Honte. Peur. Déception. Ces trois sentiments naviguaient en moi tel une rivière agitées en crue. Ils étaient clairs, fort mais changeant. D'ailleurs, ces trois sentiments se mêlaient si bien que je pouvais pratiquement pas les dissocier, je ne pouvais pu dire lequel était le plus puissant, plus important. Il m'était impossible d'établir celui qui dominait, surpassait les autres. Alors, tel un enfant pris à commettre une bêtises et cherchant à se faire oublier, je me mis à baisser la tête. Une nouvelle fois. Et, admirant tantôt mon reflet dans l'eau tantôt l'objet mes souffrances, j'attendis que l'orage que Kazuna provoquerait ne passe.
Cependant, aucun orage ne se pointa à l'horizon. Seul la douceur d'une main se glissant dans la mienne n'arriva. Perplexe, je releva la tête et vis celle qui fut autrefois ma Maîtresse face à moi parlant sans amertume ni colère.
Elle ne me hais pas. Ce pouvait-il que Kazuna ressente quelque chose pour moi pour me donner de tel conseil ? Était-elle bien consciente des pulsions qui animait ? Je ne me pensais pas. Elle devait simplement souhaiter que je n'ai pas honte afin de pouvoir profiter pleinement de ce temps de pause dans l'Oasis avant de reprendre la route. Une route longue, difficile et épuisante.
A moins qu'elle ne se joue de moi et... Chassant cette idée de ma tête, je me mis à suivre ma Senseï dans une partie de l'Oasis plus profonde. Ici, et bien que j'étais vraiment proche d'elle, je me sentais légèrement plus à l'aise. Et bien que l'image de ses seins nus ruisselant de gouttelettes d'eau perduraient dans mon esprit, aucune conséquence visible ne semblait intervenir. Il fallait dire que rien n'avait véritablement changé depuis quelques minutes.
« Soma, je t'ai libéré, je ne suis plus ta maîtresse. Je suis ton senseï. Je te l'accorde, le fait que ton corps se soit raidi en me voyant peut être gênant pour toi. Mais je ne vais pas te punir. Profite du moment tout simplement, et ne fait pas attention à ton corps qui change. »
Profiter du moment ?! Comment était-ce possible ? Je ne comprenait pas les dernières paroles de mon maître. Comment était-il possible de profiter de quoi que ce soit avec un corps réagissant ainsi ? Comment pouvais-je me laisser aller, lâcher prise et profiter sans tenir compte de ce membre viril au point culminant de masculinité ? Je n'en avais aucune idée. Cependant, je me devais d'obéir à la volonté de mon Sensei. Et, même si elle n'était plus ma Maîtresse, il était de mon devoir de faire tout ce qui était en mon pouvoir pour la satisfaire.
Ce fut dans un flux d'émotion intense que mes lèvre se posèrent sur celle de Kazuna. Je n'avais quasiment pas bougé, mon corps semblait savoir ce qu'il fallait faire seul. Ainsi, seul mes yeux c'était machinalement fermé et la main qui ne tenait pas déjà celle de Kazuna c'était porté sur le bras correspondant. Et tandis que je fis un léger mouvement de recul seul une phrase parvint à franchir mes lèvres, portant encore le gout de celle de Kazuna: