Prise dans la confusion et la douleur, Kana n'avait point remarqué la présence du rouquin à ses côtés qui, prenant la parole, tendit sa main vers la Kunoichi. Sur le coup, elle avait légèrement sursauté, fixant anxieusement le garçon. Ses yeux étaient écarquillés et toujours aussi larmoyants. Ensuite, la demoiselle baissa son regard pour fixer la main du shinobi, se tenant la tête avec sa main gauche. Un autre mal de crâne vint apparaître et un souvenir fut dévoilé enfin, après tout ce temps passé dans ce village. Elle se souvenait de la rencontre avec son sensei et ses coéquipiers. Elle reconnaissait le jeune Shikei qui était assez froid, comme la Uzumaki. Cependant, quand elle l'observait, Kana était malaisée par son regard, comme si celui-ci la jugeait. Peut-être ne l'aimait-il pas? Qui sait. Ensuite, il y avait Matsuo, le jeune rouquin déterminé et aussi lumineux que Seitô. C'était lui, la fameuse personne qui partageait les hypothèses de sa mort. C'était la même personne qui se trouvait à côté de Kanashisa, tendant la main vers elle. C'était son propre coéquipier qui était responsable de ces rumeurs. Malgré que la ninja se rappelait de son énergie débordante de joie, selon elle, i semblait avoir néanmoins changé. Enfin, ne voulant point le laisser en froid, elle hocha doucement la tête et prit enfin la main de son compagnon entre la sienne, se levant par cette occasion.
« M-merci, Matsuo-san.. »
Malgré qu'avant, la demoiselle ne souriait que très peu et rarement, elle laissa, cette fois-ci, un doux sourire sur le coin de ses lèvres. Ce sourire était timide, malaisée par le Chikara qui la fixait. Ses joues prirent un teint rouge aussi. Voir une telle émotion sur le visage de Kana devait sûrement bouleverser son entourage, vu les réactions qu'elle recevait quand elle montrait une once d'émotion. Néanmoins, au moment où l'adolescente allait demander d'aller plus loin, loin des regards pesants et plein de jugements des personnes de l'hôpital, une voix si familière et particulière vint déranger les retrouvailles des deux enfants. Curieuse et bouleversée de ressentir son coeur se serré encore plus, sa tête aux cheveux flamboyants se tourna lentement vers l'homme et fut surprise que cette voix familière était le médecin qui s'occupait de son dos. Un médecin très silencieux, de base. Kana, quand elle écoutait son coeur, elle ressentait de la tristesse dans son énergie, mais n'avait point demandé d'explication. Selon elle, l'eiseinin vivait surement le deuil d'une perte très douloureuse. Ayant déjà passé à travers un deuil, Kana ne pouvait que comprendre son ressenti et était même honorée que ce dernier pratiquait toujours son métier, même dans ce genre de condition. Il avait tant de courage, mais la rencontrée enfin semblait être une dure étape pour le grand homme aux yeux azur. D'ailleurs, ayant maintenant sa voix et son visage, sa tête vint brûlante et souffrante, comme si elle allait exploser. Ses yeux se fermèrent légèrement, laissant un visage crispé par la douleur pendant un temps, puis, se souvenant de l'identité de l'homme, des larmes coulèrent sur ses joues. Son coeur souffrait, mélangé par plusieurs émotions autant positives que négatives, puis, pour une des rares fois, la kunoichi prit le devant, par pur instinct. En lâchant la main de son coéquipier, Kana se rapprocha de son sensei, si elle pouvait encore l’appeler ainsi, puis, le fixant dans les yeux, elle le prit dans ses bras. Par timidité, elle cacha sa tête avec l'aide du tissu de Shimazu, pleurant à travers de ses vêtements. Peu à peu, cette grande tristesse vint un sentiment de soulagement, de réconfort. C'était étrange, mais la kunoichi avait besoin de cette affection envers son sensei. Elle sentait un manque, comme si elle avait été trop longtemps absente. Le câlin dura quelques secondes, avant que Kana ne se détache et fit subir le même sort à Matsuo, toujours les yeux aussi larmoyants. Après cette affection, la Uzumaki recula un peu pour fixer les deux hommes, essuyant ses yeux et ses joues humides.
« Vous m'avez manqué... »
Étrangement, même avec cette amnésie, ses paroles ne sonnaient guère faux à ses oreilles. Avait-elle réellement été absente dans la vie de ses hommes? Elle ne savait pas. Elle ne savait plus. Ses mélanges étranges d'émotions la rendait confuse et à fleur de pot, on dirait. Néanmoins, malgré ses yeux rougis par ses larmes, un doux sourire apparue sur son visage.
« Je ne dirais pas non qu'on aille ailleurs pour discuter... si ça ne vous dérange pas. »
La jeune demoiselle, prenant son bouquet entre ses mains pour le donner à l'infirmière non loin d'eux, soupira longuement, voulant reprendre son calme. Ensuite, elle se tourna vers Matsuo
« Il est vrai que nous avons beaucoup de choses à se dire. Notamment à propos de ce que Kano-san m'a expliqué. »