Les minutes passèrent, dans un silence uniquement ponctué par le bruit régulier de la cuillère de la grand-mère touillant la soupe. Tu observais l’endroit, c’était modeste, quelques portraits parsemaient le mur, tu y reconnaissais la vieille femme, un homme qui était probablement son mari et trois enfants. La famille typique, mais tu devinais néanmoins que la dame était désormais seule aujourd’hui. Cette dernière brisa d’ailleurs le silence en te posant une question tandis qu’elle t’apportait de quoi te sustenter.
« Alors, dites-moi, jeune femme dont j’ignore le nom, que faites vous dans notre belle région du monde ? Vous comptez vous rendre au sein de la forêt ? »
Tu remercias immédiatement la femme d’un geste de la tête et tandis que tu plaçais le bol de soupe sur tes jambes, tu répondis calmement :
« Je m’appelle Kyoko, je vous remercie encore de m’accueillir. Et, je ne fais que passer dans les environs, je… disons que je cherche quelque chose »
La vieille dame n’écouta qu’à peine la fin de ta phrase. Son visage s’était comme illuminé lorsque tu prononças ton prénom. D’un ton qui laissait transparaître une certaine joua, elle s’exclama alors :
« Ooooh ! Je savais bien que ton visage m’était plus que familier, cela faisait des années que nous ne nous étions pas vues, Kyoko ! »
Tu restas quelque peu gênée, car bien que tu la regardais dans les moindres détails, tu ne parvenais pas à te remettre son visage. Tu devinais qu’elle était une connaissance de longue date, sans doute une… Konohajin ? Tu demandas alors, gardant un ton de voix assez faible en essayant de ne pas paraître impolie :
« Pardonnez-moi mais… je peine à vous reconnaître. »
La vieille dame se mit alors à rire et répondit :
« Oh, je me doute que tu ne me reconnais pas. J’ai pris quelques rides depuis ! Je m’appelle Kitto Aïma. J’étais l’une de tes voisines lorsque tu n’étais qu’une gamine. Je vous ai même gardé plusieurs fois ta sœur et toi lorsque ta mère partait en mission. Comment vont-elles d’ailleurs ? La disparition de Konoha a du être un choc pour elles, surtout pour ta mère elle était une femme très investie… »
Alors que tu allais porter le bol de soupe à tes lèvrres, l’énonciation du nom « Kitto » te stoppa net. Tu portas vers elle un regard intrigué, et ton compte se mit à battre légèrement plus vite. C’est à cet instant que les souvenirs commencèrent à te revenir et le choc se lisait sur ton visage. Tu n’aurais jamais pensé trouver une Konohajin ici, encore moins une personne t’ayant servie de nourrice étant enfant… Sans réellement savoir pourquoi, tu commenças à paniquer, et tu ne sus dire la vérité :
« Elles… Elles vont bien. Le Kakusei à été un moment difficile et la vie n’est pas facile pour e-… pour nous au sein des frontières impériales, mais pour l’heure tout va bien. »
La femme soupira, et secoua la tête. Comme d’autres, elle était probablement exaspérée des conflits incessants. En revanche, elle ne semblait pas particulièrement stressée, elle devait pourtant savoir que les anciens ninjas n’étaient plus en odeur de sainteté sur le continent, et qu’elle comme d’autres étaient traqués.
« Aaaaah… Ces histoires d’Empire, de shinobis et de pouvoir… Cela n’arrêtera donc jamais. Je suis bien contente de vivre ici, à l’extérieur de tout cela. »
« Personne ne vient vous poser de problème ici ? »
Demandas-tu. C’était curieux, bien qu’avec du recul tu avais déjà réponse à ta question. Après tout, tu n’avais pas soupçonné un seul instant que cette femme puisse être une kunoïchi.
« Non non… Parfois quelques patrouilles viennent se reposer dans le coin, mais ils ne voient en moi qu’une vieille dame inoffensive hihi. »
« Je vois… Je suis contente pour vous, il n’est pas facile de vivre en paix. »