Libérer nos camarades

Kimino et Eiko avaient longuement conversé sur la marche à suivre et sur les choses à mettre en place pour réussir la mission de libération de Miyuka. Cette mission, si elle était couronnée de succès, serait un point de non-retour entre l'empire et la rébellion, montrant que cet empire n'était pas tout puissant et que le Kakusei n'avait pas définitivement éteint la flamme des shinobi. Tous les shinobi présents dans cette rébellion étaient en stand-by depuis des années, mis à part quelques petites attaques de convois que l'empire mettait sur le dos de bandits pour le grand public, rien ne pouvait les définir comme la force libératrice qu'ils étaient. La nuit avait été longue en élaboration et courte en sommeil pour Kimino, Eiko de son côté semblait également préparer des choses. Au petit matin, ils conversèrent longuement sur la marche à suivre, et quand le soleil commença à éclairer le campement, ils rassemblèrent tout le monde.

Kimino était là, devant son groupe. Il était rare qu’il fasse de grands discours, souvent il faisait transmettre ses ordres par Eiko, tout le monde savait que s’ils étaient là c’est qu’une grande annonce sur leur avenir et celui de leur groupe allait être faite. L’air grave et sans salutation inutile, Kimino entama son discours, ce qui fit taire les bavardages ambiants.



Maintenant son introduction terminée, Kimino prit un moment de pause, observant les rebelles qui semblaient ne pas savoir où cela allait les emmener, même si les anciens Konohajin savaient que la suite n’allait pas annoncer une période de paix.



Kimino prit une courte pause avant d'ajouter



La foule exulta à la fin de ce discours, il était maintenant temps pour Eiko d'exposer leur plan.

Comme tout les autres, tu étais présente, écoutant les paroles d’Uzumaki Kimino. Le rouquin s’était élevé en leader naturel pour la rébellion et vous bénéficiez de son expérience – bien qu’il soit toujours quelque peu téméraire –. Tous ne le suivaient pas par conviction, mais parce-qu’il représentait une lueur d’espoir au milieu du chaos. Alors, même s’il était difficile pour toi d’approuver complètement ses paroles, vous étiez d’accord sur une chose : la situation devait changer. Finalement, la libération de Miyuka n’était qu’une excuse, et ce plan avait toutes les raisons de mal tourner. Après tout, l’on ne pouvait pas encore te qualifier de « stratège », tu n’avais pas encore fais tes preuves avec une attaque d’une telle envergure.



Et ils étaient nombreux… Cela allait nécessiter un gros coup pour attirer l’attention de suffisamment d’entre eux. Tu espérais que les vôtres allaient parvenir à leur but, car ce genre d’assaut n’avait jamais été tenté auparavant.





Grâce à Kimino, vous possédiez les horaires de départs et d’arrivées de chaque trains, y compris les cargaisons militaire comme celle que vous visiez – afin d’épargner d’éventuel civils –. Ce faisant, vous aviez calculé le moment exact auquel vous auriez l’opportunité d’attaquer… Mais c’était la partie la plus facile du plan, ils devaient s’assurer d’attirer assez de renfort, quitte à se débarrasser des premières patrouilles pour attirer un plus gros morceau.



Votre séjour là-bas avec Ichihime vous avait permis de dessiner des cartes relativement précises des lieux, en passant des égouts jusqu’à la résidence ciblée.
Il restait néanmoins un problème majeur qui pouvait aisément mettre en péril n’importe laquelle de nos opérations. Ce problème n’était autre que ta propre sœur. Sa présence était une chose à laquelle penser et aussi décidas-tu que tu prendrais le risque toi même. En revanche, tu ne mentionnas rien à son sujet, seuls Kaguya Inoiya et Kimino savaient ce qui l’attendait.

Ichihime écoutait attentivement les paroles d’Uzumaki Kimino. Son cœur se serra encore plus lorsque l'Uzumaki confirma la capture de Miyuka et Teko. Elle savait ce que cela signifiait pour leurs camarades et leur lutte. Cette injustice l’attristait profondément. L’Empire ne faisait désormais plus aucun cadeau. Fatigué d’être sans cesse harcelé par les quelques rebelles, il venait de contre-attaquer, s’en prenant directement au deux personnes mentionnées.

Pourtant, malgré la force et la détermination dans la voix de Kimino, elle ne pouvait s’empêcher de ressentir une certaine réserve face à son appel à la révolution. Elle comprenait la nécessité de changer les choses, mais n’était pas certaine que la violence soit la seule voie possible. Dans son esprit sage et pondéré, elle espérait encore un équilibre, une façon de préserver la paix tout en redonnant aux shinobi leur dignité.

Elle esquissa un léger sourire, teinté d’une douce mélancolie.


Pensa-t-elle, tandis que la foule applaudissait et vénérait cet homme comme leur sauveur.



Se murmura-t-elle. Sa préoccupation grandissait particulièrement pour ceux qu’elle considérait proches : ses camarades, sa famille de cœur. Elle savait que les jours à venir seraient difficiles, et son regard s’attarda sur la silhouette d'Eiko-sensei, consciente que cette mission porterait un fardeau encore plus lourd pour elle. En silence, elle redoutait d’être un boulet pour la partie qui lui incombait.
Je ne peux pas me permettre de faillir… pensait-elle souvent. Si je ne suis pas à la hauteur, tout le groupe pourrait en payer le prix. Mais comment ne pas craindre de mettre en danger ceux que j’aime ?

Sa nature compatissante la poussait à vouloir protéger tout le monde, et cette responsabilité la pesait lourdement. Pourtant, elle savait qu’elle devait garder cette peur enfouie, afin de ne pas troubler la détermination collective.