« Merde merde merde merde merde. »
Elle était passée par toutes les étapes : en premier lieu était venu l'incompréhension, le temps de réaliser ce qui venait de se passer. Ensuite était venu la peur, qui s'était vite mué en colère, qui elle-même s'était apaisée après quelques secousses. Ensuite, ce fut la prise de conscience, la demande de renfort et maintenant, c'était l'impatience.
Merde merde merde.
Incapable de tenir en place, Tsubasa faisait les cent pas en se rongeant les ongles. Cela faisait plusieurs minutes qu'elle avait envoyé une missive à Konoha. Plusieurs minutes qu'elle attendait l'arrivée d'un ninja médecin.
Et dire que c'était la première fois que son équipe s'éloignait du village, quelle poisse ! Il avait fallu que ce crétin de genin inconscient joue le cador devant ses camarades et BIM : Le pied dans un piège à loup.
Mais le fond du problème ne venait pas de là, puisqu'elle n'avait eu aucun mal pour le sortir de là. Le piège avait planté ses crocs dans le mollet de son élève qui, depuis, n'avait pas cessé de chouiner , de pleurer et d'implorer le ciel pour une mort douce et un accès direct au paradis. Il en faisait des tonnes et semblait totalement impossible à calmer.
Anxieuse, Tsubasa se tourna une fois de plus vers lui.. Les mains agrippées à celle d'un de ces camarades, l'enfant énonçait ses dernières volontés à qui voulait l'entendre, l'air exagérément maladif. Tsubasa roula des yeux et reprit sa "promenade" frénétique. Il jouait la comédie, c'est donc qu'il n'était pas si mourant que cela.
La blessure n'était même pas grave, en plus, mais cet artiste en rajoutait tellement que la chuunin avait dû abandonner l'idée de le faire marcher (et celle de le traîner) jusqu'au village pour le soigner. Désormais, elle était résolue à attendre l'arrivée d'un secouriste un peu plus talentueux qu'elle, qui n'avait fait qu'un grossier bandage autour de la plaie pour limiter la profusion du sang, mais sa nervosité augmentait à chaque fois que son oreille percevait un nouveau
« je meeeeurs, aaargh ! ».
Il lui fallut quelques séries de cent pas de plus avant qu'une silhouette daigne se dessiner à travers les bosquets.
« Et bah c'est pas trop tôt ! »
S'indigna-t-elle.
De sa position, elle n'arrivait pas encore à distinguer celui ou celle qui avait répondu à son appel mais il risquait d'essuyer son courroux et la tension qu'elle emmagasinait depuis tout à l'heure.