Ces dernières années avaient été différentes pour moi, pour la première fois depuis bien longtemps je me retrouvais à vivre en communauté. Ce fait en lui même ne me dérange pas vraiment, mais je sais que certains ont toujours ce regard accusateur lorsque je suis dans le coin. Je ne peux pas vraiment leur en vouloir après tout, j’ai fais beaucoup de choses dont je n’étais pas très fière et j’avais opté pour un style de vie que beaucoup ne comprenait pas réellement. Et pour couronner le tout, j’ai aussi fais partie du camp opposé pendant un temps, du moins avant que celui-ci ne se donne le nom d’Empire.
Malgré cela, j’avais réussis à trouver ma place. Je n’étais pas avec les rebelles par besoin d’argent, ni même par volonté de changer le monde où je ne sais quel délire qui me dépasse complètement. Non, je voulais juste un semblant de paix, bien sûr nous étions toujours des fugitifs, mais il était plaisant de pouvoir dormir sans avoir constamment un kunaï cachée sous l’oreiller. Mes compétences, aussi bien en kenjutsu qu’en genjutsu étaient plutôt pratiques à notre époque et aussi surprenant que cela fut pour moi, j’en arrivais même à considérer la sœur de Kyoko comme une amie. Ces deux-là avaient un caractère particulier, qui se ressemblait beaucoup. La seule différence entre elles reposait sur l’estime qu’elle apporte à la vie. Eiko avait eu du mal à passer le cap, à devoir retirer la vie d’un adversaire, parce qu’elle avait promit de soigner et non de tuer. C’était honorable, et elle avait mon respect pour cela, bien que par le passé je me serais certainement moqué d’elle.
En mentionnant le passé, celui-ci avait visiblement décidé de me rattraper. Lorsque j’étais à Konoha, je n’avais pas beaucoup d’amis, voir pas du tout à une époque. Je ne pouvais compter que sur ma sœur, car j’avais mis de côté la seule personne que je n’avais jamais eu : Chikara Heiwa. Alors il va sans dire que j’ai ressenti une certaine émotion – déplaisante – lorsque j’appris qu’elle avait rejoints nos rangs. Une partie de moi souhaitait lui parler, l’autre se disait que je n’aurais de toute façon rien à lui dire. Mais finalement, ce fut elle qui vint vers moi.
« Heiwa… Bien sûr, fais comme chez toi j’imagine. »
Mon timbre de voix et mon regard n’étaient pas particulièrement accueillant. C’était inconscient de ma part, j’étais plutôt surprise par la situation à vrai dire. La Chikara s’installa face à moi, j’évitais son regard et je me concentrais sur le feu.
« J’ai été surprise d’apprendre que tu étais ici avec eux. »
Me dit-elle. Que voulait-elle que je réponse à ça ? « Oui, j’ai décidé d’arrêter d’être une criminelle de bas étage pour rejoindre un groupe terroriste, quelle surprise n’est-ce pas ? » Je ne pouvais faire autrement qu’avec ma rancœur, sa présence me faisait me sentir étrangement mal, mais je n’avais pourtant rien à me reprocher, pas vrai ?
« Eh bien, la vie est pleine de surprise justement, c’en est une autre j’imagine. »
Lorsque je terminais ma phrase, je me rendis compte que j’étais peut-être un peu trop dure envers elle. Après tout, c’était Heiwa qui m’avait sauvé la vie durant le Kakusei, alors que franchement… j’étais loin de mériter une telle fleur, surtout de sa part. Elle aurait pu me laisser combattre seule et profiter de l’occasion pour sauver sa peau, ou quelqu’un d’autre. Je décidais alors de ravaler ma fierté, et lui dis des mots que je ne pensais jamais lui prononcer :
« Je suis désolée… Pour Ren, et tout ce qui a pu t’arriver d’autre. »