L'entraînement amène à une discussion

Après avoir été chez lui, Kaori avait traversé une bonne partie du village pour pouvoir passer les portes et aller s'entraîner en forêt. Il fallait qu'il puisse améliorer son talent avec les shurikens. Et pour cela, la forêt était l'endroit idéal pour ca. Il aurait pu tenter de s'exercer en pleine rue, mais blesser des gens seraient mal vu et cela ne servirait à rien à part recevoir des réprimandes. D'autant que ce n'était pas dans sa façon de faire de blesser des gens de son village.

Ayant dans sa besace des shurikens, Kaori se déplaçait rapidement une fois aux abords de la forêt et s'éloigna un peu afin de commencer son entraînement. Dans un premier temps, il tenta de lancer trois shurikens sur le tronc d'un arbre en restant en mouvement et avec un décalage de quelques secondes à chaque lancé. Et cela dans le but de voir si les trois shurikens allaient être proche ou non. Mais, malgré les trois shurikens lancées, en allant vérifié ses tirs, il n'y en avait que deux qui étaient proches.

Cela faisait sourire Kaori qui reprit son entraînement.

J'avais décidé de m'absenter du temple par ce jour ensoleillé. Rien de tel que le changement d'air lorsque la météo ne se montre clément. Ainsi, j'avais opté par une simple balade au rythme lent entre les ombres des hauts arbres de la forêt. Je me déplaçais d'un pas souple, amoindrissant chaque bruit de pas que j'aurai été susceptible de créer, seul un tel branchage se brisant sous mon poids venait rompre le silence du lieu. Du moins, jusqu'à ce que je puisse entendre le bruit d'objet venant percuté une souche. tac, tac, tac. Des shurikens ou des kunais probablement. Nombreux étaient les ninjas de Konoha qui venait s'entrainer à l'extérieur de l'enceinte du village. Alors, curieuse, je m'étais approché du bruit, jusqu'à entendre le souffle épuisé d'un homme. Oui, c'est d'abord mon oreille qui découvrit le Shinobi avant que je ne m'approchai suffisamment pour le voir. Doucement, avec souplesse et calme, je m'approchai dans le dos du Chikara et m'assis le dos contre un tronc d'arbre. Puis, je me mis à l'applaudir jusqu'à ce que l'homme se retourne et puisse me voir. Vêtu de ma longue tunique noire, ainsi que mon voile, seuls mes yeux envoûteur étaient visibles.



Derrière mon voile se cachait un sourire lorsque mon esprit s'absenta pour penser à Sayuri s’entraînant, son corps dégoulinant de sueur... Je me repris rapidement...

En continuant de s'entraîner Kaori s'épuisait peu à peu. Mais cela l'aidait à ne pas trop se triturer les méninges pour ce qui était de la mission pour laquelle il a été assigné. Il n'était au courant de rien et n'en avait encore parlé à personne au sein de son clan. Il n'en voyait pas l'utilité. Et bien qu'il ne voyait pas non plus de raison de leur cacher, Kaori préférait s'entraîner d'arrache-pied afin d'être au mieux de ses capacités et tenter, ne serait-ce qu'un de s'améliorer.

Alors qu'il devenait peu à peu essoufflé par l'entraînement, Kaori décida d'aller voir les résultats et il semblerait qu'il ne soit pas au meilleur de sa forme. Certains shurikens étaient allé là où il voulait, mais d'autres en revanche s'était écarté du chemin. Il avait encore un long chemin à faire avant de réussir. Entendant, des applaudissements, Kaori se retourne en tenant un shuriken en main. Bien que proche du village, Kaori restait méfiant et ne savait pas à qui il allait à avoir faire.

Remarquant une personne complètement recouverte par une tunique, Kaori restait méfiant. Et en l'écoutant, il comprit que cela faisait un moment qu'il était observé. Et de qui parlait-elle en parlant de son ami. Restant prudent, il continua de l'écouter. C'est alors qu'il fronça les sourcils avant de la regarder en reprenant son calme.

Le jeune homme semblait à la fois méfiant et curieux. Je pouvais le comprendre, nous n'étions pas dans l'enceinte du village et il se faisait aborder par une femme drôlement vêtue, a vrai dire, tout le monde aurait fait preuve de méfiance. Mais la curiosité l'emporte bien souvent dans ce genre de situation et c'était grace à cela que le garçon resterait à m'écouter....



Je me tins droit, passant les bras derrière ma tete, prenant ainsi un air décontracté qui avait pour but de rassurer l'homme.



Chaque individu que je croisais était pour moi un objectif à atteindre, une âme à convaincre de rejoindre le temple et de vouer un culte à Kagayaku, le Dieu de la lumière. Cet individu n'y échapperait pas. Si je me donnais tant de mal à convaincre des âmes perdues c'était uniquement car j'avais une croyance absolue en mon Dieu et je savais que quiconque rejoindrait nos rangs se verrait aimé d'un amour unique, inconnu par le plus grand nombre... Mais je ne devais pas abreuver la première venue de parole divine, non, je devais leur montrer le chemin de l'amour avant cela.

Plus Hadrian l'écoutait et plus il l'a trouvait bizarre. Qui était-elle pour dire qui fait le mal ou qui fait le bien ? Etait-elle folle ? Peut-être. Après tout, il ne savait pas grand chose du monde ninja. Et, alors qu'il allait lui poser une question, elle mit les mains derrière sa tête. C'est sûr que si elle voulait faire la cible pour son entraînement, cela était la bonne pose à prendre. Pourtant, même si cela était le cas, il fallait être inconscient de se mettre dans une telle position. Et elle continua de parler. On dirait un vrai moulin à paroles. Seulement, Hadrian aimait plus les choses concrètes que de tourner autour du pot. Le fait qu'elle soit encore là est qu'elle souhaitait de lui quelque chose. Mais ne la connaissant pas et au vu de sa demande, il choisi de s'allonger là où il était en continuant de garder un oeil sur elle.



Hadrian était relativement sec et froid en disant cela, mais bon. Que pouvait-il y faire. Il n'allait pas rester ici sans rien dire alors qu'il y a tant d'incompréhension dans ce qu'elle dit.

Cet homme me plaisait, il ne se laissait pas amadouer si facilement. Ceci n'était que mieux, une âme difficile à convaincre se montrait par la suite une personne d'autant plus serviable et vouée a la cause... Je l'observais s'allonger dans l'herbe, à une distance plus que raisonnable de ma personne. Méfiant, toujours et encore méfiant. Je me mis à éprouver de la compassion pour ce jeune homme et voulais lui offrir de l'amour en compensation de sa crainte.







Je restais assise là, adossé a un tronc qui devait bien avoir des centaines d'années d'existence et qui me rappelait ainsi à quel point ma vie se montrait insignifiante. Je regardai toujours l'homme allongé dans l'herbe et appréciais la couleur de ses cheveux prise dans les rayons du soleil. Ce jeune homme était beau, c'était certain....

Hadrian avait posé des questions et profitait de la sensation de l'herbe contre sa peau pour se détendre un peu. Cela faisait longtemps qu'il n'avait pas flâné. Et rien que ca, le faisait sourire intérieurement et le relaxait même un peu. Mais les réponses que lui donnait la femme, au vue de sa voix, était de plus en plus nébuleuse. Par ailleurs, après cela, elle disait qu'il avait raison. Voilà qu'il était complètement confus. Il fermait alors les yeux à mi-clos et tenta de faire le tri dans tout ce qu'elle disait. Et, après quelques instants de réflexion, Hadrian se redressa pour s'asseoir en mettant son dos contre le mur.



Hadrian se frottait un peu la tête. trop réfléchir n'aidait pas forcement. Toutefois, il voulait apprendre à mieux appréhender les personnes si bien qu'il cherche à comprendre ce qu'elle lui disait afin de voir la vision qu'elle a des choses. Et à vrai dire, il avait beaucoup de mal encore à savoir ce qu'elle cherchait de lui.

Le jeune homme ne semblait pas comprendre le sens de mes paroles. Parlais-je avec trop de détour ? C'était envisageable... Mais ma patience n'avait pas de limite, ainsi, je repris mon explication:





J'espère profondément que mes propos était compréhensible pour l'homme qui me faisait face. Doucement, je me relevai en m'aidant du tronc sur lequel j'étais jusqu'à présent adossé. Puis, je m'approchai de l'homme qui était assis sur l'herbe. et doucement, sans le moindre geste brusque, je vins apposer mon fessier sur l'herbe piétiné de l'endroit a seulement deux pas de mon interlocuteur.

Hadrian l'écouta, encore. Mais cette fois, il commençait un peu à comprendre ce qu'elle voulait dire. Notamment sur le plan binaire. Pour elle le mal n'existe pas en elle et ne doit pas exister chez ceux avec qui elle discute. Ce qui est assez minimaliste. Hadrian n'était pas tout blanc ou tout noir. Il savait qu'à des moments il avait pris des décisions peu souhaitable, mais toujours dans le but de protéger les habitants de Konoha. Quand à ce qu'elle venait de dire... Hadrian n'a jamais vraiment connu l'amour et le simple fait d'entendre ce mot, lui faisait mal. Assez mal, pour qu'il se redresse et se lève.



Croire en l'amour ? Hadrian n'y pensait pas. A vrai dire, il ne l'a jamais vraiment connu. Tout ce dont il pouvait se souvenir était d'être toujours vigilent, de ne jamais baisser sa garde et de ne faire confiance à personne afin de ne pas révéler qui il était. Et ce, dans le seul but de se protéger lui-même.

Je venais de gagner la premiere manche. Cette victoire était-celle de l'amour. Voila ce que ce jeune homme voulait, de l'amour, tout simplement... Je l'observa se redresser et fuir a quelques pas de moi. Toujours autant de méfiance, cela créa une certaine excitation en moi. Cet homme avait l'ame blessé et je me devais de lui prouver que l'amour existait, que le fait d'etre aimé par moi serait tel un pansement sur son coeur...







Je restais assise la, a meme le sol, plongeant mon regard dans celui du garcon.

Après s'être levé, Kaori glissa une main dans sa besace pour compter ses shurikens. Il les avait tous. Ce qui le soulageait. Au moins, il n'avait pas oublié une seule de ses armes sur un tronc dans la forêt. Car si cela était le cas, cela reviendrait à fouiller dans une motte de foin pour trouver un grain d'orge. Et bien qu'il prenait soin de vérifier son inventaire, il ne loupait pas une mot de ce que lui disait la femme. Enfin, elle daignait se présenter, mais ne sachant si cela est vrai ou pas, Kaori ne voyait qu'une chose pour lui répondre.



La méfiance était toujours là et quitte à être prudent, il avait légèrement modifier son prénom. Il regardait droit dans les yeux Miko et l'entendant une nouvelle fois, il répliqua.



Kaori ne cessait de la fixer.

Je regardais avec une certaine passion le jeune homme qui trifouillait dans sa besace. Allait-il sortir un shuriken afin de me l'envoyer en pleine face et abrégé ma vie ? Non, ou tout du moins, je ne l'ésperrais pas. J'avais réussi a capter son regard, il me fixait désormais, est-ce que sa crainte diminuait petit a petit ?



Doucement, je me redressa. Et fit un pas en direction du Chikara.