Kako ga Egaku Mirai

Ayant quitté la capitale dans la matinée, les impériales venaient tout juste d’attendre les plaines de Hana. Le train était, une fois encore, un outil devenu plus qu’indispensable. Quelques années en arrière ce voyage aurait pu prendre jusqu’à plusieurs jours voir semaine s’il fallait déplacer toute une armée. Désormais il était possible de se rendre d’un bout à l’autre du continent en un clin d’œil.
En fin d’après midi, placées au sommet d’une colline, Saori et Tan pouvaient apercevoir au loin le hameau qu’elles recherchaient. Quelques derniers kilomètres les séparait de l’objectif et c’était le moment parfait pour procéder aux préparatifs finaux.



Le continent avait toujours compté un certain nombre de villages parsemés de part et d’autres. D’ordinaire sans histoires, ces endroits étaient devenus le lieu de prédilection des anciens shinobis, qui s’y établissaient soit pour s’y cacher, ou y passer le reste de leur vie. Ce faisant, ils mettaient indirectement la vie des civils alentours en danger, car l’Empire ne faisait que peu de cas des excuses si quelqu’un se révélait abriter un ninja. Des méthodes qui avait toujours dégoûté Tan, mais qui était hélas loin d’avoir assez de pouvoir ou d’influence pour y changer quoique ce soit.

En outre, elle savait pertinemment que Saori n’était pas du genre à rentrer dans le tas sans réfléchir. Son travail l’obligeait à faire preuve de finesse et de discrétion. Il était difficile de prévoir comment elles allaient être accueillies une fois arrivée au hameau. Prendraient-ils peur en voyant une escorte impériale ? Peut-être valait-il mieux la laisser ici ? Accepteraient-ils de donner des informations sans avoir à se montrer menaçantes ? Beaucoup de questions qui ne tarderait pas à avoir des réponses, mais Tan voulait néanmoins mettre l’expérience de sa partenaire à profit et lui demanda alors :

Après avoir fini tous ses préparatifs, Saori, Tan ainsi qu'une escorte impériale étaient entrés dans un train direction les plaines de Hana. Assise durant ce voyage, Saori avait le temps de penser au génie de cette invention pour une énième fois. Chaque trajet était une nouvelle occasion pour la Chikara d'être impressionnée par la complexité de l'ingénierie de ce genre de machine. Mais alors qu'il lui semblait qu'elle avait à peine commencé à rêvasser, ils étaient déjà arrivés dans les plaines de Hana.

Une fois sur une colline de laquelle on pouvait apercevoir le petit village, les deux impériales effectuaient les préparatifs finaux..



Voir des soldats impériaux dans un village n'était pas une bonne nouvelle pour des villageois abritant un ninja. Cela pourrait créer un mouvement de panique et c'était la dernière chose dont Tan et Saori avaient besoin, elle poursuivit alors son raisonnement.



Il ne pourrait pas leur opposer de résistance directe si ses enfants étaient bel et bien là : un combat pourrait vite dégénérer et être dangereux pour ses petits. Et puis Saori et Tan auraient suffisamment de quoi être menaçantes simplement avec des paroles.

Sur ce, après avoir convenu du plan, Tan et Saori prirent le chemin du village. Une fois arrivé en son sein, les regards des différents villageois étaient inquisiteurs, à vrai dire ils ne voyaient sans doute pas souvent de nouvelles têtes dans un endroit comptant si peu d'habitants. A l'aide de ses capacités de senseur, Saori localisa la maison du Kitto. La Chikara se plaça alors devant la porte avant de toquer. Une méthode bien calme pour une agente de l'Empire, certes.

Dit alors la ministre qui plaçait son capuchon par dessus sa tête. Kotaro avait placé sa famille et les siens avant toute autre chose, et même si elle ne souhaitait pas s’en prendre à lui directement, il fallait bien trouver un moyen de le convaincre. Mais il fallait encore lui mettre la main dessus, et les deux femmes ne tardèrent pas à se mettre en route après avoir fait signe à l’escorte de patienter ici. Cette décision était un risque, car elles abandonnaient le surnombre face à des personnes qui n’allaient pas être particulièrement heureuses de les voir.

Un peu moins d’une vingtaine de minutes plus tard, les deux impériales arrivaient en périphérie du village. L’endroit était calme, les ouvriers s’occupaient de leurs tâches journalières, rangeant leurs outils tandis que cette journée de travail n’allait pas tarder à toucher à sa fin. Ce lieu était paisible, et Tan comprenait la raison pour laquelle Kotaro avait finit par s’installer ici, c’était idéal pour y élever des enfants loin de la folie du monde.
Cette région avait connue la guerre et la mort, les affrontements étaient auparavant fréquents ici, les shinobis avaient laissé leur marque sur ces terres à de nombreuses reprises. L’on pouvait croire qu’un endroit si proche de Konoha aurait pu garder un bon souvenir de leurs anciens voisins, mais il n’en était rien, parmi toutes les régions du continent, celle-ci était probablement celle possédant le plus de rancœur. Le choix du Kitto pour protéger les siens était alors risqué, mais au milieu de ses ennemis était finalement l’endroit où il avait été le plus à l’abri. Leur clan se fondait aisément dans la masse, le reste n’était finalement qu’une question de maîtrise de soi.



Un ministre sans escorte était une cible facile, après tout la plupart d’entre eux n’étaient pas réputés pour être des combattants. La présence de Tan pouvait alors certes faciliter certaines choses, mais elle pouvait également en compliquer d’autres. Outre les hors-la-loi, il ne valait mieux pas révéler sa présence à de potentiels renégats, surtout maintenant que la guerre était officiellement déclarée…





Tan lui tendit alors un outil pour le moins étrange, mais qui n’était autre qu’un lance-fusée que Saori reconnaîtrait bien vite. Fréquemment utilisé par les soldats en mission pour communiquer rapidement sur de longues distances la cartouche de ces derniers était néanmoins à usage unique et devaient être rechargée à chaque utilisation, ce qui le rendait difficilement utilisable dans d’autres situations, comme un combat.