En plus d'être d'une impolitesse flagrante, Kazami faisait montre d'un mépris palpable et d'une attitude hautaine insupportable. Toute épuisée et énervée qu'elle devait être de revenir de mission et de ne pas avoir trouvé Masao là où elle pensait le trouver, sa conduite avait largement dépassé le stade du pardonnable. Une kunoichi de son rang dans le village se devait de faire preuve de d'avantage de retenue, de tact et d'auto-discipline.
Il n'était pas surpris en revanche que Taram ne soit pas autorisée à assister à l'interrogatoire, il lui avait d'ailleurs uniquement permis de pénétrer la prison, pas plus. Kazami semblait avoir pris la mouche un peu vite sur ce sujet là, comme sur les autres, mais ce n'était qu'un détail sans importance vis-à-vis de la conduite générale de celle qui se prétendait le bras droit de l'unique Hokage du village.
« Si le Kage souhaitait que je reste en poste dans la prison vingt-quatre heures sur vint-quatre et sept jours sur sept il aurait ajouté dans les travaux de réaménagement de la prison une chambre, une cuisine et un bureau pour le chef de section. Par ailleurs, si Gekidô arrivait à la prison pendant que je perds du temps à corriger les manières de sa seconde je suis certain qu'il serait suffisamment intelligent pour laisser ses directives à mes subordonnés, ma section est loin de n'avoir qu'une seule tête ma chère.
Vous le dites vous-même, vous êtes le bras droit du Kage. Contentez-vous donc de n'être que son bras et évitez de parler ou de penser en son nom sans son aval, simple conseil d'ami. À moins que vous ne prévoyez de m'informer que vous avez remplacé Yasuo au poste de Kage Chikara du village ? »
Masao ne s'était à aucun moment départi de son ton neutre et, même si ses paroles ne manqueraient pas de vexer ou d'énerver Kazami, il n'y avait dans son attitude rien d'insultant qui pourrait lui être reproché par la suite. Le Jûnin avait en tout point respecté la politesse dû au rang de Kazami et n'avait, contrairement à elle, rien à se reprocher de ce côté là. Il ne craignait de toutes manières en rien la rancœur de Kazami, il assumerait les conséquences de ses mots comme toujours.
Faisant quelques pas vers la porte, et de fait vers Kazami, le vétéran ne lui accordait plus un regard. Arrivant à sa hauteur il ajouta une dernière phrase avant de quitter les lieux.
« Mais je suis certain que sous l'effet de la fatigue de votre récente mission vos mots ont dépassé votre pensée et je ne vous en tiens pas rigueur. Essayez en revanche de limiter ce genre d'écart à l'avenir, vous pourriez laisser couler votre venin devant quelqu'un de moins compréhensif que moi... Vous êtes comme Taram et moi une jeune promue à votre poste, ne faite pas regretter à Gekidô de vous avoir choisie.
Reposez-vous bien, Kazami-san. »
Quittant le bureau, il se retourna une ultime fois vers Taram, son visage retrouvant son traditionnel sourire en quoi et sa bonne humeur. Il avait un dernier détail à régler avant de passer à la suite des opérations.
« Taram, je vais te demander un petit service. J'aurai besoin que tu fasses venir à la prison quelqu'un qui connait bien Jin et à qui il fait confiance. Je sais qu'une telle perle rare risque d'être difficile à trouver mais, si elle existe, tu es bien mieux placée que moi pour la dénicher. »