L'un de mes kunais avait atteint sa cible. J'avais intimement espéré que toutes mes armes viendraient perforer l'ennemi, mais je me satisfis de ce résultat. Certes, l'un de mes deux kunais n'avait rencontré que le bois du ponton qui se trouvait derrière Qazea, mais au moins, celui-ci ne se trouvait plus dans la zone visible de mon adversaire. À peine avais-je remarqué que ma longue chaine dévastatrice n'atteindrais pas le Chikara que je l'avais renvoyé vers moi et rembobiné par un mécanisme qui se trouvait à mon avant-bras. Je ne comptais pas en rester là. Mes oreilles me rapportaient des bruits d’éboulement dans mon dos, mais mon esprit était bien trop emporté par la colère pour que ceci m'importe. Mon visage était déformé par la rage que je contenais et dont je désirai seulement lâcher contre le salopart qui avait mis à mal mon mari... Mon mari venait d'ailleurs, dans un dernier instinct de survie envoyé plusieurs shurikens qui hélas manqua de précision, probablement dû aux multiple fractures que son corps arborait. La vision de sa faiblesse me fit mal au coeur, mais ce n'était rien comparé à sa voix à peine perceptible dans le brouhaha qui prononçait mon nom... Faisant face à l'individu blanchâtre qui me servait d'adversaire, je renfermai ma prise sur les files que j'avais accrochées a mes kunais, je tirai un coup sec sur celui qui se trouvait planté sur le ponton a l'arrière de Qazea afin de venir le planter au niveau de son omoplate. Puis, avec une haine dévastatrice, je tirai ardemment sur les deux fils afin de forcer mon adversaire à s'approcher de moi. Contraint par les kunais qui se trouvait planté en lui, il finit en quelques secondes à seulement trois pas de moi.
En criant cette dernière phrase, je vins décrocher ma faux a trois lame qui se trouvait dans mon dos, puis avec une souplesse et une précision digne d'une Hokage, je fis faire à mon arme un arc de cercle partant du bas et remontant vers le haut jusqu'à ce que les trois lames viennent pénétrer l'abdomen de l'ancien Konohajin. Les lames enfoui dans ses entrailles, mon regard glissa vers l'arrière sur le corps de Salomon qui se trouvait désormais a quelques metre dans mon dos. Je ne pouvais expliquer comment il s'était retrouvé là, probablement grace à Moji. J'avais été bien trop concentré sur mon adversaire pour voir tous les a cotés de la scène. À l'aide de mon pied, que je vins déposer sur les côtes de Qazea, je dégageai de mon arme, sans aucune grâce, le corps lourd et inerte de l'homme. Il ne bougeait plus. Alors, je courus rejoindre mon amour, Salomon....
« Mon amour, tu m'entends ? C'est moi ! Risako ! Ne m'abandonne pas ! Tu vois, je suis venu ici pour te chercher... »
Ma main caressa l'une des mèches de cheveux de Salomon qui était gluante de sang. Le sien ? Probablement... Son corps tenait une posture étrange, de nombreux os devaient certainement être brisés en mile morceau. Pouvait-il s'en sortir ? Je l'espérais, mais au fond de moi, je savais pertinemment que cela relèverait du miracle. Il était condamné. Des larmes coulèrent de mes yeux alors que mes mains venaient enrobées les joues du Pasteur. Délicatement, le visage trempé de mes larmes, je vins apposer un baiser sur les lèvres de mon mari.
« Je planterai une graine; une merveilleuse graine... Celle d'un chêne. A l'image de ta grandeur... »
En disant cela, Salomon comprendrait que j'évoquais sa tombe. Il se serait condamné, bien que je doutais sur le fait qu'il l'ignorait...
« Une graine de pommier également... Fruit de l'immortalité... Tu vivras eternellement au travers de ses arbres mon amour... »
Je ne put retenir les rivières qu'étaient devenus mes yeux. J'étais prise de spasmes, transpercé par la douleur de perdre l'homme qui m'étais chère... J'avais passé les dernières semaines à lui en vouloir d'avoir disparu, je le maudissais de m'avoir abandonné, je me languissais de lui faire payer... Et voila que j'étais agenouillé auprès de son corps abîmé par le combat....
« Salomon... Je t'ai tellement aimé et je continuerai a garder cet amour en moi... »
Le monde qui m'entourait n'existait plus, pourtant mes oreilles me signalaient que tout s'agitait autour de moi, des voix, des bruits de fracas, peut-être même un combat... Mais tout cela, m'importait peu, Salomon mourrait devant moi....