Demande d'asile [Hinae et enfants Gaikotsu]

Après s'être séparée de Salomon et de Raito, Hinae s'était directement dirigée par Konoha en reprenant la route principal afin de ne pas perdre de temps. Les enfants suivaient, la marche était relativement lente. Bien rapidement, des Konohajins accompagnèrent la détectrice du village de la feuille. Sa désertion datait de plus de 8 ans, ses yeux étaient rouges, elle était accompagnée de Gaikotsu et le jour n'était pas levé. En bref, elle était dans une situation peu confortable. Plus les individus se rapprochaient du village et plus les Shinobi étaient nombreux autour de Hinae. Il attendait clairement l'ordre d'exterminer les cibles présentes. Le Hokage ne semblait pas le donner pour le moment, c'était plutôt un bon point. Du moins, la Chikara se souvenait parfaitement du caractère de Gekido et il était justement du genre à éliminer la victime de ses mains froides. Une fois proche des portes, Hinae préféra s'arrêter, les gardes étaient relativement sur les nerfs. D'une voix puissante, la Kunoichi se mit à dire :



Les mains en l'air, la femme ne bougeait plus. Les enfants suivaient les indications de Hinae.


Hinae semblait si mature, cela était si contradictoire vis à vis de ses débuts en dehors de Konoha... Elle pouvait remercier Bakura, Shiro et le Sage Gaikotsu pour cela.

J'avais pu prendre ma place en tant que nouvelle Hokage de Konoha. À ce titre, je m'étais vu attribuer un bureau dans l'enceinte du ministère, une pièce non loin de celle de Kimino. Mes premières responsabilités au sein du village de la feuille avaient été de mettre en place la construction du nouveau quartier clanique pour accueillir mon peuple, les Kirishitan. Pour tout dire, ceci n'avait pas été véritablement difficile puisque la zone offerte était vaguement laissée en friche. Ceci avait donc pris tout au plus deux jours, la première journée à élaborer des plans avec certains architectes et la deuxième pour mettre en oeuvre à l'aide du Mokuton. Je mettais également offert une journée entière à mon clan afin de leur expliquer la totalité des clauses du contrat d'alliance signé avec Kimino. Je fus étonné par l'engouement que cela avait suscité lorsque je leur avais proposé de participer à la vie active du village en rejoignant les rangs de Konoha si ceux-là les intéressaient.

Aujourd'hui, j'étais penché sur quelque formalité administrative lorsqu'un garde Chikara avait surgi au sein de mon bureau en s'esclaffant qu'une renégate avait surgi aux portes du village avec des bambins mais que Kimino n'était pas présent pour s'occuper de cela. Après tout, j'étais Hokage de Konoha désormais, ainsi, cette tache était également la mienne. Alors, a l'aide de mon bâton j'avais parcouru le village avec le garde comme guide qui durant le chemin me fit un topo sur la situation. Une fois devant les portes ouvertes, mon bandeau mismit en place, je ne pouvais que me fier au bruit. Il était facile de savoir ou se situait mes interlocuteurs, les enfants avaient pour fâcheuse tendance d'etre bruyant.



Je fis quelques pas en direction de la jeune femme et des enfants:



Depuis mon arrivée à Konoha, j'avais fait un effort monumental afin d'assimilé toutes les informations du Yukan, les clans, les villages, les guerres, les religions et tout ce qui me semblait nécessaire pour régner... Mon ton ce fut plus dur.

Une routine depuis plusieurs heures, les enfants étaient très bruyants. Ils craignaient une mort directe dans un coin de Konoha. Hinae le savait, elle en risquait plus qu'eux. Gekido n'était pas si mauvais et ils n'avaient rien fait de mal. Une dame venait de faire son apparition et elle semblait plutôt importante. Se retournant vers les enfants tout en posant mon doigt sur mes lèvres, Hinae dit alors :


Il était trop tôt pour lui parler de l'enfant disparu. Il fallait déjà faire en sorte d'accueillir les autres. La femme était curieuse, Hinae était décidément trop bavarde. Cette femme était Hokage et c'était étonnant. En temps normal, la Chikara refuserait d'y croire, mais elle ne pouvait prendre un tel risque. Toute souriante, elle reprenait avec calme tout en l'observant directement dans les yeux :



La Chikara était calme, elle se sentait bien face à cette femme. Tout comme elle, Hinae avait longtemps été aveugle. La cicatrice présente le long de ses yeux était plus que significative. Aujourd'hui, elle ne pouvait user que d'un seul œil. Une étrange fumée émanait de la Kunoichi, le soleil était en train de se lever.

Une ancienne Konohajin devenu Kenketsu en fuite depuis de longues années par peur de trouver la mort en revenant au sein de son village natal. C'était donc cela l'image que renvoyait Konoha auprès de ses propres villageois . Certes, les livres que j'avais pu lire faisaient état de cette fameuse tribu qui avait pour seul et unique but de s'abreuver du sang d'autrui, mais les discours étaient mitigés, certains les définissaient comme de simples abominations qu'il fallait tuer dès que l'occasion se présentait et d'autres expliquait qu'ils étaient avec le temps, dans la possibilité de contrôler leurs pulsions. Les bouquins m'avaient aussi permis de connaitre les Gaikotsu qui eux étaient les chasseurs des Kenketsu depuis une époque si lointaine que plus personne ne pouvait en connaître l'origine. C'était donc un beau mélange qui se trouvait devant moi et qui demandait l'asile... Mais ce qui m'intéressait le plus était le fait que cette femme, Hinae avait évoqué une guerre. Je devais en apprendre davantage.



Je fis alors signes au gardien de la porte de s'occuper des enfants comme je venais de le citer et leur expliqua de chercher une équipe prenant leurs relèves aux portes. Puis je continuai:



Et alors que je venais de finir ma phrase, j'attrapai un kunai qui était constamment attaché a ma jambe, et vint l'apposer dans le creux de ma main, je serrai la lame jusqu'à du sang se mette à ruisseler... J'étais curieuse de savoir si cette femme était réellement capable de se contrôler face à l'odeur du sang frais. Arriverai elle a fait totalement abstraction de cela et raconter son histoire, ou bien se montrerait-t-elle perturbée ?

Hinae le savait mieux que quiconque, un Kenketsu ne pouvait éternellement retenir ses pulsions. La Chikara n'était pas ici pour jouer à un tel jeu, elle connaissait parfaitement ses limites. Elle buvait encore du sang que Chikara Shiro lui fournissait, mais elle ne tuait plus pour cela. Elle s'offrait donc le luxe de vivre selon la dépendance des autres. Observant la femme ensanglantée, Hinae ne pouvait se taire :


Elle se retourna comme pour se refuser à cette faim incessante. Son objectif était dorénavant accompli. Elle devait rejoindre ses amis et elle n'avait que peu de temps pour cela.


Demander de l'aide à cette femme ? Hinae ne savait pas si elle pouvait vraiment avoir confiance. Celle-ci semblait se jouer des envies insouhaitables d'un Kenketsu, l'ancienne Konohajin ne pouvait plus prendre le moindre risque. Elle se mit à courir, elle perdait sûrement endurance si combat il y avait, mais elle ne pouvait éternellement se décharger sur Salomon et elle devait reprendre ses responsabilités. Les enfants pleuraient, mais ils finiraient bien par s'y faire...

La réaction de cette femme m'indiqua que sa condition de Kenketsu semblait contrôlée mais un rien ne pouvait la faire recraquer à nouveau. Je passai sur le fait que celle-ci venait de m'appeler "idiote" en songeant que si Hinae se trouvait au sein de Kumo et qu'un homme se vidait de son sang en pleine ruelle, aucun doute que la faim serait trop grande et qu'elle en ferait un festin....



Je me contentai de confirmer sa propre parole. Effectivement, aucun mal ne serait fait aux enfants Gaikotsu que je venais de faire rentrer au sein du village. J'étais désormais Hokage, au même titre que Kimino, ainsi ma parole faisait foi. Lorsque la Kenketsu se retourna, je ne cherchai nullement à la contraindre, au-dehors de ce village, son droit de vie existait, du moins ... tant que celle-ci ne nuisait pas à autrui... Alors, dans sa dernière parole, je la regardai partir en courant, avant de faire un signe au garde.



Bien que mon intuition concernant cette femme était bonne, je ne pouvais prendre le risque de ne pas la garder à l'oeil... Mais je savais... je savais qu'elle reviendrait comme elle l'avait dit....