En entendant Hinae dire qu’ils en reparleraient tous les deux plus tard le jeune Matsuo se dit qu’il ne l’avait pas tout à fait convaincu. Toutefois, il ne devait pas avoir complètement échoué si elle voulait s’entretenir de nouveau avec lui à ce sujet. Il hocha simplement la tête pour signifier son approbation.
Ensuite, les deux adultes se mirent à se raconter leurs vies. Rien de très passionnant pour un adolescent. Il n’écouta que vaguement, souriant quand l’un des deux parlait de lui. Toutefois, le deux adultes avaient l’air sympathiques. En les entendant parler de famille, Matsuo se dit que ce devait être génial d’en avoir une, une vraie. Bien sûr il avait Michyio mais aucun lien du sang ne les attachait, et puis c’était un échange de bons procédés : le genin aidait la vieille femme et en échange il avait un toit. Peut-être devait-il songer à emménager seul ?
Revenant à la discussion présente il observa avec attention le Hokage. Décidément il était surpris. Lui qui n’avait jamais vu le chef du village de près il s’attendait à un homme d’au moins trente ou quarante ans, mais non il avait un jeune adulte en face de lui. Il ne fut pas au bout de ses surprises. Un enchaînement allait provoquer le bazar dans la tête du traqueur de déserteur.
Bientôt le Hokage évoquait la désertion d’une façon étrange : apparement le fait de déserter n’était pas un crime pour lui. Étrange. Très étrange. Cet homme était le chef du village et en tant que tel n’était-il pas sensé réprouver ce genre de comportement ? Deuxième élément perturbateur : de ce qu’il comprit la femme, Hinae, était un déserteur.
Le jeune Chikara était perdu. Le Hokage l’envoyait en mission pendant des mois avec Shimazu afin de traquer les ninjas déserteurs. Décidément il ne manquait pas de toupet le Hokage ! Il restait à Konoha bien au chaud avec sa femme et acceptait au village ceux qui étaient sensés être des criminels traqués, dans la solitude et le froid, par Matsuo. M’enfin ... c’était certainement pas ses affaires. Lui il était là pour obéir aux ordres. Si le Hokage faisait des choses pareilles c’est qu’il devait avoir ses raisons ...
Mais il n’était pas au bout de sa peine. Le Hokage enchaîna avec un discourt sur le fait que rien n’était soit tout blanc soit tout noir. Ça il croyait déjà le savoir. Pour lui il y avait deux types de Uzumaki : ceux qui voulaient tuer les Chikara et ceux qui étaient plutôt amicaux, comme Shimazu, son sensei, ou comme le Hokage. Après les mots du Hokage il se gratta la tête : si ce principe était applicable à un clan alors peut-être était-il possible qu’il s’applique aussi à un seul individu ?
Il se mit alors à fixer la femme. C’était un déserteur, certes, mais alors où était l’écume au coin de ses lèvres ? Où étaient ses griffes ? Elle n’était pas vraiment effrayante, en tous cas pas autant que le Masaru qu’il avait pu voir dans ses cauchemars. Au contraire, elle semblait gentille et presque disposée à lui apprendre l’art du marionnettiste. D’ailleurs celle-ci fit allusion au terrible Masaru.
« -Ainsi vous aussi vous avez eu affaire à lui ? Il est tombé sur notre équipe lors de notre toute première mission et il a assassiné Kanashisa, c’était ma coéquipière .. »
Quand il était plus jeune, Matsuo pensait que les déserteurs formaient un espèce de guilde maléfique. En effet, lorsqu’il était petit, sa mère lui racontait l’histoire d’une guilde de déserteurs qui semaient la terreur dans le monde des shinobis en prétextant oeuvrer pour la paix. Bien entendu, maintenant qu’il les traquait il savait que ce n’était pas le cas.
« -Et puis, même si c’est pas grand chose pour vous, moi je vous assure que ça m’intéresse ! »
Dit il avec un grand sourire.