En cette belle nuit éclairée, Kazuko se baignant dans les rayons lunaires, travaillant activement les dossiers administratives pour son clan afin de former la future Okasan, était plongée dans ses recherches et ses pensées. Elle venait d'apposer sa signature sur un parchemin en utilisant la perle d'encre léguée par Asae-sama et la magnifique plume à écrire dont une personne anonyme lui avait fait en cadeau posée sur son secrétaire.
Malgré la chaleur étouffante de la journée et d'avoir du porter son kimono de quinze kilos sur le dos, la jeune femme profitait de la fraicheur de la nuit et se vêtit légèrement. Alors que la Miwaku ne prêtait pas plus d'attention au corbeau s'agrippant à la rampe de son balcon, elle entendit un murmure.
Kazuko s'arrêtait soudainement dans son travail. Saisissant son éventail pour se rafraichir d'avantage, elle tournait gracieusement la tête en direction de l'animal qui lui paraissait plus étrange... Elle se posait d'abord la question, était-ce vraiment à elle que ce corbeau s'adressait ? Il ne la lâchait pas du regard et examinait tout ses faits et geste.
« Bonsoir... bel oiseau. Fais moi part de tes inquiétudes... »
La jeune femme perdit immédiatement son sourire. Cet oiseau faisait-il référence à ses rêves de prémonitions ?
« Tu le ressens toi aussi... »
Le grincement fit frissonner l'Okasan. Elle ne comprenait d'où cela provenait et cherchait du regard ce bruit qui avait le don de l'irritée.
« Je dois guider le peuple... vers la lumière ? »
Était-ce la clé de ses visions et de cette femme baignant dans la lumière dont la silhouette lui était familière ? La Miwaku n'eut le temps de poser sa question. Son compagnon de nuit hochait la tête comme pour approuver les pensées de la belle femme.
L'Okasan inspirait profondément avant de relâcher prise. Encore une fois elle allait devoir faire preuve de finesse et de belles paroles auprès de cette femme que peu connue des kumojins. Elle se décidait alors d'aller enfiler une tenue plus convenable à ce rendez-vous de minuit avant de quitter son appartement et de laisser de côté la succession de son clan.
« Sois sage en mon absence. Je te laisse la maison pour toi toute seule. »
Elle s'adressait à la chatte errante qui avait prit pour habitude de squatter chez elle. Kazuko lui fit une caresse avant de filer comme le vent en direction du palais de l'Impératrice. S'il y a bien un endroit où elle pouvait trouver la femme en question, c'était là-bas.