Un savoir ancestral

Quartiers claniques, Quartier Miwaku

Année -14 | Automne

MiwakuKaori

HRP : https://www.youtube.com/watch?v=bEQtkLNTmRs

Cela fait maintenant bien plus de deux mois que l'Hattori te brisa ton bras. Deux mois où je pouvais me reposer tout en effectuant les tâches ménagères avec une seule main. Mais aujourd'hui est une journée différente de mes habitudes. Dans un silence des plus agréable, nous marchons en direction de l'une des maisons auxquels j'appartenais autrefois. L'Hattori doit avoir une idée bien spécifique en tête, mais je ne sais pas encore ce qu'il me prépare.

Nous entrons dans l'une des bâtisses où des femmes et jeunes femmes apprennent différents arts allant de la musique au théâtre. Mais nous ne nous arrêtons pas dans cette salle et empruntons la porte coulissante de la pièce d'à côté. Une vieille femme se tient là, assise, élégante et effectuant une gestuelle des plus maniérée pour nous inviter à nous attabler avec elle. Assis sur les zabuton, elle nous sert du thé à la façon de mon clan. Une manière bien étrange et que personne ne m'a apprit jusque là.

« Bienvenue... »

« Ca fait longtemps. »

« En effet, que puis-je faire pour toi ? »

D'un geste de la main il me désigne avant d'ajouter:

« J'ai besoin d'un service. Cette jeune fille à besoin d'apprendre beaucoup de choses auprès de son clan d'origine le temps que je parte en mission. »

« Je vois... »

La femme ne pose pas un seule regard sur moi. Comme si mon existence est veine... Après tout, n'a-t-elle pas raison en agissant de la sorte ? De ce que je comprends, n'étant au courant de rien, je vais devoir crécher ici ? Toutes ces femmes que l'on a vu ont toutes un air si triste, si désolé et défendu de toute émotion.

« Je ne te laisse pas le choix. Apprend lui ce que tu sais durant mon absence et forme là comme une bonne Kunoichi. »

Visiblement je n'ai pas mon mot à dire. Et de toute façon veuilles-je vraiment exprimer mon ressenti intérieur ? Je ne comprends pas moi même mes sentiments, alors comment puis-je les exprimer ? Encore plus face à cette inconnue...

« Quel est ton nom mademoiselle ? »

Mon nom... ? Mon véritable nom ? Je vois le regard de l'Hattori se poser sur moi attendant que je réponde à la dame qui reste étrangement calme face à l'attente.

« Je... n'en ai pas. »

Dis-je alors en remontant la tête en regardant la doyenne de la maison. Alors qu'elle feint m'ignorer depuis le début de notre arrivée, elle semble maintenant piquer par la curiosité et ne me lâche plus du regard.

Publié le 25 Novembre 2021 vers 17h

MiwakuKaori

« Qu'est-ce que c'est cette histoire ? Pas de nom ? »

Mettant son éventail devant son visage elle me dévisage entièrement. Que ressent une personne habituellement dans ce genre de situation ? Je ne sais pas comment réagir... A part sourire comme m'a apprit mon accompagnateur.

« Nomme là comme tu le souhaites, mais assure toi de l'éduquer comme il se doit. »

La Miwaku restait tout d'abord interdite, certainement est-elle en pleine réflexion, mais à quoi pense-t-elle ? Hormis que l'ambiance est particulier, je la trouve très belle et le rouge lui va bien.

« Bien, je vais t'en donner un alors. »

Je reste intérieurement étonnée que l'Hattori ne donne pas le nom qu'il m'a choisi... Je ressens soudainement un grand vide se faire en moi... Était-ce peu important pour lui... ? Une sorte de déchirure intérieur me creuse dans la poitrine... Je ne suis rien, je ne suis pas quelqu'un... Au final, j'ai raison depuis le début... Je ne reste qu'un papillon... et je viens de mourir pour la première fois.

« Kitanai. »

« Entendu. »

Je souris par politesse, mais la signification de ce nom est bien laid et odieux. Je ce comprend pas ce que j'ai fait pour mériter un tel châtiment. Est-ce que mon existence même est nuisible pour les autres ? Combien de fois dois-je mourir pour que l'on m'oublie ? Est-ce que Kitanai sera mon nom définitive ? Je ne sais pas... Seul l'avenir me le dira ou mes visions. Pourtant au fond de moi je sais que je suis importe malgré ma transparence... Que dois-je encore subir pour prouver ma valeur et mon moi aux autres ? Je me demande ce que pensent ces gens de moi.

« Si tout se passe bien, je reviens dans six mois. Alors ne traine pas, femme. »

« Ce n'est pas la première que j'éduque et ce n'est pas la première que tu me délègues. J'en prendrais soin comme il se doit, Maître. »

Il ne tarde pas à rester à la table avec nous et se lève dans les secondes qui suivent. Je le regarde faire tel un maître abandonnant son animal de compagnie ou plutôt son papillon... Je ne veux pas rester ici, mais ai-je le choix ? Loin est l'époque où je pouvais encore rêvasser et ne faire que penser à qui je suis. A chercher ma lignée et ma famille. Et pourtant personne ne m'aide pour ça, je me sens seule. Tellement seule que je préfères rester seule plutôt qu'en compagnie...

Une fois sortie de la pièce l'on peut entendre les autres femmes Miwaku de la pièce tentant de le séduire, mais en vint. Elles semblent bien déçu au vu des ragots qu'elle colportent. Alors que je garde le sourire aux lèvres...

« .... »

... sans dire un mot, la doyenne ne perd pas de temps avant de reprendre la parole.

« Kitanai... Efface moi ce sourire. Ca te rend si laide. »

« ... »

« Très bien, madame. »

Et c'est maintenant que mes véritables ennuis vont commencer...

Publié le 25 Novembre 2021 vers 23h

MiwakuKaori

« Suis moi jeune fille. »

Je ne sais pas ce qu'elle attend de moi, mais j'obéis et la suis sans dire un mot. Légère comme un papillon, je me sens voler en marchant juste derrière elle. Mes vêtements flottant dans l'air tant la soie est souple et bouge au moindre mouvement que j'effectue. Tout se déroule dans le silence, encore et toujours ce silence appréciable. Si cela peut me permettre de ne pas entendre toutes ces femmes me critiquer alors que je viens à peine d'arriver... Ca me va.

Je regarde malencontreusement l'une d'elle par curiosité accompagnées de deux autres comparse, mais... je peux sentir la lame tranchante de son éventail soudainement se trouver au niveau de ma gorge. Laissant à cet instant quelques gouttes perlant le long de mon cou. Qu'ai-je fait de mal ? Est-ce ma présence qui l'importune ? Si tel est le cas pourquoi ne puis-je partir ? Je suis si bien seule... Alors, voyant que je ne la suis plus en l'espace de quelques secondes, la doyenne repousse gentiment l'éventail pointé sous ma gorge avant de me saisir par les cheveux et de m'obliger à m'incliner.

« Excuse toi, Kitanai. »

« Pardonnez moi... »

Soudainement, comme si un flash apparait à ce moment précis, je comprenais beaucoup mieux contre qui l'Hattori me préparait depuis plus d'une année... De la souffrance qu'il me faisait endurer, c'était au final pour me protéger de la manière d'éduquer de la vieille Miwaku. Me tirant de force une nouvelle fois par les cheveux, elle m'oblige à me relever.

« Ne regarde personne d'autre d'ici, compris ? »

« Bien, madame... »

Je sens les regards indiscrets se poser sur moi... Ca me met mal à l'aise. Quel sentiment peuvent-elles éprouver envers moi ? Je n'ai rien à envier, alors pourquoi ?

Nous finissons par arriver dans une autre pièce où elle me fait entrer sans plus attendre. De là, je reçois dans l'immédiat une première gifle manquant de me faire tomber au sol. Je compris bien vite que la dame ne sera pas des plus tendre avec moi et qu'elle va m'en faire voir de toutes les couleurs...

« Comprends bien où est ta place ! Je ne tolèrerais aucun accro avec l'une de mes "filles". »

Je me tins la joue sur laquelle sa main vint me claquer juste avant. Mon regard montre que je suis totalement perdue, car après tout, je viens de changer une nouvelle fois d'identité et de vie... Comme une renaissance, mais pas des plus plaisantes. Alors, dans le plus grand calme, ne rétorquant aucunement à la Miwaku je me relève avant de faire une révérence pour m'excuser de ma conduite.

« Mes excuses les plus sincères. »

« C'est cela oui. Tu fais très mal la pose et tes mots ne sont que mensonge, Kitanai. »

Cherchant dans l'un des placards situés dans son dos, elle finit par me lancer de nouveaux vêtements, ou plutôt des vêtements bien usés avant de me donner l'ordre de me changer devant elle. De son Kimono, elle sort un étrange carnet en notant le moindre détail de ma personne. Mais que peut-elle faire avec ceci ? Jusqu'où peut-elle aller pour me faire du mal ? Je ne sais pas si je veux vraiment le savoir, malgré la curiosité qui m'anime. Je veux juste m'enfuir par la fenêtre et m'envoler...

Publié le 26 Novembre 2021 vers 22h

MiwakuKaori

Je viens finalement de terminer à m'habiller comme les autres filles de la maison. La marque de la claque sur mon visage ne disparait pas encore... Ca me brûlait encore un peu, mais ce n'est que superficielle. L'Hattori m'a bien fait souffrir plus que ça pour le moment. Je tiens encore ma longue chevelure entre mes mains pour me coiffer d'un chignon comme les autres. J'eus à peine le temps de finir de me préparer que la femme arrivait sans frapper à la porte, un sac de riz à la main. Il est vrai que je n'ai rien mangé depuis hier soir, mais les intentions de cette femme à mon égard allait-elle être bonne cette fois-ci ? J'en doute fortement au vu de sa manière de se comporter avec moi, alors que je ne fais rien de contrariant... Du moins, je ne vois pas ce que j'ai pu faire...

« Bien. Au moins tu es rapide pour te changer, Kitanai. »

Je veux lui poser des questions, mais je me tins de le faire. Loin de moi de ne pas vouloir en apprendre plus sur la doyenne, mais surtout je me tiens à l'écart de sa main et de son égo qui semble très facilement touchable. Elle installe par la suite deux zabuton et pose juste devant une grande tasse à thé faite de bambou, ainsi qu'un sceau fait de la même matière. Qu'a-t-elle en tête ? Dois-je préparer du riz ? Mais il n'y a rien pour le faire chauffer... À moins qu'elle connaisse un autre moyen de le faire ? Elle me convie, non... Elle m'ordonne de prendre place sur l'un des coussins avant de s'installer sur celui d'à côté en plaçant le sac de riz proche de moi et me tendant brutalement la tasse.

« Tu as intérêt de te montrer douer, Kitanai. Produits moi du sake. »

Comment ? Je suis perdue par sa demande... Ce n'est pas que je ne veux pas, je ne comprends pas sa demande. Je ne sais pas faire du sake et elle me demande d'en faire. Mais comment ? Alors, j'entre ouvre mes lèvres pour pouvoir poser la question, mais très vite elle me coupe dans mon élan.

« Taits toi. Je ne tolérais aucun mot sortant de ta bouche ! »

« .... »

« Et par pitié ! Cesse d'afficher ce visage en ma présence ! »

Elle se saisit d'une poignée de riz avant de me la mettre en bouche férocement ! Elle me force de ses deux mains à mâcher le riz en me donnant pour la simple explication de devoir user de mon chakra et de le combiner au riz pour produire du sake maison... Mais... Je n'arrive pas à user de mon chakra, comment puis-je réussir ? Cette question resta dans mon esprit, n'ayant aucunement le droit à la parole... Je peux sentir les grains de riz non cuits me faire mal entre les dents et la gencive...

Pourquoi ne m'a-t-on pas laissé dans ce cimetière ? Pourquoi me donne-t-on un nom ? Quel est le but final de cet acharnement ? Je ne suis pas méchante et pourtant on ne cesse de me torturer l'esprit et mon corps bien souffrant encore... Je fais au mieux pour obéir aux demandes, je fais de mon mieux alors... pourquoi je n'y arrive pas ? Est-ce que je m'y prends mal ? Tout est vraiment de ma faute ? Et si c'est le cas, puis-je renaître encore une fois sous un autre nom ? Je ne sais pas.. Je ne sais plus.. Je suis tellement perdue... J'ai besoin d'aide, j'étouffe, je ne vois pas le bout et pourtant, je peux sentir cette énergie en moi qui coule dans mes veines...

« Allez ! Utilise ton chakra, Kitanai ! »

« .... »

Elle s'agace et s'acharne à me faire encore mal. Toujours et encore plus... Je veux que ca s'arrête, je n'e peux plus... Je suis à bout et pourtant la torture n'est pas prête de se terminer ainsi...

« Arrête de résister et utilise ton don bon sang ! Je n'ai que six foutu mois pour t'apprendre les choses alors cesse de faire ta gamine capricieuse ! »

Mais rien... Je ne suis toujours capable de rien.

Publié le 28 Novembre 2021 vers 11h

MiwakuKaori

Cela fait déjà plusieurs semaines que la doyenne de la maison m'entraine sans relâche se montrant toujours de plus en plus agressive envers ma personne. Elle m'injure chaque de bon à rien, inutile, inexistante et se demande parfois pourquoi elle m'a donné un nom à mon arrivée ici ? Au fur et à mesure du temps passé à ses côtés, même pour me faire du mal, elle ne s'embête même plus à m'appeler Kitanai. Suis-je en train de lui faire perdre patience ? Remportais-je la bataille mentale ? Finalement, il ne fallait pas grand chose pour que cette femme perd le contrôle de sa propre personne, en perdant l'image qu'elle cherche à montrer, à construire... Malgré que mon corps soit recouvert de bleu un peu partout, de trace de griffures ou d'eau bouillante... J'ai encore ce sentiment de liberté spirituelle qu'elle n'a pas. Je ne suis personne, je me considère comme personne, je n'ai pas d'identité, pas de famille. J'en ai conscience, bien trop conscience et pourtant, ca ne me fait rien. Je préfère de loin la solitude que la compagnie de quelqu'un, les gens étant égoïstes, cupides et vaniteux. Pouvant se montrer cruel à la moindre différence, immorale tant sur le plan physique que psychique... Mais je crains que pour eux, tel le papillon que je suis, je viens de mourir une nouvelle fois, m'éteignant à petit feu...

« C'est bon... Tu as réussi. Prend une pose. »

À cet instant précis, je comprends que cette femme change d'avis me concernant. Son regard moins sévère, ses yeux ne montrant plus un signe de colère et sa façon de guérir mes blessures. Ce qu'elle pense ? Je ne sais pas. Je m'en moque même maintenant. Je suis d'une nature bien divergente des autres, je suis plus intelligente qu'eux. ils l'ont reconnu dès lors où leur instinct primitif prenait le dessus pour m'attaquer de n'importe qu'elle manière ne restant aucune gêne, ne cherchant aucune réflexion de savoir si c'est bien ou mal. Toutes ces femmes présentes ne restent que des primates encore non évoluer parce qu'elle possède une identité et se sentent en sécurité alors que le danger rode non loin d'elles... Elles vivent toutes dans le déni tandis que je prends peu à peu conscience de la gravité des choses.

« Va dans la pièce à côté, j'ai dit que tu pouvais y aller. »

Pour la première fois depuis des semaines, un fin sourire se dessine alors sur mes lèvres. Je ne bouge pas, restante assis à ma place et me demandant ce que la vieille femme peut encore m'apprendre ?

« Quelle est la suite du programme ? »

Je le vois bien. Elle ne s'attend pas à ce genre de réaction venant de ma part. Elle est prise au dépourvu et ne sait comment réagir face à ma ma question. Alors qu'elle range les ustensiles, elle tente de paraitre sereine, mais elle ne l'est pas lorsqu'elle me regarde. J'affiche toujours un sourire léger ce qui la déstabilise toujours et encore.

« Ne verrons cela demain, repose toi... »

Elle perd patience. Je la laisse dans son impatience et me contente de sortir de la pièce en refermant soigneusement la porte coulissante. Je peux l'entendre encore marmonner toute sa haine, une haine que je ne comprends toujours pas. Est-ce en lien avec l'Hattori ? Dès lors où je suis apparue à ses côtés, les regards des autres ici n'ont cessé de me juger et de me dévisager... Que peuvent-elles savoir que j'ignore ? Malgré leur développement cérébrale si faible ?

Publié le 30 Novembre 2021 vers 12h