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Le goût de la victoire
Cha, ancienne ville minière, Extérieur : Région montagneuse enneigée
Année 8 | Printemps
Gaikotsu
Bakura
Grade
Sans Grade
Taille
166cm
Âge FB
21 ans
Poids
46kg
Rang
D
Le Prince était tombé.
J’avais réussi. J’avais enfin atteint mon but.
Je me relevais péniblement alors qu’un médecin avait entrepris des soins de premier secours. J’avais dû perdre connaissance quelques instants, et le monde avait repris son cours, sans plus tarder. Je me redressais pour respirer profondément et m’imprégner de cette atmosphère nouvelle. Il me semblait que le ciel s’était éclaircie, comme pour me conforter dans mes actions, comme pour m’ôter de tout doute.
C’était une page qui se tournait sur la quête de toute une vie.
Je ne pouvais plus ressentir la présence de Kitai. Un frisson me parcourait, quelque chose pinçait mon cœur lorsque je pris la mesure de ce qui venait de se produire. Je ne savais pas si je devais ressentir de la tristesse ou du contentement. C’était quelque part ce que j’escomptais, ce que j’avais espéré depuis tout ce temps. C’était plus facile de tuer le Prince et de laisser l’univers reprendre de plein droit les âmes corrompues par le mal vampirique. Plutôt que de tuer de mes mains chaque être rongé par le virus du diable. Jamais plus je ne reverrai Kitai. Ou Hinae... Adieu mon amie. Nous savions que ce jour arriverait. Mon manque de courage ne pouvait rien de plus que retarder l’inévitable. Il restait une part de toi dans ce corps inhumainement animé. Je le sais. Je l’ai vu de mes yeux. Hinae, je suis désolée. Pardonne-moi mon amie. Tôt ou tard, il me fallait faire mon devoir. Et ton sacrifice, comme de nombreux autres, était nécessaire.
Le dernier souvenir de mon amie, sa lame, s’était évaporé lui aussi, comme pour m’encourager à aller de l’avant, comme pour me dissuader de regarder en arrière.
Ce qui devait être fait l’avait été. Alors je m’éloignais en silence, encore engourdie par des pensées inconfortables, par des sortes de remords, lorsque j’aurais dû me sentir apaisée et victorieuse en face d’un pareil dénouement.
Pourquoi ne me sentais-je pas pleinement heureuse ? N’était-ce pas ce que j’avais toujours désiré ? N’était-ce pas mon seul souhait ? Comment pouvais-je ressentir le moindre regret ? Le moindre doute ? Etais-je à ce point égoïste ? Que pouvait bien valoir le répit de quelques vies à demi humaines en face du destin de toute l’humanité ? Rien. Cette fois au moins, ces émotions si dérangeantes soient-elles ne s’étaient emparées de moi qu’après la bataille. Sans me dissuader de mes obligations au moment le plus fatidique, laissant libre cours à ma destinée.
Publié le 02 Février 2022 vers 14h