Le Shinayaka était donc maintenant tourné vers ces deux hommes masqués, ceux à qui il devait remettre son « colis » si spécial. Les deux hommes, ou du moins personnages qui lui semblaient être des hommes, l’accueillirent de manière professionnelle. Le premier, celui au masque de lapin lui demanda si la Vipère de Kumo avait été sage, Maeda ne put que répondre :
« - Non, ça a été. Il n’y a que les mots qu’elle puisse manier désormais. »
Et sur ce, sa prisonnière commença à se rapprocher de l’homme au masque de singe et à lui faire son numéro de charmeuse. Maeda soupira, la « victime » de Kazuna n’allait surement pas se laisser prendre au jeu, après tout il devait faire plus ou moins parti d’une section des forces spéciales … Toutefois le garde ne put s’empêcher d’ajouter :
« -Faites très attention avec elle, ses flatteries sont comme du poison, un lent poison. Imperceptible au début mais très douloureux à la fin. Ne croyez pas un traitre de mot de ce qu’elle vous raconte, la prudence est le seul contre-poison avec elle. »
Soudain, leur petite discution dériva sur le départ prochain des trois autres personnages. Et le lapinou fit référence à « un petit ami », sûrement celui de Kazuna vu la façon dont l’homme au masque avait dit ça, mais celle-ci ne sembla pas le relever puisqu’elle le railla sur sa potentielle homosexualité.
« -Vous avez peut-être la langue bien pendue mais ce dont vous ne disposez pas, chère prisonnière, c’est d’un cerveau bien aiguisé, cet Homme faisait référence à votre compagnon. »
Suite à cela, il remit la Vipère de Kumo à Red Monkey, immédiatement ce dernier commença à s’éloigner avec Kazuna. Et c’est à cet instant qu’il réalisa : en une demi-heure le garde sans histoire qu’il était avait mis les pieds dans quelque chose qui le dépassait, dans quelque chose qui le faisait sortir de son quotidien morne et triste, dans quelque chose qui l’excitait plus qu’il ne voulait le laisser paraitre. Il avait enfin l’occasion de sortir de l’ombre et de faire ses preuves. Il avait une chance à portée de lui, il lui suffisait de la saisir et peut-être qu’il vivrait quelque chose d’exaltant, quelque chose qui lui ferrait ressentir les mêmes sensations que lorsqu’il s’entrainait aux côtés de ce maudit Kaemon et des autres Shinayaka au temple avec Choichiro sensei …
Maeda se retourna vers les deux hommes masqués et les implora, une flamme d’émotions diverses dans les yeux :
« - Messieurs, s’il vous plaît, laissez-moi venir avec vous. Cette femme a fait beaucoup de mal au village et à notre Raikage, je tiens à porter sa vengeance avec vous. Laisser la force de mon clan vous accompagner dans cette quête, elle vous sera des plus utiles. »