Règlement de comptes et renouveau

Les antilopes du désert couraient au triple galop dans ce vaste étendu de sable. Il n'y avait que l'horizon à perte de vue et bientôt une tempête de sable allait devenir compromettante pour les plans de la Abura.

Elle s'était mise juste à temps à l'abri avec ses compagnons à quatre pattes. Il lui fallait attendre deux bonnes heures avant de pouvoir sortir le bout de son nez. La femme huileuse avait retrouvé ses vieilles affaires de combat; une cape de paille à capuche bien ficelée, une tenue noir et légère, des gants et des chaussures adaptés au désert, mais surtout des lunettes de protection pour ne pas recevoir le sable dans les yeux.

Cela lui rappelait de nombreux souvenirs. Malgré sa haine, la nostalgie la rattrapait assez vite dans son milieu naturel. Il lui fallait seulement atteindre l'oasis avant la tombée de la nuit comme indiqué lors de son dernier échange avec son prédateur...



Son regard se posa sur la ligne d'horizon avant de reprendre sa chevauché. Les antilopes reprenaient de plus bel, il était grand temps de régler de vieilles dettes en commençant par ses fils de chien !

La Abura était une ombre dans le désert. Son regard brûlant de détermination, derrière les lunettes de protection, laissait entrevoir sa soif de vengeance. Elle pressa ses compagnons à quatre pattes vers l'oasis, l'endroit où elle pouvait sentir l'odeur du chagrin de ses adversaires.

Les antilopes, agiles et rapides, la menèrent à travers les dunes, leurs sabots martelant le sol aride. La tempête de sable, pourtant menaçante, ne réussissait pas à ébranler sa détermination. Au contraire, elle s'en servait comme camouflage, dissimulant sa progression et ses intentions.

Arrivée à l'oasis, elle ralentit, observant de loin les ombres se dessiner à l'horizon. Parmi elles, une silhouette se démarquait. La cible tant attendue était là, mais la distance et le mirage provoqué par la chaleur rendaient les traits indistincts.

Le cœur de la Abura s'emballa. Des mois de préparation psychologique, de planification, de recherches pour en arriver là. Elle s'assura que ses armes étaient prêtes, que sa tenue était ajustée. Puis, d'une voix sourde et empreinte de fureur, elle murmura à ses antilopes :


Elle descendit de son traîneau, avançant lentement vers sa proie, chaque pas dans le sable rappelant les cicatrices du passé et l'attaque surprise qui s'était déroulé à Konoha. La silhouette de l'homme se dessinait de plus en plus nettement, et ses souvenirs ressurgissaient, brûlants comme le soleil du désert.


Lui hurlait-elle dessus en le pointant du doigt.

Abura Yoru. Grossier personnage dont l'existence n'aurait jamais du voir le jour... J'attendais patiemment mon ex-femme. Cette traitresse devait à tout prix payer le fruit de sa trahison, mais pas de n'importe qu'elle façon.

Là voilà. Me pointant du doigt. Je mimais des gestes pour lui faire comprendre qu'elle devait se calmer dans l'immédiat. Un autre de mes camarades prit la parole.


La femme était aussi enragée qu'une lionne. Il était certain qu'avant de pouvoir discuter avec elle, la force devrait être employée à mon insu. Je riais intérieurement en pensant cela.


Cette femelle ne m'effrayait absolument pas. Elle était la dernière de la chaine alimentaire du Yukan. Un vulgaire déchet qui a trahit les siens pour rejoindre un ennemi uniquement pour se protéger de tous ! Pathétique, minable et une prostituée sont les adjectifs qui la définissait.


Trop tard, fulminant depuis bien des jours la femme se jetait dans la gueule du loup. Un signe incantatoire et me voilà prêt à laisser ce cercle de feu la brûlée vive ! Elle était bien trop élancée pour pouvoir l'esquiver ! Ah ah ah !

Les flammes s'élevèrent, crépitantes et furieuses, s'échappant des mains d'Abura Yoru dans une danse infernale. Le cercle de feu, vivant et vorace, se dirigeait impitoyablement vers Yuko, symbolisant la haine brûlante que nourrissait le clan Abura envers elle.

Mais Yuko, traitresse isolée, n'était pas une proie facile. Dans un mouvement rapide, presque instinctif, elle répliqua avec une contre-attaque inattendue. De sa bouche jaillirent des jets d'huile après avoir effectuer quatre mudras, luisants, qui s'enflammèrent au contact de son katon, créant une barrière ardente entre elle et les flammes de Yoru. L'huile, éclaboussant le sol, se propagea rapidement, dessinant un chemin flamboyant sous ses pieds.

Ce n'était pas tout. Alors que l'huile enflammée dévorait goulûment le sol autour d'elle, Yuko dévoila un autre aspect de sa puissance. De son corps, semblable à une armure vivante, surgirent des morceaux de métal. Ils se déployèrent, s'imbriquant et se contorsionnant, augmentant sa vitesse de manière spectaculaire. Comme si elle était une extension de ces métaux, elle se mouvait avec une aisance et une rapidité surhumaines, glissant sur le chemin d'huile enflammée qu'elle avait créé.

Yoru, observant la scène, ne put cacher sa surprise. Son sourire sardonique se figea, ses yeux s'écarquillèrent légèrement. Il n'avait pas anticipé une telle riposte. Yuko, qu'il avait considérée comme une proie facile, une traîtresse sans valeur, se révélait être un adversaire redoutable. Elle n'était pas seulement une survivante, mais une combattante impitoyable, façonnée par la trahison, la rage et le désir de survivre.

Son étonnement, cependant, ne durait qu'un instant. Yoru, membre du clan Abura, savait que dans le monde brutal où ils vivaient, la surprise pouvait être fatale. Il se ressaisit rapidement, se préparant à la contre-attaque, tandis que les flammes de Yuko se rapprochaient, menaçant de tout consumer sur leur passage.

Au lieu de montrer de la peur ou du désespoir, j'utilise mon incapacité à parler, communiquant par des gestes et des expressions faciales, un langage que seul un véritable manipulateur comme moi pourrait maîtriser à ce point. Je tente de provoquer Yuko, de la pousser à commettre une erreur par excès de colère, cherchant ainsi à créer une ouverture pour ma propre fuite.

Alors que les flammes se resserrent autour de moi, plutôt que de reculer, j'avance d'un pas audacieux, mes mouvements calculés pour esquiver les jets de feu avec une agilité surprenante. C'est alors que l'intervention de mon acolyte maitrisant le doton m'offre l'opportunité que j'attendais. Profitant de la distraction, je parviens à me glisser hors du piège de flammes, non sans envoyer un dernier regard chargé de défi et de promesses de vengeance à Yuko.




Criait l'homme, tentant de ramener l'Abura à la raison.

Mais pour Yuko, ma trahison et la perte de notre fille que j'ai donné aux loups des sables restent des plaies ouvertes, des blessures que même le temps ne saurait guérir. Son cœur, empli de douleur et de colère, ne cherche que justice, même si cela signifie ignorer les appels à la raison.
Ignorant les paroles de l'homme, Yuko fixe l'endroit où j'ai disparu, ses flammes reflétant la détermination ardente dans ses yeux.



La scène se termine sur une note tendue, Yuko restant sur le champ de bataille, le cœur lourd de vengeance, tandis que moi, malgré ma situation précaire, je m'échappe pour comploter un autre jour. La lutte entre mon ex femme et moi-même est loin d'être terminée, alimentée par des années de trahison, de mensonges et de douleur inexprimée.

Mais cette rencontre ne devait pas être le lieu de notre affrontement. Il y avait un deal bien plus grand et important en jeu que ça. Mais Yuko, bien que trop rancunière n'était ouverte à la moindre discussion.

Le souffle court, Yuko s'arrêtait brusquement dans sa course, surprise par l'intervention inattendue des shinobis du clan Abura et Rihatsu. Sa colère flamboyait à nouveau dans ses yeux alors qu'elle sentait les liens de cheveux du membre du clan Rihatsu se resserrer autour d'elle, la contraignant à l'immobilité.


Grognait-elle entre ses dents serrées, sa voix emplie de fureur. Mais malgré sa résistance, elle savait qu'elle était en position de faiblesse, entourée par des ennemis potentiels, et qu'elle devait tempérer son impulsivité pour le moment. Plus facile à dire qu'à faire.

Les shinobis du clan Abura, manipulant le feu et la terre, se tenaient prêts à agir en cas de besoin, leurs regards scrutant Yuko avec méfiance. La Rihatsu, elle, semblait plus calculatrice, sa voix douce tranchant avec la fureur de la mère de famille.


Déclarait-elle d'un ton apaisant, bien que teinté d'une certaine fermeté.


La huileuse fronçait les sourcils, ses muscles se tendaient sous les liens de cheveux qui la retiennent.


Crachait-elle avec mépris.


Les shinobis du clan Abura échangeaient un regard impassible, comprenant la détermination implacable de Yuko. Mais la Rihatsu restait stoïque, sa poigne sur les cheveux de sa prisonnière ne faiblissant pas.


Continuais la Rihatsu, ignorant les tentatives de Yuko pour se libérer et resserrant d'avantage sa chevelure autour d'elle.


Yuko serrait les dents, déchirée entre sa soif de vengeance et le potentiel de cette alliance inattendue. Elle savait qu'elle ne pouvait atteindre Yoru pour le moment, surtout sous la protection de ces brigands et de cette garce. Mais l'idée de faire équipe avec ceux qu'elle considérait comme des ennemis va à l'encontre de ses principes de vie.
Finalement, après un moment de réflexion tendue, l'Abura captive lançait un regard acéré à la Rihatsu et aux shinobis du clan Abura.


La Rihatsu acquiesçait d'un léger mouvement de tête, un sourire subtil jouant sur ses lèvres.


Les liens de cheveux se relâchaient autour de la huileuse, lui laissant la liberté de se joindre à ses nouveaux alliés.


L'Abura prenait le morceau de papier entre ses mains. Un message d'un certain U.U. Elle comprenait aussitôt de qui il s'agissait et sa gorge se nouait, les larmes lui montant aux yeux. Elle devait se diriger vers la forêt sud de Konoha pour le moment, avant d'entamer cette nouvelle quête... et assouvir sa soif de vengeance.