HRP : La marque qui m'a été apposé autour du cou n'est plus de lumière, il ne reste plus qu'une simple cicatrice semblable à une vilaine brûlure.
Cela faisait maintenant six jours que Risako avait rencontré Saïto et que celui-ci l'avait accompagné jusqu'à la plage de débarquement. Six jours que Risako reprenait goût à la vie et voyait une force en son nouvelle handicap, le don de juger les gens sans a priori, le don d'être juste et équitable, être privé de la vue lui donnait accès une force incommensurable... Cela faisait également six jours que la Cheffe du village s'imaginait un monde où chaque individus serait sous la même bannière,
sa bannière, non pas par désir de pouvoir, mais pour faire régner une paix nécessaire, un monde où le totalitarisme serait de mise! Le peuple réunis en un seul bloc indissociable ! Certes, elle avait totalement conscience que cela ne se passerait pas qu'avec de simple discours, cela serait imposé par la peur et la violence, nombreux seront ceux qui perdrait la vie, mais nombreux seront sauvé, eux et leurs descendances !
Depuis sa rencontre avec Saïto, Risako se forçait à dompter son handicap, tentant de se mouvoir qu'avec pour seul aide: son audition. Depuis, elle pouvait se mouvoir sans le moindre problème au travers de sa chambre, connaissant à la perfection l'emplacement de chaque meuble et les distances entre ceux-ci... Elle avait su appréhender, non sans peine, son environnement. Certes, celui-ci se résumait qu'à seulement quelques mètre carré, mais ceci représentait déjà une belle avancé pour la grande femme. Un jour, elle serait capable, comme Saïto, de se mouvoir sans difficulté au travers du village et son environnement qui représentait des kilomètres carrés...
Alors que la jeune femme était assise sur une chaise au bord des fenêtres ouvertes, profitant des rayons de soleil sur sa peau d'ébène. La porte s'ouvrit brusquement. Risako se retourna à vive allure, tentant de capter le moindre son qui lui permettrait d'identifier la personne qui pénétrait avec force dans sa chambre, et c'est alors que la voix de son homme vint rompre le silence. Elle ne pensait plus jamais pouvoir entendre cette voix si mélodieuse, ce timbre de voix lui fit apparaître un large sourire sur son visage, puis une larme vint s'écouler sur ses joues chauffé par l'astre lumineux...
« Salomon.... Je pensais que tu... »
Sans terminer sa phrase, le pasteur vint l'embrasser avec fougue, alors tout en lui rendant son baisé, elle vint laisser glisser ses mains sur son visage, surprise de par la longueur de sa barbe et les trait affinées de son visage, elle se demanda ce qu'avait bien pu traverser sa moitié. Mais sa question serait posé plus tard puisque l'homme la devança et lui demanda ce qui lui était arrivé et qui l'avait blessé de la sorte. Alors, la jeune femme prit la parole, d'une voix jouissive, comme si ce qu'elle avait vécu était sans grande importance, la tristesse qu'elle avait pu ressentir auparavant dû à son handicape était révolu, elle voyait maintenant en sa cécité un véritable cadeau de Mère Nature.
« Il y a maintenant deux semaines, une fillette apeurée rôdait dans les bois, affamée et affaiblie, je l'escorta jusqu'à la demeure du Maître afin de lui offrir l'hospitalité... Mais cela n'était qu'un simple piège, cette fillette était un véritable démon ! Alors que j'avais baisé ma garde, pensant réellement avoir à faire à une simple fillette en détresse. Celle-ci usa du ninjutsu pour m'enfoncer le corps sous terre, seule ma tête était à l'air libre. Avec une puissance surréaliste pour une enfant, elle vint m'immobiliser le visage et m'empêcher d'appeler des renforts. Alors, elle apposa sur mes yeux ces mains, une forte lumière vint me priver de ma vue, depuis, je suis dans le noir complet, aveugle... Mais elle n'arrêta pas là, elle vint me brûler autour du cou, me laissant ainsi cette cicatrice... Elle m'expliqua rapidement que ceci n'avait rien de personnel, qu'elle devait juste vérifier ce qui était arrivé au ancien habitant de ce lieux,
Les Mitsuna, comme elle les a appelés. Puis me dit qu'elle m'épargnerai, chose que nous n'avons pas su faire avec les hommes poissons... Alors que je pensais que tout cela serait finit, une voix d'homme se fit entendre, il stipula qu'un jour, il viendrai prendre mon visage... Et alors, je me suis réveillé le lendemain à l'hôpital, aveugle... »
Elle marqua une pause et vint chercher la main de son homme à tâtons. Puis reprit:
« Certains de nos hommes sont partit à la recherche de la fillette, mais cela n'a rien donné. Introuvable...
Mais je comprends ce qui a pu m'arriver Salomon... Mère Nature m'a offert un véritable don et une mission de la plus grande importance... Mais avant de parler de cela, mon amour. Où étais-tu passées ? Je te croyais mort... »