Du progrès, certes... mais un progrès aucunement suffisant. Si son père voyait ce résultat là ce soir, il sévirait. Il le savait. La seule chose qu'il ignorait, c'était comment il allait sévir ? Difficile à prévoir, à vrai dire ce cas de figure ne s'était encore jamais présenté.
La remarque suivante de Seitô eut comme l'effet d'une enclume qui tombe sur la tête. Bien que son discours soit dans un premier lieu bienveillant, et qu'il n'avait aucun doute à ce sujet, le garçon au bonnet trouvait son commentaire maladroit. Voilà qu'il était maintenant qualifié de « petit-méga-mini-peu nul »... Alors certes, le Chikara s'en foutait un peu de ce qu'on pouvait penser de lui, et savait pertinemment qu'il était loin, mais très loin d'être le meilleur des ninjas -d'ailleurs, il n'y aspirait absolument pas-, néanmoins c'est toujours un coup dur d'entendre ça quand il fait réellement des efforts... au moins, un peu.
Après en soi, il n'avait pas tort dans l'ensemble. Apprendre à maîtriser une technique, c'est passer par de nombreux échecs, jusqu'à parvenir au résultat attendu. C'était vrai, mais c'était fatiguant et barbant. Pourquoi les choses ne sont-elles pas plus simples ? Il pourrait pas y avoir une boutique dans laquelle on achèterait des parchemins, et quand on les ouvre ça nous fait apprendre et maîtriser une technique ? Un peu comme dans un jeu de nos temps par exemple. Parfois, il rêvait de trucs comme ça, ce qui fait que l'enfant vivait dans le monde moderne lorsque le sommeil le gagne.
Enfin bref, je m'égare.
« Mais j'ai pas envie de l'apprendre cette technique, c'est mon père qui m'y oblige. »
D'où l'une des raisons fondamentales du pourquoi il peut difficilement se sentir très concerné... il n'agissait que sous la menace.
Le garçon du clan Uzumaki s'approcha néanmoins de lui, prétendant avoir un secret à lui confier. Il l'écouta parler, et l'une des premières choses qu'il pensait était que s'il voulait lui avouer qu'il était modeste, il n'y croirait pas une seule seconde. Enfin, pour le coup ce n'est pas forcément un défaut. Soi-disant, il s'agissait d'un secret connu uniquement par quelques très rares personnes de son clan, et ce serait son père qui lui aurait confié. À ce moment, il se demanda d'ailleurs comment ses parents pouvaient faire pour ne pas être épuisés de l'avoir pour enfant. Était-il pareil en leur présence ? Ou peut-être étaient-ils pareil que lui ? À cette idée, il eut un frisson dans le dos, et se jura de toujours trouver une excuse si un jour il lui propose de venir chez lui. Un Seitô passe encore, mais pas trois.
Et là, il lui révéla son secret, qui mine de rien avait beaucoup de sens. Kano ne pensait pas que ce soit un réel secret, car il s'attendait à quelque chose de plus incroyable... néanmoins, ce qu'il disait n'était pas bête, et était sans doute réel après tout. Personne ne devenait fort sans ne rien faire, et personne n'obtenait ce qu'il désire en se laissant porter. Le travail et l'entraînement étaient importants, malgré lui. Il trouvait ça barbant, mais devait bel et bien reconnaître la véracité de ses propos. Derrière chaque génie, y a du travail, hein... Ce qui veut dire que son compagnon a bien du s'entraîner pour arriver aux résultats qu'il avait, et que leur différence de puissance venait d'ici. L'enfant se sentait légèrement inspiré, et écouta la conclusion de son discours, en revenant à la personne qui a donné à sa technique un nom de chien. Cela pourrait être un affront, mais le Chikara n'avait aucune idée de qui avait inventé cette technique, et il ne s'en souciait guère. Par contre, sa petite blague lui fit échapper un petit rire, et rares étaient les fois où il riait.
« Haha... Vu comme ça, je ne peux que réussir. »
Il se sentait néanmoins un peu mal à l'aise, il semblerait que la débordante bonne humeur de Seitô soit réellement contagieuse. Néanmoins, la suite de son discours lui plaisait nettement moins, ce qui effaça ce sourire de son visage.
« Oy oy, attends du calme Seitô, on ne va quand même pas perdre notre temps à faire des pompes et s'épuiser... ! »
Ce serait complètement contre-productif. S'il s'épuisait, il ne pourra pas continuer son entraînement, alors que la deadline approchait dangereusement. Non, c'était une mauvaise idée, clairement ! Il ne semblait pas réellement l'écouter, puisqu'il commença à sortir son arsenal de torture, à savoir des poids d'entraînement. Rien qu'en les regardant, le Chikara se sentait écrasé par leur poids. Par curiosité, il en souleva un pour se donner une idée du calvaire que le rouquin espérait lui faire subir.
« Ah non mais ça ne va pas le faire, j'ai pas envie de faire ça, ça va trop me fatiguer. Et puis si je suis trop fatigué, je vais devoir me reposer... et donc perdre du temps sur l'apprentissage de ma technique. Et... et... Si je fais ça, et bien les premiers résultats ne vont même pas se sentir aujourd'hui ! Quoique si, douleurs aux bras, au dos, aux jambes, et des courbatures pour les jours à venir. Non non, non ! C'est pas une bonne idée, j'te suis pas sur ce coup-là ! »
Il le voyait néanmoins déjà s'équiper. En quoi se défoncer allait leur permettre d'aller plus vite ?
« Comment tu fais pour porter des trucs aussi lourds... ? Tu vas te faire plus mal qu'autre chose, non ? Moi j'peux pas porter ça, ça va me tuer. »
Il exagérait à peine... mais il en était convaincu.
« On pourrait plutôt... Je sais pas moi... Discuter au pied d'un arbre, pour apprendre à mieux se connaître, et peut-être qu'en se comprenant mieux je pourrais mieux mêler mon chakra au tien... ? Non ? »
Au fond de lui, Kano savait que son idée était stupide. Néanmoins, il ferait tout et n'importe quoi pour s'échapper de l'horrible galère qui l'attendait avec Seitô, et ses outils de torture !