Le souffle d'une nouvelle génération

Ancienne Okasan

Elle était belle, comme toujours. Ses cheveux sombres brisaient son visage d'ange ingénu par de longues mèches indisciplinées.Asae en avait l'habitude, si bien que le gène que cette tignasse fougueuse aurait occasionné à d'autres ne la dérangeait nullement. Non, chez elle, ça ne la rendait que plus mystérieuse, envoutante.
Asae était une de celles qui respectait la coutume et les traditions. Certes, elle n'aimait pas servir d'outil aux Hattori comme son destin l'y avait condamné mais avait-elle le choix ? La vie est dure et l'hésitation, le courage n'ont pas leurs places par ici si l'on veut vivre de longues années. Enfin, longues... Tout est question de point de vue. Quand on n'est pas un gros tas de muscles, il faut s'en approprier un. Et sur ce point, les Hattori étaient les mieux placés à Kumo.
Assise, le dos en partie courbé par respect, ses yeux doux fixaient le sol non sans un manque cruel d'intérêt. Mais c'était comme ça.

La matriarche commença son discours, expliquant à Asae et ses deux comparses la raison de leur présence ici dans des mots doux et légers dignes d'une tendre berceuse. Mais le fond et la forme étaient bien différents. On sentait une certaine amertume lorsque la conversation effleurait le sujet de l'âge de l'Oka-Sân. La jeune geisha en devenir ne put se retenir de contempler la quadragénaire alors que celle-ci parlait de son âge avancé. Elle se permit d'ailleurs de penser la même chose : elle n'était plus dans le coup. Certes, en son beau temps ce devait être une femme remarquable mais désormais, elle s'était ridée et empâtée avec les années. C'est triste, mais c'est la vie. Asae est une personne ambitieuse et ne pourrait nier avoir envié plusieurs fois la place de sa supérieure. Mais ce titre impliquait beaucoup d'autres points importants et délicats. Autant dire qu'il y avait un ravin entre le rêve et la réalité. Un ravin que cette entrevue pourrait bien obstruer...

La quadragénaire ayant fini son monologue, Asae se permit de prendre la parole avant ses collègues. Il fallait faire bonne impression, il fallait marquer le coup. Courbant un peu plus l'échine, elle s'exclama.

Dialogue de personnage
« Suivre votre enseignement et vous être utile sera un honneur pour moi, Oka-Sân. Les Hattori sont nos alliés et nos protecteurs, nous leurs sommes redevables. »


Hypocrisie ? Sans doutes. Mais et après ? Le monde est hypocrite, la vie l'est. Pourquoi ne le serait-elle pas ?

Publié le 06 Février 2015 vers 11h

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Le vent souffle.. Je n'ai jamais été une grande combattante. Je peux même dire que je suis mauvaise dans le domaine. Malgré ça, cela fait plus de 50 ans que je suis en vie. Les jeunes d'aujourd'hui critiquent de plus en plus notre soumission aux Hattori mais, je considère cela comme normal. Ils sont nos protecteurs, nous nous devons d'obéir. Sans eux, que serions-nous ? De pauvres morts.
Je me fiche des moyens empruntés par nos frères. Je souhaitais juste vivre. Je parle au passé car, mes forces se font de plus en plus rares. Je ne veux pas mourir si tôt. Enfin, peut-on considérer que c'est tôt ? Certes, l'ancienne Oka-san avait 62 ans à sa mort.. Mais d'après les livres, je dépasse la moyenne d'âge...
J'ai un peu de mal à m'y faire. Mourir, c'est si démotivant. Tout ce que j'ai pu faire va disparaître avec moi. Je me dois de trouver une remplaçante mais, cela me semble difficile, elles sont si indisciplinées et le nouveau seigneur aime l'autorité. Trois jeunes femmes se trouvent devant moi. Elles ne sont au courant de rien. Mes soeurs considèrent qu'elles sont les plus sages, triste génération. Certaines semblent me regarder avec dégoût. Certains se maquillent que partiellement. Triste génération...
Alors que le silence est à son comble, je m'élance :

Dialogue de personnage
« Bonjour mes filles,
Je suis heureuse de vous voir. J'ai préféré vous faire venir en personne. Comme vous le savez, Ito Miwaku est décédée la semaine dernière. La faiblesse de l'âge, vous ne connaissez pas encore ça. Suite à cela, je préfère prendre mes dispositions.
Ainsi, j'ai décidé de vous aider à devenir de véritables Geishas. Comme vous le savez, les apprenties ne peuvent pas servir la famille royale, ce qui est un luxe ! Une Geisha est en droit de le faire.
De plus, il est vrai que les Hattori semblent s'offusquer de ne voir que des femmes de mon âge, je n'ai plus mon charme d'antan.. »

Ma soeur de gauche et celle de droite ne semblent pas d'accords, elles me regardent avec un air sévère. Elles sont gentilles mais, je commence à sentir le poids de l'âge. Je sais que je ne suis pas attirante. Je le sais.

Dialogue de personnage
« L'une après l'autre, vous m'accompagnerez dans ma vie de Oka-san. Cette formation doit être rapide, vous comprenez, nous ne pouvons pas décevoir nos amis. Parlez-moi, que pensez-vous de tout ça ? Racontez-moi tout. Mes filles, vous êtes l'avenir, ne l'oubliez pas. »

Assise sur mon coussin, les 3 filles sont dans la même position alors que mes soeurs sont au garde à vous. Être debout permet de montrer une certaine autorité mais, je préfère de loin préserver mes forces. La salle est toujours aussi belle. Les tapis sont nombreux, de multiples cadeaux de nos amis.
Je dois faire vivre cette alliance. Aussi factice soit-elle, je le dois.

Publié le 06 Février 2015 vers 11h

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L'une après l'autre, elles s'abaissent. La plus jeune doit avoir à peine plus de 15 années et la plus vieille doit frôler les 26. D'après ce que je sais, elles sont toutes vierges. C'est un élément peu important mais, il est tout de même important de le noter. La sainte peut bénéficier d'un engouement plus important. Les Hattori ne touchent rarement aux Miwaku. Enfin, pas devant la famille supérieure. Mais, je ne suis pas du genre à accepter le viol, une Oka-san ne doit pas fermer les yeux devant un tel agissement. La famille régente ne l'acceptant pas, le jugement est souvent assez rapide. Mais, il est vrai qu'il a déjà pu entraîner la mort de quelques femmes de notre famille.
Les différentes jeunes femmes essayent de me faire croire qu'elles sont heureuses et qu'elles estiment accomplir un remerciement envers les Hattori.

Dialogue de personnage
« Mes filles, je ne vois pas la chose de cette façon. Oui, nous nous devons de remercier les membre de cette illustre famille. Mais, je ne le fais pas vraiment pour ça. C'est juste naturel, je le fais car, mes parents faisaient la même chose.
Ils défendent nos terres, c'est certain. Mais, nous apportons amusement et je me suis même longtemps occupée de l'éducation de notre actuel souverain. C'est un échange, remercier encore et encore est inutile. »

Il fallait bien commencer par l'une d'elle et celle d'âge moyen me semblait un moyen de ne prôner ni la sagesse ni la beauté. Elle se trouvait au milieu. Bien que les trois pourraient devenir Geisha, je méditais sur ma place à transmettre. Les sages sont nombreuses mais, vieilles.. Je veux faire comme ma mère et transmettre le flambeau à la génération suivant afin qu'elle puisse encaisser le maximum et réagir avec facilité. Je pointe du doigt celle du milieu, Miwaku Asae. Les deux sortent. Elles ne sont pas énervées, un ordre est un ordre. Être la dernière et parfois avantageux.
Dialogue de personnage
« Asae Miwaku, c'est ça ? Tu dois savoir que les membres de notre clan sont peu nombreux ? Disons que c'est un moyen pour éviter la rébellion. Les hommes ne savent pas se battre en majorité. Les femmes ne sont pas nombreuses non plus... Notre rôle est aussi de défendre notre patrie, nos visions sont importantes. Mais, le plus important, c'est la soumission. La vie est ainsi, nous n'y pouvons rien.
J'estime que chaque être a sa place sur terre. Le jeune bambin comme le vieil homme. Mais, je sais aussi que certains êtres sont cruels. Les Konohajins le sont. Les Kirijins aussi. »

Toujours et encore le même débat. C'est obligatoire, je me dois de prôner la supériorité de Kumo. Nous ne pouvons pas élever de jeunes rebelles. Si un Miwaku venait à se rebeller, la vengeance des Hattori serait bien trop importante. Ils pourraient nous enfermer ou.. nous tuer.
Dialogue de personnage
« Il est préférable de saluer les puissants et fuir les plus faibles.
Bref, je ne maîtrise pas le sujet... Je ne m'intéresse pas aux guerres et encore moins à la politique. Ce que je veux te dire, c'est que tu dois te créer un second toi. Je ne te demande pas de mentir, je te demande d'être ce que tu dois être. Tu ne dois pas inculquer les mauvaises choses mais, tu ne dois pas t'oublier.
C'est un peu délicat, n'est-ce pas ? Je ne vais pas te demander de me montrer tes maîtrises ménagères, c'est assez affligeant. Mais, je vais examiner autre chose. J'ai besoin de ta franchise. »

Je fis signe aux "soeurs" de sortir.

Publié le 06 Février 2015 vers 14h

Ancienne Okasan

Était-ce le destin, le hasard, la chance ? Toujours est-il que ce fut Asae la première désignée pour suivre l'enseignement de l'Oka-Sân. Ce qu'elle devait en penser . Elle ne savait pas trop, elle se sentait assez mal à l'aise pour tout dire. Elle aurait d'ailleurs sans doutes préféré passer en seconde ou en dernière pour avoir le temps de soutirer quelques informations à ses prédécesseurs. Malheureusement, on ne choisit pas la façon dont le monde tourne et ce fut bien elle la première Miwaku des trois à être choisie. Intérieurement, elle priait pour ne pas faire de faux pas. Elle ne se pardonnerait pas la moindre erreur. Cette femme face à elle avait beau être l'incarnation de la sagesse et des Miwaku, elle restait malgré tout campée sur ses positions : ils avaient étés soumis contre leur gré. Par démonstration de force, comme des bêtes. Ils étaient des objets. On avait beau lui vanter des services mutuels, elle ne voyait la contribution des Miwaku que comme le prix à payer pour leur faiblesse. Ah, si elle avait été un garçon, elle se serait démenée pour surpasser ce vice et montrer la valeur d'un Miwaku au combat... Mais elle était une femme, plus douce, plus sensible. Et elle se devait de montrer son charme, son côté artiste, sa beauté. Asae aimait être belle, bien évidemment. Et plus encore, elle aimait qu'on le remarque. Néanmoins, elle aurait aimé qu'on apporte un peu plus d'attention à ses autres qualités.


Elle suivit du regard ses deux voisines jusqu'à ce que celles-ci disparaissent de son champ de vision. Asae ne pouvait décemment pas se tortiller sur elle-même pour les suivre du regard indéfiniment. Ce n'était pas digne. Un frisson lui parcourut la peau, remontant jusqu'à sa nuque. Le fait de se retrouver seule avec l'Oka-Sân et ses sœurs l'impressionnait. D'ailleurs, elle ne savait pas quel ton prendre et tenta de rester impartiale au possible, acquiesçant poliment lorsqu'elle jugeait cela nécessaire. Écouter était beaucoup plus important que parler, dans de pareils moments. Ce qu'elle tirait de ce cours était, pour le moment, quelque chose qu'elle avait déjà plus ou moins emmagasiné. Il fallait être naturellement parfaite. Impossible, vous vous dites .Voyons, un demi-sourire accueillant, des yeux qui papillonnent et surtout : on ne l'ouvre que sur demande. Tout n'était qu'apparence mais celle qui vivait en elle, son âme, devait rester enfouie aussi souvent que nécessaire.
Son cœur se serrait à cette pensée. À se forcer constamment, que peut-il arriver ? Elle l'ignorait et ça lui faisait peur. Se noierait-elle dans ce monde de faux-semblant ?

Les derniers mots de la matriarche lui revinrent en tête. Examiner autre chose . La jeune adulte ne comprenait pas. Elle regarda les autres occupantes de la pièce s'éclipser en silence non sans un soupçon d'incompréhension. Avait-elle raté quelque chose ? Camouflant du mieux qu'elle le peut son anxiété, elle questionna.

Dialogue de personnage
« Ma franchise, Oka-Sân ? Que... Que voulez-vous dire par là ?  »


Elle aurait pu inonder sa quadragénaire de questions en tous genres qui n'auraient fait qu'alimenter son esprit affolé. Mais il ne fallait pas. Il fallait qu'elle suive la leçon qu'elle s'était rappelé il y a quelques petites minutes.

Publié le 06 Février 2015 vers 17h

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Dialogue de personnage
« Tu sais, les règles veulent que nous devons passer par bien des subterfuges afin d'annoncer quelque chose de stratégie. Je crois que c'est du respect mais, je vois plutôt ça comme une perte de temps ma petite Asae.
Malgré mon grade, je te considère comme ma véritable fille. Je n'ai pas eu la chance d'avoir le moindre enfant. Du moins, je suppose que ma famille, c'est ce village. Aussi bien ce petit garnement aujourd'hui Kage que toi, Asae.
Les temps changent. Nous ne sommes plus des ordures, nous sommes ici, peut-être différents mais, nous sommes ici.
Tu sais Asae, je suis malade. Je vais bientôt mourir. Toi et les autres, vous méritez depuis bien longtemps d'être des Geishas mais... la jeunesse fait peur aux Miwaku. Nous vous considérons trop rebelles.
Moi, je veux vous faire confiance. Je sais que l'ancienne génération ne sauvera pas la nouvelle. C'est la nouvelle qui se sauvera. »

Je fis signe à la jeune femme de s'approcher. Je sortais de suite un objet recouvert de tissus. Avec tendresse, je déballais l'objet. C'était un réceptacle contenant un poignard relativement grand. Cet objet est orné d'or et de quelques diamants et la lame semble éclairer les lieux. J'ouvris la boîte comme une mère caressant le visage de son fils pour ensuite reprendre la parole :
Dialogue de personnage
« À 21 ans, l'actuel Raikage m'a offert cet objet. Tu me diras que c'est un présent un peu médiocre pour une femme. Hahaha, les Hattori sont comme ça, ils ne pensent qu'aux armes.
Le jour où Masashi m'a donné ça, il n'a rien dit. Il est venu et me l'a offert. Depuis, je le vois un peu moins. C'est la fierté des hommes... Ce cadeau, je ne cesse de le chérir. J'aime sincèrement notre village.
Ce que je veux te dire, c'est que ma mort ne doit pas devenir une course à la concurrence. Je ne souhaite pas du savoir-faire mais, un renouveau, tu comprends ? Possèdes-tu quelques notions en combat ? »

Je lui laisse le temps d'analyser mes dires. À l'instant présent, je caresse mon poignée droit avec ma main gauche. Vieillir n'est pas simple. Je ne voulais pas devenir une vieille peau mais, aimer sa famille fait que les hantises disparaissent indéniablement. Je n'ai rien à analyser sur cette femme. Je pense que l'avenir ferra ce qu'elle deviendra. Est-elle faite pour être Oka-san ou pour continuer à supplier la matriarche ? Les possibilités sont diverses... La volonté semble aussi importante que la sagesse mais, il est important de ne pas s'oublier.
Il y a un temps, je me suis oublié. Je me souviens m'être battue assez violemment avec l'une de mes soeurs. Cette place de "chef" me semblait si importante. Je pensais séduire les hommes et gouverner le village. Puis, j'ai dû vivre avec la mère de l'époque et j'ai réalisé cet Amour... Oui, l'Amour, c'est le pouvoir du clan Miwaku. Nos visions servent à protéger nos aimés.

Publié le 06 Février 2015 vers 20h

Ancienne Okasan

Les paroles de la geisha touchèrent son apprentie au plus profond de son être. Mourir était un fait, une vérité. La fin irrémédiable de toute chose et pourtant, pourtant savoir que cette femme disparaîtra un jour lui faisait de la peine. Tentant de ne pas briser son masque, la jeune femme se mordit farouchement une partie de sa lèvre inférieure. Ce n'était que des mots mais son cœur pur de femme ressentait chaque vibration, chaque intensité et s'y accordait. 
D'un pas maladroit, elle se rapprocha de la matriarche du clan Miwaku et s'agenouilla face à elle avec une certaine gêne. De là où elle était elle pouvait sentir le parfum de la dame, l'odeur du maquillage mais également repéré tout signe de vieillesse que ce dernier dissimulait tant bien que mal.
Asae écouta attentivement chaque parole, comme à son habitude. Sauf que là, c'était différent. Elle avait cette impression de fragilité, cette sensation fébrile. Comme si son interlocutrice n' était plus qu'un pétale de fleur que le moindre souffle pouvait arracher à jamais à ces terres.
Après quelques secondes de silence qu'Asae n'avait brisé que par un très léger « oui, Oka-Sân » lorsque celle-ci lui avait demandé si elle comprenait ce dont elle voulait parler, elle reprit d'une voix plus claire.

Dialogue de personnage
« Des notions de combat ? Eh bien, j'ai appris les rudiments du combat au corps-à-corps et connais bien quelques techniques élémentaires mais... Pour tout dire, je me sens plus à l'aise avec les techniques de soins que l'on m'a enseignées. 
Je sais qu'il faut savoir se défendre mais... j'ai l'impression que l'art des soins est quelque chose qui me correspond mieux...Quelque chose que je pourrais maîtriser... »


Son timbre trahissait une certaine timidité. La dernière chose qu'elle souhaitait, c'était passer pour une cruche. Elle avait été sincère dans ses propos -bien qu'elle ne comprenait pas pourquoi ce sujet était abordé à la place de celui des arts ou d'autres délicatesses- et ce fait lui donner l'impression d'être sur la lame du plus fin des katanas.

Publié le 07 Février 2015 vers 00h

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Dialogue de personnage
« Je me fais vieille, je m'égare un peu.
Pour ce qui est du combat, je ne compte pas sur toi pour devenir une grande combattante. Cependant, tu dois pouvoir être utile. Tu sais, notre situation actuelle est plutôt bonne mais, elle pourrait s'empirer.
Si cela vient à se produire, les Hattori exigeront de l'aide. C'est indéniable.
Enfin, je suis plutôt mauvaise dans le domaine pour tout dire... Fais de ton mieux, c'est le principal. »

Le regard de cette jeune prétendante est assez intéressant. Elle semble être que partiellement intéressée. Effectivement, prendre du galon est chose importante mais, j'ai toujours été du genre à imaginer un plan B, un moyen de survivre. Je me souviens par exemple du fait que j'étais mauvaise à la harpe, c'était vraiment à la mode à une époque... J'ai pourtant su surprendre à la flûte.
Il ne faut jamais hésiter à voir différemment des autres. La Oka-San se doit de surprendre, elle est l'ultime spectacle. Tu voix toujours aussi douce, mes dires reprenaient tel une vague s'écrasant tout naturellement sur la plage :
Dialogue de personnage
« Si tu es ici, c'est que tu es digne d'être une Geisha.
Es-tu bonne instrumentaliste ? Tu dois savoir distraire les enfants comme les personnes plus âgées, c'est le plus difficile. J'ai déjà fait l'erreur de vouloir amuser une troupe de retraités avec une musique plus amusante. Je pensais que ça allait plaire, je n'ai pas pu rester. Je te rassure, je n'étais pas encore Geisha. »

Je me souviens de cette époque. Je devais avoir à peine 12 années. Je laisse un rire peu prononcé se faire entendre. Devrais-je lui parler des hommes ? Des pervers ? De la sexualité ? Les sujets sont nombreux. Sa prestation, elle doit vouloir se montrer. Et pourtant, ceci n'est qu'une partie du travail. Il est parfois nécessaire de charmer en jouant des autres. Montrer son talent est un élément mais, il faut savoir passer au-dessus de cette limite. Le Hattori se refuse au plaisir charnel (quand il est agréable) mais, il n'est pas contre une séduction quasi transparente (mais, visible et compréhensible par tout le monde). Le but n'est pas de coucher mais, de prouver à son client qu'il est le seul.
Dialogue de personnage
« Tes clients sont-ils désagréables ? Osent-ils te reprocher des choses ? Je ne te teste pas, Asae. Mais, comme tu le vois, je préfère la discussion à l'action, mes jambes sont fatiguées, les actes se feront. Mais, je dois pouvoir estimer quand tu vas faire une erreur afin d'avoir le temps de la réparer avant qu'elle ne devienne visible. »

Publié le 07 Février 2015 vers 01h

Ancienne Okasan

Dialogue de personnage
« Je ferais de mon mieux pour préserver cette situation et si le malheur vint à s'abattre sur nous, lutterai vaillamment pour la voir nous revenir ! »


Elle avait dit ça avec une certaine conviction mais ses habitudes l'avaient fait de nouveau courber le dos. Pourtant, elle ignorait si elle serait capable de lutter corps et âme si cela se produisait. Elle était jeune et ne connaissait que trop peu le monde de la guerre et si sa volonté semblait de fer pour l'heure, rien ne pouvait assurer qu'elle le reste en cas de crise. Mais elle devait y croire. Cela faisait partie de son travail, de sa vie. Croire en cette alliance et croire en la force de Kumo.

« Si tu es ici, c'est que tu es digne d'être une geisha ».
Son cœur s'emballa une fois de plus, tambourinant dans sa cage thoracique avec entrain. Cette phrase qu'elle avait longtemps imaginée, rêvée. Elle avait beau s'être préparée pendant des années, l'entendre de vive voix lui fit tout de même un choc. Une mine enjouée avait brisé son masque facial habituel, présentant un visage aux traits encore enfantins à l’aînée.

Dialogue de personnage
«
On m'a dit que mon habileté au shamisen était impressionnante mais j'ai une préférence pour le Koto. Ses notes m'inspirent plus, elles ont quelque chose de plus... enchanteur. »


La jeune fille était prise d'une excitation qu'elle dompta avec un peu de difficulté. Asae aimait la musique. Elle aimait écouter ses sons mélodieux et rêver. Et plus encore, elle aimait emporter les autres avec elles dans ses rêves. Qui plus est, Oka-Sân semblait s'ouvrir à elle et commença même à lui compter une de ces mésaventures. Toujours dans un sérieux théâtral, évidemment. Le calme reprit place lorsqu'un sujet plus sérieux -à ses yeux- fut abordé. Les clients. Asae était jeune mais avait déjà eu sa part de travail. La plupart venaient quelques heures pour se dégourdir après une mission. Elle leur prêtait une oreille attentive tout en leur jouant quelques mélodies... Elle prit son temps avant de répondre.

Dialogue de personnage
« Eh bien... La plupart ne se plaignent pas mais je crois que je ne m'ouvre pas assez... Enfin, je veux dire, je suis peut-être un peu trop timide... Il m'est déjà arrivé d'avoir l'impression de ne pas les mettre à l'aise aussi rapidement que les autres... J'essaye de réparer ce tort, je vous assure ! Mais... il y en a, parfois, qui me gênent un peu. Ils sont un peu insistants, voire grossiers... Je sais qu'ils sont fatigués et que je dois les apaiser mais.... »



Elle ne termina pas sa phrase, ne trouvant plus de mots pour exprimer ce qu'elle ressentait. Et puis, elle ne devait pas trop se plaindre, nombreux sont ceux qui se montraient agréables avec elle et certains étaient même devenus des habitués.

Dialogue de personnage
« Mais c'est vraiment très rare. »


Par ces quelques mots, elle espérait rassurer. Rassurer sa matriarche et se rassurer elle également.

Publié le 07 Février 2015 vers 01h

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L'homme, Miwaku ou Hattori, n'est pas bien différent. Retirons cette couche de fierté et il est le même. Le problème des masculins est la dominance, ils pensent être plus forts donc, ils exigent plus. C'est le déroulement logique de la vie, cela a été ainsi. Dans certaines contrées, la femme possède le même rôle que l'être sexué divinement. Généralement, l'entente reste mauvaise pour la simple et bonne raison que la supériorité fut existante. Il est difficile d'oublier, difficile de se poser des questions. Bien évidemment, des êtres s'y accommodent mais, la majorité ne le fait pas.
Dialogue de personnage
« Oh, ma petite Asae. Entre séduction et répulsion, les années d'expérience sont bien nombreuses. Tu t'y ferras, ce n'est qu'une question de temps. Il faut savoir dire non tout en donnant l'espoir d'avoir le oui. »

Il faut savoir peser le non pour découvrir le oui. C'est exactement le même principe que le Yin et le Yang. Bien évidemment, nous ne sommes pas des catins. Mais, savoir donner l'espoir ne veut pas dire que le fait se ferra.
Dialogue de personnage
« Demain, j'ai une visite chez notre altesse. Son médecin doit me procurer un rapport plus clair. Tu sais, l'homme n'aime pas perdre. Masashi ne veut pas me laisser à la mort.
Je pense que je vais te donner ce droit. Oui, je pense que tu es la première à devoir goûter à la famille royale. N'espères pas danser, chanter ou jouer d'un instrument, Masashi n'est pas comme son père et l'art ne l'intéresse que lorsqu'il connait son histoire. Disons que c'est un passionné. »

Lentement, je range mon arme dans écrin pour de suite la remballer et la ranger son mon coussin de sol. Elle aura l'occasion de voir mon véritable visage. Masashi ne supporte pas celui qu'il nomme "l'autre" depuis son enfance. Je suppose que je suis une sorte de mère pour lui. C'est réjouissant de se dire qu'un homme puisse tant me chérir.
Dialogue de personnage
« Tu comprendras que j'exige un minimum de discrétion. Tes soeurs sont sûrement jalouses. Elles auront un autre privilège mais, je pense que Masashi ne pourra les supporter. L'une est trop jeune, elle ne cessera de craindre le pire. L'autre est trop âgée, elle en ferra sûrement trop. Encore une question de "oui" et de "non" qu'il faut savoir peser.
Avant de mettre fin à cet entretien, peux-tu me dire si tu sais cuisiner ? »

Publié le 07 Février 2015 vers 14h

Ancienne Okasan

Asae buvait les paroles pleines de bons sens de sa supérieure. C'est ce que l'on attendait d'elle, de toute façon. Mais intérieurement, les sentiments et appréhensions se mêlaient et se bousculaient dans un vacarme difficile à contenir. Joie, crainte, anxiété, stress, excitation... Attendez, elle venait de lui proposer de rencontrer le Raikage . Non, plus ! Elle allait l'accompagner dans son rendez-vous avec l'homme le plus important du village de Kumo ! Asae n'en revenait pas. C'était sans doute la chance de sa vie qui s'offrait à elle ! Jamais en se levant ce matin elle n'aurait imaginé un tel dénouement, un tel progrès, une telle avancée dans sa vie de femme, dans sa vie de Miwaku. Certes, elle aurait l'utilité d'un pot de fleurs – et encore- mais cette proposition l'enchantait !

Dialogue de personnage
« Je saurais tenir ma langue, Oka-Sân. Je serais honteuse de vous mettre dans une position délicate ! »


À ces mots, elle inclina poliment la tête pour la énième fois pendant cet entretien. 
Côté cuisine, la chose était un peu différente. Asae avait souvent aidé des cuisinières dans le besoin et savait doser les ingrédients intelligemment mais la liste de recette qu'elle avait enregistré était assez limitée. Le manque d'entrainement, probablement. Il suffisait qu'elle travaille plus ce domaine pour retenir des recettes de plus en plus délicates et, de fait, meilleures.

Dialogue de personnage
« J'apporte mon aide à des cuisinières dans le besoin au moins une fois par semaine.  »


C'est tout ce qu'elle répondit. Elle espérait que cela suffirait, même si elle se doutait que non. Mais, si elle répondait en toute franchise, elle prendrait le risque de passer pour une incapable. Peut-être même que l'avis de la matriarche changerait et qu'elle reviendrait sur ses paroles précédentes et si alléchantes ! Non, elle ne pouvait pas prendre ce risque de façon si naïve.

Publié le 07 Février 2015 vers 17h

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Dialogue de personnage
« Je pense que tu comprendras que cela doit rester secret... Lorsque notre seigneurie était enfant, j'avais l'habitude de lui faire des Hoppang. Comme tu dois l'imaginer, mon état fait que la cuisine n'est plus mon fort. C'est quelque chose de très personnel que de servir la famille royale. Voilà pourquoi je préfère te confier cette tâche. Je ne vois pas l'utilité d'offrir des secrets à des personnes bientôt mortes. Je préfère ainsi te l'offrir.
Tu sais, dans un monde comme le nôtre, les secrets valent de l'or et permettent parfois de survivre un peu plus longtemps. Tu dois apprendre à en collecter un maximum, n'hésites pas à tenir des carnets. Officiellement, ils te serviront à mieux connaître tes clients... Officieusement... »


Cette discussion devenant trop sérieuse et gênante, je pris cette habitude de vieille femme en ricanant calmement histoire de préciser que c'était inutile d'en dire plus. Effectivement, il est parfois inutile de parler, les sous-entendus peuvent suffire. Suite à cela, je pris la décision de me courber légèrement afin d'annoncer le départ de la demoiselle. L'une prendra sa place sous peu...
Dialogue de personnage
« Ah, Asae-san. Tu me rejoindras devant la maison des rencontres ? Je me déplace souvent en pouce-pouce. C'est un peu démodé, un caprice de vieille femme. Hum... Disons vers 10h ? Passes une bonne fin de journée et prends soin de toi. »

Je souriais toujours avec l'espoir de voir en elle la prochaine Oka San. Les prétendantes sont nombreuses et les temps changent, la responsabilité est grande. Finalement, je reste celle qui fait ce que l'avenir sera. Indirectement, certes mais, la paix au sein de Kumo n'a jamais été stable et il est du devoir de la Oka-san de garder un lien entre les deux clans.

Publié le 07 Février 2015 vers 19h

Ancienne Okasan

Toute information avait sa valeur et plus particulièrement celle concernant les personnalités de Kumo. Un jour, Asae se retrouvera peut-être à servir le Raikage. Il fallait qu'elle enregistre tout, les mots comme les actes, le fond comme la forme. C'était ça, l'apprentissage. Si elle voulait devenir un geinsha appréciée, aimée et désirée, elle se devait de se forcer à tout retenir, même l'information la plus futile. Et la première était : le Raikage aime lesHoppang. Ou aimait, du moins. C'était un petit pas mais un pas malgré tout. Un avancement minutieux vers son but final.
Sa tête remuait d'elle-même, acquiesçant à chaque moment opportun. L'Oka-Sân était une source de savoir qui ne demandaitqu'à assouvir les soifs de ceux qui venaient la consulter. QuandAsae quittera cet endroit, elle ira probablement se trouver un joli carnet qui deviendra bien vite son nouveau compagnon de voyage.
Peu après, la matriarche la libéra de cette entrevue en lui donnant un nouveau rendez-vous demain matin.

Dialogue de personnage
«
Je serais à l'heure, Oka-Sân. 
Je vous souhaite une bonne journée également. »


Après avoir salué respectueusement une dernière fois sa supérieure, le sourire aux lèvres, Asae se leva délicatement et quitta la pièce d'un pas feutré. Une fois dehors, elle ne put retenir un soupir soulagé ainsi qu'un petit bond sur elle-même. Ce jour était sans aucun doute le nouveau plus beau jour de sa vie ! À peine était-elle dehors qu'un tas de questions l'envahissaient. Comment allait-elle se parer demain ? Qu'allait dire le Raikage .Comment était-il en réalité ? Elle ne l'avait toujours vu que de loin, difficile de se faire une opinion. Il lui avait néanmoins été perçu comme un homme froid et distant... Pas le genre à se faire dorloter en grignotant des Hoppang. Mais qu'importe, il fallait qu'elle soit parfaite. Si elle arrivait à surmonter cette épreuve, elle deviendrait enfin digne d'être une véritable geisha. Peut-être prendrait-elle la suite après la disparition de l'Oka-Sân ! Cette pensée la fit frissonner et la calma de façon radicale. Il ne fallait pas penser à ce genre de choses. Et encore moins en parler.

Publié le 07 Février 2015 vers 20h