Nouvelle année, nouveaux problèmes

Ce matin, le camp était en plein chaos. Durant la nuit, un des vôtres rentra au camp, couvert de blessures et se vidant de son sang. C’était déjà un miracle qu’il parvienne à revenir jusqu’ici, mais ce n’était pas là votre préoccupation première. L’homme faisait partit d’une petite escouade envoyée attaquer un convoi impérial, une opération habituelle qui se déroulait en général sans trop d’encombres. Bien que les soldats impériaux n’étaient pas à prendre à la légère, ils n’avaient que peu de chance face à des tactiques de guérillas organisées par d’anciens ninjas. Si tout se passait bien, l’attaque ne durait que quelque secondes, le pillage à peine quelques minutes et vous étiez déjà repartis sans laisser de trace ou de témoins.

Certains vous qualifiaient de terroristes, d’autres de criminels, mais vous n’aviez d’autre choix que d’agir ainsi. Il ne s’agissait pas simplement de lutter, mais également de survivre. Ces convois, à destinations de villages ou de garnisons contenaient généralement tout ce dont vous aviez besoin : nourriture, armes et médicaments. Au fil des années, vous aviez commencé à prendre le pli, vous étiez mieux organisés et l’Empire n’avait eu d’autres choix que de prendre votre menace au sérieux. Aujourd’hui, le résultat de cet affront était là, le monstre qui vous provoquiez avait réagit et vous en subissiez les conséquences.

Le survivant avait été prit en charge rapidement, et sa vie fut sauvée in-extremis bien qu’il en gardera de profondes séquelles. De ton côté tu avais eu l’occasion de discuter avec lui quelques minutes après son réveil, et en dépit de ses douleurs, il fit de son mieux pour répondre à tes questions. Une fois ceci-fait, tu te hâtas de rejoindre Kimino pour lui partager ce que tu avais appris.



L’Uzumaki savait déjà que l’attaque avait échouée, mais il y avait plus inquiétant. Vos hommes n’avaient pas simplement été défaits, non, ils étaient attendus.



Tu savais qu’un beau jour, vos ennemis réagiraient. Ce n’était pas la première fois que vous perdiez du monde, mais toute une équipe ? C’était inédit et cela allait certainement avoir un impact sur votre moral, positif ou négatif… cela restait encore à voir.

Assis les yeux fermés, concentré sur son énergie spirituelle, Kimino essayait de rétablir le contact comme il était capable de le faire avant. Le gouverneur avait laissé le temps à Kimino pour s'entraîner à cela bien avant le Kakusei, il n'avait jamais vraiment récupéré l'entièreté de sa force depuis son emprisonnement dans la Citadelle, chaque jour il travaillait au retour de celle-ci. Assis en tailleur sur un rocher des plaines, l'ancien Hokage avait atteint un tel niveau de méditation qu'un moineau vint se poser sur son épaule.


L'instant dura presque une heure, le chef de la rébellion aimait faire cela pour réussir à vider son esprit des responsabilités qui pesaient sur lui depuis tellement d'années. La nouvelle source de stress venait de l'attaque de l'un de ces groupes, Eiko se chargeait du blessé, il avait toute confiance en elle et en ses capacités. Perdu profondément dans sa méditation, Kimino fut ramené à lui par les paroles de son bras droit.


En silence il écouta tout ce qu'elle avait à dire, et ce qu'elle avait à dire n'était pas les meilleures nouvelles que le rouquin ait entendu ces dernières années.





De plus deux personnes et pas n'importe lesquelles avaient été kidnappées. Miyuka posait problème en cas d'interrogatoire, et la perte de ses capacités de régénération était également problématique.





Kimino se leva et regarda Eiko avant de lui dire.

C’était, il est vrai, une éventualité à laquelle tu n’avais pas pensé. Peut-être accordais-tu ta confiance encore trop facilement à celles et ceux qui vous avez rejoint. Mais était-il possible de progresser ensemble sans celle-ci ? Tu avais du mal à y croire, mais Kimino avait raison, il ne fallait pas exclure cette possibilité. C’était bien le genre de l’Empire après tout, puis vous n’étiez pas sans savoir que certains ninjas avaient rejoints ses rangs. Mais très vite, l'Uzumaki émit sa volonté d'aller libérer Miyuka, ce qui ne manqua pas de te faire grimacer un instant.



Demandas-tu, dubitative. Attaquer un convoi était une chose, mais la libération de prisonnier en était une autre. Étiez-vous assez fort pour réussir une telle entreprise ? Les sacrifices potentiels en valaient-ils le coup ? Teko était un civil ayant choisit de vous rejoindre, il ne tiendrait probablement pas longtemps entre leurs mains, tandis que Miyuka… elle était utile et talentueuse, mais fallait-il faire prendre des risques à Kimino ou même à toi pour aller la secourir ? N’était-ce pas une décision plus personnelle que réfléchie ? D’un autre côté… La rouquine ne serait sûrement pas restée sans rien faire s’il s’agissait de l’un d’entre vous.



À tes yeux, il était impensable d’emmener Kimino jusqu’à la capitale, le risque était bien trop grand. Sans lui, votre rébellion n’avait que peu de chances de perdurer et il le savait pertinemment. La décision lui revenait, mais c’était ton rôle, toi qui étais maintenant son bras droit, que de l’avertir quant à la dangerosité de sa volonté.



Tu avais pris très à cœur le rôle que l’Uzumaki t’avait confié. C’était plus de responsabilité que l’on ne t’en avait jamais donné, mais ce fut probablement une très bonne décision. Tu étais autrefois une jeune fille timide, manquant sérieusement de confiance en elle, rien ne te destinait à devenir un atout pour la rébellion, et pourtant… Te voilà aujourd’hui, dirigeant tout ce groupe aux côtés de l’ancien Hokage, d’une manière qui n’était parfois pas sans rappeler ta propre mère. Tu aurais souhaité qu’elle soit encore ici parmi vous, elle serait probablement très fière de la femme que tu es devenue en dépit des circonstances.



Dis-tu, armée d’un regard déterminée. En dépit de ta prévention à ce sujet, tu étais plus qu’encline à l’idée d’aller secourir Miyuka. Elle était devenue une amie avec les années, mais aussi ton dernier lien avec ta sœur. Cette dernière allait d’ailleurs certainement être un problème si vous deviez vous rendre à la capitale, confronter les impériaux était impensable, mais elle encore moins. Pour l’heure, tu te contentas d’y réfléchir, il y avait sûrement un moyen de s’y prendre…

Eiko était réfléchie, elle était exactement ce dont Kimino avait besoin. Certes il était devenu plus sage, mais il gardait toujours un petit côté tête brûlée qui pourrait rapidement poser problèmes dans ce genre de situation. Il avait tendance à oublier que sa puissance était extraordinaire et que rares étaient ceux qui pouvaient suivre sa cadence ou survivre en cas d'attaques de grandes ampleur. De plus, même s'il restait puissant, le Kakusei avait renversé l'équilibre des forces de ce monde. Alors que la jeune femme le regardais avec un air déterminé, l'ancien Hokage sourit ayant l'impression de voir son ancienne bras droit en face de lui.


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C'était un compliment venant de Kimino qui avait une affection particulière pour Eiko qu'il voyait comme une sorte de petite sœur maintenant, il aurait pu ajouter qu'elle ressemblait également de moins en moins à sa soeur, mais cela aurait sans doute créé un malaise inutile chez la jeune femme. 




Bien sûr qu'il le pouvait encore, mais il avait sans doute suffisamment mûri, et vu suffisamment de mort, pour vouloir éviter maintenant les massacres inutiles.





Le chef de la rébellion voulait l'avis d'Eiko, pour ce qui est de la force brute il aurait tout de suite su à qui demander. Pour ce qui est de la subtilité, il savait qu'il serait plus prudent de laisser la Kitto décider.

Ta défunte mère avait la réputation d’être une femme brillante, en revanche, elle avait aussi la réputation de ne reculer devant rien pour atteindre ses objectifs. Bien qu’elle t’ait avouée regretter avoir manipulée Nami de la sorte avant la disparition de cette dernière, ses manières de faire n’étaient pas quelque chose que tu voulais reproduire. Pas de secrets, pas de sacrifices inutiles.



Un pari risqué que de t’envoyer là-bas, mais tu voulais que quelqu’un d’assez réfléchi ou d’expérimenté voit la situation de ses propres yeux, puisqu’il était trop dangereux d’y envoyer Kimino, il valait mieux que cela soit toi. Mais cette partie n’était peut-être pas la plus risquée. La libération de Miyuka allait forcément susciter de l’agitation, assez tard si vous vous y preniez bien, mais une confrontation serait somme toute presque inévitable. Alors, moins de soldats seraient présents en ville, et moins l’équipe prendrait de risques.



C’était, il faut le dire, présomptueux. L’équipe en charge de cette mission allait certainement être la plus exposée une fois que les renforts arriveront depuis la capitale. Leur but n’était néanmoins pas de combattre, mais d’attirer l’attention et de gagner du temps… À l’instar de l’équipe d’infiltration, cette partie allait également nécessiter des préparatifs.



Tu parlais comme si tu avais déjà réfléchie à l’éventualité d’attaquer l’Empire, et c’était le cas. Ils se pensaient intouchables depuis des années, vos attaques sur leurs convois étaient comparables à de vulgaires piqûres de moustiques et la plupart des gens n’avaient même pas connaissance de l’existence de votre rébellion. Ce sauvetage était l’occasion de frapper un grand coup et de montrer au monde que vous existiez toujours, à terme tu espérais même pouvoir ouvrir les yeux aux gens quant à celui qui se prétendait Empereur et sauveur mais qui n’était rien de plus qu’un manipulateur sans cœur.

Kimino eut un petit sourire en se rendant compte que la jeune femme avait déjà tout un plan d'attaque. Dire qu'il lui aurait suffi il y a quelques années de se rendre sur place pour la libérer, il fallait absolument qu'ils trouvent un moyen de faire revenir l'énergie spirituelle comme autrefois, qu'il retrouve sa puissance et renverse cet empereur. Mais la place n'était pas encore aux rêves, et l'ancien Hokage devait écouter ce que la Kunoichi en face de lui avait à lui dire. La première partie de son plan ne lui convenait déjà pas du tout, Eiko dans la capitale, avec le risque qu'elle se fasse capturer, était bien plus dangereux pour la rébellion que l'éventuelle mort de Miyuka.



Le reste du plan de la jeune femme avait du sens, elle pensait déjà idéologie et création d'une rébellion à plus haute échelle, et l'attaque de civils irait totalement contrecarrer la possibilité d'être vue comme des héros par le peuple. Il fallait détruire l'oppresseur, mais pour y arriver, il ne fallait pas devenir son clone.



Kimino ne put retenir un léger rire lorsqu'elle lui parla de liberté, lui qui vivait reclu se faisant passer pour mort depuis des années, qui avait connu la gloire d'être Hokage et de ne plus avoir aucune liberté d'agir sans être jugé par le peuple de Konoha, rien dans ce qu'il vivait depuis ses vingt et un ans n'était comparable à de la liberté.



Puis il ajouta le ton grave.

L’Uzumaki était lui trop repérable, quoiqu’il advienne l’un de vous deux devrait prendre des risques tôt ou tard. Tu n’étais plus aussi fragile qu’autrefois, à vrai dire, tu n’avais même rien à envier aux autres membres de la rébellion bien que tu étais trop humble pour clamer une telle chose toi même. Se faufiler discrètement dans les rues d’une capitale bondée de monde à la recherche d’informations n’était finalement que la base pour un ninja, une mission que ton ancienne élève et toi pouviez accomplir sans faillir.



En dépit de ses actes, tu ne pouvais pas te résoudre à perdre confiance en elle. Il y avait trop de part d’ombres dans cette histoire et jusqu’à ce que tu ne l’entendes de sa propre bouche, tu ne pouvais pas réellement la considérer comme une ennemie. Elle restait ta sœur, envers et contre tous. Ses actes lors du Kakusei étaient inconnus du plus grand nombre, mais tu te souviendras à jamais de cette dernière discussion que vous aviez eu toutes les trois, en compagnie de ta mère, durant ses dernières minutes sur le champ de bataille. Sa présence avait été cruciale pour votre victoire et certains shinobis lui devaient la vie sans même en avoir conscience.



Au détour de votre conversation quant à votre plan d’action, l’ex-Hokage te questionna quant à ton niveau en taïjutsu. Une question qui te sembla d’abord venu de nul part, mais l’Uzumaki avait raison, tu allais sans doute devoir te salir les mains dans les prochains temps et user de ton chakra avec plus de parcimonie que d’ordinaire.



Tu avais toujours du faire attention à l’utilisation de ton énergie. Bien qu’encore aujourd’hui tu ne saches pas encore les raisons exactes de cette maladie, tu savais qu’elle était liée au chakra, qui s’écoulait autrefois naturellement de ton corps, rendant ce dernier faible et fatigué en permanence. Votre état actuel n’était finalement qu’un stade intermédiaire, qui comportait néanmoins le risque de se retrouver transformé en Minashigo…

S'il y avait une chose que les femmes de cette famille avaient en commun, c'est qu'elles étaient têtues. Kimino l'avait connu avec sa sœur et sa mère et il était en train de le vivre avec elle. Pas de possibilité de lui faire changer d'avis, donc pas de raison de perdre du temps et de l'énergie à essayer de le faire, aucun doute que Eiko allait partir pour la capitale.



Kimino espérait que le devoir de la jeune femme prendrait le pas sur la tentation d'échanger avec sa soeur, Miyuka avait peut-être déjà parlé d'elle à l'heure qu'il est. L'ancien Hokage était obligé d'agir dans l'ombre, le monde entier le croyait mort depuis plusieurs années maintenant, et plus longtemps cela durerait, le mieux cela serait. Ses liens avec l'empereur étaient loin d'être au beau fixe et il savait que l'annonce de sa survie lancerait une chasse à l'homme à son encontre.



La jeune femme semblait avoir compris que la question sur le taijutsu était une manière déguisée que Kimino avait pour la préparer à vivre une confrontation. Il se contenta de lui sourire, puis la laissa là, partant plus loin faire ce qu'il avait à faire dans le camp. Leur conversation était terminée, ils devaient maintenant s'atteler à leurs tâches respectives afin de pouvoir sauver la rouquine.