La journée commençait mal.
Déjà, Nakatsu ne supportait pas qu'on lui donne des ordres. Et encore moins quand cet ordre ne provient pas d'un autre membre du clan Chikara. Et là, c'était un Uzumaki -soi-disant chef du village- qui venait de condamner sa journée de la manière la plus exécrable possible : travailler en équipe avec un autre Uzumaki. Même cette phrase l'agaçait, parce qu'elle contenait trop de fois le nom de ce clan de pacotille. C'est impressionnant, n'est ce pas, La haine et le dégoût qu'on peut ressentir pour un voisin proche. Mais c'est comme ça.
Nakatsu est une personne radicale, il n'y a pas de demi-mesures. C'est pourquoi il s'était posé là, au beau milieu de la rue, et s'était nonchalamment appuyé sur le mur de l'une des nombreuses battisses environnantes. Bosser avec un Uzumaki, soit. Mais hors de question de lui courir après. On ne lui avait guère donné de détails sur son coéquipier du jour. Un autre membre du clan avait juste cru bon de l'aiguiller par un « t'façon c'est un Uzumaki, tu pourras pas le louper. » Superbe info, non ? Mais ça voulait dire quoi ?
Pour Nakatsu, c'était simple : un rouquin con comme un balai et... Puis c'est tout. Pour lui, cette description était simple, claire et complète
Le problème, c'est que les roux pullulaient à Konoha. Et trouver un roukmoute parmi une horde de roukmoutes revenait à chercher une aiguille dans une botte de foin. Ce qui ramène à l'idée de base : attendre que ce soit lui qui nous trouve.
Et c'est ce qu'il fit.
Très vite, le Chikara remarqua une petite chose répugnante à l'air pathétiquement niais se trémousser jusqu'à lui. Le fait que son visage soit recouvert de bandage n'exprimait qu'une chose au blond : ce type devait être sacrément moche. Voilà, c'était aussi simple que ça. Pourquoi cacher son visage si non ? Au moins pouvait-il espérer un peu de silence. D'ailleurs, on devrait autoriser la mutilation de langue d'Uzumaki. Quand on voit l'utilité qu'ils en font... Ah, un muet, ça aurait été le pied.
Mais non. À peine cette pensée l'effleura que le mioche face à lui l'ouvrit bien grande pour montrer ses crocs de chiot sans honte ni crainte. Nakatsu ne put retenir un sourire médisant et dédaigneux avant de répondre, de façon galante et élégante -ou pas.
« On m'avait parlé d'un Uzumaki, pas d'un morveux. J'suis pas nounou, moi, alors tu ferais mieux de fermer ton clapet et retourner jouer avec tes crottes de nez avant de le regretter. Pigé ? »
Il le dépassait d'au moins deux têtes et prit soin de se redresser parfaitement pour gagner le plus petit millimètre qui soit. C'était ça avec eux, la domination encore et toujours. S'avançant un peu, son regard ne se détacha pas à un seul moment de celui de son interlocuteur.
Nakatsu détestait les Uzumaki. Pourquoi ? Parce que c'est comme ça. Incapables, faibles, pathétiques, ils ne savent que chouiner et se reposer sur des lauriers qui ne leur appartiennent pas. Ce sont des prétentieux et des vantards, de la vermine.
La journée commençait mal, oui. Et ce n'était qu'un début.