Une réussite sans victoire

Kimino est de retour au campement des rebelles accompagné de Ichihime et Miyuka, suite au sauvetage de Miyuka. Une mission accomplie avec un arrière-goût de défaite.

Kimino, Miyuka et Ichihime avait marché sans cesse pour atteindre le plus rapidement possible le camp rebel, ils allaient devoir se rassembler et quitter la région, le sauvetage de Miyuka sonnant sans aucun doute le premier jour d’une guerre bien plus violente que ce qu’ils avaient connu jusqu’ici. Kimino avait profité du trajet pour soigner sa blessure à la main, il arrivait avec un bandage maculé d'hémoglobine, signe que tout ne s’était pas passé sans heurt de leur côté. Mais ce qui dérangeait le plus Kimino, était cette affreuse douleur fantôme d’une brûlure au visage qu’il n’avait pas subi, contre-coup de l’utilisation de ses flammes vertes, ce qui lui donnait un visage grave et fermé, légèrement déformé par une douleur qu’il s'efforçait de garder pour lui, mais qui sera sans aucun doute remarqué par ses alliés les plus proches dans la rébellion.

Un vent de soulagement parcourut le camp en voyant la chevelure rousse de Miyuka de retour parmi eux. Les batailles, les morts et les blessures n'auront pas été sans résultats, et la belle Uzumaki était de retour parmi les siens, ce qui n'était pas le cas de son compagnon d'infortune, mort sous la torture de l'empire. L'ancien Hokage balaya le camp du regard, dans l'espoir de revoir les visages de ceux qu'il avait envoyés en mission. Beaucoup manquaient à l'appel, mais il put voir Eiko soignant Inoiya, Jiken et Seishiro. Jiken semblait souffrir à la main, sans doute le résultat d'un combat acharné lors de l'attaque du train, à en juger par l'état de Seishiro blessé également. Le temps allait venir pour les discussions en privé, mais Kimino le savait, les siens avaient besoin de ces paroles après cette épreuve. Arrivait devant le camp qui semblait s'être arrêté pour écouter ce qu'il avait à dire.

Dialogue de personnage
« Nous avons accompli l'objectif de cette opération. Uzumaki Miyuka est de retour parmi nous, mais malheureusement Teko avait succombé à la torture impériale avant notre arrivée. Je vois que vous vous êtes tous vaillamment battus pour notre cause, et que grand nombre de nos amis envoyés à l'assaut du train manquent à l'appel. Nous avons atteint nos objectifs, mais ce n'est pas une victoire. »


Kimino avala sa salive, repris son souffle, essayant de rester concentré malgré la douleur lancinante sur son visage.

Dialogue de personnage
« Notre passage dans la capitale m'a permis de me rendre compte que la plupart de nos ennemis d'aujourd'hui sont nos amis d'hier. J'ai pour ma part été attaqué par Chikara Kuro et Ichihime, prises en otage par Chikara Hikaru, deux anciens de camarades de nombre d'entre vous. Nous devons partir d'ici, trouver un nouvel endroit où nous regrouper, un endroit où nous pourrons nous défendre de l'empire. Les affrontements dans la capitales ont causé des dégâts, et la traque envers nous risque de s'intensifier. »


Plus Kimino parlait, plus il prenait conscience de la grandeur de son échec avec cette mission. Il savait que le pire allait venir maintenant, et en voyant Ichihime durant la mission, il savait que peu des jeunes qui l'accompagnaient étaient taillés pour un affrontement de grande envergure avec l'empire.

Dialogue de personnage
« Je suis disponible pour vous tous, si vous avez des informations ou besoin d'échanger sur la mission que nous venons d'accomplir. »


Puis Kimino se retira dans sa tente, son visage le faisant souffrir d'une douleur lancinante.

Il y a 3 jours


L’opération n’avait pas été sans heurt, le groupe du train avait perdu de nombreuses vies et tu ne pouvais pas t’empêcher de t’en sentir responsable. Il n’y eut nul besoin d’attendre un débriefing complet tant les évènements étaient sur toutes les lèvres. Au-delà de ces morts inutiles, ce fut la vérité à laquelle vous faisiez face qu’il était difficile à avaler. Certains de vos anciens camarades étaient dans le camp d’en face, tu n’en revenais déjà pas d’avoir croisé la route de Mai, mais Kuro et Hikaru ? Vous saviez pertinemment que certains ninjas avaient tournés le dos à leur ancienne vie, mais savoir leur nom avait quelque chose de différent, comme un ressenti plus réel des choses.

Tu t’en voulais également d’avoir fait courir tant de risques à des gens qui n’étaient visiblement pas prêts pour de tels affrontements. Il faut bien avouer que c’était tout à fait autre chose que les simples guérillas que vous aviez effectué jusque là. Il ne s’agissait plus de quelques gardes et d’une caravane isolée, non cela prenait les proportions d’une véritable bataille.
C’était, à l’exception du Kakusei, la première fois que tu retrouvais au sein d’un tel chaos. Si d’un côté tu te félicitais d’avoir su garder ton sang froid malgré la situation, tu ne pouvais t’empêcher de penser que cela aurait pu se passer autrement. Tu avais même fais courir un très grand risque à Ichihime, et en y repensant tu te demandais si tu aurais pu te pardonner tes erreurs s’il lui était arrivé quoique ce soit.

Parmi tout cela, une question restait en suspens dans ta tête. Où était donc Kyoko ? Tu aurais été sûre qu’elle serait la première à réagir en cas d’attaque, mais elle ne fut signalée sur aucun des théâtres d’opération. Tu ne savais pas si vous deviez considéré cela comme inquiétant ou remercier votre bonne étoile.
Durant son discours, tu remarquas également l’expression sur le visage de Kimino, et tu avais vu assez de blessés durant ta vie pour reconnaître quelqu’un de souffrant bien qu’il n’avait visiblement pas de blessures apparentes. Lorsque ce dernier rejoignit sa tente, tu fus alors la première à la suivre. Tu ne savais pas comment amorcer la conversation concernant ce qu’il s’était passé, c’est pourquoi tu décidas d’aller droit au but :

Dialogue de personnage
« Navrée, Kimino-san. Je suis responsable des pertes causées par l’affrontement. J’ai laissé mes sentiments personnels obscurcir mon jugement et je nous ai tous fait courir d’énormes risques. Nous aurions du être plus patients et rigoureux. »


Dis-tu alors que tu t’inclinais légèrement. L’on ne pouvait te retirer ton humilité et ta capacité à avoir du recul sur tes propres erreurs, mais il fallait admettre une chose : tu n’étais pas ta mère. Tu étais loin d’avoir ses compétences ou ses capacités logiques. Échafauder de tels plans d’actions demandait une expérience que tu n’avais visiblement pas. Tandis que tu te redressais, tu en profitas pour lui demander :

Dialogue de personnage
« Vous semblez souffrant, voulez-vous que je demande à Ichihime de vérifier votre état ? »


Chose que tu ne pouvais faire par toi même, tu étais hélas déjà presque à court de chakra, les blessures de Seishiro avaient nécessité une certaine attention de ta part, tandis que ta congénère s’occupait pour l’heure des autres blessés, n’usant de son énergie que pour les cas les plus graves.

Il y a 3 jours


Beaucoup se seraient satisfaits d’être encore en vie. De ne pas avoir laissé leur souffle sur ce champ de cendres, dans ce qui ne manquerait pas d’être vu comme un attentat par l’Empire, un prétexte de plus pour durcir la traque des possesseurs d'énergie. Moi, je n’y trouvais aucun réconfort. Seul restait ce goût âcre, insupportable, de l’échec. Ma propre faiblesse.

Jiken et moi avions mené cette attaque. Cela faisait de nous les garants de chaque vie engagée. Et chaque nom perdu pesait désormais sur ma conscience comme une pierre. Ce n’était pas une victoire éclatante, loin de là. Plutôt une plaie ouverte, suintante, que rien ne pouvait laver.

Grâce aux capacités médicales d'Eiko, mes blessures n’étaient plus qu’un vague souvenir. Bien que la sensation de douleur et la fatigue dues à la perte de sang se fassent toujours ressentir. Un miracle que je devais au chakra. Mais cette énergie était limitée, et l’utiliser pour moi, c’était l’enlever à un autre plus méritant. Un qui ne serait pas tombé dès le premier assaut d’une archère. Cette blessure-là, aucun chakra ne pourrait enlever la douleur de mon impuissance, de la honte.

Avant l'intervention de la guerrière Kaguya, je préparais un jutsu afin de tenter d'éliminer cet ennemi. Aurais-je hésité en sachant cela ? Une question ne resterait pas sans réponse. Le discours de Kimino en était la preuve.

L'Empire n'était pas seulement composé de gens qui nous détestaient pour notre don. C'était également d’anciens camarades, et la mention du clan Chikara était d'autant plus horrible. Comment des membres de ce fier clan pouvaient-ils avoir rejoint cet Empire qui les méprisait ? Le doute n'était plus permis. Anciens Konoha-jin ou pas, nous ne pouvions plus nous permettre la moindre hésitation. La guerre était là et plus aucun retour en arrière n'était possible.

Alors que Kimino se retirait, suivi de la sœur de Kyoko, les rebelles commençaient déjà à s'agiter. Chaque seconde était précieuse.

L'épaule encore douloureuse malgré les soins, du repos serait nécessaire, je pris le parti d'aller m'isoler afin de réfléchir. La guerre ne faisait que commencer.

Avant-hier vers 15h


Kimino venait de terminer son discours pour aller se reposer dans sa tente, il n’allait pas avoir beaucoup de temps pour cela, car dans quelques heures il allait falloir changer de position de campement. Eiko fut la première à venir le voir après le discours, il n’y avait rien d’étonnant à cela. Elle semblait vouloir porter seule le fardeau de cette victoire au goût d’échec. Posant sa main sur l’épaule de la jeune femme, l’Uzumaki lui dit calmement, sa voix laissant beaucoup plus transparaître la douleur qu’il ressentait au visage.

Dialogue de personnage
« Tu n'es pas responsable, on a dû agir vite, si on ne l'avait pas fait, Miyuka aurait connu le même sort que Teko. Ou pire, ils auraient réussi à la manipuler pour qu'elle rejoigne leur cause. »


Le chef des rebelles avait de plus en plus de mal à cacher sa douleur, et cela ne semblait pas avoir échappé à Eiko qui avait de bonnes connaissances en médecine. Il sourit quand elle lui demanda s'il voulait que Ichihime vienne l'osculter. La jeune femme en avait bien assez fait pour la journée, et surtout son énergie était trop précieuse, elle devait l'utiliser sur des personnes qui en avaient plus besoin que lui.

Dialogue de personnage
« Merci, ça va. Je sais ce que j'ai… Ce sera passé dans quelques heures. Je préfère qu'elle s'occupe des autres. »


Kimino savait qu'avoir leurs anciens camarades parmi leurs adversaires était à la fois une malédiction et une bénédiction. Il allait être dur pour certains de les combattre, mais au moins ils avaient des informations sur leurs capacités.

Dialogue de personnage
« Il faut faire une liste de tous les anciens Shinobi connus des nôtres qui ont rejoint l'empire. Comme je l'ai dit, j'ai croisé Chikara Hikaru, mais je ne suis pas certain de son allégeance. Il n'était pas amical, mais il nous a tout de même aidé à nous échapper. Chikara Kuro, lui, m'a attaqué… Mais il ne devrait plus faire partie de l'équation. Comment ça s'est passé pour toi ? »


Kimino venait de dire à demi-mots que Kuro avait sans doute succombé aux flammes vertes, mais il n'en avait pas la certitude, tout était allé beaucoup trop vite. L'important maintenant était de mettre un visage sur les ennemis pour se préparer à contrer leurs capacités.

Hier vers 04h

Hime

Les draps d’une tente de fortune claquaient doucement au rythme du vent, mêlé d’odeurs de sang séché, de sueur, et de cendres. Ichihime avait les mains tremblantes. Non à cause du froid, non à cause de l’effort. Mais de ce vide qui s'était installé en elle. Cette impression sourde de ne pas avoir été à la hauteur. D’avoir vu la guerre de ses propres yeux, non plus comme une idée lointaine, ou un écho dans les récits des anciens, mais comme une entité vivante. Féroce. Inhumaine.

Elle se tenait à genoux près d’un jeune garçon dont le bras avait été traversé par un éclat d'une flèche explosive, selon les informations reçues. Ses gestes étaient sûrs, mais sa gorge était nouée. Et pourtant, quelque chose avait changé.

Les paroles de Miyuka tournaient encore dans sa tête. Cette femme, qu'elle avait toujours regardée de loin comme un idéal inaccessible, l'avait encouragée pendant un bref instant lors du retour de leur mission. Un regard et quelques mots. Simples. Profonds. Ichihime avait pleuré, après ça. En silence. À l’abri des regards. Pas de honte. Juste… un soulagement. Un soulagement mêlé à une peur persistante celle de ne pas être suffisante. Mais aussi, au fond, une étincelle. Celle d’une résolution timide mais réelle.

Oui. Elle allait rester. Pour Miyuka. Pour Eiko. Pour tous les autres. Son regard se posa sur l’intérieur de sa sacoche. Elle hésita un moment, puis glissa deux doigts à l’intérieur pour en sortir ce bout de papier chiffonné que Chikara Hikaru lui avait tendu, presque discrètement. Ses mains tremblaient à nouveau.

FLASHBACK
Dialogue de personnage
« Si jamais tu as besoin d'aide... »


Son les mots qui lui revinrent en tête. Elle n’était pas prête à changer de "camp" aimant beaucoup trop ses camarades pour les abandonner à leur sort. Elle le rangea donc soigneusement. Cela pouvait attendre. Ce secret brûlant, elle le porterait seule pour l’instant avec les deux témoins de la scène. La priorité, c’était eux. Les blessés. Les vivants. Ceux qui avaient encore une chance.

La médecin se releva doucement et se dirigea vers la tente principale, là où les cas les plus graves attendaient. Son chakra était à bout, elle le sentait. Mais elle n’avait pas encore atteint sa limite. Elle passa près de Seishiro, toujours à l’écart. Elle hésita. Il semblait perdu dans ses pensées, la mâchoire serrée, le regard tourné vers rien. Elle s'arrêta à sa hauteur, douce et fragile comme un souffle.

Dialogue de personnage
« Seishiro-san… Si vous avez besoin de soins supplémentaires… ou juste de parler… je suis là. »


Elle ne savait pas pourquoi elle avait dit cela. Peut-être parce qu’elle voyait en lui un reflet de ce qu’elle ressentait cette culpabilité invisible, ce poids du devoir mal rempli. Ou peut-être simplement parce que c’était dans sa nature de tendre la main. Elle pensa brièvement à Kimino-sama et toutes les déceptions qui se présentaient à lui.

Puis vint le tour d'Eiko-sensei. Cette femme, pour qui la jeune kunoichi n’avait jamais cessé d’éprouver une admiration silencieuse. Forte, droite, capable. Eiko incarnait tout ce qu’Ichihime rêvait un jour d’être. Une femme qui savait prendre des décisions, même dans la tourmente. Une lumière dans le chaos. Lorsqu’elle aperçut la silhouette familière de sa sensei entrer dans la tente de Kimino, Ichihime sentit son cœur se serrer. Non pas de peur. Mais de cette émotion si particulière qu’on ressent face à quelqu’un en qui l’on a toujours cru, et que l’on n’a pas envie de décevoir.

Hier vers 08h