’ai rencontré une seule fois, et j’avais la sensation de faire face à ma nièce. Mon défunt frère souhaitait que les Rihatsu fassent partie intégrante de la politique du Yuukan, Harumune aussi, mais elle contrairement à lui n’est pas une pacifiste. Alors, pendant que je m’occupe de ce sale garnement qui joue les chefs, j’ai besoin que tu gardes un œil sur Harumune… et que tu me fasses prévenir immédiatement si elle compte faire quelque chose de stupide. »
C’était presque lui demander de la trahir, difficile d’accepter de jouer les agents doubles quand l’une des personnes concernées vous à sauvé la vie. Le petit jeu de Mariko pourrait très bientôt se retourner contre elle, mais elle n’avait personne d’autre vers qui se tourner à Koya. L’avenir du clan pourrait bien être tragique si ces deux chefs devenaient hors de contrôle en même temps, Mariko espérait que Miwa comprenait bien cela.
« Tu es une femme intelligente Miwa, j’espère que tu te rends compte que la situation pourrait très vite s’envenimer. »