[FB] Pensée futile

Seijuro venait de terminer une mission pour le solde du village, une mission de routine ne présentant aucun intérêt à son sens. Délivrer à différents points stratégiques du village des provisions afin de fleurir le commerce du village... Ce n'était pas pour cette raison qu'il avait un jour décider de devenir shinobi. Mais il devait se soumettre aux ordres que la hiérarchie lui imposait, c'était également à cela qu'on lui accorderait un jour des missions plus importantes. Ce jour se présentait d'une banalité démoralisante pour le Chuunin, il allait certainement tâter de la bouteille comme à son habitude pour ne pas devoir endurer les affres de la solitude et de la monotonie. Au final, il s'était lui-même engouffrer dans un train de vie où chaque jour qui se suit ne se différencie, ni de la veille, ni du lendemain. Il lui fallait un véritable essor pour parvenir à se sortir de ce gouffre sans fin, un essor fait de surprise et d'innovation constante, un essor qui lui permettrait de renouer des liens avec une confiance perdue.

Il parcourait un petit chemin dans l'épaisse région forestière qui garnissait les horizons du village, tandis qu'il ruminait dans un silence morne. Il se savait très faible mais l'entraînement ne l'intéressait guère. A quoi bon affûter ses capacités guerrières quand il n'y a pas de but convaincu favorisant ce besoin ? D'ailleurs, s'il devait tomber au cours d'un combat, il n'éprouverait aucun remord, aucune tristesse de devoir quitter un monde dans lequel il n'estimait aucune attache. Il ne souhaitait pas cependant mourir... C'était un sentiment étrange qu'il l'emparait, un sentiment de besoin de trouver une voie, un chemin et un but. Il n'était pas ingrat envers une potentielle puissance supérieure, mais il souhaitait simplement devenir le shinobi que son aïeul avait toujours souhaité. Il lui avait promis, dans un passé devenu intemporel. Il était resté bloqué dans une sphère émotionnelle qui l'empêchait de progresser pas après pas, vers un lendemain meilleur. Mais une hasardeuse rencontre l'extirpa bien vite de cette mélancolie vagabonde. Une chevelure au teint rougeâtre reconnaissable entre mille, il y avait par ici un Uzumaki.

Malgré les tensions internes dans le village, instauré par les structures claniques, Seijuro n'éprouvait aucune animosité envers les Chikara et les Uzumaki. Il n'accordait en réalité aucune importance à l'appartenance d'autrui. Et pourtant, il savait qu'en différenciant chacun d'entre eux, l'avenir du village pourrait s'exprimer d'une meilleure manière. On disait que les Uzumaki représentaient la solidité même du village, par tout le pouvoir qu'ils pouvaient emmagasiner entre eux. Il y avait même quelques rumeurs et légendes qui racontaient que des monstres cohabitaient leurs propres chairs, pour ne se dévoiler que les soirs de pleines lunes... Des contes pour enfants. Il s'approchait d'un pas constant et doux sur le sol, ne cherchant pas à masquer sa présence. Que faisait un Uzumaki dans un coin aussi retiré de l'enceinte du village ? Et qui était-il ? Il n'allait pas tarder à le découvrir.