Revoir mon frère

Le second soir passée à Kiri, je m'étais approchée en toute discrétion de la maison de mon frère. Je guettais une lueur à une fenêtre, espérant apercevoir sa silhouette. J'étais surprise qu'il n'ai pas cherché à me contacter dans la journée... Pourtant, le Mizukage semblait dire qu'il était bel et bien au village. Après une heure d'observation, je me décidais finalement à retourner voir Sani.

Le lendemain soir, je passais une nouvelle fois devant la même maison. Cette fois-ci, je prenais mon courage à deux mains et frappais à la porte. Allait-il m'ouvrir ? J'attendais quelques minutes. Frappait une dernière fois et quittait les lieux si je restais sans réponse.

Comme prévu, Kiseki se devait de retrouver la Gaikotsu déserteuse, Bakura, il était impatient depuis qu'il a eu la nouvelle de son retour saine et sauve. S'il la connaissait ? Oh que oui, depuis longtemps d'ailleurs, le lien qu'ils avaient était assez "Particulier" du moins pour Kiseki, étant assez asocial de base, il ne savait pas vraiment y faire avec l'amitié, Bakura était sa première "Amie" à part entière. Les deux partagaient une forte croyance, le jeune Gaikotsu ressentait quelque chose de particulier à chaque fois qu'il lui parlait, après la désertion de celle-ci, il ne pouvait s'empêcher de croire qu'il était en quelques sortes coupable de ne pas l'avoir aidé à voir mieux, à ignorer la haine et ce besoin de montrer ce dont elle est capable, est-ce qu'il aurait dû être plus proche d'elle ou même la suivre dans sa désertion, Kiseki pensait qu'elle était probablement morte et que c'était donc en partie de sa faute, ça ne va sans dire qu'il se sentait bien mieux en sachant qu'elle était de retour.

C'est donc en marchant vers la maison du frère de Bakura, qu'il comptait peut-être la trouver, il y avait beaucoup de chances qu'elle y soit de toute façon, il la connaissait assez bien pour savoir que la première chose qu'elle ferait en revenant était d'aller voir son frère.

De loin, Kiseki apercevait cette silhouette dans le noir, qui frappait sur la porte de la maison d'Ichiro. Faisant attention de marcher doucement, le jeune Gaikotsu c'était glissé derrière elle, ça ne faisait aucun doute, c'était Bakura, la chance souriait à Kiseki. C'est donc en marchant lentement sans faire trop de bruit derrière elle, jusqu'à ce que deux mètres les séparent qu'il mettait ses mains dans ses poches tout en disant, d'une voix assez chaleureuse qu'il s’adressait à elle avec un léger sourire.

Mon souffle semblait s'être coupé un instant lorsque je ressentis la présence de Kiseki. Il s'approchait à pas de loup, tel un assassin. Allait-il ? ... Non, je ne pouvais pas imaginer le pire. Je restais immobile, j'attendrais le dernier moment pour me défendre s'il attaquait. Il fallait que je sois sûre. L'attente était insoutenable, je n'arrivais presque plus à respirer et mon coeur se serrait.

Finalement, il restait à bonne distance et prenait une pose décontracté avant de me saluer. En entendant sa voix, je me retournais aussitôt. J'ouvrais doucement les lèvres, mais finalement, je ne savais même pas quoi dire. Alors je murmurais simplement :



Et puis mon visage s'illuminait un peu plus et je souriais en observant son expression. J'appréhendais de retrouver les miens, mais dès qu'il s'était glissé dans mon dos, j'avais ressenti de la chaleur. Il ne semblait pas m'en vouloir. Il semblait même avoir oublié mon absence. Je me ressaisissait et reprenais un ton normal pour lui avouer :



Je me mettais à rire de ma propre blague. Je me sentais déjà détendue, comme au bon vieux temps.

Bakura semblait avoir du mal à parler, elle murmurait seulement le prénom du Gaikotsu. Lui, la contemplait alors qu'elle lui souriait, racontant une blague bien à elle, Kiseki se contentait de sortir ses mains de sa poche avant de se rapprocher rapidement vers elle, jusqu'à être quasiment collé à celle-ci à l'aide de quelques pas vif, il enroulait ses bras autour de la jeune fille, la serrant contre son torse tout en disant d'une voix brisée.



Bakura pouvait sentir les mains de celui-ci trembler légèrement sur son dos, elle assistait à quelque chose de rare, Kiseki qui s’efforçait de montrer ces émotions qu'il avait enfouies pendant tout ce temps. Une petite goutte de larme avait coulé le long de sa joue droite, tombant sur l'épaule de Bakura alors qu'il continuait de parler.

Kiseki me prenait dans ses bras et me serait fort. Bien que surprise, je me laissais faire. Son attention me faisait chaud au coeur. Et d'autant plus qu'il n'était pas le genre de personne à se laisser attendrir facilement. Je crois même que je ne l'avais jamais vue comme ça auparavant. Lorsqu'il me confiait sa crainte, je tâchais de le rassurer.



J'attendais qu'il déserre son étreinte pour lui proposer :



Je lui souriais. Et puis je repensais subitement à Hinae... Kiseki n'apprécierait probablement pas la clémence que j'avais eu pour ce vampire. Peut-être que lui et moi ne pourrions plus nous entendre. Peut-être que j'avais changé ? Qu'allait-il penser de tout ça ?

La Gaikotsu essayait de rassurer Kiseki, hochant légèrement de la tête pour ensuite desserrer son étreinte sur elle. Il évitait son regard pour un court moment, montrant un côté légèrement timide ou plutôt maladroit, Kiseki ne savait pas trop quoi dire ou faire après avoir montré autant d'attention à quelqu'un, c'était bien trop nouveau pour lui. Heureusement, Bakura avait débloqué la situation en demandant d'aller se mettre au chaud pour parler, Kiseki levait son regard en souriant, passant sa main derrière sa propre tête, grattant celle-ci légèrement.



C'est en mettant ses mains dans ses poches qu'il commençait donc à suivre la jeune Gaikotsu vers un endroit plus discret et surtout plus confortable.

Je pensais que Kiseki m'aurait proposé d'aller chez lui, mais je m'étais trompée. Peu importe. Nous irions dans une taverne. Nous ne serions pas à l'abri des regards, mais après tout, je n'avais rien de confidentiel à lui apprendre. Nous marchions tranquillement, sans vraiment savoir quoi nous dire. En entrant, je le conduisais à une petite table dans un coin de la salle.



Je m'asseyais sur la banquette et observais le reste de la pièce. Il n'y avait pas grand monde ni grand bruit. Je demandais alors évasive :



Je faisais soudainement une petite moue.



Une réponse positive me décevrait forcément, mais j'avais besoin de savoir.

Kiseki se rapprochait un peu plus de Bakura, faisant attention à ce qu'il ne se fasse pas trop entendre.



Kiseki pointait du doigt la clé sur son collier.



Kiseki levait un sourcil tout en reprenant un peu de distance.