Allant s’assoir à la table, Hiroo et son comparse furent rapidement servis. Enfin un vrai repas. L’hiver le gibier était rare et ce n’est pas les quelques denrées qu’ils avaient pris pour la route qui nourrissaient un mastodonte comme le Limier.
« Ahhh… ça au moins c’est un repas! »
S’exclama t’il. Il attaqua rapidement son plat pendant que l’autre type faisait de même. Il jetait de temps à autre des regards circulaires à la salle, faisant ainsi pensait qu’il surveillait les lieux mais il n’en était rien. Il voulait juste garder un œil sur son homme de main. Lui aussi mangeait comme si de rien n’était. Parfait.
« Détends toi camarade. On risque rien ici. »
Lui dit son « compagnon » de route. Hiroo reposa alors son regard sur lui sans sourire.
« J’ai l’habitude d’être prudent. C’est comme ça qu’on peut espérer avoir une longue carrière dans ce métier mon gars. »
Rétorqua t’il avant de finir d’avaler son repas. Il se recula ensuite sur sa chaise s’appuyant sur le dossier.
« Demain on devrait atteindre le poste frontière. Si tout va bien, on arrivera là bas sans encombres. »
Car ils n’étaient pas à l’abri d’une attaque de quelconques brigands. Mais ça devrait se gérer sans trop de soucis. Il reprit ensuite.
« Bon… si on allait voir ton complice maintenant qu’on est rassasiés?! Parce que je suis claqué moi! »
« T’es pas le seul Limier. On a marché des kilomètres et des kilomètres aujourd’hui ! »
Répond le type en se levant suivit de Hiroo. Son homme de l’ombre les suivis du coin de l’œil mais sans bouger de sa table. Il avait des consignes claires. Ne jamais suivre Hiroo s’il voyait un signe qu’ils avaient convenus ensemble. Signe qu’il pu voir sur la main du Hattori. Deux doigts tendus vers le sol, les autres repliés. Un court escalier de bois montait vers les chambres. Chaque pas le faisait grincer. Clairement les suivre discrètement aurait été impossible pour son gars. Se satisfaisant de sa décision, une fois arrivé en haut des escaliers ils prirent à droite et filèrent au fond du couloir. L’homme cogna alors deux coups, puis un autre après quelques secondes.
Dit une voix derrière la porte qui une fois ouverte, dévoilait un homme avec des vêtements de bonnes factures. Et alors que son compagnon de route entrait, Hiroo gardait les yeux baissés et sa capuche sur la tête.
[quotemoi="0"]Mitchi! Comment vas tu?[/quote]
Lança t’il. C’était donc son nom…nom que le Limier gravait mentalement dans son esprit avant de baisser sa capuche et d’enfin poser le regard sur ce fameux Mitchi. Ce dernier eut un mouvement de recul et il ne prit même pas la peine de saluer son complice.
« Mais quoi? T’as un problème avec les Hattori?! »
Lança Hiroo de façon peu courtoise.
« Ne t’inquiètes pas… ce n’est pas n’importe quel Hattori. Celui là ne cours qu’après l’argent. »
L’apaise le type avec un sourire en coin. Pauvre con… s’il savait ce qui l’attendait… l’homme se détendit alors un peu.
« Non non. J’ai pas de problèmes avec les Hattori et disons que … j’aimerais autant pas en avoir quoi… »
« Je suis là que pour l’argent comme t’as dit ton pote. Le reste je m’en fout ! D’ailleurs en parlant de pognon, j’irai nulle part sans avoir vu la marchandise saches le. Y’a beaucoup de marchands qui embauchent de simples mercenaires pour amener leur cargaison à bon port, et vu les termes du contrat, crois pas que je vais me casser l’cul à traverser nos terres pour trois patates! »
Il pourrait ainsi s’assurer qu’il était pas dans une entourloupe d’arnaqueurs qui cherchaient juste un garde du corps pour leur petit commerce.
« Tu vas la voir. Ne t’inquiètes pas euh… »
Dit Hiroo .
« Le Limier. C’est comme ça qu’on m’appelle à Kumo. »
Le type en face acquiesce en souriant.
« Limier. Tu verras la marchandise demain avant le départ. »
Et ce fut au tour de Hiroo d’acquiescer.
« Dans ce cas à demain à l’aube. »
Dit il en se retournant pour quitter la pièce et rejoindre sa chambre. Premier objectif validé pour le Limier. Identifier le commanditaire l’arrestation viendra ensuite…