L'ancien shinobi de la Feuille avait réglé ses habitudes comme un métronome depuis qu'il s'était installé avec sa famille. Il n'y avait que peu de Kitto, mis à part eux, au sein de ce petit village. Préserver le clan était sa priorité, et le diviser était la meilleure option pour le protéger de l'Empire. La diversité au sein du clan était une force pour échapper aux yeux de l'Empire. Il était difficile de reconnaître un Kitto au premier coup d'œil, mais cela n'empêchait guère Kotaro d'être prudent. Il n'était pas un inconnu à Konoha, et il ne pouvait s'empêcher de craindre qu'un jour, quelqu'un finisse par le reconnaître et mette en danger sa petite famille.
Ici, il s'efforçait d'être quelqu'un de serviable et se retrouvait très souvent aux mêmes tâches. Mais pas aujourd'hui. Il se rendait un peu plus tard qu'à l'accoutumée au potager. Bien qu'il ne soit pas un expert, il aimait bien cette corvée. Elle lui permettait de profiter du plein air tout en aérant son esprit. Oublier le stress de la vie de fugitif, ne serait-ce que quelques minutes, était une bénédiction.
Perdu dans ses pensées, il avait machinalement reproduit les gestes de sa routine : remplir l’arrosoir, faire le tour des rangées, surveiller la terre. Les plants semblaient nécessiter de l'eau, mais le soleil était déjà bien haut. Cette inattention lui fit oublier l’évidence : arroser les feuilles sous ce soleil brûlant était une erreur de débutant. Heureusement, une âme charitable le rappela à la réalité.
Interloqué, son regard alterna entre ce qu'il était en train de faire et le vieil homme, avant de réaliser que ce dernier avait raison.
Arrêtant tout, il se tourna rapidement vers l'arrivant et s'inclina afin de s'excuser.
« Désolé, Hanzo-san ! J'étais distrait et je n'ai pas fait attention à l'heure ! »
Enchaînant avec de nouvelles excuses, peut-être un peu trop insistantes, le Kitto avait déjà aperçu ce vieil homme du coin de l'œil, mais il ne lui avait jamais vraiment prêté attention. Être trop sur ses gardes pouvait finir par jouer contre lui.
« J'm'appelle Jirō ! Et vous avez raison. J'aime bien, mais j'y connais pas grand-chose. D'habitude, je fais comme les autres, mais y a personne aujourd'hui. Vous voulez m'aider ? »
Il se mit alors à rire, légèrement gêné par sa crédulité apparente.