Dépit et abdication

Fixant le ciel, seule sur le balcon du petit jardin intérieur, l'Impératrice observait ce ciel qu'elle chérissait du plus profond d'elle. Elle ne pouvait le nier, elle ressentait ce profond et vil sentiment qu'elle approchait d'un dénouement. Dans sa main droite, une tâche rougeâtre provenant de ses poumons semblait l'inquiéter. Dans cette dernière, des cendres semblaient confirmer la théorie de la Prêtresse, le Prince Kenketsu était mort... Signifiant ainsi le dénouement de l'immortalité de l'Impératrice. Elle n'imaginait guère vivre des siècles, mais au fond d'elle, elle avait tout de même espéré pouvoir sauver les siens. Soudainement, une perle humide se mit à glisser le long de sa joue...


Elle ne voyait guère ses enfants, son conjoint était victime d'une malédiction enclenchée par les soins de sa propre femme. Le pouvoir, elle l'avait, mais à quoi bon ? Une respiration ne tarda pas à chatouiller ses oreilles.


L'impératrice soupira. Elle était bien au courant de tout cela, il était trop tard pour fait demi-tour. Elle connaissait parfaitement le futur promis par la Prêtresse et elle savait que ce dernier nécessaire que le sang coule. Une dernière fois.

Depuis des siècles, elle n'aimait que rarement et depuis la disparition de son seigneur, elle se trahissait continuellement... Cette femme que l'on surnommait si étrangement "Prêtresse" n'était que fallacieuse. Elle trompait dans le but de construire un lendemain meilleur mais bien étrangement, pour la première fois depuis longtemps, elle doutait de la justesse de ses actes. Serait-ce une si bonne idée finalement ..? Et si cela ne menait qu'à sa propre fin qu'elle ne cessait de voir encore et encore depuis qu'elle habitait dans ce village perché dans les montagnes.

Ses terribles visions, elle ne pouvait s'en détacher depuis des siècles, généralement annonciatrices de nombreux maux. La Prêtresse était obnubilée par le retour de cet individu qu'elle considérait être comme le sauveur, mais comme n'importe quel humain, il pouvait lui arriver de douter. Pour autant, une chose lui permettait de continuer et cela se résumer en quelque chose de peu commun ; le mal déjà engendré. Elle ne pouvait plus se retourner après tout cela... De si nombreuses années pour inverser la pendule et changer, à jamais, la face de ce monde. Il reviendrait et quand il reviendrait, tout le mal déjà fait aurait finalement un sens. C'est exactement ce qu'elle se disait. Il s'exprima en restant tout aussi proche de cette femme...


Cela ne lui ressemble pas... Pourquoi accepter la mort maintenant ? Il était bien trop tard pour se poser la question, de nombreux goules étaient déjà en train d'infecter le territoire. L'ultime guerre était proche, celle qui rendrait l'impossible possible. Qu'importe l'issu, la récolte était déjà en cours.