« Inutile de me maudire, ordure !
Tu n'es pas plus humain que je ne le suis. Vampire.
Oh... Ton Kage s'est bien moqué de nous... Mais, je ne vais pas pour autant te tuer, ça serait bien trop simple, tu ne penses pas ? »
Derrière son masque, Usagi souriait à pleine dent, il prenait radicalement son pied lors de cet échange. Masashi venait d'enfin lui proposer une mission plaisante. Le Tama n'était pas bien loin, il connaissait le mal de la torture, il le ressentait sûrement jusqu'ici.
« Tu sais, j'ai su faire oublier des noms aux plus têtus, je ne vais pas me contenter de ton histoire d'amitié ! Je m'en fiche radicalement, mon petit !
Ce que je veux savoir, c'est votre envie de rébellion, je veux que tu me le dises ! Mot... pour mot !
Il faut faire vite, tu risques d'encore loupé ton repas... Je dispose d'une réserve de sang illimitée, tu n'aimerais pas en perdre l'accès, n'est-ce pas !? »
Le profond silence inspira à un cri d'envie du Gaikotsu. Il avait faim, bien trop pour attendre. Sa chevelure entre le blanc et le noir lui offrait un air radicalement fou.
« Je suis Kitai !!
J'étais l'élève de Kaguya Dohko !
Il voulait se rebeller pour détruire Kumo, mais il est mort !! MORT ! ET MORT !! »
Le lapin se mit à rire. Encore cette histoire. Dohko était mort, mais avait-il apporté la rébellion dans sa tombe ? Cela, un prisonnier ne pouvait le savoir. Il retira la pointe enfoncée dans la jambe du "patient" et reprit :
« Cela, je le sais, mon ami !
Tu n'es pas vraiment informé...
Tu ne serais pas particulier, tu serais sûrement déjà mort... Mais très franchement, ton corps est une aubaine pour la science. J'ai toujours rêvé de travailler sur un spécimen aussi vivace.
Le fait de ne pouvoir bouger doit être particulièrement terrifiant, n'est-ce pas ?
Tu dois comprendre que j'ai besoin de cela..
Je ne vais pas te laisser tomber, Kitai.
Ce n'est qu'une question de temps, tu reverras la lumière. »
Il s'abaissa sur la blessure de l'homme afin de la guérir après quelques mudras.
« Je te considère comme un ami, tu sais ?
Nous parlons beaucoup, nous nous confions l'un et l'autre.
Les rôles sont étranges et sûrement considérablement désagréables pour toi.
Malgré tout, je dois suivre ma ligne de conduite.
Je fais cela pour te rendre une certaine liberté.
Il suffit que tu te considères comme quelqu'un de différent. Tu ne dois plus être un Kirijin...
Tu ne vas pas accepter une fois de plus la trahison, hein ? »
Rabbit savait comment parler à un prisonnier, ce n'était pas son premier ni son dernier. Au sein de son laboratoire personnel, il voyait des Kirijins défiler assez régulièrement, il y prenait toujours cette passion folle.
« Tu sais, ton ami le Tama...
Il a déjà pu sortir une fois...
Je peux te le dire, je sais comment vous présenter.
Nous avons un rôle à jouer, tu sais ?
Tu sais ce que tu veux au plus profond de toi ?
Te venger de ta différence...
Et tout ça, c'est à cause de Kiri... »
Usagi ne cessait d'attiser cette flamme destructrice qui noircissait le coeur de Kitai. L'ambition était certaine, il voulait en faire un monstre... Les semaines finiront par le faire pour lui. Un nindô n'était que temporel, la haine était le véritable moteur d'un homme.
« Je vais te surnommer... Saru. Tu as une petite expression de singe.
Et puis je te trouve très drôle, Monkey !
J'aime donner des surnoms à mes amis...
Je reviens dans la soirée... »
Rabbit vivait avec les étrangers en continuité dans un endroit fermé du regard. Seul le Raikage était certain de ce que s'y passait réellement. Le lapin entretenait une relation de choix avec ses "choses".