Au premier abord, Miyuka ne semblait que peu réceptives à tes mots, puis soudainement, peut-être simplement par pitié, elle exprima de la compassion. Tu n’étais pas du genre émotive, mais tu devais bien admettre que venant d’elle c’était quelque chose d’assez spécial. Bien qu’elle fuyait ton regard, elle semblait pour autant sincère. Tu te contentas alors d’un simple sourire avant de répondre :
« Merci. Ce fut une épreuve compliquée, j’imagine que ça n’a pas du être simple pour toi non plus. »
La Uzumaki haussa simplement les épaules avant de soupirer. Ce n’était pas par ennui vis à vis de ta question, mais plutôt à cause du triste constat qu’elle faisait sur sa vie : rien n’avait vraiment changé, si ce n’était ses alliés. D’ordinaire, tu te serais questionnée longuement quant à sa loyauté, après tout elle était du côté adverse avant que tout ne dégénère, mais pourtant tu sentais que quelque chose avait changé chez elle. Une conséquence du Kakusei, sûrement.
« À vrai dire… il n’y a pas vraiment de différence avec ma vie de nukenin, j’y suis habituée. Puis, je n’ai plus de proches depuis longtemps. Cela dit, je n’ai pas osé demander aux autres mais… Qu’est-il arrivé à ton bras ? »
Sa réponse n’était guère surprenante, et sa question non plus, bien que c’était un sujet pour lequel tu ressentais toujours une certaine honte. Peu savaient comment tu en étais venue à perdre ton bras, si certains pouvaient penser à une histoire héroïque, ce n’était point le cas.
Ce jour là, tu te retrouvas face à ton ancienne disciple. Tu avais suivis sa trace jusqu’à un village qui portait le même nom que toi, une ironie que tu aurais pu juger amusante dans d’autres circonstances. L’ordre que t’avais donné la Hokage de l’époque, Kitto Nami, était simple, un choix, l’amnistie ou la prison. Hélas, la jeune femme avait été impossible à convaincre, et bien qu’elle refusa d’abord de se battre contre toi, tu finis par provoquer le combat toi même.
« J’ai fais l’erreur de la considérer comme une épéiste lambda, cela m’a coûté mon bras. »
Son niveau dépassait largement le tien, en dépit de son âge il semblait que la Kitto eut trouvée d’autres mentors entre temps. Elle résistait sans flancher à tes talents en kenjutsu et contrecarra aisément tes capacités Chikara avec son dojutsu. Ce jour là, elle fit un seule et unique usage de son ninjutsu, par l’intermédiaire d’un talent que tu lui avais toi même appris, rendant ta défaite d’autant plus humiliante.
« Oh… Je vois. Battue par ta propre élève alors ? C’est étonnant, elle ne m’en avait jamais parlé. »
Cette nouvelle te surpris toi aussi, Miyuka avait été en sa compagnie pendant un long moment et tu pensais qu’elle aurait au moins mentionné ton nom et ce combat au détour d’une conversation. Cela te laissa pensive pendant un instant. Peut-être qu’à l’époque déjà, toutes ces histoires n’étaient pas qu’un caprice, peut-être pensait-elle vraiment bien faire et que vous ne la compreniez pas. Ou peut-être n’avait-elle déjà plus aucun intérêt pour toi.
Lorsque tu perdis ton bras, Kyoko cessa tout bonnement de se battre. Aujourd’hui encore tu te demandais pourquoi elle avait décidé de t’épargner. Était-ce une manière pour elle de te montrer qu’elle avait raison ? Après tout, elle t’avait dit ce jour-là qu’un évènement allait se produire et que se battre entre vous n’était qu’une perte de temps. Avec du recul, peut-être avait-elle raison. Peut-être que si tu ne l’avais pas combattue, tu aurais été en mesure de sauver Ren durant le Kakusei.
« Oui… Et à plate couture je dois dire. Battue par mes propres enseignements, difficile de juger si je dois en être fière ou non. Mais c’était déjà le cas lors du Kakusei, ne l’avais-tu pas remarqué ce jour là ? »