Rapport à sa majesté

Vieille femme dans son lit de mort attendait son ultime instant.
Avant ça, elle le savait, elle se devait de parler à Masashi.
Celui-ci ne se faisait jamais fait attendre.
Ainsi dans la soirée du retour de la femme, il était déjà en attente.



À sa gauche, un thé médicinale semblait infuser dans une boisson à l'odeur horrible. Les solutions du clan Miwaku étaient souvent très critiquées. Soupirant, elle reprenait :



Elle souriait, difficilement certes, mais elle souriait.

Observant la femme, je ne pouvais décrire ce que je ressentais. L'impression de revoir ma mère souffrir me semblait grandir. Comment cela pouvait-il être possible ? Comment un empire aussi grand ne pouvait rien faire contre la mort. Je soupirais pour ensuite lui répondre :



Il est vrai que malgré ma fierté, je gardais toujours l'avis de Chihiro de côté. C'était celui que je devais méditer. Il fallait absolument comparer ce que je pense à ce qu'elle dit. C'était un moyen de rester dans le vrai sans prendre une décision hâtive.

Chihiro observait Masashi comme elle aurait aimé contempler son propre fils.
Elle ressentait la tristesse émaner du corps du Raikage.
Ceci manquait de grâce, mais elle aimait se sentir tant appréciée.



Prenant sa respiration, la femme se devait d'éclaircir la situation.
Elle ne voulait pas détruire le village des feuilles.
Il y avait un avenir. Un grand avenir.



Elle reprenait son souffle. Sa voix était faible. Sa position lui offrait la chance de souffrir un peu moins qu'hier.

J'observais la vieille femme avec une once de pitié.
Espérait-elle vraiment la paix ? Kumo avait toujours fait son possible pour l'instaurer.
Récoltant en contrepartie la haine des autres. L'élimination reste un moyen purifiant en cas de rébellion. Le Hokage finirait par s'en rendre compte.



Malgré tout, la contrarier me procurait un mal-être. Elle n'avait pas faux, Kumo pouvait sauver les terres de Konoha.

La vieille femme en baissait les yeux. L'échange... Une discussion peu agréable, celui-ci était radicalement dénaturalisé depuis la proposition. Prenant son souffle, elle reprenait :



Elle y repensait. L'idée était saugrenue. Chihiro n'y croyait pas elle-même. Malgré tout, elle était là pour rapporter les dires.



Elle se taisait, elle préférait cacher le fond de sa pensée à sa seigneurie.

Je tenais la main droite de la vieille femme au sein des miennes. Je comprenais sa demande. Bien qu'indirecte, elle me semblait aussi claire qu'eau de roche. Je l'observais avec une certaine tristesse, pourquoi me trahir maintenant ? Pourquoi me cacher le fond de sa pensée aussi longtemps ? Pourquoi attendre un moment aussi tragique...



Me taisant, je craignais tout autant qu'elle la réponse. Que devais-je faire ? Étais-je sur la bonne route ? Si tel est le cas, pourquoi lui poser cette question ? Je n'étais pas certain de prendre le bon chemin, c'était sûrement aussi simple que ça. Je n'avais pas l'âme d'un dirigeant. J'étais une arme. Une simple arme. C'était si simple...



Au fond de moi, je pensais à cette fichue incapacité à se reproduire. Était-ce prémédité ? Une mauvaise sélection.... C'était contre l'héritage de mon propre clan.

Chihiro observait Masashi avec intention. Elle l’observait comme si le monde dépendait de sa réponse.



La femme n’espérait pas en dire autant. Elle ravalait sa salive face au regard du Raikage. Elle n’avait jamais pu lui dire une chose du genre. Elle se fichait de la politique. Elle n’exprimait que l’enfant de ses craintes. D’après elle, les pires choses approchaient. L’avenir n’ayant pas été bavard, elle savait de cela d’une intuition purement féminine.



Pensant mourir sous peu, elle n’hésitait à tout déballer. Elle devait sauver le village, une dernière fois. Pour cela, elle avait besoin de l’aide de son protégé. De son vivant, elle ne pourrait rien. Konoha étant une mauvaise herbe, il fallait la soumettre pour la replanter.

Masashi ne pouvait s’empêcher d’éprouver de la contrariété pour cette femme qu’il respectait pourtant tellement. Son avis impliquait des changements trop grands, des sacrifices trop importants et des vérités sûrement trop gênantes. Il n’aimait pas devoir faire la justice pour les autres. Il n’estimait pas son clan comme un juge posant son marteau au fil des relations entre les contrées. Il regrettait de plus en plus son passé. Il éprouvait aussi une certaine tristesse. Il s’imaginait la vie de Shizuka, réellement enfermée dans une tour d’ivoire. Malheureusement, c’était un choix stratégique, un choix devant la protéger.
Le Hattori réalisait qu’il n’était plus que l’esclave de son propre village.



Se retournant, le Raikage ne cessait de repenser aux mots de la vieille femme. Il finissait par se dire qu’elle était celle la plus proche de la vérité. Malheureusement, il n’était pas apte à faire des sacrifices. Il ne pouvait pas accepter la mort. Il n’avait jamais pu le faire. Il préférait se cacher dans la facilité en affrontant les désignés « ennemis ».. Buichi…



Le mot semblait résonner dans l'esprit de Masashi.

La vieille femme observait l'homme s'en aller, se noyant dans cette tyrannique fierté. Elle ne pouvait pas voir son enfant l'abandonner ainsi. Sans réellement les formules, des mots sortirent de sa bouche :



Les souvenirs semblaient se multiplier au sein de son esprit. Elle aimerait mourir ainsi. En finir le plus simplement. Mais ce n'était pas aussi simple...



Chihiro fermait les yeux. Elle ressentait réellement un plaisir sans fin. Raiko était brièvement passé. Il semblait touché de la voir ainsi, mais il gardait cette rancune grandissante.

Sombrer dans la haine ? Masashi y séjournait depuis toujours. La réalité semblait trop pesante pour lui. La mort, il ne l'acceptait pas. Il ne pouvait oublier sa mère. Il ne pouvait que craindre pour la vie de sa soeur. Son présent n'était qu'une torture à ses yeux. Il se fichait de sa vie depuis déjà bien longtemps.



Le réel problème était le suivant. Le Raikage se considérait bien trop loin de ce qu'il pouvait réaliser. Il manquait de liberté. Il ne s'en donnait simplement pas assez. Il repensant à Buichi. Oui, il était le fautif. Le seul... Il se dirigeait vers la porte avant d'observer son amie de toujours.
Il partait ensuite sans même se faire retenir. Il reviendrait, c'était certain...