Proposition indécente

La maison de Fumée de Raiko, on y raconte que les filles ouvrent leurs kimonos pour un petit supplément. Un commerce qui fait jaser, mais dont semble profiter la population de Kumo. Comme il était sujet de grands débats, beaucoup pensait que le fils bâtard de feu Chihiro n'était qu'un proxénète de bas étage et que son établissement représentait son seul pouvoir. Peu savait. Bien que sa maison était en quelque sorte son quartier général, là où il fomentait la plupart de ses complots de bas étage, elle était également une façade pour ses ennemis. Ceux qui pensaient l'attaquer s'en prenait à son bordel. Du moins, c'est ce que firent les Masques Rouges, deux ans auparavant. Ils n'avaient fait qu'attirer la colère du Serpent, qui s'était alors lié à Hidemi pour les traquer et les dénoncer. Car Raiko, aussi incroyable que vrai, avait su rebondir malgré la perte momentanée des ses acquis physiques. Après un an, il avait rouvert ses portes.

Pourtant, son nouvel établissement était beaucoup plus petit. Après la réouverture, il avait perdu plusieurs filles qui s'étaient retirées de son business. Contrairement à avant, il ne leur avait pas tenu tête. Même Jun, sa fidèle bras droit, l'avait abandonné. On pouvait penser que Raiko avait perdu de son pouvoir, de son influence, mais cela était faux. Il s'était simplement assagi... Ou plutôt, calmé. Désormais, il n'avait plus personne à choquer, plus personne à confronter. Il avait également épuisé bon nombre de ressources à essayer de prendre la tête du clan Miwaku lors de la disparition de la jeune Asae, sans résultat. Les échecs l'avaient fait grandir.

La nouvelle régence de Kumo ne l'avait d'ailleurs pas intéressé et si ce n'était que sa collaboration discrète avec Hidemi, Raiko avait comme disparu du plan politique. Sa mère morte, le couple royal absent, les Masques Rouges menaçants... avec qui pouvait-il réellement jouer ? Pendant deux ans, il s'était terré, attendant que cela se calme. Mais sa patience avait porté fruit et il était désormais propriétaire d'un esclave Kirijin. Afin de s'habituer au nouveau climat politique, il avait envoyé une lettre au régent, Hattori Reiko, afin de le rencontrer.

L’argent, une chose importante dans ce beau monde, cela pouvait servir à soudoyer, à lever une armée et bien d’autres choses. Reiko avait bien compris l’importance de ce point lorsqu’il arriva au pouvoir. De ce fait les combats en arènes furent instaurés, le commerce était lui aussi devenu plus important, mais il restait un vice que le peuple ne pouvait satisfaire, et c’est là qu’un bordel entre en jeu.
Quelques années plus tôt, Miwaku Raiko possédait un bordel, celui-ci subit une attaque des Masques Rouges et avait finit en cendre.
La reconstruction avait finalement était autorisée par Reiko à cette époque.
Aujourd’hui Reiko avait reçu une lettre du propriétaire de cet établissement, il souhaitait visiblement le rencontrer. Pourquoi pas se dit-il. Reiko feuilleta rapidement les dossiers qu’il possédait à propos de ce Miwaku. Pour Reiko, il était loin d’être une personne basique, fils de l’ancienne Okasan il avait été écarté de la succession, il était un homme Miwaku après tout...

En début d’après midi, Reiko décida d’aller rendre visite à cet homme. Les quelques kilomètres qui séparaient le bâtiment du Raikage et ce bordel furent rapidement fait. Arrivant devant l’enseigne de ce lieu de plaisir, Reiko resta fixé quelques secondes avant de finalement entrer. Une fois entré, il fut reçu rapidement, probablement par l’un des employés du bordel. Après une brève preuve de politesse, Reiko s’adressa alors à l’homme qui l’avait reçu.



Sur ces mots, Reiko partit patienter sur l’une des nombreuses banquettes présentes ici, accompagné d’un verre qu’il sirotait tranquillement le temps que son hôte n’arrive à lui.

Lorsqu'un noble venait à la Maison de Fumée de Raiko, il était inutile de se présenter car la délégation qui accompagnait ce genre de personnage était suffisante. Souvent, Raiko attendait devant la porte, une tasse de thé à la main. Pourtant, le bellâtre n'avait pas vu venir le Régent, qui le demanda à l'accueil à l'improviste. Le Miwaku, entendant la nouvelle de son arrivée, était tout sourire : ainsi, il pouvait faire déplacer quelqu'un d'aussi important. Il apparut devant Reiko dans ses plus beaux habits, d'or et de bleu. Il portait un grand châle translucide, qui lui couvrait la tête. Rapidement, au milieu de ses filles, on aurait pu le confondre. Un léger sourire sur les lèvres, il invita l'important monsieur à le suivre.



Il mena son invité dans ses quartiers. Autrefois, le bureau du proxénète n'était que coussins et tapis, voiles et rideaux. Ce nouvel établissement, plus petit, lui avait donné une envie de sobriété. Deux fauteuils, avec un table basse entre eux. La pièce n'avait aucune fenêtre et la porte était capitonnée. D'abord pour éviter à ses invités d'être distraits par les activités de son bordel, ensuite pour leur permettre en parler sans craindre d'être écoutés. Pour l'instant — il avait peu de clients l'après-midi — il laissa la porte ouverte.



Raiko se doutait qu'il ne le soit. Les gens de la haute avait cette fâcheuse habitude d'être suivis dans les ombres. Il devint d'ailleurs suspicieux.



Hattori Fumi, si seulement Raiko pouvait lui mettre la main dessus...



Gracieux, il prit place sur un fauteuil.

Reiko n’eut pas à attendre bien longtemps, à peine installé il fut rapidement abordé par le propriétaire de ce bordel. Miwaku Raiko, un jeune homme, une chevelure bleue semblable à celle d’une femme, des traits fins et légèrement plus grand que lui, ce n’était pas le portrait que s’était fait Reiko de cette homme, mais peu importe, cela ne changeait rien.
Le Miwaku fut rapidement surpris de ne recevoir seulement Reiko et personne d’autre. Ses dernières visites avaient été différentes visiblement... Mais Reiko était différent sur ce point, de bien des manières il était différents des autres dirigeants. Alors qu’il suivit le Miwaku dans son bureau, il prit rapidement place sur l’un des fauteuils présent tout en refusant la proposition de thé d’un non de la tête, avant de rassurer son interlocuteur.



Le jeune Miwaku semblait avoir été marqué par l’attaque de son bordel, une chose normale en soi, mais deux ans plus tard, alors qu’il avait été annoncé que les masques rouges avaient disparus, il restait suspicieux.
Le Miwaku continua alors, ce dernier parla du dernier cadeau qu’il avait reçu ? De quoi parlait-il ? Reiko ne comprit pas directement, il n’avait pas le souvenir d’avoir offert quoi que ce soit ces temps-ci, il écouta alors plus attentivement le Miwaku aux cheveux bleus, celui-ci demander une sorte d’aide ?



Questionna t-il, il prit un instant pour réfléchir et il comprit de quoi il en retournait, il était probablement l’heureux gagnant d’un Kirijins...



Mais Reiko resta interloqué par la demande de l’homme, de quels notions parlait-il ?



Repensant rapidement au jeune Uzumaki qu’il possédait lui aussi comme esclave, il reprit de plus belle





Mais, j’imagine que la raison de ma venue n’est pas seulement pour discuter de ton esclave n’est-ce pas ? Quel est le soucis ?

La porte était refermée. Il ne serait qu'eux deux, comme le lui avait confirmé Reiko. Raiko avait été surpris par le personnage, lui qui s'était habitué aux êtres élitistes qui composaient habituellement le paysage Hattori. Raiko se devrait-il d'être prudent face à Reiko ? Était-ce une stratégie de sa part ou était-il effectivement un drôle d'oiseau? Il ne pouvait que le découvrir.



Masashi, Shizuka, le bellâtre les côtoyait depuis si longtemps que c'était devenu une habitude. Le tutoiement l'agaçait même s'il n'en laissa rien parraître.



Reiko s'oubliait-il ? Hattori de sang, il devait respecter le rang qui lui appartenait. S'il ne jouait pas son rôle, le Jeu en serait bien moins amusant. Depuis des lustres, les Maîtres avaient été d'arrogants individus. Il ne fallait pas dénaturer cette image. Non, il ne fallait pas.



Raiko avait un faible sourire.

Le Miwaku avait été visiblement bien éduqué, rien d’étonnant sachant que cet homme n’était autre que le fils de l’ancienne Okasan. Et visiblement ce jeune homme n’était pas d’accord avec la façon de faire de Reiko vis à vis des esclaves, il y avait apparemment eu méprise, Reiko lui répondit alors :



L’homme à la chevelure bleue avait reçu un dénommé Kaguya Nowaki, Reiko l’avait vu combattre quelques jours plus tôt alors qu’il s’entretenait avec Masashi. Si les souvenirs de Reiko étaient bons, ce Kaguya avait perdu un bras, il était donc dans l’impossibilité d’utiliser une grande majorité de jutsu. Mais les Kaguya étaient différents, morphologiquement.



Reiko prit une légère respiration avant de répondre aux autres questions du Miwaku, ce dernier comprit rapidement que le remplaçant du Raikage avait une raison de venir lui aussi.



Reiko restait vague sur la raison de la venue, il devait d’abord s’assurer qu’il pouvait faire confiance au Miwaku.