Douce rivalité

Comme à son habitude Matsuo s’était levé aux aurores. Après quelques exercices pour se maintenir en forme il avait défait ses bandages et appliqué de la pommade sur son corps meurtri puis le rouquin refit un nouveau bandage. Il avait ensuite aidé Michyio dans ces tâches ménagères et avait apporté une lettre au service de poste pour elle. C’est ainsi que c’était déroulé sa matinée.

Peu avant midi il adressa une requête à la vieille dame, l’après-midi il avait prévu de s’entraîner avec Seitô Uzumaki, un ancien camarade de l’académie. Il se devait donc de manger quelque chose de consistant mais pas trop lourd pour être à son meilleur niveau !

Sa logeuse l’avait regardé en souriant et avait répondu :







Lors du massacre du clan Chikara, tous les proches de Matsuo avaient été assassinés, il n’avait échappé à la tuerie que par miracle. Depuis, le garçon vivait chez une amie de ses grands-parents, Michyio. La vieille dame avait accepté de l’accueillir s’il l’aidait dans la vie de tous les jours. C’était avec beaucoup de reconnaissance que le roux avait accepté.

Bien après midi, quand sa digestion fut terminée le genin quitta la maison de Michiyo et se dirigea vers le terrain d’entraînement. Il avait donné rendez-vous à Seitô à quinze heures. Malheureusement la pluie s’était jointe à la fête. Sur le chemin il se rendit compte qu’il avait complètement oublié de prendre une bouteille d’eau, en regardant l’heure à travers les vitres d’un magasin de la rue qu’il traversait il vit qu’il était bien trop tard pour rentrer chez Michiyo puis repartir. Il poussa donc la porte du magasin et demanda à acheter une bouteille d’eau. Le vendeur fut gentil et lui accorda pour une somme dérisoire. Le Chikara se remit donc en route, espérant arriver avant son camarade.

Quand il atteint enfin le terrain d’entraînement il ne vit pas Seitô. Pour tout vous dire, le terrain était vide. Il n’y avait pas un chat dehors … Peut-être à cause de la pluie qui martelait le sol depuis un peu plus d’une heure. Matsuo se mit en quête d’un abri, en quelques secondes il repéra un arbre avec des branches assez grandes pour pouvoir facilement l’abriter. Avec son habit de couleurs rouges il n’avait pas peur de passer inaperçu. Il n’avait qu’un seul doute, celui-ci concernait la présence de son camarade. Mais quelques instants plus tard le rouquin se ravisa, connaissant l’Uzumaki aucune pluie, fut-ce-t-elle aussi violente qu’une tempête ne pourrait venir à bout de sa motivation, il en était sûr et certain !

Il ne fut d’ailleurs pas surpris le moins du monde quand il vit arriver vers lui un personnage à la chevelure rouge.



Sur ces mots Matsuo exécuta tous les mudras nécessaires pour faire apparaître un sabre constitué de son propre chakra, une technique made in Chikara !

        Seitô avait, ce jour-là, rendez-vous à 15h tapante aux terrains d’entraînement. Il était encore chez lui, observant la pluie tombant vers l’extérieur, d’un calme ne le ressemblant pas vraiment. Comme les flammes, la pluie avait la capacité de faire vaciller son énergie légendaire, de le calmer intérieurement. De presque le faire paraître comme un garçon calme.

L’observation par la fenêtre de sa chambre l’avait plongé dans ses souvenirs, envers son camarade qui lui avait donné rendez-vous. Chikara Matsuo. Un garçon de son âge qu’il avait rencontré en classe à l’académie, et qui était aussi un jeune épéiste. Moins doué que lui, mais épéiste quand même. Et c’était une chose que l’Uzumaki respectait. Chose étrange, et marrante, le garçon avait les cheveux rouges comme lui. Si bien qu’on pût croire qu’il était, lui aussi, un membre de son clan.

À l’académie, Seitô était un garçon plutôt populaire envers ses camarades. Souriant, sportif, et assez intelligent, l’ensemble des gens qui le rencontraient était d’accord sur le fait qu’il y avait en lui un potentiel lattant. Pourtant, le jeune garçon avait durement travaillé pour atteindre son niveau, et être parmi les meilleurs de sa classe. Seulement, c’était sa tendance à être impulsif, entêté, avec une certaine manie de faire simplement ce qui lui plaît, qui avait forgé sa réputation d’élève dissipé, avec un certain potentiel, au grand désarroi de sa mère.

Et puis, à cet âge-là, défié l’autorité avait quelque chose de cool en soit, non ?

Retournons à nos moutons. Seitô s’habilla tranquillement, et commença à s’avancer en courant jusqu’au terrain d’entraînement. De quoi s’échauffer les muscles avant de combattre, comme lorsqu’ils étaient à l’académie, Matsuo. Bientôt viendrait le temps des premières missions. Bientôt viendrait le temps d’être un véritable ninja de terrain.

Arrivant au point de rendez-vous, il fit un signe à son camarade qui le salua, avant de directement entamer les hostilités. Seitô fit un grand sourire satisfait : il n’aimait pas vraiment perdre du temps en bavardages. Non, mieux fallait-il directement laisser place au combat ! Après tout, deux lames qui s’entrechoquent étaient la langue par excellence des vrais épéistes. Il y avait plus de sens et de paroles pertinentes dans un échange de coups que dans un long discours. Il prit ensuite sa légendaire pose fanfaronne, une main sur la poigne de son sabre.



Il commença à courir, avant de dégainer et d’infliger un puissant coup latéral sur son adversaire. En vérité, avec sa petite lame « Croc Blanc », le garçon à la chevelure flamboyante était particulièrement rapide. Il frappait en bougeant énormément, profitant de la grande mobilité que lui offrait sa lame pour frapper successivement son camarade d’entraînement, de manière à l’empêcher de riposter. Au vu de la petitesse du sabre, le jeune Seitô n’avait pas vraiment de difficulté à harceler son adversaire de manière à ne lui laisser aucun répit. S’il voulait contre-attaquer, il n’avait pas de choix que de s’exposer. Et alors, Seitô répliquerait ! Et s’il arrivait à lui décaler suffisamment son sabre, il userait de son taïjutsu pour le frapper d’un coup de pied bien placé.

Seitô était arrivé en courant sur leur terrain d’entraînement, Matsuo ne comprenait pas cette stratégie, il allait être essoufflé et un peu fatigué avant d’avoir commencé à s’entraîner. Après tout, l’autre roux avait déjà la réputation d’être un peu spécial. Déjà à l’académie il faisait en permanence, s’attirant les foudres des professeurs pour la plus grande joie des autres élèves. Seitô était dans l’équipe de Kano, l’ami d’enfance de Matsuo, lors de leur dernière entrevue le blondinet à bonnet avait brièvement évoqué le comportement quelque peu impulsif de son co-équipier.

Une autre hypothèse que la bêtise de Seitô pouvait expliquer le fait qu’il ait couru pour arriver jusqu’ici, peut-être que celui-ci ne voulait tout simplement pas être trop trempé par la pluie qui dominait le ciel de Konoha ? C’est l’hypothèse que le jeune Chikara préféra croire.

Après quelques mots rapidement échangés les deux garçons se mirent en position de combat et commencèrent leur petit combat amical. Matsuo qui était habituellement d’un naturel calme voir même blasée par moments sentit monter en lui l’excitation du combat. Comme à chaque affrontement, un sentiment bizarre s’emparait de lui et ne l’habitait que les quelques instants que duraient son combat. Le roux s’interrogeait fréquemment sur ce sentiment qui reportait aussi rapidement qu’il ne venait. Il ne savait qu’une seule chose : il serait sans pitié avec Seitô pendant la durée de leur combat.

Après le petit signe de tête que les deux garçons s’étaient fait comme pour signifier mutuellement qu’ils étaient prêts à commencer le combat, Seitô fonça sur lui sans trop rélféchir. Son premier coup fut puissant, le Chikara ne s’y attendait pas et fut un peu pris au dépourvu. En effet, l’Uzumaki avait bien progressé depuis leur dernier affrontement. Son ami continua de le harceler un bon moment. Matsuo était complètement dépassé par la rapidité et la force phénoménale de Seitô. Seulement, l’orphelin avait un avantage certain sur son adversaire : son sabre de chakra était aussi lourd qu’une plume. Sans cela, il n’aurait pas été en capacité de contrer avec autant d’efficacité son adversaire. Et il continua ainsi, parant avec facilité tous les coups de son adversaire, le laissant se fatiguer pour rien.

Ne cessant de reculer Matsuo réfléchissait à toute vitesse pour trouver une parade capable de mettre à mal l’épeiste. Soudain, à force de frapper comme un sourd l’Uzumaki s’était un peu fatigué et frappait avec moins de vitesse Matsuo. Celui-ci suivant son instinct recula vivement en arrière, planta son sabre dans le sol et exécuta en quatrième vitesse les peu de mudras nécessaires à la bonne marche de sa technique : Jurikinubari no Jutsu. C’est alors qu’une petite dizaine d’aiguilles lancées à bout portant partirent à grande vitesse en direction de Seitô. Sans se soucier de savoir si sa manœuvre avait fonctionnée, Matsuo reprit vivement son sabre et se remit en position de combat, prêt à se jeter de nouveau sur son adversaire.

        Les coups étaient virulents. Ce qui était sûr, c’est que le jeune Seitô était un bien bel épéiste pour son âge. À vrai dire, c’était SA matière d’excellence lorsqu’il était encore aspirant à l’académie. Il était passionné par l’art de se battre avec des armes ninjas depuis son plus jeune âge, sa plus tendre enfance. Si bien que son épée fût devenue comme l’extension de son propre bras, voir de son propre corps. À chaque frappe, il pouvait sentir la vibration des deux lames s’entrechoquant.

Mais s’il se fatiguait ? Que nenni ! Le jeune Uzumaki, à vrai dire, testait le niveau au sabre de son adversaire. Il était évidemment plus faible que lui, c’était même certains. Il fallait juste attendre la contre-attaque. Et l’expérience qu’il avait eu de ses anciens combats lui avait appris que cette dernière avait beaucoup de chance d’arriver lorsqu’il reprendrait son souffle.

À cet instant précis, au moment où il ralentirait le rythme, son adversaire d’un jour allait profiter de cet instant de faiblesse pour frapper. Et il arriva…

Matsuo recula vivement en arrière. Une attaque à distance ? Sans perdre de temps, Seitô en fit exactement de même. Prenant suffisamment de la distance, il rangea avec vivacité son sabre, et sortit un parchemin qu’il coinça entre ses lèvres, observant la salve d’aiguille que lui envoyait son adversaire. La même technique de Saeki ? Un classique chez les Chikara, apparemment. Le jeune homme ne fit pour sa part, qu’une seule et unique mundra en joignant ses mains. Un sceau s’activa, et déploya une barrière autour de lui.



Le Fuuchichiku no Jutsu, une défense rapide, et relativement efficace contre les assauts de ce genre. Si bien que sur la dizaine d’aiguilles, une seule arriva à passer le bouclier, lui infligeant une petite entaille à la joue.

Il avait peut-être eu une blessure, mais la suite allait être bien plus violente.

Une fois l’attaque encaissée, l’Uzumaki forma des mundras.



Et il cracha un clone de terre, qui s’empressa d’aller saisir afin d’enlacer son adversaire dans le but de l’immobiliser (un gros câlin yaoi dont l’auteur de ce texte raffole). Pour sa part, l’Uzumaki commença à courir de l’autre côté avec son sabre court, et entamer de nouveau une série de coup à une vitesse encore supérieure. Matsuo était pris entre le marteau et l’enclume… Entre l’épée de l’Uzumaki, et le clone de boue. Malheureusement pour lui, détruire un clone dôton simplement avec une épée était une chose difficile, voir impossible. Car s’il lui tranchait le bras, ce dernier avait la capacité de se regénérer. Mais ça, fallait-il encore le savoir avant d’essayer !

Les aiguilles étaient parties à toute vitesse mais son adversaire avait su être réactif : il avait reculé en même temps que lui et avait lui aussi lancé une technique. Il avait même eu le temps d’en incanter deux alors que lui n’avait pu en effectuer qu’une seule, Seitô était vraiment plein de ressources ! Sa rapidité était plus qu’impressionnante.

Il en vit pas bien, toutefois il sembla à Matsuo que sur sa dizaine d’aiguille la plupart furent déviées par la technique de l’Uzumaki, mais à voir se grimace il devait bien en avoir une ou deux qui avaient atteint leur cible.

La riposte de son adversaire était violente, il avait réussi à invoquer un clone de boue … Qui fonçait à toute vitesse sur lui !! Matsuo devait réagir dans les plus brefs délais ! De plus, Seitô fondait sur lui aussi. Le Chikara n’avait plus beaucoup d’options … A choisir, il préférait encore affronter le clone, au moins lui il n’avait pas de Katana.

Matsuo se jeta sur la copie de boue du jeune épéiste, grossière erreur ! La flaque de de terre ambulante le plaqua au sol et l’enserra de toutes ses forces. Matsuo avait beau lui donner des coups de son katana de chakra, rien n’y faisait, le clone se régénérait toujours … Seitô n’était plus qu’à une poignée de secondes de lui. Il prit alors la décision d’utiliser une autre de ses techniques, Matsuo abandonna son Katana, de toutes façons il n’en avait plus l’utilité, et exécuta les mudras nécessaire à la matérialisation de sa prochaine technique : les pétales de feu.



Aussitôt quatre pétales de feu sortirent de la bouche du Chikara la première fut lancée en direction de Seitô, afin de faire gagner une poignée de secondes supplémentaires à Matsuo. Les trois autres atteignirent la copie de boue et le désintégrèrent totalement … Matsuo put donc se dégager et s’éloigna le plus possible. Seul souci : les pétales de feu avaient enflammé ses vêtements en même temps que le clone de terre et le jeune Chikara prenait littéralement feu ! Sa propre technique se retournait contre lui.

Matsuo eu beau taper sur sa veste rien ne venait à bout des flammes qui dévoraient sa veste … Il décida donc de l’enlever ainsi que son écharpe et de les jeter au loin. Les innombrables bandages recouvrant son corps étaient visibles, rares étaient les gens à l’avoir vu dans cet état … Sans perdre de temps le jeune garçon reforme un sabre de chakra et retourne à l’assaut de son adversaire.



Si le combat continuait à s’éterniser ainsi le jeune Chikara allait manquer de chakra … Non pas à cause de d’une faible quantité de chakra, ses techniques étaient très peu gourmandes en termes de chakra mais parce que les brûlures occasionnées par sa technique précédante avaient réouvert des plaies sur son corps, le roux était en train de se vider de ses forces …

Le corps du jeune Chikara était en train de le faire atrocement souffrir. Mais il se remit en position de combat. Seitô fut très vite sur lui. Il savait que pour gagner il ne devait pas montrer sa douleur. Il continua donc de se battre en occultant la douleur en lui. Toutefois ses bandages commençaient à se teinter de rouge.

Les deux genins devaient être quasiment à court de chakra tous les deux car aucun n’utilisa d’autre technique jusqu’à la fin du combat. Il se bâtirent seulement au sabre. Sabre de métal contre sabre de chakra. Uzumaki contre Chikara.

Mais Seitô avait bien plus d’expérience que Matsuo dans l’art du sabre. Il avait plus d’expérience tout court. Son rival avait un an de plus que lui, plus de missions et de combats à son actif. Il était bien plus rusé que lui et il ne tarda pas à trouver une faille chez Matsuo. De son côté, ce dernier sentait ses forces le quitter. Aussi bien ses forces physiques que son chakra, sa force spirituelle.

Seitô exploita la faille laissée par Matsuo et lui décocha une botte dont seul lui avait le secret pour briser la garde du Chikara. Le sabre de chakra vola en l’air et partit se planter deux mètres plus loin alors que Matsuo tombait à la renverse. Il avait atteint sa limite. Il était totalement à bout de chakra, il avait sous-estimé le coût énergétique de son sabre. Il était aussi à bout physiquement, maintenant ses plaies saignaient abondamment.

Seitô l’aida à se relever et le félicita en lui disant qu’il s’était amélioré. Puis il tiqua en voyant l’état de Matsuo. Le genin le rassura en lui disant qu’il pourrait gérer ça seul une fois chez Dame Michyion. L’Uzumaki l’aida à marcher jusque chez elle tout en s’excusant auprès d’elle pour l’état dans lequel il lui rendait Matsuo. La vieille dame était contrariée mais Matsuo expliqua que c’était sa faute, qu’il n’avait pas su voir sa limite.

Seitô salua Michyio et souhaita un bon rétablissement à Matsuo puis les quitta. Le Chikara passa la soirée à appliquer différents baumes sur ses blessures à vif. Il décida de les laisser à l’air libre pour la nuit et partit prendre son souper avec Michyio. Une heure plus tard il était dans son lit, harassé par la fatigue …