Une réussite sans victoire

Kimino est de retour au campement des rebelles accompagné de Ichihime et Miyuka, suite au sauvetage de Miyuka. Une mission accomplie avec un arrière-goût de défaite.

Kimino, Miyuka et Ichihime avait marché sans cesse pour atteindre le plus rapidement possible le camp rebel, ils allaient devoir se rassembler et quitter la région, le sauvetage de Miyuka sonnant sans aucun doute le premier jour d’une guerre bien plus violente que ce qu’ils avaient connu jusqu’ici. Kimino avait profité du trajet pour soigner sa blessure à la main, il arrivait avec un bandage maculé d'hémoglobine, signe que tout ne s’était pas passé sans heurt de leur côté. Mais ce qui dérangeait le plus Kimino, était cette affreuse douleur fantôme d’une brûlure au visage qu’il n’avait pas subi, contre-coup de l’utilisation de ses flammes vertes, ce qui lui donnait un visage grave et fermé, légèrement déformé par une douleur qu’il s'efforçait de garder pour lui, mais qui sera sans aucun doute remarqué par ses alliés les plus proches dans la rébellion.

Un vent de soulagement parcourut le camp en voyant la chevelure rousse de Miyuka de retour parmi eux. Les batailles, les morts et les blessures n'auront pas été sans résultats, et la belle Uzumaki était de retour parmi les siens, ce qui n'était pas le cas de son compagnon d'infortune, mort sous la torture de l'empire. L'ancien Hokage balaya le camp du regard, dans l'espoir de revoir les visages de ceux qu'il avait envoyés en mission. Beaucoup manquaient à l'appel, mais il put voir Eiko soignant Inoiya, Jiken et Seishiro. Jiken semblait souffrir à la main, sans doute le résultat d'un combat acharné lors de l'attaque du train, à en juger par l'état de Seishiro blessé également. Le temps allait venir pour les discussions en privé, mais Kimino le savait, les siens avaient besoin de ces paroles après cette épreuve. Arrivait devant le camp qui semblait s'être arrêté pour écouter ce qu'il avait à dire.

Dialogue de personnage
« Nous avons accompli l'objectif de cette opération. Uzumaki Miyuka est de retour parmi nous, mais malheureusement Teko avait succombé à la torture impériale avant notre arrivée. Je vois que vous vous êtes tous vaillamment battus pour notre cause, et que grand nombre de nos amis envoyés à l'assaut du train manquent à l'appel. Nous avons atteint nos objectifs, mais ce n'est pas une victoire. »


Kimino avala sa salive, repris son souffle, essayant de rester concentré malgré la douleur lancinante sur son visage.

Dialogue de personnage
« Notre passage dans la capitale m'a permis de me rendre compte que la plupart de nos ennemis d'aujourd'hui sont nos amis d'hier. J'ai pour ma part été attaqué par Chikara Kuro et Ichihime, prises en otage par Chikara Hikaru, deux anciens de camarades de nombre d'entre vous. Nous devons partir d'ici, trouver un nouvel endroit où nous regrouper, un endroit où nous pourrons nous défendre de l'empire. Les affrontements dans la capitales ont causé des dégâts, et la traque envers nous risque de s'intensifier. »


Plus Kimino parlait, plus il prenait conscience de la grandeur de son échec avec cette mission. Il savait que le pire allait venir maintenant, et en voyant Ichihime durant la mission, il savait que peu des jeunes qui l'accompagnaient étaient taillés pour un affrontement de grande envergure avec l'empire.

Dialogue de personnage
« Je suis disponible pour vous tous, si vous avez des informations ou besoin d'échanger sur la mission que nous venons d'accomplir. »


Puis Kimino se retira dans sa tente, son visage le faisant souffrir d'une douleur lancinante.

Il y a 2 mois


L’opération n’avait pas été sans heurt, le groupe du train avait perdu de nombreuses vies et tu ne pouvais pas t’empêcher de t’en sentir responsable. Il n’y eut nul besoin d’attendre un débriefing complet tant les évènements étaient sur toutes les lèvres. Au-delà de ces morts inutiles, ce fut la vérité à laquelle vous faisiez face qu’il était difficile à avaler. Certains de vos anciens camarades étaient dans le camp d’en face, tu n’en revenais déjà pas d’avoir croisé la route de Mai, mais Kuro et Hikaru ? Vous saviez pertinemment que certains ninjas avaient tournés le dos à leur ancienne vie, mais savoir leur nom avait quelque chose de différent, comme un ressenti plus réel des choses.

Tu t’en voulais également d’avoir fait courir tant de risques à des gens qui n’étaient visiblement pas prêts pour de tels affrontements. Il faut bien avouer que c’était tout à fait autre chose que les simples guérillas que vous aviez effectué jusque là. Il ne s’agissait plus de quelques gardes et d’une caravane isolée, non cela prenait les proportions d’une véritable bataille.
C’était, à l’exception du Kakusei, la première fois que tu retrouvais au sein d’un tel chaos. Si d’un côté tu te félicitais d’avoir su garder ton sang froid malgré la situation, tu ne pouvais t’empêcher de penser que cela aurait pu se passer autrement. Tu avais même fais courir un très grand risque à Ichihime, et en y repensant tu te demandais si tu aurais pu te pardonner tes erreurs s’il lui était arrivé quoique ce soit.

Parmi tout cela, une question restait en suspens dans ta tête. Où était donc Kyoko ? Tu aurais été sûre qu’elle serait la première à réagir en cas d’attaque, mais elle ne fut signalée sur aucun des théâtres d’opération. Tu ne savais pas si vous deviez considéré cela comme inquiétant ou remercier votre bonne étoile.
Durant son discours, tu remarquas également l’expression sur le visage de Kimino, et tu avais vu assez de blessés durant ta vie pour reconnaître quelqu’un de souffrant bien qu’il n’avait visiblement pas de blessures apparentes. Lorsque ce dernier rejoignit sa tente, tu fus alors la première à la suivre. Tu ne savais pas comment amorcer la conversation concernant ce qu’il s’était passé, c’est pourquoi tu décidas d’aller droit au but :

Dialogue de personnage
« Navrée, Kimino-san. Je suis responsable des pertes causées par l’affrontement. J’ai laissé mes sentiments personnels obscurcir mon jugement et je nous ai tous fait courir d’énormes risques. Nous aurions du être plus patients et rigoureux. »


Dis-tu alors que tu t’inclinais légèrement. L’on ne pouvait te retirer ton humilité et ta capacité à avoir du recul sur tes propres erreurs, mais il fallait admettre une chose : tu n’étais pas ta mère. Tu étais loin d’avoir ses compétences ou ses capacités logiques. Échafauder de tels plans d’actions demandait une expérience que tu n’avais visiblement pas. Tandis que tu te redressais, tu en profitas pour lui demander :

Dialogue de personnage
« Vous semblez souffrant, voulez-vous que je demande à Ichihime de vérifier votre état ? »


Chose que tu ne pouvais faire par toi même, tu étais hélas déjà presque à court de chakra, les blessures de Seishiro avaient nécessité une certaine attention de ta part, tandis que ta congénère s’occupait pour l’heure des autres blessés, n’usant de son énergie que pour les cas les plus graves.

Il y a 2 mois


Beaucoup se seraient satisfaits d’être encore en vie. De ne pas avoir laissé leur souffle sur ce champ de cendres, dans ce qui ne manquerait pas d’être vu comme un attentat par l’Empire, un prétexte de plus pour durcir la traque des possesseurs d'énergie. Moi, je n’y trouvais aucun réconfort. Seul restait ce goût âcre, insupportable, de l’échec. Ma propre faiblesse.

Jiken et moi avions mené cette attaque. Cela faisait de nous les garants de chaque vie engagée. Et chaque nom perdu pesait désormais sur ma conscience comme une pierre. Ce n’était pas une victoire éclatante, loin de là. Plutôt une plaie ouverte, suintante, que rien ne pouvait laver.

Grâce aux capacités médicales d'Eiko, mes blessures n’étaient plus qu’un vague souvenir. Bien que la sensation de douleur et la fatigue dues à la perte de sang se fassent toujours ressentir. Un miracle que je devais au chakra. Mais cette énergie était limitée, et l’utiliser pour moi, c’était l’enlever à un autre plus méritant. Un qui ne serait pas tombé dès le premier assaut d’une archère. Cette blessure-là, aucun chakra ne pourrait enlever la douleur de mon impuissance, de la honte.

Avant l'intervention de la guerrière Kaguya, je préparais un jutsu afin de tenter d'éliminer cet ennemi. Aurais-je hésité en sachant cela ? Une question ne resterait pas sans réponse. Le discours de Kimino en était la preuve.

L'Empire n'était pas seulement composé de gens qui nous détestaient pour notre don. C'était également d’anciens camarades, et la mention du clan Chikara était d'autant plus horrible. Comment des membres de ce fier clan pouvaient-ils avoir rejoint cet Empire qui les méprisait ? Le doute n'était plus permis. Anciens Konoha-jin ou pas, nous ne pouvions plus nous permettre la moindre hésitation. La guerre était là et plus aucun retour en arrière n'était possible.

Alors que Kimino se retirait, suivi de la sœur de Kyoko, les rebelles commençaient déjà à s'agiter. Chaque seconde était précieuse.

L'épaule encore douloureuse malgré les soins, du repos serait nécessaire, je pris le parti d'aller m'isoler afin de réfléchir. La guerre ne faisait que commencer.

Il y a 2 mois


Kimino venait de terminer son discours pour aller se reposer dans sa tente, il n’allait pas avoir beaucoup de temps pour cela, car dans quelques heures il allait falloir changer de position de campement. Eiko fut la première à venir le voir après le discours, il n’y avait rien d’étonnant à cela. Elle semblait vouloir porter seule le fardeau de cette victoire au goût d’échec. Posant sa main sur l’épaule de la jeune femme, l’Uzumaki lui dit calmement, sa voix laissant beaucoup plus transparaître la douleur qu’il ressentait au visage.

Dialogue de personnage
« Tu n'es pas responsable, on a dû agir vite, si on ne l'avait pas fait, Miyuka aurait connu le même sort que Teko. Ou pire, ils auraient réussi à la manipuler pour qu'elle rejoigne leur cause. »


Le chef des rebelles avait de plus en plus de mal à cacher sa douleur, et cela ne semblait pas avoir échappé à Eiko qui avait de bonnes connaissances en médecine. Il sourit quand elle lui demanda s'il voulait que Ichihime vienne l'osculter. La jeune femme en avait bien assez fait pour la journée, et surtout son énergie était trop précieuse, elle devait l'utiliser sur des personnes qui en avaient plus besoin que lui.

Dialogue de personnage
« Merci, ça va. Je sais ce que j'ai… Ce sera passé dans quelques heures. Je préfère qu'elle s'occupe des autres. »


Kimino savait qu'avoir leurs anciens camarades parmi leurs adversaires était à la fois une malédiction et une bénédiction. Il allait être dur pour certains de les combattre, mais au moins ils avaient des informations sur leurs capacités.

Dialogue de personnage
« Il faut faire une liste de tous les anciens Shinobi connus des nôtres qui ont rejoint l'empire. Comme je l'ai dit, j'ai croisé Chikara Hikaru, mais je ne suis pas certain de son allégeance. Il n'était pas amical, mais il nous a tout de même aidé à nous échapper. Chikara Kuro, lui, m'a attaqué… Mais il ne devrait plus faire partie de l'équation. Comment ça s'est passé pour toi ? »


Kimino venait de dire à demi-mots que Kuro avait sans doute succombé aux flammes vertes, mais il n'en avait pas la certitude, tout était allé beaucoup trop vite. L'important maintenant était de mettre un visage sur les ennemis pour se préparer à contrer leurs capacités.

Il y a 2 mois

Hime

Les draps d’une tente de fortune claquaient doucement au rythme du vent, mêlé d’odeurs de sang séché, de sueur, et de cendres. Ichihime avait les mains tremblantes. Non à cause du froid, non à cause de l’effort. Mais de ce vide qui s'était installé en elle. Cette impression sourde de ne pas avoir été à la hauteur. D’avoir vu la guerre de ses propres yeux, non plus comme une idée lointaine, ou un écho dans les récits des anciens, mais comme une entité vivante. Féroce. Inhumaine.

Elle se tenait à genoux près d’un jeune garçon dont le bras avait été traversé par un éclat d'une flèche explosive, selon les informations reçues. Ses gestes étaient sûrs, mais sa gorge était nouée. Et pourtant, quelque chose avait changé.

Les paroles de Miyuka tournaient encore dans sa tête. Cette femme, qu'elle avait toujours regardée de loin comme un idéal inaccessible, l'avait encouragée pendant un bref instant lors du retour de leur mission. Un regard et quelques mots. Simples. Profonds. Ichihime avait pleuré, après ça. En silence. À l’abri des regards. Pas de honte. Juste… un soulagement. Un soulagement mêlé à une peur persistante celle de ne pas être suffisante. Mais aussi, au fond, une étincelle. Celle d’une résolution timide mais réelle.

Oui. Elle allait rester. Pour Miyuka. Pour Eiko. Pour tous les autres. Son regard se posa sur l’intérieur de sa sacoche. Elle hésita un moment, puis glissa deux doigts à l’intérieur pour en sortir ce bout de papier chiffonné que Chikara Hikaru lui avait tendu, presque discrètement. Ses mains tremblaient à nouveau.

FLASHBACK
Dialogue de personnage
« Si jamais tu as besoin d'aide... »


Son les mots qui lui revinrent en tête. Elle n’était pas prête à changer de "camp" aimant beaucoup trop ses camarades pour les abandonner à leur sort. Elle le rangea donc soigneusement. Cela pouvait attendre. Ce secret brûlant, elle le porterait seule pour l’instant avec les deux témoins de la scène. La priorité, c’était eux. Les blessés. Les vivants. Ceux qui avaient encore une chance.

La médecin se releva doucement et se dirigea vers la tente principale, là où les cas les plus graves attendaient. Son chakra était à bout, elle le sentait. Mais elle n’avait pas encore atteint sa limite. Elle passa près de Seishiro, toujours à l’écart. Elle hésita. Il semblait perdu dans ses pensées, la mâchoire serrée, le regard tourné vers rien. Elle s'arrêta à sa hauteur, douce et fragile comme un souffle.

Dialogue de personnage
« Seishiro-san… Si vous avez besoin de soins supplémentaires… ou juste de parler… je suis là. »


Elle ne savait pas pourquoi elle avait dit cela. Peut-être parce qu’elle voyait en lui un reflet de ce qu’elle ressentait cette culpabilité invisible, ce poids du devoir mal rempli. Ou peut-être simplement parce que c’était dans sa nature de tendre la main. Elle pensa brièvement à Kimino-sama et toutes les déceptions qui se présentaient à lui.

Puis vint le tour d'Eiko-sensei. Cette femme, pour qui la jeune kunoichi n’avait jamais cessé d’éprouver une admiration silencieuse. Forte, droite, capable. Eiko incarnait tout ce qu’Ichihime rêvait un jour d’être. Une femme qui savait prendre des décisions, même dans la tourmente. Une lumière dans le chaos. Lorsqu’elle aperçut la silhouette familière de sa sensei entrer dans la tente de Kimino, Ichihime sentit son cœur se serrer. Non pas de peur. Mais de cette émotion si particulière qu’on ressent face à quelqu’un en qui l’on a toujours cru, et que l’on n’a pas envie de décevoir.

Il y a 2 mois


Il pouvait dire ce qu’il souhaitait, il restait impossible pour toi de ne pas te sentir responsable. Kimino avait fait de toi son bras droit il y a quelques années, un rôle important, une place que tu n’aurais jamais imaginé prendre, c’est pourquoi tu devais faire mieux que cela. Il fallait agir, tu le savais, mais tu aurais pu mieux étudier les choses et proposer une meilleure organisation qui aurait évité bien des victimes, tu avais mal jugé les tiens et leurs capacités. Tu ne répondis néanmoins pas, te contentant d’un signe de tête à peine convaincant.

Dialogue de personnage
« Très bien, mais essayez de vous ménager, beaucoup sont épuisés et nous pourrions avoir besoin de vous prochainement. »


Il était devenu difficile pour les shinobis de mener des batailles, notamment de les enchaîner. Pour la plupart il fallait d’ores et déjà éviter les affrontements pour un moment, au risque de vous retrouver désarmé face à vos adversaires, ou pire encore, de dépasser vos limites. Ce qu’avait expliqué l’Uzumaki n’était guère plus rassurant, car beaucoup des vôtres semblaient avoir rejoint les rangs de l’Empire, plus que vous ne l’imaginiez.

Dialogue de personnage
« Difficile d’établir une liste précise, à moins que nous ne considérions tout les shinobis disparus de leur côté. D’après mes estimations, des Kirishitan doivent se trouver parmi eux, je me fie à la rapidité à laquelle l’Empire est capable de construire. »


Par le passé, quelques poches de résistances avaient existé, rapidement anéantie, les dégâts causés par les affrontements furent réparés à une vitesse impressionnante, inhumaine. Le clan à la peau d’ébène était alors de ceux dont il fallait se méfier, au même titre que les Chikara qui semblaient être plusieurs à avoir rejoints leurs rangs. Mais combien l’avaient fait car ils n’avaient pas d’autres choix ? Le comportement d’Hikaru te laissait en proie au doute.

Dialogue de personnage
« De notre côté, Inoiya et moi n’avons pas rencontré ma sœur, enfin… pas vraiment. Je suis persuadée que quelqu’un se faisait passer pour elle, notre message à du être intercepté. »


La manière de parler de l’usurpatrice l’avait tout simplement trahie, beaucoup de choses pouvaient avoir changées chez ta sœur mais pas la façon dont elle mentionnait votre mère. Un détail simple, pouvant même sembler stupide et qui n’avait été qu’une question d’éducation finalement.
Une nouvelle fois, tu t’inclinas brièvement devant l’Uzumaki, d’autres avaient certainement à s’entretenir avec lui, quant à toi il te restait encore beaucoup de travail à effectuer, suffisamment pour t’occuper durant les prochaines semaines.

Dialogue de personnage
« Mais cette obsession n’a plus lieu d’être, c’est cela qui altéré mon jugement, ma place aurait du être en ville, là où mes capacités auraient été bien plus utiles. Je dois être Eiko, et non la sœur de Kyoko. »


Dialogue de personnage
« Je ne prendrais pas plus de votre temps, Kimino-san. Des blessés ont encore besoin de mon aide, et en l’absence de Daiki, Ichihime ne s’en sortira pas seule. »


Sur ces mots tu ne tardas pas à prendre congé. En sortant de la tente ton regard alla immédiatement se poser sur Ichihime. Ton cœur se serra un instant, ton manque de discernement aurait pu lui coûter la vie et tu regrettais amèrement de l’avoir envoyée dans une telle situation. Tu ne saurais te pardonner de perdre cette dernière, elle était la seule famille qu’il te restait et tu devais veiller sur elle.

Dialogue de personnage
« Ichi… »


Chuchotas-tu alors que tu t’apprêtais à marcher dans sa direction. Mais une main vint se poser sur son épaule, t’empêchant d’avancer.

Dialogue de personnage
« Hep hep ma belle, reste là, il faut qu’on parle. »


Nul besoin de voir son visage pour reconnaître cette voix, la Uzumaki, source de vos récents problèmes. Tu ne lui en voulais bien évidemment pas de s’être faite capturer, mais son attitude décontractée en permanence avait le don d’être parfois agaçant.

Dialogue de personnage
« J’ai des blessés dont je dois m’occuper Miyuka, cela ne peut pas attendre ? »


Dis-tu tandis que tu te retournais vers elle. Son visage plus alors un air plus sérieux lorsqu’elle rétorqua :

Dialogue de personnage
« Juste quelques secondes, c’est au sujet d’Ichihime. »


Ton regard se porta à nouveau sur cette dernière, et après un léger soupir tu finis par hocher la tête avant de commencer à la suivre. Le duo ne tarda pas à s’en aller plus loin, là où les oreilles indiscrètes seraient incapables d’entendre leur discussion.

Dialogue de personnage
« Hmm… Je suppose que personne n’est en train de mourir, mais faisons vite. »


HRP : Navré, rp plutôt long mais vous pouvez continuer sans moi à partir d'ici, n'attendez pas mon tour c:

Il y a 2 mois


Perdu dans mes pensée, je ne vit pas l'une de mes camarades rebelle s'approchait. J'avais retrouver l'usage de ma main droite. Mais chaque mouvement trop rapidement réveillait la douleur de l'épaule en cours de rétablissement. Cette douleurs était comme ma colère envers l'empire. Et la colère envers ma propre faiblesse. Nous devions sauvez nos camarades. Mais l'attaque du train n'était pas suffisante et pas représentative. Etait-ce une frappe suffisamment impactante pour ne serait-ce qu'affaiblir le monstre impériale. J'en doutait fort alors que nous avions perdu des vie précieuse. Notre force de frappe en pâtirait toujours un peu plus.

La voix hésitante me rappela à la réalité. Et à la fatigue. Cette colère n'était pas saine. Je le savait en mon for intérieur. mais c'est ce qui m'empêchait souvent de craquer. Le Kakusei m'avait tout pris. Ma famille n'étant plus qu'un lointain souvenir douloureux. La douleurs était tout ce qui me restait finalement. Observant silencieusement la jeune femme dans un premier temps, un simple constat m'imposa une lourde fatigue. Le poids de la réalité. Je n'était pas le seul à devoir lutté avec mes démon intérieur.

Dialogue de personnage
« Merci Ichihime, je vais bien... »


Aller "bien". Cela sonnait faux à tes oreilles et sans doute au sienne également. Personne n'allait bien. Si c'était le cas, nous n'aurions pas à nous battre ainsi. Nous avions tous notre lots de blessure invisibles qui nous poussait à nous battre. Qui animait une colère contre l'empire. Du moins le pensais je à cette instant. La colère ne demandait qu'à exploser contre cette jeune femme qui n'était sans doute venue qu'avec de bonne intention. Une colère injuste que je refouler.

Dialogue de personnage
« Tu penses que tout ça en valait la peine ? »


Une question que je me posais plus a moi-même qu'à elle.


Il y a 2 mois

Hime

Un frisson la parcourut lorsqu’il lui répondit. Non pas à cause du ton calme, presque éteint, mais parce qu’elle entendit, derrière ce "je vais bien", la même fatigue sourde qui l’habitait. Elle ne répondit pas immédiatement, se contentant de le regarder, dans le silence tendu de ce camp de fortune. Le vent soufflait toujours, comme pour rappeler à chacun que même ici, à l’écart, rien n’était jamais vraiment sûr.

Elle resta figée un instant après la question de Seishiro. Ce n’était pas une vraie question, pas vraiment. Plutôt un cri étouffé. Un doute qui venait de trop loin pour être formulé autrement. Elle détourna le regard, le posa au sol, là où le sang avait séché entre deux pierres. Celui du garçon ? D’un autre ? Elle n’en savait plus rien. Tout s’était mêlé. L’odeur, la douleur, les cris. Et cette tension insupportable qui l’avait suivie. Elle inspira longuement, puis souffla, la voix tremblante mais posée :

Dialogue de personnage
« Non… Je ne crois pas. »


Elle releva les yeux vers lui. Il avait besoin d’une réponse sincère. Pas de mots creux pour apaiser la conscience.

Dialogue de personnage
« Cette attaque... elle est allée beaucoup trop loin. On a réussi la mission et blessé l’Empire. Mais à quel prix ? »


Sa gorge se serra. Elle pensa à ceux qui n’étaient pas revenus. À ceux qu’elle n’avait pas pu sauver. Et à ceux qui n’avaient jamais choisi d’être pris entre les deux feux.

Dialogue de personnage
« Tu le sais aussi bien que moi… Ce qu’on a fait va leur donner une raison supplémentaire. Une justification pour nous traquer jusqu’au dernier. Pas seulement nous. Tous les shinobis. Les anciens, les cachés, les enfants qui n’ont encore rien vu de la guerre. »


Elle marqua une pause. La peur n’était pas dans ses mots, mais dans la manière dont elle les serrait, les retenait. Elle ne voulait pas flancher devant lui.

Dialogue de personnage
« Je comprends la colère. La douleur. Mais là ? C’est comme si on leur avait tendu une excuse sur un plateau. Ils n’ont plus besoin de se cacher pour nous anéantir. Ils diront que c’est de la défense. De la justice. »


Elle serra ses poings, doucement, sans haine, seulement avec cette fatigue lourde que l’on ressent quand on comprend trop tard.

Dialogue de personnage
« Ce n’est pas ça, se battre. Pas comme ça. »


Elle s’approcha d’un pas, posant brièvement une main sur son avant-bras, un contact léger, fragile, mais volontaire.

Dialogue de personnage
« On veut tous vivre, Seishiro. Mais pas en devenant les monstres qu’on prétend combattre. »


Elle le regarda un instant, dans les yeux, avec cette intensité tranquille qu’elle n’avait pas toujours eue. Quelque chose s’était brisé en elle, oui, mais quelque chose d’autre avait pris forme. Une volonté, ténue mais solide, comme la flamme d’une bougie au milieu des cendres. Puis elle s’écarta, reprenant son souffle.

Il y a 2 mois


Beaucoup auraient dit : sauver les siens. Une idée des plus nobles, cruciale à l’époque de Konoha. Une valeur partagée par beaucoup, malgré les ambitions de certains. Cette flamme n’avait jamais vacillé et avait inspiré de nombreuses vies. Certains shinobi s’étaient même élevés au rang de héros pour de tels idéaux. L’ancien moi caressait cette ambition : tenter de marcher dans leurs traces, comme Chikara Qazea. Mais la vie était loin d’être aussi embellie que les récits qu’on vend aux enfants. L’expérience venait marquer chacun d’une empreinte indélébile, diluant chaque jour un peu plus les rêves de l’enfance. Je ne pouvais fermer les yeux devant l’évidence.

L’attaque du train : une diversion pour sauver les nôtres. Montrer à l’Empire que les shinobi ne se laisseraient pas rayer de l’histoire si facilement. Cette action en valait-elle la peine ? La réponse ne m’apparut pas évidente, et une part de moi refusait encore d’admettre la vérité. La poser à Ichihime était ma façon d’affronter le problème. Peut-être que la réponse d’une autre personne pourrait me satisfaire ?

La réponse de la Kitto sonnait pleine de bonnes intentions et d’un désir de paix. Avait-elle tort ? Non. Évidemment que la haine appelle la haine. Notre attaque n’était qu’une égratignure pour l’Empire, et nos lames n’avaient fait que s’émousser plutôt que de provoquer la plaie profonde que nous aurions voulu infliger. Le Ténno ne manquerait pas de se placer en bouclier face au « monstre » que nous représentions. Comme elle le disait, les possesseurs d’énergie seraient traqués jusqu’au dernier. Pacifiques ou non, il n’y aurait qu’un seul vainqueur à la fin.

Une part de moi avait envie de me raccrocher à ces belles paroles, à cette volonté qui fit la force des Kitto par le passé. Mais la réalité m’avait apporté une haine pour ce nouveau monde qui m’avait pris ma famille. Certains souhaitaient vivre. Elle avait raison. Mais ce n’était plus mon cas. Ma vie ne devait servir qu’à une chose : faire tomber cet Empire dans les méandres de l’oubli. L’attaque du train n’en valait pas la peine. Non pas seulement parce que nous avions perdu de nombreuses vies, ni parce que je m’étais blessé et étais devenu plus un fardeau qu’un soldat. Elle n’en valait pas la peine parce que l’Empire ne souffrait guère. Nous devions porter un coup beaucoup plus impactant. Une frappe qui le ferait s’écrouler sur lui-même. Pour abattre le serpent, il fallait lui couper la tête.

Si une flamme de volonté brillait dans son regard. Une noble détermination. C’est sans doute des idées plus malsaines qu’elle devait lire dans le mien.

Dialogue de personnage
« Tu as raison, on a commis une erreur... »


Alors qu’elle s’écartait et reprenait son souffle, j’orientai mon attention vers la tente où s’étaient retirés Kimino et les autres. Pouvait-on concrétiser cet objectif ?

Dialogue de personnage
« On ne pourra jamais l’avoir tant qu’ils existeront. Notre erreur... c’est que nous n’avons pas frappé assez fort pour qu’ils reconnaissent leurs fautes. »


Devenir un monstre ? Elle n’avait pas besoin de le faire. D’autres le feraient à sa place. Celui qui n'a rien n'a perdre est prêt a tout les sacrifices. Je comptais bien devenir un monstre si cela m'était fin à l'empire.

Il y a 5 semaines

Hime

Ichihime resta immobile un long instant après que Seishiro eut détourné son regard vers la tente. Le vent fouettait encore la poussière, collant des particules sèches aux pans de sa veste. Autour d’eux, le camp respirait à peine, des silhouettes qui dormaient d’un œil, des murmures étouffés, des pansements sombres qui marquaient la peau et la chair des survivants. Tout cela formait comme un tableau macabre qu’elle connaissait désormais trop bien.

Ses doigts, posés sur son sacoche, cherchèrent machinalement la couture qu’elle avait renforcée la veille. Là, dans une petite poche intérieure, le papier de Hikaru attendait : plié et griffonné à la hâte. Hikaru lui avait donné ce papier dans le but de lui offrir une nouvelle vie. Elle l'avait gardé sans réellement réfléchir, déboussolée... Mais aujourd’hui, alors que Seishiro parlait de couper la tête du serpent, ces mots résonnaient comme un écho dangereux dans sa poitrine.

L’incertitude la rongeait. La même incertitude qui lui glaçait les mains quand elle faisait face à la mort. La tentation vint d’un coup, brutale et presque enfantine : prendre ce papier entre ses doigts, l’ouvrir, le réduire en cendres. Brûler ce bout de papier afin d'éradiquer toute tentation de trahison envers les siens. Elle imagina la petite flamme, le papier qui se rétracte, qui crépite, se courbe, devient cendre. Tout cela disparaîtrait. Les secrets, les plans, la raison d’être des mots. Peut‑être même la culpabilité. Peut‑être même la peur.

Mais avec cette image lumineuse vinrent d’autres visions, moins propres : la colère froide de Seishiro transformée en action, des villages en flammes, des innocents pris dans le sillage d’une revanche qui n’aurait jamais été la leur. Cela était-il si différent de ce que l'Empire faisait déjà ? Pas vraiment.

Seishiro parlait d’un monstre à abattre, d’une tête à couper. Dans sa voix, elle avait entendu la fatigue, la haine, mais aussi une détermination qui ne fléchirait pas. Et elle avait senti, plus terrifiant encore, l’écho d’une promesse faite à soi‑même : « devenir un monstre ». Ces mots lui broyaient la poitrine. Parce que, au fond, elle comprenait la blessure. Elle connaissait la perte. Mais sa conviction était différente : tout affronter en devenant ce que l’on combat ne sauverait personne, seulement multiplierait les morts.

Ichihime inspira profondément, comme pour chasser la poussière et la colère. Elle avait envie de hurler, de déchirer la lettre, de se libérer d’un poids qui menaçait de la dissoudre. Brûler, c’était prendre une décision irréversible basée sur la peur du moment. Et la peur n’était jamais un bon conseiller. Elle ne savait pas si c’était lâcheté ou sagesse. Peut‑être un peu des deux. Au fond d’elle, une part se rebellait encore : si les siens devaient mourir parce qu’elle avait gardé un secret, comment pourrait‑elle se regarder après ? Mais une autre voix, plus basse, plus obstinée, murmurait qu’elle ne laisserait pas la colère d’un homme décider de qui brûlerait et qui vivrait.

Elle se redressa, les épaules tendues. La main d’Ichihime effleura l’avant‑bras de Seishiro, un geste court, presque instinctif. Pas une approbation, pas un refus. Un contact qui signifiait : je te vois et je comprends ce que tu ressens.

Dialogue de personnage
« Je ne te demande pas d’abandonner, Seishiro. Je ne te demanderai jamais de renoncer à la lutte. Je comprends ce que tu ressens. Cette colère, cette douleur… c’est tout ce qui nous reste. Mais je serai là. Pas pour te juger, mais pour te soutenir. Peu importe ce qui se passe, je serai là pour t’empêcher de sombrer. »


Dialogue de personnage
« Je ne sais pas ce qu'il faut faire pour tout réparer, mais je sais que je ne vais pas te laisser sombrer seul. »


Cela faisait longtemps qu'Ichihime n'avait pas réussi à sourire. Il fut à peine visible dans l’ombre mouvante des toiles, mais il était là, léger, fragile, presque douloureux dans sa sincérité. Cela faisait si longtemps qu’elle n’en avait pas esquissé un. Et pourtant, à cet instant précis, alors que le poids du choix la quittait un peu, elle trouva la force de le faire. Pas pour Seishiro. Pas même pour elle. Pour ce qu’il restait d’espoir. Pour ce qui tenait encore debout dans ce monde brisé. Elle retira doucement sa main de l’avant-bras de Seishiro. Un dernier regard, sans promesse ni illusion, mais empli d’une résolution calme. Puis elle tourna les talons, sans hâte, laissant le souffle du vent emporter un peu de cette tension qui les avait enfermés.

Son pas la mena vers l'autre côté du camp, là où quelques tentes étaient encore éclairées par des lampes tremblotantes. Là où Kimino avait élu son coin, entre deux silences plus pesants que des mots. Ichihime savait qu’il n’était pas d’humeur à la conversation. Elle le savait aussi fatigué, écorché, prêt à tout pour protéger les siens, même à s’éloigner de ceux qui doutaient trop. Mais elle ne pouvait pas rester muette.

Arrivée devant la tente, elle inspira, serra les doigts contre la sacoche, puis les glissa à l’intérieur. Le papier était toujours là. Plié, intact, presque chaud de l’hésitation qu’elle avait nourrie autour de lui. Elle le sortit, le regarda un bref instant, puis serra les mâchoires. Elle écarta doucement le pan de la tente. Kimino était assis, seul, les épaules tendues, le visage marqué par l’épuisement et une colère contenue depuis trop de jours. Ichihime s’avança d’un pas.

Dialogue de personnage
« Je suis venue m'excuser. »


Elle déposa le bout de papier devant lui, sans cérémonie, sans trembler.

Dialogue de personnage
« Je ne la prendrai pas. Et je veux que tu le saches. »


Dialogue de personnage
« Je ne crois pas que frapper plus fort soit toujours la réponse. Mais je suis encore ici. Et je le resterai. Parce que ce que vous défendez, même si je ne partage pas toujours les moyens, je le comprends. Je veux protéger ce qu’il reste de nous. Prendre soin des autres. Comme je peux. »


Sa voix se raffermit, plus grave.

Dialogue de personnage
« Ce papier, je te le donne. Comme un serment. Je n’ai rien d’autre à offrir pour prouver que je ne partirai pas. Que je ne vous trahirai pas. Même si un jour, vous doutez de moi. »


Ichihime ne bougea pas. Elle avait pris sa décision. La même que plus tôt, avec Seishiro : rester. Ne pas fuir. Même si cela signifiait se battre autrement.

Il y a 5 semaines