Hiver et mélancolie

Emmaiko, au regard perçant et à la chevelure ébène, était un homme solitaire dont la peau était parcourue de taches de naissance énigmatiques, témoignage de ses origines mystérieuses. Rejeté par la société en raison de sa différence, il dormait à la belle étoile, nichée au creux de la forêt dense.

Chaque soir, Emmaiko contemplait le ciel étoilé. Les étoiles lui semblaient être ses seuls compagnons fidèles. Les mélodies lointaines des grelots qui se mêlaient au vent nocturne réveillaient en lui une mélancolie profonde, le rapprochant de l'humanité qu'il désirait tant connaître, tout en la détestant tout autant.

Un jour, alors qu'il se laissait guider par ces sons enchanteurs, Emmaiko découvrit un majestueux arbre recouvert de lianes de cloches argentés.

S'approchant de l'arbre, Emmaiko remarqua une bougie de l'avent délicatement allumée à sa base, éclairant le chemin de ceux qui cherchaient de la chaleur. La lueur vacillante de la bougie captiva son regard, apportant une douceur réconfortante dans son cœur tourmenté.

La forêt était son refuge et son sanctuaire, mais une nouvelle fragrance vint chatouiller ses sens. Une odeur de pin frais lui parvint, transportée par une brise légère. Guidé par cette senteur, il se dirigea vers une petite maisonnette, cachée parmi les arbres majestueux.

La maisonnette semblait figée dans le temps, oubliée de tous. L'atmosphère qui y régnait était empreinte d'une douce mélancolie. Chaque pièce était vide, à l'exception de la cuisine où des paquets de marrons glacés trônaient sur une table en bois usée. Leurs couleurs ambrées et dorées semblaient murmurer des promesses de réconfort et de douceur.

Emmaiko prit délicatement un marron glacé entre ses doigts, sentant sa texture lisse et polie. Il le porta à ses lèvres, savourant lentement chaque bouchée. Le goût sucré et délicat des marrons fondants lui procurait un réconfort qu'il n'avait jamais connu auparavant. Ce moment de dégustation était comme une offrande de bienveillance, lui rappelant qu'il méritait lui aussi d'être accepté malgré ses origines de Minashigo.

Alors que la saveur des marrons enveloppait sa langue, Emmaiko se promit de ne pas céder à la solitude et à l'amertume. Il se résolut à trouver sa place dans le monde, à surmonter les barrières qui le séparaient de son propre clan, pour finalement retrouver ses racines et sa véritable identité.

Emmaiko était persuadée que tout ceci n’était pas un hasard, est-ce ses parents qui ont senti qu’il était découragé de ce monde encore plus monstrueux que son clan ? Ce dernier voulait y croire. En effet, cette nuit de magie hivernale lui a permis de se dire qu’il n’était pas seul, il pouvait toujours compter parmi les siens, morts comme vivants.