Après un voyage sans encombre – mais non sans effet sur ton corps – vous étiez finalement parvenus jusqu’à l’île. En revanche, le navire ne rejoignit pas le port principal, au lieu de cela il longea la côte, contournant la ville et finit par vous amenez directement à ce qui ressemblait à un manoir, disposant de son propre port. Il n’y avait probablement pas plus grosse preuve de richesse, et tu devinas sans mal que la demeure était celle de la famille Sōmu.
Tu n’avais pas eu l’occasion de voir beaucoup Kiri par le passé, seulement des descriptions et quelques dessins, mais cela ne ressemblait plus du tout à ce que c’était. L’architecture du manoir ressemblait plus à ce que l’on trouvait sur le continent, preuve de l’influence qu’avaient eu les Hattori puis l’Empire à travers l’année. De beaux jardins s’offraient également à vos yeux, un lieu qui faisait presque oublié les quelques paysages désormais détruits du continent. Une légère brume recouvrait le tout, donnant une aura presque mystérieuse à l’endroit sur lequel vous posiez le pied. Quelques minutes après votre arrimage, Akihiro vous rejoignit, il ouvrit ses deux bras bien en grand et annonça :
« Bienvenue à Shinkiri-jima, et cette magnifique demeure n’est autre que la résidence de la famille Sōmu ! Comme vous avez pu le constater, nous sommes à quelques lieus de la cité principale, en d’autres termes vous n’avez pas à vous inquiéter de la garde, ils ne vous poseront pas de questions. »
Un homme vint alors lui chuchoter à l’oreille, et la mine de votre hôte se crispa légèrement pendant quelques instants avant de retrouver son expression naturelle. Il ajouta alors :
« Hmm… J’ai peur de paraître impoli, mais il semble que nous soyons déjà attendus. Dommage, j’aurais préféré vous faire visiter les lieux ! Si vous voulez bien me suivre désormais. »
Ton regard croisa celui de Daiki, bien que pas un son ne sortit de ta bouche, tes yeux répétaient ce que tu avais dis plus tôt « restons sur nos gardes ». Vous étiez en territoire ennemi, sur une île, il n’y avait pas d’échappatoire ici et la moindre erreur pouvait mettre définitivement un terme à votre vie de rebelles.
Vous suiviez alors Akihiro à travers les jardins, puis après que ayez pénétré dans la prestigieuse demeure, vous vous rendiez directement dans une salle située à l’étage. Là-bas se trouvait une table aux proportions disons-le… absurdes, ainsi que deux individus discutant devant une cheminée dont le feu crépitait. En entrant, Akihiro s’exclama aussitôt :
« La réunion ne pouvait-elle pas attendre une heure ? »
Les deux individus réagirent tout de suite. Il y avait un homme d’une trentaine d’année, doté un physique digne des plus grands guerriers et un regard qui ne laissait ressortir qu’une maigre intelligence. En d’autre terme, il ressemblait à une brute et il faisait à peine « noble » contrairement à votre hôte.
La seconde était une femme, d’une dizaine d’année plus jeune, une paire d’yeux bleus et une expression chaleureuse sur son visage. Ces deux-là dirent alors :
« Dès que nous avons vu ton pavillon nous sommes venus. Nous avons eu raison visiblement d’après ce que disent les hommes. »
« Alors ce sont eux, les « ninjas » ? Une estropiée et une brindille ? »
Une curieuse entrée en matière, qui ne manqua pas d’exaspérer Akihiro. La jeune femme semblait quant à elle plutôt amusée, comme quelqu’un qui avait l’habitude de ce comportement rustre. Ce trio était… peu original à vrai dire. Le cerveau, la brute et la jeune femme, tu avais l’impression de revoir les groupes de l’académie ce qui n’était pas sans être amusant
« Vos manières je vous prie… Excusez-le. Je vous présente Yogiri Shion, et la brute c’est Amane Kaito, aujourd’hui représentants de leurs familles respectives devant vous, bien que l’un d’entre eux n’en donne qu’une pâle image. »
« Tss, si tu nous a ramené des cerveaux pas la peine, on se contentera du tien Aki’. J’ai déjà assez d’un premier de la classe. Mais parlons peu parlons bien, lequel de vous parle au nom des… « rebelles » ? »
Tu ne dis aucun mot, en guise de réponse, ton regard se porta en direction de Daiki. Tu préférais rester silencieuse, tes décisions avaient toujours conduit à des erreurs, et la jeune génération devait prendre le pas. Tu n’avais pas la moindre idée de l’importance de Daiki aux yeux de Kimino, et à quel point sa propre parole avait de la valeur, mais il allait falloir faire avec pour le moment.