Où es-tu Prinny ?

Au centre du vacarme des rues commerçantes et des habitations s'étendait la Grande Place du village ; carrefour imprenable donnant sur chacun des quartiers. Un large bassin surmonté d'une statue de pierre à l'effigie d'un grand héros trônait au centre de la place, et participait activement aux retrouvailles de la plupart des gamins qui, lorsqu'ils n'étaient pas en classe, venaient s'amuser ici.
Plus jeune, Kara aussi passait son temps à tremper ses pieds dans l'eau, éclabousser ses amis pour imiter les plus grands manipulateur de Suiton. Son passe-temps favori était de rêvasser pendant des heures à regarder son reflet à la surface et de s'imaginer vivre de grandes aventures.

Mais aujourd'hui, Kara n'était plus la fillette d'antant, et les rêveries enfantines avaient laissé place à la monotonie et les responsabilités du quotidien. A présent elle passait son temps à travailler pour passer ses dîplomes et monter en grade, tout en enchaînant des missions aux objectifs bien lointains de ce dont elle imaginait enfant. Chaque matin, la routine s'installait en commençant par un premier entraînement, qui s'imposait surtout comme un échauffement pour une mission qui l'attendait quotidiennement.



Sa voix résonnait dans la place qui commençait à peine à se remplir pour accueillir les premiers vendeurs ouvrant leurs échoppes.



Saloperie de chat qui se fait la malle tous les matins.

Quatre hommes à la chevelure rousse étaient dans la maison. L’un d’entre eux était en train de rouer de coups le jeune Matsuo. Les trois autres menaçaient sa grand-mère. La vieille kunoichi aurait voulu défendre chèrement sa vie mais son état de santé lui permettait à peine de tenir debout ...

Matsuo était cloué au sol tandis que son agresseur était assis sur lui. Le Uzumaki enchaînait les coups de poings dans la tête du jeune garçon à deux doigts de perdre connaissance ... sa vue était troublée par les larmes et le sang. À chaque nouveau coup de poing sa tête changeait de côté. De l’un il pouvait voir le cadavre de sa mère et du Uzumaki qu’elle avait réussi à terrasser. De l’autre il voyait sa grand-mère.

L’horreur de la situation n’échappait pas au jeune garçon de l’académie ninja. À gauche sa mère, éventrée et défigurée, baignait dans son propre sang. Nouveau coup de poing. Sa grand-mère, acculée, comprenait qu’elle n’en réchapperait pas vivante. Des larmes coulèrent sur les joues de la vieille dame alors que les trois Uzumaki s’amusaient à lancer des kunais sur elle, prenant soin de l’éviter de justesse à chaque lancer. Jusqu’à ce que l’un d’entre eux rate et envoie son kunai en plein dans l’épaule de la vieille femme, provoquant l’hilarité des hommes.

Nouveau coup de poing les restes de sa mère. Nouveau coup de poing. Sa grand-mère clouée au mur de la maison par les ninjas. Nouveau coup de poing. Cela dura un moment, et à chaque nouveau coup, lorsque sa tête changeait d’orientation, le jeune garçon pouvait voir le visage plein de haine de son agresseur alors qu’il brandissait son poing plein de sang vers lui. Un poing taché de son sang à lui ... Soudain il y eu une explosion. Le son venait de là où étaient les trois hommes et sa grand-mère. Visiblement ils étaient passés aux kunais explosifs ... ils avaient du en avoir marre et avaient fait exploser la partie supérieure de la vieille femme. Matsuo en eu un haut le coeur ... Maintenant les trois hommes venaient vers lui. Celui qui le tabaissait depuis tout à l’heure se leva et à quatre ils donnèrent du pied dans le corps du garçon jusqu’à ce que celui-ci perde petit à petit la notion de la réalité. Alors c’était ça la mort ?


Lorsque Matsuo se réveilla tout son corps lui faisait mal. La première chose qu’il remarqua fut que les hommes avaient disparu. La seconde, qu’il était dans une chambre qui n’était pas la sienne. Et enfin que son corps était recouvert de bandages ... Il était vivant.

Plus mort que vivant, le garçon se leva, son corps lui faisant souffrir le martyr. Près du lit il y avait une tenue à sa taille, son bienfaiteur avait du la préparer pour lui au cas où il se réveillerait. Il l’enfila et descendit ... Une fois en bas il reconnu immédiatement le salon de Dame Michiyo, une amie de sa grand-mère. D’ailleurs celle-ci était là, préparant le thé. En le voyant sa mâchoire se décrocha :



Les entrailles du garçon se nouèrent. Les femme lâcha le plateau qu’elle tenait et se jeta sur le garçon pour le prendre dans ses bras.



Matsuo réalisa enfin. Sa mère et sa grand-mère étaient bel et bien mortes. Tout ce qui restait de sa famille avait disparu. La femme lui expliqua tout. L’attaque des Uzumaki, la mort de sa famille, la veuve qui l’accueillait chez elle ... c’était beaucoup pour lui, surtout dans son état. Le gamin tomba de sommeil dans les bras de la vieille femme ...

Les semaines passèrent, Matsuo se rétablissait lentement. Bientôt il put reprendre une activité normale malgré tous les bandages qu’il avait sur le corps. Il le le savait pas encore mais ceux-ci allaient l’accompagner pendant des années ...

Un matin Michiyo lui demanda d’aller faire les courses pour elle. S’il voulait rester chez elle alors il allait falloir qu’il se rende utile. La veuve pouvait se montrer aussi compatissante qu’inflexible, mais cela ne dérangeait pas Matsuo, il avait été élevé à la dure. Il s’exécuta donc sans broncher.

La matinée était splendide. Le garçon rentrait, les deux bras chargés de sacs de provisions. Il y avait du monde sur la grande place centrale. C’était comme si les gens avaient déjà oublié ce qui était arrivé ... Matsuo n’eut pas le temps de broyer du noir qu’une adolescente cria un truc incompréhensible juste à côté de Matsuo. Le garçon la dévisagea sans que la fille, qui devait être ninja vu le bandeau qu’elle arborait, ne le remarque. Puis elle beugla un truc sur les puces.

Matsuo, intrigué et un peu pris au dépourvu, lui demanda :



En réalisant ce qu’il venait de faire le gamin momie devint rouge comme une tomate. Il venait d’adresser la parole à une fille ...

Kara cherchait désespérément son animal de compagnie, continuant de l'appeler à divers endroits de la place. De temps à l'autre il lui prenait l'idée de soulever une caisse de fruits et légumes, que le primeur du quartier avait déposé le temps de finaliser l'ouverture de son échoppe, afin de s'assurer que la bestiole ne s'était pas faxée dessous. Et après plusieurs longues minutes de recherches autour de cette place, elle soupira longuement, cherchant du regard un coin de la fontaine pour y poser ses fesses le temps de réfléchir.

Un jeune garçon l'interpella avant qu'elle ne prenne place pour lui poser une question pertinente. En effet, la demoiselle n'avait pas pour habitude d'être aussi démonstrative, de si bon matin. Son visage arbora un sourire chaleureux alors qu'elle dégagea ses yeux d'une mèche rebelle. Il rougissait, c'est mignon la timidité à cet âge. Sans doute n'avait-il pas l'habitude de s'adresser aux plus grands que lui. Kara se pencha pour se mettre à hauteur du garçon, les bras tendus contre ses genoux.



La perte de l'animal au pelage soyeux et blanc comme la neige, enfin normalement blanc quand il ne se roulait pas partout, semblait vraiment agacer la Shinobi.

La grande fille s’était mise à sa hauteur pour lui répondre. Visiblement elle recherchait un chat blanc et elle lui demandait s’il ne l’avait pas vu. Le garçon fronça des sourcils en rougissant de plus belle quand elle le traita de « bonhomme ». Lui un bonhomme ?


Le petit blessé prit le temps de se calmer un peu puis il réfléchit. Est-ce qu’il avait vu un chat blanc dans les environs ? Hum … Il serra les anses de ses sacs de course en papier et se concentra un peu plus. Peut-être qu’en effet il avait vu un chat blanc. Peut-être que la fille était en mission.


Matsuo prit le temps d’observer la réaction de l’adolescente. Si elle acceptait alors ce serait le plus grand racket de sa vie *héhé* … Il s’en frottait déjà mentalement les mains.

Autour d’eux il y avait un marchand de glaces qui faisait la promotion de ses produits. C’était exactement ce qui avait motivé le geste du gamin. Sans lui, peut-être qu’il n’aurait rien demandé en échange de son aide. D’habitude il était plutôt aimable, mais bon, une bonne glace trois boules …

Kara sourit à la réaction du petit bonhomme qui affichait fièrement sa nature de mâle. Manquait plus qu'il bombe le torse tient. Elle se redressa et ne put s'empêcher de rire au deal proposé par la suite. Se reprenant rapidement pour ne pas mettre mal à l'aise le garçon qui pourrait croire qu'elle se moque de lui ; elle afficha un sourire espiègle.



La shinobi fit semblant de réfléchir un bref instant, ce marché ne devait pas être pris à la légère, et Matsuo devait comprendre le choix qu'elle devait assumer ensuite. Elle planta ses mains sur sa taille, signe que la sentance allait être déclarée.



Et Kara dégagea une main pour indiquer un des sacs du bout du doigt.



La déduction de Kara sur l'avenir du garçon n'était que pure spéculation. La plupart des gamins de son âge souhaitait devenir des ninjas accomplis, mais les examens étaient loin d'être faciles ; même si moins mortels qu'à une époque lointaine. Elle remarqua aussi les quelques bandages qui entouraient partiellement les bras du garçon, un casse-cou visiblement, donc il était aisé d'en déduire qu'il cherchait probablement l'aventure.

Ce fut plus fort que lui. Matsuo ne put s'empêcher de laisser un très large sourire se dessiner sur son visage lorsque la fille accepta de lui payer une glace si jamais ils arrivaient à retrouver le chien. Il était content, cela faisait un bon moment qu'il n'en avait pas eu. En plus, les jours commençaient à se faire de plus en plus beaux et chauds, une glace était tout à fait appropriée à la météo du jour.

En réfléchissant un peu plus le gamin se rendit compte qu'il ne connaissait pas le nom de la fille :



Depuis qu'elle lui avait promis une glace Matsuo était plus souriant. Ça faisait un moment qu'on avait pas été aussi gentil avec lui. Sa mère et sa grand-mère l'avaient élevée à la dur et Dame Michiyo était généreuse mais ce n'était pas vraiment la vieille femme la plus douce du monde ...

L'adolescente avait désigné ses sacs pleins à ras bord de courses. Elle lui demandait s'il n'avait pas déjà une mission en cours, sous-entendant qu'il devrait peut-être livrer ces courses d'abord. Le garçon était tiraillé, d'un côté il ne voulait pas laisser la fille, elle était gentille et elle lui avait promis une glace triple boules, mais de l'autre il devait finir de livrer les courses à Dame Michiyo et il serait sans doute bien plus rapide sans les deux sacs qui, mine de rien, pesaient assez lourd pour le jeune garçon.

Aussi, elle l'avait appelé "shinobi". Cela rendait fier Matsuo qui, comme n'importe quel enfant, pensait avoir le potentiel de devenir un grand ninja un jour. Rougissant, il répondit :

Kara s'amusait de cette curieuse conversation. Le jeune Mastuo débordait d'énergie et cela lui rappelait son enfance à elle. Bien que celle-ci ne faisait pas parti d'un passé si lointain, le monde des Shinobis t'apprenait rapidement à oublier les enfantillages et t'imposait une maturité nécessaire pour ta survie et la réussite des missions. Les Konohajins avaient une réputation de soldat d'élite à maintenir après tout.



Sa main vint tapoter la tignasse de Matsuo. Elle a toujours eut des facilités avec les plus jeunes ; sans doute grâce à ce rôle de grande-soeur qu'elle apportait et ce sentiment de protection des enfants, qu'elle aurait pu emprunter au Hokage.



Le garçon était, d'après ses dires, de corvée de courses et Kara ne put s'empêcher d'afficher un air plus attristé lorsque Matsuo expliqua sa situation familiale. Elle aussi avait perdu ses parents jeunes lorsqu'elle était plus jeune ; lors d'un affrontement entre son clan et celui des Chikara. Cela avait autant ravagé le village que sa population. Et même si ces évènements leur avaient permis de se rapprocher Kimino et elle, c'était un sentiment qu'elle ne souhaitait à personne de vivre.

Kara retroussa ses manches et attrapa vivement l'anse d'un sac pour le prendre des mains du garçon. Elle se devait d'aider cet enfant.



Elle envoya son plus beau sourire au garçon et lui indiqua d'un signe de tête qu'elle le suivait.

Le petit Matsuo était tout fier, la fille l'avait félicité en l'appelant "petit détective". Il appréciait bien plus ce surnom que celui de "bonhomme". A peine eut-il le temps de se réjouir que la fille lui confiait qu'elle s'appelait Kara. Il était tout content, c'était la première fois pour lui qu'il rencontrait une Kara. Il lui sourit et récita la formule que sa mère lui avait apprit lorsqu'il rencontrerait quelqu'un :


Matsuo ne remarqua pas l'air attristé de la fille lorsqu'il lui parla de sa famille. Toutefois il failli se fâcher lorsqu'elle pris un de ses deux sacs de courses, pensant qu'elle essayait de le lui dérober :


Mais il s'apaisa lorsqu'elle lui dit qu'elle souhaitait l'aider. Il rougit de plus belle, se disant qu'elle interrompait surement sa mission pour l'aider. En plus elle lui souriait et ça, ça faisait plaisir à Matsuo. Il prit alors la tête de leur petit groupe et dit :


En marchant il réfléchissait. Il pensait que Kara était ninja et qu'elle était en train de faire une mission. Il savait que la plupart des ninjas n'avaient pas une vie épique et qu'ils accomplissaient pour la plupart ce genre de missions, c'est-à-dire retrouver le chien de la voisine ou faire les courses d'un autre villageois. Prenant son courage à deux mains il demanda :


Il savait que depuis sa naissance c'était typiquement le genre de missions qu'accomplissait sa mère pour gagner sa vie et faire vivre sa petite famille. Ishimaru, sa mère ne pouvait pas se permettre de disparaître en mission comme son compagnon, disparu peu de temps avant la naissance de Matsuo, sans elle ils se seraient retrouvés à la rue ...

Après les banals échanges de politesse, le petit groupe au nombre effarant de deux, prit la direction de la maison de cette fameuse Dame Michiyo. Kara l'avait peut-être rencontré un jour, au gré d'une mission ou sur la place, et même si le nom ne lui disait rien elle était impatiente de rencontrer cette personne. Si le petit Matsuo avait perdu sa famille -ce qu'elle en déduit vu qu'il n'a pas abordé le sujet du père- c'est donc à cette vieille personne que revenait la charge de faire son éducation. Et de ce qu'elle s'était aperçu, le garçon était du genre poli, Kara voulait donc féliciter ladite personne pour les efforts apportés envers le petit Chikara.

Kara suivait Matsuo dans les nombreuses ruelles du quartier résidentiel, et bien que sa silhouette élancée aurait pu la placer dans la case des filles frêles et sans défense, les cours à l'académie et les missions avaient sur endurcir la rouquine. Celle-ci pouvait aisément porter le sac dans son dos, retenu par l'anse au niveau de son épaule.
Elle jetait de temps à autre des regards amusés à Matsuo, non sans un sourire, répondant volontiers à toutes ses questions. Quel petit curieux, mais cette journée l'amusait au plus haut point.



Elle souleva la franche aux couleurs flamme qui cachait son front, dévoilant au passage un bandeau rouge carmin qui arborait une plaque métallique, elle-même incrustée du symbole de Konoha.



A cet âge il n'est pas courant que les gamins jouent au ninja pendant leur temps-libre, dénigrant parfois le rôle féminin dans ce métier. Kara avait subit les mêmes brimades à l'école, mais cela n'avait fait que renforcer son avis d'en devenir une. Oui bon, à l'époque son excuse c'était pour leur péter la gueule à tous ces garçons, mais heureusement sa vision a changé. Maintenant elle inclus aussi certaines femmes. Pas de discrimination.



Lança-t-elle sur un ton un peu formel pour se donner un peu de prestance et pour jouer avec l'innocence du jeune garçon. Evidement qu'elle, connaissait parfaitement le but de tout ceci, et bien que certaines missions étaient véritablement confidentielles, pour la sécurité du village, la plupart étaient justes tenues à la discretion du grand public.

Matsuo devait bien avouer qu'il n'avait même pas remarqué le bandeau frontal de la fille.


Impressionné ? Oui et non. Pour sûr les ninjas étaient les protecteurs du village et ils utilisaient des pouvoirs magiques pour se battre ou accomplir leurs missions, mais il en connaissait tout un tas de ninjas au clan Chikara et certains avaient l'air bien plus puissants que Kara. De plus, c'étaient des ninjas qui avaient assassiné sa famille et passé à tabac.


Se rendant compte qu'il venait peut-être de faire une bourde il essaya de se rattraper :


Un frisson le parcourut en pensant à un ninja salement amoché qui passait de temps à autre dans le quartier de son clan. D'ailleurs, ils y étaient enfin arrivés. Depuis l'attaque du clan par les Uzumaki le quartier était sous surveillance, n'importe qui n'y rentrait pas. On essaya d'ailleurs de les arrêter puisque Kara était avec lui. Mais Matsuo était connu ici. Il servit son plus beau sourire au garde et dit que Kara était son amie et qu'elle l'aidait à apporter une course à Dame Michiyo. En entendant ça les soupçons du garde se dissipèrent et il les laissa passer.

C'est seulement une fois dans l'enceinte du quartier clanique que Matsuo demanda à Kara si elle était en mission. Elle lui répondit à l'affirmatif. Le gamin se raidit en entendant que c'était une mission confidentielle. Oula ! il ne s'y attendait vraiment pas. Lui il pensait que Kara était plutôt faible mais le fait de s'être vu confier une mission secrète devait révéler qu'elle était puissante. Il ouvrit des yeux ronds en entendant qu'elle voulait lui confier le secret de sa mission. Bien-sûr qu'il voulait la connaître mais dépité il déclara :

La jeune fille arqua un sourcil perplexe suite au raisonnement du petit bonhomme. Et si les gens possédaient leur propre animal et que celui-ci s'enfuyait ? Pour sûr que certain des villageois demandait de l'aide sous forme de mission comanditées mais Kara trouvait que cela faisait beaucoup de paperasse pour rien. Dans son cas du moins, elle préférait chercher la bestiole par ses propres moyens.
Un autre détail l'interloqua juste après : les gens de son âge ? Comment ça les gens de son âge ? Du haut de ses quinze années elle paraissait en avoir trente-cinq c'est ça ? Ah les jeunes de nos jours, c'est plus ce que c'était. De son temps, ça ne se serait pas passé ainsi.

Deuxième bourde de la part du petit Matsuo qui jugea ensuite la puissance de la ninja par rapport à son attitude. La remarque vint irriter la rouquine qui serra le poing sur l'anse du sac. Le tissu se froissa dans sa paume alors qu'elle se répétait mentalement "Ne l'encastre pas dans le mur ... Ne l'encastre pas dans le mur ... ". Mais malgré tous les efforts de Kara pour se contrôler, Matsuo continuait de marquer des mauvais points, même en essayant de se rattraper. T'as l'air gentille toi ; a-t-il dit. Comment devait-elle le prendre ? Il la voyait comme une fille simplette c'est ça ? Une de ces pimbêches qui ne suivaient le cursus que pour se rapprocher du brun ténébreux croisé une fois à l'académie et qu'elle idôlatrait depuis la seconde où elle le vit ?

Certes Kara semblait aux premiers abords une fille joyeuse, serviable, attentionnée ; et elle l'était réellement. Mais cela ne l'empêchait pas non plus d'être une genin accomplie. Des cicatrices elle en avait quelques unes, ce n'était certes pas des balafres, mais ses avants-bras, ses jambes et son dos avaient tout de même subis les alléas de quelques missions. Sans pour autant que ce soit le résultat de combats sanguinolents, les chutes, et les entraînements parfois rudes laissaient des marques. Heureusement pour Kara, celles-ci n'étaient pas visibles et c'était pour ça que le jugement du garçon n'était pas entièrement faussé.

Toutefois Matuso devait vraiment apprendre à tenir sa langue, surtout en présence d'une fille. Car si il souhaite qu'un jour que l'une d'elles lui montre ses cicatrices cachées, il devra changer de méthode d'approche.
Bref, après avoir rejoint le quartier clanique, le duo traversa un barrage tenus par un groupe de paranos. Le génocide n'était pas si loin pour eux, et il redoutaient une nouvelle guerre civile. Ce qui avait pour conséquence ce genre de comportements vis-à-vis des clans opposés. Et bien que les Shinobis étaient normalement respectés partout dans l'enceinte du village, beaucoup de civils voyaient en eux l'étincelle qui fit exploser le baril de poudre ; d'où les tensions ressenties selon les quartiers.



Murmura-t-elle, plus pour elle-même qu'autre chose. Mais son excuse sur la méthode pire que la torture, lui tira un rire, chassant périodiquement la légère colère.





Oui elle en rajoutait un peu, mais c'était pour la bonne cause. Il fallait bien redôrer un peu le blason des Shinobis, et cela lui permettait de réfléchir au fait que Matsuo mérite vraiment ou non sa glace. Pour le moment le gamin était mal partit.



Tous les enfants passaient par cette case académie, et ils choisissaient ensuite les options ou les métiers qui les inspiraient pour ensuite concrétiser leur idée. Mais le village n'était pas contre des changements de carrière.

Les réflexions de Kara quant à ce terrible supplice qu’était les guilguilis fit froid dans le dos à Matsuo. Alors selon elle même les puissants et fiers ninjas n’y résisteraient pas non plus ... quel dieu avait permis qu’une technique de cette puissance soit à la portée de tous ?

Il fit tiré de se rêverie par la question de Kara. Il avait fait son entrée à l’académie il y a peu et sa détermination à devenir ninja était de fer.


C’était ce que sa mère avait essayé de faire en essayant de le protéger lui et sa grand-mère mais elle n’avait pas été assez forte pour les repousser. Lui était déterminé à devenir encore plus puissant qu’elle, ainsi il pourrait protéger les siens de ceux qui voudraient leur faire du mal. À cette époque Matsuo ne savait pas encore qu’il deviendrait l’élève de Shimazu et qu’en tant que tel il traquerait ceux là même qui avaient ordonné le massacre du clan Chikara.

Bientôt ils furent arrivés chez Dame Michiyo. Il poussa la porte et s’annonça :


Matsuo déposa son sac de courses en vitesse et sortit de la maison aussi sec. Une fois que Kara l’eut rejoint il la tira par la main et commença à courir :