Sous le soleil de l’Été, Kinchū gardait son calme paradoxal habituel. En dépit des ses nombreux habitants, certains quartiers de la capitale avait cette atmosphère calme, presque sans bruit. Ici, chacun vaquait à ses activités sans trop prêter attention aux gestes de son voisin. La vie se déroulait sans accroc, dans la paix.
Tu étais là, au sein de l’un des quelques terrains d’entraînements militaires qui parsemaient la cité. Aujourd’hui, tu attendais patiemment l’arrivée de Kohana, à qui tu avais offert sa nouvelle arme quelques semaines plus tôt.
Comme ailleurs, les environs étaient calmes, paisibles. Quelques soldats t’observaient t’exercer, sans prononcer le moindre mot. Ils te regardaient, toi qui étais au centre de ces dizaines de bambous qui avaient été soigneusement placés en cercle.
« Sérénité… Force… Précision. »
Une légère expiration, un léger saut, puis, un simple et unique geste, fluide, rapide, sans hésitation. Tes lames tranchaient harmonieusement les airs, amenant avec elles ce doux bruit. Tes pieds venaient se reposer délicatement au sol, et sans perdre le rythme tu rangeais avec grâce tes deux lames dans leur fourreau.
Les tiges tombèrent une à une, sans exception. Une capacité d’exécution parfaite, merveilleuse même, laissant les quelques personnes qui observaient ta prestation subjugués. Tu représentais ce que le combat au sabre devrait être : un art, que tu avais perfectionné au fil des années jusqu’à arriver à ce niveau que tu possédais aujourd’hui. Tu le savais pertinemment, très peu de personnes sur ce continent étaient en mesure de t’affronter en duel. Ce n’était pas de l’arrogance, non, c’était un simple constat. Ton père avait commencé ton entraînement, Heiwa l’avait poursuivi, ton voyage te donna l’expérience personnelle, tandis que tes heures passées aux côtés des samouraïs t’avaient permit de t’accomplir.
Tandis que les servants s’afféraient à nettoyer tout cela, tu pris un instant pour te désaltérer et pour sentir le soleil te réchauffer le visage. L’été fut particulièrement doux et la paix de ces derniers mois rendait la saison d’autant plus agréable. Mais il n’était pas encore question de se relâcher, si l’Empire était certes stable, l’avenir lui restait incertain.