Hommage aux morts

Une semaine s'était écoulée depuis le retour du Lion Blanc sur sa terre natale. Il avait tout d'abord trouvé refuge chez son frère dont l'hospitalité était à désirer mais compréhensible avant d'occuper son ancienne chambre dans la demeure de son grand-père. La simple pensée de vivre encore à son âge aux crochets du patriarche le rendait fou, mais c'était peu cher payé par rapport aux avantages qu'il pouvait tirer de cette situation : en fréquentant Mishi, il fréquentait les dignitaires du village. Néanmoins, entre les interminables rencontres familiales et son désir de rencontrer le Mizukage dans les plus brefs délais, il n'eut le temps de se recueillir au mémorial aux sacrifiés. Hors, une longue discussion avec les morts l'attendait.

Leurs rencontres étaient certes rares, mais Raion ne put s'empêcher de n'éprouver que de la tristesse en observant le nom de Kitai inscris sur le mémorial. Il comprenait pourquoi Dohko avait tenté de renverser l'actuel gouvernement : voir son élève être jeté dans la gueule du loup était un supplice qu'il ne souhaitait à personne, pas même au pire de ses ennemies. Le Chûnin avait l'irrésistible envie de rajouter le nom de son cousin sur la liste. N'était-il pas mort pour le bien commun du village ? Ses actions étaient peut-être mauvaises mais ses intentions étaient bonnes.

Une présence vint le tirer de ses pensées. Une nouvelle source de chakra s'était immiscée dans sa zone de confort.



Il ne prit pas la peine de se retourner pour vérifier de ses propres yeux. Il pouvait compter sur ses capacités de senseur.

Nous avons tous besoin de nos moments de calme. Naoki n'était pas particulièrement amoureux de la solitude, toutefois il savait, de temps en temps, en apprécier les vertus. Or lorsqu'on cherchait un endroit à la fois un endroit calme, lorsqu'on désirait un lieu propice à l'introspection, quoi de mieux qu'un mémorial plein d'histoire?
Ici l'on glorifiait les héros du passé, et même un idiot insensible ne pouvait rester de marbre devant grands noms du village de la brume.

C'était bien beau tout ça, seulement cinq minutes n'étaient pas passé que le jeune shinobi ressenti un tout autre appel. Pourtant, d'habitude, il était extrêmement réceptif à ce genre de monument, mais là tout de suite, il n'avait qu'une pensée en tête. Il regarda attentivement autour de lui... Sapristi... Qu'allait-il faire?
Quoique, ce type semblait suffisamment pris par ses pensées pour ne pas le remarquer. S'avança furtivement vers un arbuste, le Gaikotsu sortit son divin arrosoir, et offrit à la flore un liquide doré. Il était tout entier à sa tache, soupirant presque devant ce poids ôté, lorsqu'une voix importune brisa sa félicité.
Pour le coup, il dévia sa trajectoire, arrosant en plus de l'arbre une fleur située non loin. Heureusement, il avait fini son œuvre, ce qui ne l'empêchait pas pour autant de crouler sous la honte. Soulagement, monsieur le devin était de dos.



Acteur né, le jeune homme était passé de la gène la plus totale au ton le plus badin en un instant. D'ailleurs, il s'approcha lentement du jeune homme. Pardonnez lui le salut plutôt formel qu'il fit en s'inclinant, mais il ne pouvait décidément pas lui tendre la main...