Maîtriser l'orage.

Aujourd’hui, le jour était à nouveau venu. Une seconde fois, j’allais tenter de maîtriser un violent orage. La première, j’ai bien faillis y laisser ma vie lorsque l’éclair s’est abattu à un mètre de moi, manquant par la même occasion de me foudroyer. Par chance, le vieux me protégea avec l’un de ses propres jutsu pour dévier l’éclair qui se dirigeait droit sur moi, malheureusement, je n’aurais probablement pas cette chance à nouveau. Le vieil homme avait finit par nous quitter, Nori et moi même avions pris soin de brûler son corps. J’allais devoir me débrouiller par moi même.
Finalement préparée, alors que la nuit était déjà tombée et que l’air soufflait d’énormes rafales de vent, je rejoins finalement Nori.



Je restais parfaitement cordiale, j’avais abandonné l’idée de paraître civilisée avec lui, cela était inutile. Néanmoins, notre voyage touchait à son but, ce soir je parviendrais à maîtriser cette technique, ou je mourrais tout simplement. Sans attendre qu’il ne me donne une réponse, je ne tardes pas à me diriger vers le sommet du Mont. Une escalade de quelques minutes et nous nous retrouvions tout deux là-haut. Un problème survenait toutefois, malgré le vent soufflant de toutes ses forces, aucune tempête orageuse à l’horizon…



Pourquoi amener Nori avec moi ? J’aurais simplement pu lui dire d’attendre en bas de la montagne, mais il restait ma seule chance de survivre en cas d’échec. Si je me fais foudroyer et que je suis seule… je serais bien heureuse de l’avoir non loin, peut-être pourrait-il me sauver la vie… Alors que j’effectuais quelques mudras, je levais mes mains avant d’envoyer une décharge électrique continue vers les cieux…



Inconcevable que j’échoue ici, je le refusais tout bonnement. Par égo ? Non, simplement car j’étais bien décidée à revoir mon frère au moins une fois avant de quitter ce monde, il était hors de question que cela se passe autrement…
Je relâchais alors mon jutsu, les cieux commençaient à s’assombrir, il faisait aussi étonnamment chaud malgré les rafales de vent… Il ne manquait rien pour forcer les cieux à se déchirer. Je me mis alors à effectuer une suite de nombreux mudras, puis je posais ma main droite sur le sol. Je regardais droit devant moi, vers le bord de la falaise. Alors que mon chakra finissait de s’injecter dans le sol, une pluie d’éclairs blanchâtres s’écroulent sur la montagne, à quelques mètres de nous. Cela durera quelques secondes, et lorsque mon jutsu prit fin, nous entendions enfin le ciel gronder.



Dis-je en riant alors que je m’avançais sur le bord de la falaise, là ou quelques flammes crépitaient… D’ici quelques secondes, nous allions être en mesure de savoir si j’étais capable de maîtriser ce jutsu… une légère anxiété m’emplissait, je ne pouvais pas échouer…

Cela faisait maintenant quelques jours que le vieuc était six pieds sous terre. Les deux années en compagnie de Shina furent les plus longues et les plus casses-couilles pour le Hattori. Il se disait que c'était probablement la dernière mission aussi longue qu'il prendrait. Alors, il suivit la chieuse jusqu'au sommet du Mont. Hélas pour elle - et... ben en faite Nori s'en foutait royalement - l'orage ne voulait pas gronder aujourd'hui.

À la réflexion de la Hattori, le garde du corps de princesse bitch ne pouvait s'empêcher de montrer un visage exaspéré en surenchérissant...


Puis, il s'écartait à sa demande. Il ne se ferait pas prier même pour prendre des distances avec cette peste et la regardait tout simplement faire. S'il ne pouvait admirer cette femme, il se contemplait d'observer la foudre qui en émanait... Cette lumière c'était celle que l'homme préférait. À la fois domptable et sauvage, à la fois capricieuse et docile, à la fois si lumineuse, mais tellement meurtrière ! Le sourire et le regard plus que satisfait de voir un tel spectacle, il croisait les bras et patientait pour le moment.

Mais très vite il sortait de ses songes à la voix de la jeune donzelle. Mais qu'est-ce qu'elle lui racontait bordel de merde ? Alors, il se mit à rire. Un rire où il manquait de s'étouffer avant de lancer une pique.


Il ne l'avouerait pas, mais s'il devait juste surveiller le... "tas de cendre" actuellement... Disons que... Ben... Il serait pas venu en fait. Rien à foutre de la vieille croûte mourante. Puis, il reprenait son sérieux et se contentait de hocher la tête pour dire qu'il était prêt à intervenir. Ou au moins faire genre qu'il était prêt. Fallait pas trop lui demander quand même, surtout pour une femme...

Répondais-je à sa pique avec le sourire aux lèvres. Mais ce n’était pas le moment de faire preuve de plaisanterie, je devais conserver mon sérieux et ma concentration. À ce même instant je me mis à repenser à une discussion avec le vieillard au sujet de cette technique que je souhaitais maîtriser.



Pourquoi repensais-je à cette discussion à cet instant ? Tout simplement car je n’étais plus aussi sûre de moi. Cette conversation remontait à mon premier essai, quelques jours après je passais non loin de la mort. Depuis je n’avais cessé d’y repenser, plus d’une fois j’ai hésité à abandonner. Mais malgré cela, je suis restée. Je le faisais indirectement pour mon père, mais surtout pour mon frère. Je pensais que si je devenais suffisamment puissante, que si je collais à ses convenances, il annulerait son exil… J’étais bien naïve. C’est ainsi que je me retrouve sur ce mont, à deux pas d’un violent orage. Je levais alors mon bras vers les cieux à nouveau, et j’attendis… Une, deux, puis trois secondes s’écoulèrent avant que la foudre ne s’abatte sur moi de plein fouet. Comme il l’avait dit, tout s’était passé en un instant. Impossible de me souvenir ce à quoi je pensais à ce moment là, tout ce que je ressentais c’était une immense douleur. J’en tombais à genoux, j’eus à peine assez de force pour tourner la tête vers Nori, puis je m’écroulais au sol. Étais-je inconsciente ? Morte ? Le Hattori ne le savait pas encore…

Nori le voyait à son regard... Elle ne se concentrait pas assez cette gourgandine ! Il était à la fois intrigué de voir si elle allait réussir, mais aussi offusquer de se dire...


Ben quoi ? Elle ne connaissait rien de la guerre ! Elle ne savait probablement pas tenir une arme ! Et ne parlons même pas du nombre de fois où elle a failli crever ! Non, mais c'est vrai quoi ! Les femmes... Elles veulent l'égalité, mais n'assume pas leur choix après ! Toutes les même et toutes des emmerdeuses !

La foudre venait de s'abattre sur Shina, l'Hattori le voyait bien qu'elle avait de grosses difficultés à maintenir sa position. Et une chose faite la voilà tombante à genoux ! Mais l'homme de la foudre ne savait pas vraiment faire la différence. Elle était morte ? En vie ? Sonnée ? Bwoarf. Peu importait du résultat tant qu'elle se la fermait...


Il commençait à s'avancer à a pas lent.

Durant quelques secondes, je me retrouvais incapable de bouger le moindre de mes muscles. J’étais paralysée, pour autant je n’étais pas morte, et j’entendais même encore le Hattori. Avais-je échouée ? Dans ce cas j’aurais dû être réduite en cendre, ou simplement morte sur le coup. Ces quelques secondes, qui me parurent une éternité, finirent par s’écouler, et peu à peu je retrouvais des sensations, puis le contrôle de mon corps. Je me relevais, bien difficilement, et alors que je me retrouvais à genoux, j’eus une réaction pour le moins étonnante…





Je riais, nerveusement. Nori allait certainement me prendre pour une folle mais moi j’étais simplement heureuse d’avoir survécu. Néanmoins, il me restait une vérification à effectuer… Je continuais alors de me relever tout doucement, l’orage était toujours présent, grondant au dessus de nos têtes. Quelques mudras plus tard, je levais ma main vers les cieux déchirés, et grâce ce même orage, je constituais une simple lance. Je regardais celle-ci avec un sourire aux lèvres, la couleur violacée de cette lance m’indiquait que j’étais parvenue à mon objectif. Sans même user de mon chakra, je pouvais désormais utiliser diverses techniques, un atout redoutable, même si sa mise en place restait fastidieuse… Je fermais alors subitement mon poing, la lance disparue dans un éclat et je me retournais en direction de Nori.



Je paraissais en plutôt bon état malgré ce qui venait de m’arriver, mais ce n’était qu’un aperçu extérieur malheureusement. Après deux pas dans sa direction, je finis par m’écrouler à genoux à nouveau. Je commençais à comprendre que j’avais eu de la chance d’avoir réchappé à l’éclair m’ayant frappé, mon système nerveux en avait prit un sacré coup, et il valait mieux que je réduise au maximum mes efforts.

Était-elle sérieuse de rire ainsi ? À part passer pour une timbrée... Ouais, non. La foudre venait clairement lui tomber sur la tête, si elle délirait cela devait être normal. Et puis, c'est une femme donc d'être zélé chez elles c'est tout bonnement naturel. Alors que Nori grommelait à moitié il entendait enfin qu'il allait être délivrer de la présence de Shina.


Un sourire de bon gros connard et voilà le parfait misogyne pour servir madame. Alors qu'elle avançait de deux pas, la voilà qui tombait sur ses genoux. Pas croyable ! Les femmes alors ! Fallait toujours qu'elles en fassent tout une montagne ! M'enfin, heureusement qu'après ce dernier effort, Nori serait enfin libéré de cette peste. Deux années de calvaires à écouter sa voix de crécelle... Il allait en faire des cauchemars désormais...


Le voilà qui continuait d'avancer vers la femme.


Rien que cette idée dégoutait l'homme de la foudre. Il se contentait de passer le bras de Shina par dessus son épaule avant de l'obliger à marcher jusqu'à la cabane.

Ajoutais-je en riant. Je n’étais définitivement pas moi même, je me sentais comme si je venais de passer toute une soirée à boire en compagnie d’Aïko. Lessivée, et pas vraiment maître de mes mots. Mon caractère de « princesse » comme ils aimaient si bien l’appeler, passait à la trappe. Je laissais Nori me ramener jusqu’à la vieille bicoque en bois qui nous servit de foyer ces deux dernières années. J’étais presque triste que le vieux n’est pas pu être là pour voir ça. Quoique, il semblait vouloir me faire comprendre que je devais faire passer ma vie avant ma loyauté envers Kumo. J’aurais bien été d’accord vieil homme, mais sans mon frère je n’ai pas d’autres objectifs. Alors que Nori me laissait déplacer seule, j’allais saisir deux des dernières bouteilles restantes ici. J’en tendis une vers lui, et le regard taquin, j’ajoutais :



Le sourire qui se dessinait sur mon visage était peu rassurant. Pourquoi agissais-je comme ça soudainement ? Tout simplement car je venais de retirer un énorme poids sur mes épaules. Deux années passées à vivre dans le strict minimum, avec deux hommes misogynes à souhait. N’avais-je pas le droit de me détendre un peu. Tandis que je fis un pas vers lui, la bouteille toujours tendu dans sa direction, j’ajoutais :

Plus elle approchait dans ce lieu clos et plus Nori avait une envie meurtrière envers cette catin. Là voilà insinuer que l'Hattori ne serait pas capable de se tenir en compagnie d'une pauvre meuf complètement touchée... Trois... Deux... Un...




Il prenait sa lance en main avant de la bousculer de sa large épaule pour sortir.


Rien ne pouvait l'empêcher de tuer cette gamine sur le champs. Mais dans l'instant, il la jaugeait bien trop affaiblie pour savourer un minimum le plaisir à la torturer.

Pas le moindre effort, en DEUX ANS. Il a de la chance, je n’étais pas une ingrate, mais l’idée de le faire passer par delà la falaise m’a traversé l’esprit de nombreuses fois…



Je me mis à rire une nouvelle fois. C’est fou ce que j’appréciais le provoquer dans le fond. Je ne cherchais pas à ce qu’il cède à ces « avances », non, loin de là, mais ce regard emplit de dégoût chaque fois qu’il imagine mes sous-entendus… je ne pourrais peut-être jamais m’en passer.



Oui, d’un côté, j’étais heureuse d’enfin retourner à Kumo, mais d’un autre… Cela voulait aussi dire retour de mes obligations. Et puisque mon père va apprendre que j’ai réussis ce fichu entraînement… je sens que mes missions vont être de plus en plus ardues. Mais pourtant, je suis pressée, pressée de voir si mon frère est enfin rentré chez nous. Ce serait la plus belle surprise que l’on pourrait me faire… néanmoins, je ne me fais pas trop d’illusion. Enfin bref, tandis que le Hattori alla s’occuper à je ne sais quoi, je profitais de ma dernière nuit ici. Je n’eus pas à boire beaucoup, le contrecoup de l’éclair m’ayant frappé était revenu bien vite. Après une bonne nuit de sommeil, nous pouvions enfin rentrer, au plus grand plaisir de Nori.