Qu’avait-il dit ce petit effronté ? Avait-il réellement osé reprendre le discours de son maître désigné comme représentant hiérarchique et politique du village caché des nuages ? Un Shinayaka qui semblait prendre des aises par rapport à sa position d’être inférieur, c’était un détail qui esquissa un sourire amer sur le visage de l’aveugle. Etaient-ce les premiers signes d’un échappement ? Combien de Shinayaka s’étaient vu offrir le privilège d’un entretien particulier avec Yomei ? Quelques-uns seulement. Combien s’étaient vus par la même occasion honoré d’un moment partagé avec cet être à la base de leur fanatisme incontournable ? Quasiment tous. Combien d’entre eux se seraient seulement permis d’intervenir à l’encontre d’une parole prononcée par le grand Hattori Yomei ? Absolument aucun, mais lui, semblait se l’accorder de lui-même. Ses connaissances dans le domaine politique étaient à l’ordre d’une inexistence absolue. Il n’avait à son savoir que les miettes de l’histoire de Kumo. Comment pouvait-il ainsi se permettre une telle impertinence ? Il n’était pas à douter qu’une telle intervention aurait été suffisante à une exécution arbitraire brutale et sans hésitation, dans d’autres circonstances. Yomei profita de cet instant pour s’en forger le souvenir, un souvenir qui méritera une sanction exemplaire. Alors que le vieil homme s’apprêtait à reprendre son subordonné, la dénommée hiérarchie de Konoha interrompit les intentions du représentant politique.
Il était de bon augure de constater que le récemment nommé nouvel Hokage avait prit pour peine de se déplacer en personne afin d’accueillir l’investiture du village de la foudre. Un ton en tout point solennel s’engagea alors de la part du dignitaire de Konoha, prenant l’instant nécessaire à la présentation des excuses jugées indispensables quant à son retard. Le vieil homme de Kumo prit pour peine de bousculer légèrement son disciple à l’aide de sa main qu’il vint accoler au torse de ce dernier. Il en était là un simple geste pour lui enseigner les règles diplomatiques promises depuis des générations à Kumo. Les plus hauts nommés agissent en premier lieu dans une conversation règlementaire, s’en suit ensuite les autres. Shinji Kitto semblait avoir avancer de quelques pas, tant le son de sa voix se voulait de plus en plus marqué. Yomei en fit de même, quelques pas en avant, souhaitant laisser la possibilité à Kaemon de le suivre, quelques dizaines de centimètres en arrière.
« Kitto Shinji… Hattori Yomei, force exécutante du village de Kumo, conseiller personnel du Raikage, et noble dirigeant de la maison Shinayaka dont voici notre plus prometteur shinobi. »
Les présentations étaient désormais plus officialisées, cependant, derrière un regard brisé par les cicatrices de son visage, il fallait néanmoins qu’il témoigne des déconvenues.
« Il est bon d’espérer, très cher Hokage, que la suite de votre accueil sera de qualité supérieure à celle dont vous nous témoigner actuellement. Non pas que mes mots se souhaitent blessants, mais il est une règle indérogeable pour laquelle l’attente est une volonté inhérente d’arrogance et d’irrévérence. J’accorde à votre ami, le doux loisir d’une importance primordiale de sa venue à vous… Mais j’y constate au travers de cela, un mépris envers notre position. »
« J’imagine qu’il est nécessaire pour moi de faire preuve de davantage de considération, mais mon champion requiert une condition physique inaltéré par ce genre de situation. Comprenez. »
Prenant peine d’avancer en direction des portes du village, devançant alors de quelques pas la position du Hokage lui-même. Afin de s’orienter, il était simple de prendre la direction de la provenance de la voix de Shinji. Un souffle d’air semblait inspirer depuis l’ouverture des portes du village. Dessinant toute l’arrogance de son estime supérieure, Yomei était le parfait homme de fausse courtoisie.
« Cela fait des années que je ne me suis pas approché de votre village, Hokage-sama. Il y a toujours ce doux chant réconfortant d’un village animé. Un réconfort certain pour ce que mes yeux ne peuvent désormais plus découvrir. Néanmoins, ne m’en tenez guère rigueur, mes autres sens me permettront d’en profiter d’autant plus. »
Un pas l’un après l’autre, il y avait cependant une dernière chose à ajouter pour Yomei, avant de laisser la parole à son nouvel interlocuteur.
« J’imagine que des règles de sécurité régissent l’entrée au sein de votre village, Hokage-sama. Aussi, je me vois dans l’obligation de vous annoncer l’insubordination qui dompterait mon esprit quant à cette règle si elle devait être appliquée pour notre cas. Des invités spéciaux du Hokage lui-même ne représentent nullement une menace. »
S’approchant légèrement du dénommé, abaissant étonnement le volume de sa voix.
« J’imagine que le pouvoir de notre lignée ne vous est aucunement inconnu. Aucun contrôle ne serait suffisant pour dompter le pouvoir d’un Hattori de mon rang. Mais soyez rassuré Hokage-sama, mon âme est avouée à l’apaisement d’une froideur entre nos peuples. »
Le temps était désormais à l’observation, à l’interprétation de chacun des mots que pourraient tenir le Kitto qui s’était déplacé en personne. Kaemon, était légèrement mis de côté, mais pourtant son rôle lui devait être bien connu. Absorber le plus d’informations possibles, visuelles ou qu’importe la nature. Le maître et le disciple discuteraient plus tard.