Une heure passa, et tu jugeas qu’il était temps pour toi de reprendre la route. L’hospitalité de la Kitto avait été plus qu’appréciable, et tu pouvais désormais continuer ton périple sous un temps plus clément. Par la même occasion, tu te dis qu’il était peut-être profitable de demander à la vieille dame si elle savait quelque chose à propos de l’endroit que tu recherchais. Tu avais une vague idée de la zone dans laquelle se trouvait la grotte que tu recherchais, mais même une méditation plus poussée ne te permettait pas de localiser exactement le lieu. Depuis le Kakusei, cette méthode que t’avait appris Hattori Masashi était moins précise, l’énergie du monde était perturbée. Alors que tu te trouvais sur le départ, tu demandas :
« Auriez-vous remarqué quelque chose de suspect dans le coin ? Ou entendue parler de comportements anormaux de la faune, de la flore, ou encore d’un lieu où les Minashigo ont été aperçus en grand nombre ? Comme, une grotte ? »
Le regard de la vieille dame mêla curiosité et inquiétude. Les monstres rôdaient en nombre depuis le Kakusei, et même le plus isolé des civils savait de quoi tu voulais parler, bien qu’ils n’avaient pas forcément la même manière de les nommer.
« Minashigo ? Oh, tu parles de ces hommes transformés en bêtes sauvages ? Hmm… Il y a bien un endroit au cœur de la forêt où il a récemment été interdit d’aller chasser car plusieurs personnes n’en sont pas revenues. »
« Je ne pourrais pas t’affirmer qu’il s’agit d’une grotte ni même des Minashigo, mais prends garde Kyoko, ces créatures sont dangereuses ! »
Tu t’inclinas alors respectueusement devant la vieille dame, en guise de remerciement mais également de salutations.
« Je ne le sais hélas que trop bien. Je vous remercie Aïma, pour tout. »
La vieille dame fit de même, imitant ton geste, le sourire aux lèvres. Elle ajouta alors :
« J’espère que tu trouveras ce que tu cherches, et j’espère que cet empire que tu as aidé à bâtir perdurera. Vous avez apporté un semblant de paix dans ce monde de brutes. »
« Que… Vous êtes au courant »
Demandas-tu, plus que surprise. Ton cœur reprit à nouveau un rythme plus rapide, cette femme savait donc réellement ce que tu étais devenue ? Lisant dans tes yeux comme dans un livre ouvert, la dame répondit, encore et toujours avec ce sourire sur son visage.
« Tu n’as pas besoin de mentir à une vieille femme comme moi Kyoko, je ne te suis d’aucun danger. Quoique, j’aurais déjà pu t’empoisonner hihihi. »
« J’étais encore à Konoha lorsque tu as déserté le village. Une simple femme comme moi n’a jamais eu de réponse, mais je te connaissais et je me suis toujours dis que c’était pour une bonne raison, tu as toujours eu une bonne âme. Et j’ai toujours dis que tu étais une femme au grand cœur. »
Elle marqua une courte pause, quant à toi tu croyais difficilement ce que tu étais en train d’entendre. Ce fut compliqué de ne pas craquer, cette femme était décidément capable de chambouler tes émotions au plus profond de toi.
« Puis un jour… J’ai entendu ton nom sortir de la bouche d’un soldat. Je dois avouer que j’étais étonnée, j’ai cru que mon vieil esprit me jouait des tours. Mais ces hommes… Tu leurs inspire autant de crainte que de respect, tu sembles être devenue une femme importante Kyoko et je ne peux qu’être fière de toi, peu importe la voie que tu as choisie. »
La vieille Kitto, voyant que tu étais incapable de donner une réponse, posa sa main sur ton épaule. Elle avait toujours ce grand sourire sur son visage, te voir lui avait offert un moment de bonheur, et cette femme, contrairement à d’autres, ne te reprochait en rien tes choix. Tu regrettais de ne pas pouvoir lui offrir quoique ce soit de plus que des remerciements.
« Tu n’as pas à te justifier. Le monde dans lequel nous vivions nous obligeait nous autres à devenir des combattants, sans alternative. Konoha ne pouvait que regretter de ne pas avoir su conserver la foi de l’un de leurs meilleurs éléments ! Le monde n’est pas tout noir ou tout blanc, il y a des nuances qu’il faut savoir observer ! »
« Merci, Aïma. Du fond du cœur. Si d’avenir vous aviez besoin de quoique ce soit, écrivez moi à Kinchu. Ne mentionnez simplement pas votre nom, s’il vous plaît. »
Elle comprit bien évidemment la raison pour laquelle il valait mieux éviter d’écrire le nom « Kitto » sur une lettre. Cette femme n’était pas une menace, bien au contraire, elle recherchait simplement à passer ses dernières années de vie en paix. L’Empire ne le permettrait probablement pas si ils savaient qu’elle était une utilisatrice de chakra, c’est pourquoi tu garderais ce secret pour toi, c’était la moindre des choses après tout.
Toi et la Kitto vous saluèrent alors l’une et l’autre une dernière fois, puis tu repris enfin la route en directement du lieu qu’elle t’avait indiqué. Au début de ta route, tu pris en main la bague que Masashi t’avait fournit, te demandant alors si tout ce que tu faisais avait réellement du sens, après tout, ce qu’avait crée l’Empire n’était-il pas suffisant ?