Ahen : L'accueil du Maître

Cela faisait désormais une semaine que tu avais fait parvenir un courrier à Gareki, signé de la main de Fusamune, Miyu, ainsi que la tienne. Les propos tenus étaient simple:

Nous ouvrons au sein de notre établissement, Ahen, un lieu de culte destiné à notre usage personnel dans un premier temps, nous souhaiterions le mettre également à votre disposition. Permettez-nous de vous y convier dans sept jours, dès le lever du soleil. Ainsi, nous pourrions profiter de cet instant afin d'échanger sur notre rôle au sein de l'Empire.

Tu avais alors chargé une des servantes Miwaku de l'établissement de lui faire parvenir. Bien que vous étiez aujourd'hui, à la date du rendez-vous, vous ne possédiez aucune certitude concernant la venu de Gareki. Celui-ci n'avait retourné aucune lettre d'acceptation ou de refus. Cependant, vous étiez confiant envers celui qui se trouvait être désormais votre maître.

Tu t'étais vêtu de ta tunique pourpre. Ta couleur préférée. Tes cheveux parfaitement lissés étaient réunis en un chignon millimétrée, seul quelques mèches libre, venait entourer ton visage. Tu avais accentué tes lèvres via une teinte rougeâtre, qui rappelait sans équivoque la couleur du sang. Pour ainsi dire, tu t'étais apprêté pour l'occasion. La beauté était ton maître-mot.

Tu attendais à l'accueil de l'établissement. Évidemment, Ahen était fermé au client au vu de l'heure trop matinale pour un établissement de ce genre. Tu avais offert ta matinée au servant, offrant ainsi l'intimité à Gareki. Alors que tu attendais patiemment la venue de Gareki, en espérant au plus profond de toi-même que celui-ci daigne se présenter, tes cousins, Fusamune et Miyu, attendaient au sein du sous-sol, là où se trouvait votre lieu de culte.

L'homme se mit à marcher dans le quartier pour finalement atteindre cette bâtisse. Le lieu était reconnu comme malfamé, mais il semblait pourtant incroyablement sain... La politique de Shizuka était bonne et drôlement efficace. Sans réellement attendre la moindre autorisation, il se mit à ouvrir la demeure et prit la parole :



Au fond, Gareki détestait les siens plus que tout. Il détestait son propre culte. Il n'était à cette place que pour une seule et unique raison ; empêcher aux extrêmes de s'opposer à l'Empire de nouveau. Un escalier macabre était face à l'individu.

La porte s'ouvrit d'elle-même. Derrière les carreaux, tu reconnus celui qui était devenu depuis peu, votre maître. Aucune salutation ne fusa à ton égard alors que celui-ci se trouvait désormais a tes côtés. Une simple remarque concernant le lieu, qu'il jugeait, visiblement, comme étant atypique. Il n'avait guère tort. Ahen fut l'un des premiers établissements à ne proposer aucune prostituée au sein du quartier du plaisir, seulement des individus s'offrant à d'autres, et ce, de manière consentante. Ainsi, l'arrivé de Shizuka au pouvoir et son remaniement du village, n'avaient en rien impacté votre établissement, qui correspondait déjà au critère de l'Impératrice.



Vous faisiez désormais face, vous deux à un escalier sombre. Encore une fois, Gareki ponctua, d'une manière qui te semblait quelque peu péjorative, le fait que le lieu se trouvait dans une cave. Tu ne pris pas la peine de relever cela. Préférant prendre les devant dans les escaliers, afin de montrer le chemin.
Cacher dans la pénombre du couloir, qui se trouvait illuminé uniquement par quelques torches. Tu ouvrais grand la bouche afin de laisser Haruki, ton serpent, sortir de tes entrailles. Rapidement, celui-ci fit un tour de ta nuque avant de venir se cacher dans l'une des manches de ta tunique. Il n'était que peu sociable, discret, trop souvent caché dans tes habits.
Faisant face à une porte faites de bois, tu l'ouvris avec une certaine délicatesse, laissant Gareki pénétré en son sein le premier. Il y découvrirait alors une salle circulaire, éclairé par des torches, décoré de quelques colonnes avec en son centre, un autel.

Le maître avait répondu à notre invitation et cela, très rapidement. Je laisse Satoko l’accueillir et pendant ce temps, je regarde Gareki discrètement. Il est tout de même dommage que notre maître soit aussi laid. Je n’aime pas la laideur, je lui proposerais bien quelques conseils pour s’embellir un peu. Ces vêtements, se coiffer et mettre du maquillage là où il faut. Il aura l’avantage d’être un peu moins laid. Bref, je m’éloigne du sujet principal qui est de montrer ce que l’on fait mais surtout savoir ce que l’on doit faire.



Je n’avais pas vu que Kaishi est encore près de l’autel en train de fumer sa cigarette. Il aurait pu attendre et montrer plus de respect envers le maitre.



J’en suis désespéré. Kaishi ne relève pas ce qui a été dit.

Le nez caché par son écharpe, Gareki était clairement en train d'analyser ses congénères. Il était au courant de l'existence des trois personnages bien singuliers et il était surtout relativement étonné d'estimer que de rares anciens n'étaient pas corrompus par son ancêtre. De ses yeux dorés, il scrutait les intervenants les uns après les autres dans un silence de marbre... Après quelques seconde, il reprit alors :


À quoi bon en ajouter davantage ? Gareki n'était pas du genre à trop en dire... Il croisa les bras et posa son dos contre le mur. Il baissa la tête pour observer le sol.


L'homme ne connaissait quasiment rien sur cet utilisateur du Hebijutsu disparu...

Dans la pénombre de la grotte aménagée, Miyu et Fusamune attendaient que leur cousine redescendent, en espérant que Gareki-sama ait accepté leur invitation. Le clair-obscur créé par les torches faisait danser des ombres inquiétantes sur leur visage, les rendant encore plus sinistres que d'accoutumée.
Ils restèrent silencieux, jusqu'à ce que des pas se fassent entendre. Satoko était revenue, en compagnie de leur maître. Miyu s'inclina et le salua avec ses plus sobres respects.



Quelque chose bougea dans sa manche, et une tête de serpent doré se glissa à l'extérieur, curieux mais tout aussi taciturne qu'elle. Kin'iro se contenta d'un sifflement sibyllin en guise de bienvenue.



Miyu laissa son cousin meubler la conversation, même si elle savait que Gareki n'allait pas s'encombrer de politesses bien longtemps. Après un coup d'œil collectif vers le vieux Kaishi, il reprit là où ils en étaient : la raison de leur présence ici.



Ils s'étaient tous doutés que la proposition ne plairait sans doute pas tout de suite. Il était question de le convaincre, si c'était seulement possible avec un pareil personnage... Sa remarque était pertinente, et sa question légitime. Miyu s'effaça dans l'ombre du mur contre lequel elle était appuyée, ne laissant voir que les yeux verts brillants de Kin'iro. Elle laissait à ses cousins le soin de la conversation. De son côté, elle se contenterait d'écouter...

Les présentations étant désormais faites. L'introduction au lieu passé, il était temps de rentrer dans le vif du sujet. Gareki ne passa nullement par quatre-chemins, il voulait tout bonnement tout savoir concernant notre ancien maître et l'éducation que nous y avons reçu. Ton regard se posa sur Miyu, qui s'était caché à nouveau dans la noirceur de la pièce, introvertie, comme à son habitude. Puis enfin, tu regardais Fusamune qui de son regard te fit comprendre qu'il te laissait également l'honneur de répondre à votre maître. Alors, tu t'approchas doucement du centre de la pièce. Ta tunique se mouva au rythme de ton serpent qui se déplaçait à même ta peau.





Tu laissais le bout de tes doigts parcourir l'autel fait de pierre en continuant de conter votre histoire.

Toujours adossé, l'homme semblait enfin trouver des congénères semblables à sa propre personnes. Ils ne parlaient que pour en dire le minimum et ils étaient surtout suffisamment honnêtes pour que l'homme puisse comprendre chaque mot. Amusé par la situation, il se mit à repenser à une époque dorénavant révolue ...


Ce jour, cette parole vint définitivement se greffer à la cervelle du ninja si populaire de Kumo... Bien qu'il agissait en respectant le Raikage, Gareki conservait l'idéal de son maître... Il ne pouvait nullement abandonner ce désir constant de participer à l'idéal de Hattori Buichi. Le nez caché par son écharpe, il reprit alors :


Cette phrase devait paraître bien idiote pour les autres Hattori, mais elle semblait être si spéciale pour Hattori Gareki. Il se mit à avaler sa salive et se mit à ressentir comme une certaine culpabilité... Celle de marcher dans les pas de son maître... Avait-il raison ? Masashi était-il dans le mauvais chemin ? Gareki se mit à soupirer... Il ne trahirait pas l'Empire. D'une voix monotone, il reprit alors tout en prenant un certain soin à ne pas trop bouger son visage :


Il décida alors de dévoiler le reste de son visage caché par son écharpe.


Il décida alors de reprendre la direction des marches, mais se retourna finalement avant de monter :


Gareki n'aimait pas spécialement Shizuka.. Il ressentait quelque chose de malsain chez elle... Malgré tout, n'était-elle pas la seule à tenter de poursuivre LA véritable voie de Kumo ? Le Hattori s'était toujours retrouvé en Masashi.. Cela signifiait-il que l'actuel chef d'État n'était finalement qu'un exécutant considéré chef à son grand malheur ?

Ton serpent s'agitait sous ta tunique. Faisant le tour de tes hanches, avant de remonter vers ta poitrine et de se faufiler le long de ton bras. Pour autant, Gareki semblait quelque peu perdu dans ses pensées, et la réponse ne vint pas de suite. Quelques secondes de silence s'installèrent. Un silence qui ne se verrait rompu que par les paroles du maître. Chose qui finit par arrivé, dans un premier temps, les propos tenus te déplut quelque peu. Stabiliser te semblait être un synonyme de stagnation, et tu n'aimais guère cela. Mais pour autant, peut-être cela se montrait nécessaire. Aucune conquête ne pouvait se faire sereinement sans que la base ne soit stable et unis. Et enfin, ce que tu désirais tant entendre fit prononcer. Shizuka, l'Impératrice souhaitait rétablir la conquête... Alors, un sourire se dessina rapidement sur tes lèvres et tes yeux se posèrent sur le bas du visage de Gareki, qui venait tout juste d'ôter son écharpe. Finalement, il possédait quelques traits fins et élégants...



Tu parlais à la place de tes deux cousins, mais tu étais certaine qu'ils pensaient la même chose que toi. Nous avions rejoint la grotte sous des promesses de conquête, nous y étions restées dix années sous le prétexte de cet idéal, alors, si aujourd'hui l'Impératrice pouvait vous y mener, il ne faisait aucun doute que vous vous plierez à sa volonté.
Gareki se dirigeait alors vers les escaliers avant de lancer une dernière phrase par-dessus son épaule.