Genji s’éloigna du temple, ses pas légers résonnant doucement sur les pierres anciennes. L’air frais de la montagne lui semblait plus vivifiant qu’une flamme, une bouffée d’oxygène qui rallumait ce feu intérieur que la méditation avait réussi à calmer, mais non éteindre, durant cette semaine passée. Il n’était pas fait pour la paix intérieure, ni pour rester immobile, enchaîné aux rituels et aux silences imposés. Ce lieu, avec sa discipline stricte et sa sérénité presque trop parfaite, ne pouvait contenir un homme comme lui — un esprit libre, toujours en quête d’un souffle nouveau.
« La paix intérieure… je la trouve mieux à l’extérieur ! »
Se murmura-t-il, un sourire en coin, à la fois moqueur et sincère.
Le silence sacré du temple s’effaçait derrière lui, remplacé par le bruissement des feuilles caressées par le vent et le chant lointain des oiseaux. Le monde semblait s’étendre à l’infini devant lui, prêt à l’accueillir à bras ouverts. Il n’avait pas découvert ici la réponse qu’il cherchait, mais le chemin restait ouvert, vaste et incertain; et c’était exactement ce dont il avait besoin.
Genji inspira profondément, gonflant sa poitrine d’air pur, puis se mit en marche, ses pas guidés par ce désir d’aventure et d’inconnu qui brûlait en lui depuis toujours. Le temple avait été une étape, mais la vraie vie, elle, l’attendait dehors, dans les fracas, les rencontres et les combats encore à venir.
Le vent jouait dans ses cheveux, portant avec lui les parfums de la forêt et de la terre mouillée. Chaque pas sur ce sentier escarpé était une promesse de renouveau, une ouverture vers des horizons inconnus où le silence des pierres ne pouvait le retenir. Genji sentait ses muscles se délier, son esprit s’aérer ; loin des murailles du temple, il retrouvait ce rythme qui lui appartenait : celui de la liberté.
Il savait que la paix qu’il cherchait n’était pas celle des méditations silencieuses, mais celle que l’on forge soi-même, entre épreuves et triomphes, dans le tumulte d’un monde imparfait. La sérénité n’était pas un état figé, mais un équilibre fragile, toujours en mouvement. Un léger sourire étira ses lèvres. Peut-être que ce refuge sacré avait fait plus que calmer ses tourments ; peut-être lui avait-il offert un point d’appui, une pause bienvenue dans la course effrénée de sa vie. Mais désormais, il était temps de repartir, de faire vibrer à nouveau ses sens et son cœur.
Le soleil, déclinant lentement derrière les montagnes, teintait le ciel d’orangé et de pourpre. Genji leva les yeux, savourant cet instant suspendu, avant de s’élancer sur le chemin qui serpentait vers la vallée, vers l’inconnu.
Se murmura-t-il, la bouche pincée.
« La zen attitude, c’est sympa, mais ça remplit pas un estomac... »