L'heure de la réunion clanique

L'appréhension montait chez Kazuko. Elle ne savait réellement comment aborder le sujet... Il y avait plusieurs problématiques au sein du clan, mais le sujet le plus difficile à faire accepter par son clan était celui abordée avec la Prêtresse.

La jeune femme ne se démontait pas pour autant. Afin de se sentir plus à l'aise, elle avait laissé sa tenue d'okasan dans son placard, optant pour ses vêtements de danse traditionnelle. Elle se trouvait bien plus élégante ainsi que de devoir se pomponner durant des heures pour ne pas être elle. Elle était là, la première arrivée en compagnie de sa nouvelle amie attendant patiemment de voir si son clan répondrait à sa demande.

Elle inspirait, puis expirait. Kazuko voyait enfin les premiers venus, elle était heureuse de voir qu'il y avait tout de même des Miwaku qui se tenaient prêts à l'écouter. La danseuse le savait, les membres ne seront pas au complet pour diverses raisons. Les complotistes ne se trouveraient pas non plus ici. Beaucoup se plaignaient malgré les efforts considérables de la jeune femme de tenter de faire prospérer une paix entre Hattori et Miwaku. Mais désormais, les choses allaient bien changées. Peut-être arrivera-t-elle à rallier ces gens là à la cause commune ?

Pour le moment elle se taisait, saluant les arrivants d'un hochement de tête, le sourire aux lèvres.

Accroupie face à son public en compagnie de la prêtresse, Kazuko scrutait les rangs. Elle remarqua qu'il manquait encore quelques membres de son clan, mais ne pouvait tarder plus sur le début de la réunion clanique.




Elle marqua une courte pause observant chaque membre, chaque regard posé sur elle. Kazuko n'était pas du genre à vouloir se mettre en avant, bien au contraire, elle agissait très facilement dans l'ombre pour ne pas s'attirer la gloire. De plus, il valait mieux rester discret à Kumo, tout pouvait faire basculer son clan à n'importe qu'elle moment. Ceci sont les mots même de la prêtresse vis ç vis de l'Impératrice et du clan Hattori.

La réunion aussi utile soit-elle dura à elle seule la majorité de la soirée. Nombreux sont les Miwaku qui ne voulaient pas suivre les nouvelles lubies et idéaux de l'Okasan. Aucune des jeunes filles ne voulaient se prononcer en tant que future apprentie de l'Okasan. Seuls, les plus fidèles et anciens camarades approuvaient en faisant preuve d'une grande discrétion la discussion qu'il y eut entre la Cheffe et son clan. Kazuko ne fut que très peu surprise de voir les réactions qui ont suivies. Un tiers du clan est parti à la première heure, le deuxième est resté jusqu'au bout, mais à fait preuve d'une grande indignation remettant le titre de Kazuko en question. Quant au troisième, elle n'aura eut uniquement le soutien de cette moitié ci. Ce qui lui semblait déjà être un bon début.


La femme à la magnifique chevelure rose restait muette face aux critiques peu constructives et à la cruauté qui se lisait dans le regard de ses pairs. La séance levée, il était pour la jeune femme de rentrer... L'air pensive, elle élaborait un plan pour pouvoir passer les portes de Kumo et aller en quête de son destin dans un futur proche.

La prêtresse lui tenait compagnie sur le chemin du retour, ressentant le lourd fardeau que Kazuko devait porter désormais sur ses frêles épaules. Ce fardeau qu'elle lui avait elle-même donné. Si la jeune Okasan avait su se montrer impassible et aimante tout au long de cette réunion éprouvante, elle n'en restait pas moins triste... Cette solitude pesait sur son coeur. Devoir prendre de nouvelles décisions pour la survie de son clan était primordial, mais elle savait maintenant que peu de Miwaku la suivraient dans ce pénible périple qui les attendaient.



S'interrogeait-elle, sans recevoir de réponse. Mais alors qu'elle prenait un air mélancolique des ombres surgissaient de l'obscurité. Aucune d'entre elle ne parlait pour le moment... Un silence lourd s'installait entre les femmes et ses inconnus. Puis, une ombre bien plus imposante sortait du lot, l'air menaçant. L'Okasan se mettait en garde, l'étranger qui se trouvait face à elle n'était pas réel. Il devait s'agir d'une vision, mais une vision bien trop réelle quand même. Un véritable paradoxe... !

Le Mal face à la jeune femme se mit à sourire lâchant un rire taquin et glacial. Ce n'était pas ce genre d'attitude qui pouvait impressionner l'Okasan. Elle crut percevoir des yeux jaunâtres dans cette pénombre éclairer partiellement par les rayons de la lune. Ses éventails en main, elle ne lâchait pas du rerage le trouble fait.


Demandait-elle en fronçant les sourcils.


Malgré les signes de mise en garde de la Miwaku, l'homme ne tardait pas à avancer vers elle en retirant sa capuche. Son visage enfin dévoiler, Kazuko crut reconnaître avec beaucoup de difficultés l'homme qui se tenait devant elle.




Ordonnait la jeune femme à la chevelure rose. Elle aurait aimé voir cet homme périr à la guerre contre les Kaguyas, mais cette ordure... était encore bien vivant et la Miwaku se demandait bien par quel miracle.




Kazuko n'était pas dupe face à ce serpent ! Les rumeurs qui courraient à son sujet ont été prouvé par la suite, mais le pire qu'elle ne pourrait lui pardonner c'est de s'en être prit à l'un de ses membres les plus fidèle, Miwaku Law. Le Limier, discret soit-il, avait laisser une lettre contenant ce déplorable "incident" lors de leur périple jusqu'à l'île pour livrer bataille.








Vouloir enfermer Kazuko dans une geôle ? Une bien drôle d'idée. La jeune femme s'interrogeait tout de même sur le pourquoi du comment cet homme comptait l'arrêter et surtout en pleine nuit à "l'abri des regards".






A ces mots, Kazuko ne pouvait s'empêcher de lâcher un petit rictus. Bien évidemment que certains membres de son clan tenteraient de la trahir. Bien évidemment qu'elle connaissait les actions de Law pour libérer les Kaguya. Et bien évidemment qu'elle s'attendait à ce que les accusations se portent sur elle.








L'Okasan n'en démordait et se montrait réfléchit dans cette atmosphère tendue. Elle effectuait un battle de regard avec l'homme, montrant clairement une assurance et une prestance que l'homme n'avait pas.

Nokutisu grimaçait d'un air agacé. Se faire clouer le bec ainsi par une femme ne lui plaisait guère. Son égo venait d'être sévèrement touché à cet instant. Il n'avait qu'une envie c'était de torturer Kazuko des semaines durant avant de l'exécuter de ses propres mains.


L'Hattori se mit à rire avant de se fondre à nouveau dans l'ombre avec ses complices. Même si la femme à la sublime chevelure avait su trouver les arguments pour cette rencontre là, nul doute que ce pervers ne recommencera pas à nouveau à faire des caprices. L'Okasan abaissait ses éventails, soupirant de soulagement. Elle réussit à se détendre un peu avant de constater que La Prêtresse n'était plus à côté d'elle. Cette femme bien mystérieuse s'était volatilisée au moment où la Cheffe de clan aurait eu besoin de son soutien et de son aide. Peut-être s'était-elle réfugiée quelque part ? En observant brièvement les alentours, la Miwaku fut un peu triste de constater qu'il n'y avait plus personnes... Elle se contentait de poursuivre son chemin vers sa demeure ses éventails bien en main.