Ambiance musicale fortement conseillée
L’Uzumaki se jeta en plein cœur de la mêlé. À cet instant précis, il ressenti ce frisson, cette adrénaline, cette émotion, cette « chose » qui l’animait. À cet instant précis, la rage au fin fond de ses tripes s’exprimait, et déployait ses ravages. Il aimait cette sensation. Pire, il en était presque accro. C’était ce qui structurait son monde, c’était ce qui le maintenait dans la réalité. Si Kano avait choisi le rêve comme échappatoire, Seitô lui, avait choisi les armes.
Il n’avait pas toujours été un gamin agité, et pouvant exprimer une telle violence. Autrefois, il n’était pas plus énergique que les autres. Mais son environnement familial bienveillant, aimant et attentionné avait fait de lui un garçon plein de vie et d’espoir. Admirant son père et sa mère, qui était pour lui des Shinobi d’exception, des gens invincibles. Rien n’aurait dû briser cette harmonie rare, car même s'il existait des problèmes, ils étaient bien moindres par rapport au choc cataclysmique qui avait rasé et changé à jamais leur quotidien.
La guerre.
Et l’ennemi… C’était eux-mêmes. Les membres de la même nation, du même village. Un déchirement qui avait détruit de nombreuses familles, réduit à néant de nombreux rêves. Ils étaient les enfants de ces stigmates, ils étaient les enfants de la souffrance. Son père, qu’il adorait, qu’il admirait, qui lui montrait la voie, le chemin à suivre, qui avait était présent pour tous les moments importants de sa courte existence, avait disparût du jour au lendemain.
À seulement 10 ans, il était d’autant plus difficile de comprendre le tenant et les aboutissants d’une guerre civile. D’un massacre d’un clan envers un autre. Seitô aurait dû détester les Chikara, et les Uzumaki d’avoir pris son père. C’était même peut-être le cas. Et pourtant…
Il avait choisi la voie la plus compliquée.
Comment détester et trahir la mémoire de celui qu’il admirait tant ? Comment tourner le dos aux idéaux que son père lui avait si fièrement transmis ? Il ne pouvait pas. Car c’était ça, sa volonté du feu. C’était ça, la flamme qui animait le désir insatiable de justice du jeune Uzumaki. C’était ça, qui par ce geste symbolique, il avait voulu transmettre à son coéquipier. Une volonté sans faille, un désir d’œuvre activement pour la paix, et la justice. Pour protéger ce qui lui semblait juste, mettre sa lame aux services des autres. Son père lui avait transmis cette utopie, ce rêve qu’il devait aussi transmettre à son tour à ces proches. À tous.
C’était ça, son nindô. C’était ça, sa rage de vivre et de vaincre.
---
« « Un jour, moi aussi je serais aussi fort que toi papa ! » »
« « Haha… Oui, peut-être… Mais pourquoi ? » »
« « Pour castagner les méchants comme toi ! Yaha comme ça et comme ça ! » »
Le petit aux cheveux rouges imita vaguement ce qui semblait être des coup de sabre avec son bâton.
« « Haha… Mon petit ange. Ce n’est pas ça la vraie force. » »
« « Hein ? Mais qu’est-ce que c’est alors ? » »
« « Mhh… La vraie force est trèèèèèès rare, c’est un vrai trésor. » disait-il en posant son jeune fils sur les genoux. »
« « Un trésor comme les trésors de pirates ? C’est pour ça qu’ils sont très fort ? » »
« « Haha… Non pas comme les pirates. Elle est rare, car elle n’arrive que dans des moments particuliers. » »
« Mhh... J'comprends pas trop. »
« « Tu vois mon petit Seitô, on vient d’un grand clan. Le Clan Uzumaki. Ce qui veut dire ? » »
« « Qu’on est super balèze ? » »
« « Haha… Entre autres. Mais cette puissance, elle doit servir à unir, à inspirer les autres, et non pas à faire peur. Ce qui rends fort, c’est ce regard, qui se pose sur toi, lorsque tu défends un autre plus faible que toi. C’est ce qui te rend invincible, c’est là où tu puises ton énergie. Ne l’oublie pas. » »
« « Mh… J’comprends pas trop, mais à moi les pirates ne me font pas peur ! Parce que j’sais qu’tes plus fort grâce à l’énergie qui te regarde ! Et quand j’serais grand, j’s'rais encore plus fort, et personnes aura peur des pirates. J’ferai comme toi, j’inspirerai les autres comme toi ! » »
Son père lui fit un beau sourire, et plaça son front sur lui.
« Je sais, j’ai confiance en toi, Seitô. Tu seras un merveilleux Ninja. »
---
Les coups fusèrent. En premier lieu, l’Uzumaki éclata sa lame en bois dans le torse d’un assaillant, tandis que son compère en profita pour l’atteindre lui aussi en plein torse. Esquivant du mieux qu’il pouvait, son clone se jeta sur un des assaillants pour l’immobiliser. Il eu malheureusement le réflexe de le frapper, ce qui enfonça son bras profondément dans la boue. Celui-là allait passait le reste de son temps à se débattre avec la boue gluante. Ce qui laissant un UN contre TROIS dans les faits, mais un TROIS contre TROIS dans le cœur du Flamboyant Genin.
Individuellement, l’Uzumaki était meilleur. Mais seul, il était trop faible. Certes, son niveau de taïjutsu était plus que respectable, mais le moindre faux mouvement était synonyme d’une violente contre-attaque qui lui coupait le souffle. Un sale coup lui blessa l’arcade, et l’Uzumaki poussa un hurlement de rage, semblable à une bête sauvage.
Il était acculé, mais il n’abandonnait pas. Il était porté par sa volonté du feu, mêler à sa rage de vaincre. Il n’avait pas le droit de perdre, car ses deux compères comptaient sur lui. Il était le plus fort, c’était son rôle, son devoir absolu de les protéger. Malheureusement, un des comparses réussis à l’agripper et à le faire basculer, et les autres en profitèrent pour le ruer de coups.
Au sol et acculé, et après quelques longues secondes où il se défendait tant bien que mal, les tyrans se détournèrent de lui pour se diriger en direction des épées. Le regard de l’Uzumaki croisa celui de ceux qu’il voulait protéger. Cela eu l’effet d’une décharge électrique, si intense qu’il se releva.
Il se releva, avec comme seule force cette volonté inébranlable, l’Uzumaki lâcha cette immense force pour défendre ce en quoi il croyait : son ami et cet innocent. Là, au bord du gouffre, il se sentait plus proche de son père que jamais. C’était comme s’il se battait, sans n'avoir plus rien à perdre. Qu’il se lâchait à corps perdu dans la bataille, poussé dans ses retranchements les plus profonds, pour défendre « cette bonne cause ».
Il se rua sur le gros lard, et explosa sa lame sur un comparse. Les éclats de bois fusèrent, et dans cette danse d’échardes, de larmes et de sang, l’Uzumaki se plaça devant les épées, comme un ultime rempart envers l’injustice.
Pas cette fois.
Cette fois, il se tiendrait devant. Peu importe le prix qu’il devait payer. Il était hors de question pour lui de rester immobile, de ne pas tout tenter. De l’eau avait couler sous les ponts, il avait grandi, il était devenu fort. C’est probablement cette force qui lui permit de tenir face aux assauts de ses adversaires. Le combat était brouillon, des ninjas expérimentés pourrait même le tourner en ridicule. Mais c’était son combat, à son niveau. Et il se battait de toutes ses forces. Et ça, personne n’avait droit d’en rire.
Allait-il perdre ? Avait-il échoué ? N’avait-il pas réussi à transmettre sa volonté du feu à son ami ? Il se refusait de penser une telle chose. Il croyait en lui. Et il devait y croire, autant que lui, croyait en lui. Il devait tenir, car il devait s’approcher du héros qu’il admirait tant. Il devenait ce qu’il voulait devenir. Sa vie, son entraînement acharné, l’énergie démentielle qu’il mettait en œuvre pour devenir plus fort, l’assiduité qu’il avait lors de son cursus de Shinobi, tout s’assemblait pour former un sens. Un vrai. Il avait une raison, il comprenait le sacrifice de son père, et cet terrible abysse qu’est la douleur de l’absence d’un père. Il pouvait le comprendre, il pouvait l’accepter. Mais échouer maintenant était, pour lui, un sort bien pire que la mort.
Mais quand l’Uzumaki senti des mains amicales dans le dos, c’est comme si cette énergie invisible qui l’animait c’était soudainement matérialisée. Comme si tout cela n’était qu’un fantasme, une chose irréelle, jusqu’à ce simple contact qui inscrit brutalement l’ensemble dans la réalité. Des mains posées dans son dos, comme pour le maintenir droit alors qu’il allait défaillir. Un appui inébranlable, un mur indestructible.
Il était plus fort qu'il ne l'avait jamais été.
Le Chakra de Kano, et la volonté de Seitô se mêlèrent dans un ensemble quasi-parfait. Une complémentarité d’une rare beauté, et d’une rare harmonie. Deux enfants que même le sang et l’histoire oppose, qui avait vu leur famille déchirée par la guerre civile, qui avait tout deux perdu un proche, et pourtant, qui avait réussi à faire face, ensemble. Qui faisait leurs premiers pas vers le monde des adultes, en même temps.
Si pour Kano, Seitô lui avait montrer la voie.
Alors pour Seitô, Kano avait apporté du sens à cette vie désorganisé.
Ce chakra lui apportait une rare force. Jamais le Ninja au cheveux flamboyant ne s’était senti aussi puissant, aussi brillant. C’était ça, se dépasser pour autrui. Il ne répondit pas, à son ami, tandis que son chakra l’entourait. Seitô n’était plus devant un rempart : c’était le rempart en lui-même. Une sensation euphorique de semi-invincibilité envahit le jeune Uzumaki. Qui fit un sourire radieux et combatif, dans une situation qui semblait pourtant perdue d’avance.
Il ne pouvait plus perdre, ou il en mourait.
Les assaillants étaient bouche bée devant l’Uzumaki qui agrippa à deux mains l’énorme épée Hataku. Et cette fois, comme dans la légende où Le Roi Arthur retire l’épée Excalibur de la roche l’Uzumaki retirait Hataku. Lui aussi, il avait réussi. Et grâce à Kano. Ce n'était pas tous pour un, mais un pour tous.
Blessé, tenant à peine debout, avec une énergie bleutée l’enveloppant, et munis de l’énergie du désespoir, avec un regard plein de détermination, l’Uzumaki hurla.
Avec sa grosse épée, il fit un mouvement habile et plaqua du plat de la lame les trois autres individus contre le mur. Puis, son autre main sur la moitié de la lame, il appuya de toute ses forces. Il se déchaîna, maintenant ces adversaires contre le mur et son immense épée. Son énergie faiblit, mais toujours pour mieux revenir. Encore une fois, il sentit ces mains le soutenir, ce qui le poussait à se dépasser. Et encore une fois, il éclatait son épée dans des mouvements brutaux, emplis de rage et de colère, explosant et coupant le souffle de ses assaillants.
Seitô était entre le rêve et la réalité, entre l’espoir et le désespoir. Il ne répondait plus. Il s’acharnait, car s’il s’arrêtait, il ne se relèverait pas.
« VOUS. N’AVEZ. PAS. LE. DROIT. JE. VAIS. VOUS. VAINCRE. JE. VAIS. PAS. VOUS. LAISSER. FAIRE. JE. VOUS. L’INTERDIT !!!!! »
Chaque mot marquait une impulsion violente. Il n’écoutait même pas les suppliques d’en face. Il exprimait simplement sa rage. Il exprimait son désespoir intérieur.
Il ne s’arrêta que lorsque ces derniers perdirent connaissance. Là, il posa Hataku, pleurant de joie. Il avait réussi. Tout ces efforts n'étaient pas vains. Il avait transmis sa volonté du feu.
« J'abandonnerai jamais. Je t'abandonnerai jamais. Je te le jure. »
Et il s’effondra au sol. Il était dans un sale état, mais il avait le sourire aux lèvres. C'était peut-être ça, ce que son père avait pu ressentir.