La Dame de Fer. Tel était son surnom. Pourquoi, me diriez-vous ? Mako Uzumaki était intraitable. Incorruptible. Sa fidélité et sa croyance était bien plus solide que l’acier, et nombreux prétendants et ennemi c’était briser à vouloir la changer, ou la manipuler. La Dame de Fer était une zélée de la République, et de l’union des différents clans. Elle avait grandi et vécue hors des murs. Elle connaissait cette sensation d’errance, de l’absence des hauts murs protecteurs. Cette angoisse de voir un proche se faire tuer par une bête sauvage. Les horreurs qui pouvaient arriver lorsque l’on était hors du village.
Et Mako Uzumaki avait deux fils, et elle ne voulait pas qu’il vive ce qu’elle avait vécue. Jamais. Elle voulait les tenir loin du danger, en sécurité, tant bien que mal, puisque tout deux avaient du chakra, et avait donc naturellement choisis la voie du Ninja. Même s’ils devaient apprendre à se défendre par eux-même, elle faisait tout ce qui était en son pouvoir pour rendre cette voie la moins pénible et douloureuse que possible.
C’était son Leitmotiv, sa raison de vivre.
C’était aussi pourquoi elle avait su gagner le respect de ses pairs, et des autres Shinobi. Elle était intelligente, stratège, et elle avait su devenir un savant mélange entre compassion et être impitoyable face à ses ennemis. Elle avait ce petit piquant, cette verve tranchante et brutale, qui la rendait tant insolente et à la fois, agréable. L’âge l’avait seulement rendu un peu plus sage. Une main de fer, dans un gant de velours.
Mais sous ce masque, il n’y avait que une poigne de fer.
L’ANBU devait être craint. L’ANBU devait être l’arme de l’Ombre du village. Il n’avait pas pour vocation d’être agréable, avenant. Il avait pour vocation d’instiller la terreur dans le cœur des ennemis de la République. Elle aimait les Kitto, mais elle ne pouvait apaiser sa crainte de voir un espion, même plusieurs, ayant réussi à les duper pour les rejoindre. Il fallait donc mieux s’assurer que tout était dans l’ordre, afin de rassurer la population et de faciliter leur intégration.
« Asseyez-vous. La coordinatrice de l’ANBU vous rejoindra bientôt. Ma mission est terminée. »
Une fois Shinji installée, la Capitaine des Forces spéciales s’en alla. Elle se déshabilla, se détacha les cheveux, et se refit une beauté, et enfila un beau pantalon rouge et un chemisier blanc. Talon noir compensé, elle se dirigea alors vers la salle ou l’ancien Hokage attendait. Elle était heureuse : il était un allié de poids. Et elle espérait secrètement le voir reprendre son titre, car Konoha en avait cruellement besoin.
Ouvrant la porte, elle le salua avec un grand sourire sincère.
« Shinji-sama… Cela faisait longtemps. »
Il n’y aurait pas de torture aujourd’hui. Elle lui parlerait en tant qu’ami. En tant que mère de son fan incontesté.
« Allons dans mon bureau, on y sera mieux. »
Mako se dirigea alors dans le bâtiment, jusqu’à un agréable bureau soigneusement rangé. Chaque papier était à sa place, chaque déco avait sa place, rien de superflus, un mélange agréable et fonctionnel. À l’instar de son locataire, la pièce inspirait ordre et praticité, mais avec une touche de confort, d’autant plus agréable.
« Je vous en prie, asseyez-vous, Maître Hokage. Et excusez de l’accueil qui a pu vous paraître brutal… Mais la situation, à mon grand regret, l’exigeait. Du thé ? »
Agréable et respectueuse du protocole, comme à son habitude, la Quadragénaire récupéra une bouilloire, et versa l’eau chaude sur le thé présent dans la théière, qu’elle avait pris soin de remplir. Son regard fixa une horloge. Deux minutes.
« Pour faire simple… Kazami est de retour au village. Et l'Hokage fou veut en découdre. Pourquoi ? Je l'ignore. Ses motivations sont encore obscure. »
Elle se retourna vers Shinji, plongé dans son regard. Il faudrait qu'elle trouve cette information au plus vite.
« D’après nos informations, Gekido rassemble des alliés, des groupes criminels. Et il est à la recherche d’une arme. Il prévoit d’attaquer le village. Il est également possible qu’il ait des espions. D’où la raison de notre protocole de sécurité, nécessitant que chaque personne entrant dans le village voit son identité vérifiée. »
La dame de fer croisa les bras, appuyée contre le meuble derrière elle.
« Cela a mis une grosse pression sur les épaules de Kimino. Je ne pourrais te dire comment cela s’est passé exactement, mais il a également divisé le pouvoir en trois. Un Hokage pour chaque clan principal : Uzumaki, Chikara, Kirishitan. J’ignore également pourquoi les Kitto ont été écartés des sphères décisionnelles. Et pour faire bref… »
« Kanashisa Uzumaki, morte, est revenue à la vie et au village. Kimino a pété les plombs, il a envoyé Seitô, mon fils, qui l’avait bousculé car heureux de revoir aux portes de la mort, devant une foule de monde. Kazami l’a soignée, mais Seitô est… Dans un triste état. »
Instinctivement, et comme à chaque fois qu’elle parlait de son fils, la Dame de Fer se tint le ventre, comme si on lui enfonçait des lames de fer dans ses tripes. Et plus particulièrement au niveau de son utérus.
« Tu devrais lui rendre visite. Lui faire reprendre espoir. Personne n’y arrive. Surtout depuis… »
Le regard de la dame se fixa sur l’horloge. Il était temps de servir le thé.
« Surtout depuis la mort de Risako Kirishitan, un des Hokage, femme de Kimino, qui apparemment l’aurait vu et lui aurait compté son histoire. Si tu ne le savais pas, elle était aveugle et est quand même devenue une Hokage. Pour un ado comme lui dans son état, cela signifiait beaucoup. Mais elle à fait une fausse-couche, le soir même. »
Elle se retourna, sortie deux tasses, et versa le thé. En racontant toutes l’histoire, elle se rendait compte du nombre de malheurs qui c’était abattus sur le village, en si peu de temps.
« Kimino et moi sommes réconciliés, et il a décidé d’appuyé mon projet « L’ANBU ». D’un commun accord, l’Uzumadôno, le Kittodôno, et moi-même avons réussi à décaler son jugement pour ce qu’il a fait à mon fils une fois la menace Gekido écartée. Le village à besoin de stabilité, et force est de constaté que, même s’il a fait une erreur, la mort de sa femme lui a permis de réaliser la gravité de ses actes. »
Elle posa la tasse devant le Hokage.
« C’était la version courte, et avant de parler de toi, je voulais que tu en saches un peu plus sur l’état du village -et de la république- mais si tu as des questions, n’hésite pas. »
La Dame délaissa son fauteuil pour s’asseoir sur le siège, à côté du Ichidaime Hokage.