Ces soupçons étaient donc fondés, la jeune femme avait donc ouvert cette hôpital suite à la conquête de ces terres par les Kirishitan. Conquête qui avait été en partie, mené par Moji, qui grâce à son don de senseur avait guidé les siens sous les ordres de Risako, en décrivant précisément le positionnement des hommes-poissons sur la rive. Cette femme, Sawako, avait tout pour plaire. Elle était jeune, charmante, douée et devait vraisemblablement avoir le coeur sur la main pour constamment aider les autres comme elle le fait. Une perle rare comme elle ne devait assurément pas être seule, c'était presque inévitable. Il est vrai que le métier de médecin soit très prenant et ne doit laisser que très peu de temps libre pour quelqu'un dans sa vie, mais Moji ne pouvait concevoir qu'elle soit tout de même célibataire. Néanmoins, il n'allait tout de même pas s'empêcher de jouer le jeux de la séduction. Un jeu fort plaisant lorsque l'on suit les règles. Il y a une limite à ne pas dépasser mais que vous deviez vous efforcer de frôler du plus près possible pour créer chez votre partenaire de jeu, en engouement grandissant sans cesse, jusqu'à ce que l'autre devienne presque une obsession. Le jeune homme avait plusieurs questions qui lui traversait l'esprit, il avait envie d'en connaître d'avantage sur cette jeune femme rayonnante. Il se demandait si ces parents pratiquaient le même art qu'elle, pour l'avoir formé aussi tôt dans sa vie. Mais comme les règles du jeu l'indique, suit-moi je te fuis, fuit-moi je te suis. Dans cette lignée, ressentant un intérêt pour lui naissant chez la jeune Kirishitan, Moji décidait alors de jouer la carte du mystère et de l’inaccessibilité, enfin, c'est ce qu'il voulait laisser croire, se faire désirer .. Toujours leur regards plongé l'un dans l'autre, le mulâtre répondit à Sawako d'un voix douce, un ton calme et charismatique.
« Qui je suis? Qu'un homme assez fou pour défier l'être le plus puissant de notre village et lui tenir tête. »
Dit-il un sourire en coin. Il évitait la vrai question du médecin, pour l'instant. Effectivement, Moji avait tenu tête à Salomon concernant les décisions à prendre pour les leurs. Le senseur n'a aucun droit en ce qui attrait de diriger les siens, mais pour lui, il est important d'exprimer ce qu'il ressent et de se faire entendre, malgré que parfois, ça fait mal, comme peut en témoigner son corps à l'instant. La question de la jolie jeune femme était très intéressante et méritait un développement beaucoup plus approfondis, mais Moji préférait parler de tout cela dans un autre endroit que sur un lit d'hôpital, ils allaient donc devoir se revoir! Le senseur se releva donc de son lit et remit son chandail, cachant ainsi son corps musclé et meurtris par les combats. Il prit donc la main droite de Sawako, de ces deux mains chaudes, réchauffées par l'atmosphère envoûtante.
« Merci pour tout, Sawako. J'ai adoré vous rencontrer. Je suis conscient que ma réponse à votre question puisse être insatisfaisante. C'est donc pourquoi j'espère pouvoir continuer cette plaisante discussion une autre fois dans un contexte disons un peu moins .. professionnel. »
Il esquissa un sourire charmeur ainsi qu'une expression sympathique sur son visage. Moji la regardait de haut, non pas comme l'expression le souhaite, mais littéralement, du haut de son 1m82, il avait l'air imposant aux côtés de la jeune femme et sa carrure l'enveloppait complètement. Il espérait avoir fait une bonne première impression auprès de la femme et qu'elle accepterait d'être sa partenaire dans le jeu de la séduction. Ces mains réconfortantes glissèrent jusqu'à quitter finalement celle de la jeune médecin. Le senseur tourna les talons et quitta la chambre de sa démarche décontracté habituel, bien à lui. Moji est le genre d'homme qui croit au destin, mais il est aussi de ceux qui font en sorte que les choses arrivent et ces deux-là, allaient assurément se revoir.