Malgré le doux baiser déposé sur la joue de sa compagne, Gekido restait attentif et sur ses gardes. Contrairement à son habitude, il ne se laissait pas aller à ses sentiments et restait concentré sur la mission ainsi que sur leur sécurité, jetant des coups d’œil chaque fois qui jugeait cela nécessaire ou opportun. Il voulait, à tout pris, éviter une rencontre avec les Konoha-jin. Il était clair dans l’esprit de Gekido que sa puissance n’était pas prise à la légère et que les ninjas de Konoha était prêt à affronter leur ancien leader et ce, au péril de leur vie.
Gekido suivit Kazami jusqu’au bar, fait d’un bois sombre et s’assis à ses côtés. Depuis leur départ de Konoha, et plus encore depuis que la jeune femme avait accouché, la kunoichi ne semblait plus respecter les règles qui régissaient la vie de la plupart des shinobi.
Mais elle n’était pas comme la plus part des shinobis. Ainsi, elle avait commencé à boire et parfois plus que de raison, jusqu’à l’ivresse. Durant ces moments, néanmoins rare mais souvent gênant, le rouquin avait choisi d’épauler sa compagne et n’avait jamais fait aucune mention de ce qu’elle avait pu dire ou sous-entendre lorsque l’alcool l’aidait à délier sa langue. Il comprenait la détresse émotionnelle de sa femme, lui-même ayant du mal à accepter la situation, mais avait choisit d’être le pilier -inerte et insensible- sur lequel Kazami pourrait se reposer au besoin. Après tout, il était d’une meilleure aide et d’une meilleure compagnie qu’une choppe, qu’elle soit pleine ou vide.
Gekido accepta la peinte du tavernier que lui tendait la rouquine, et commença à la consommer après avoir fait tinter le verre de son verre et celui Kazami, après un choc léger, afin de symboliser le partage et la cohésion entre eux. Buvant quelques gouttes de cette bière, il regardait le tavernier du coin de l’œil afin d’observer une quelconque réaction de sa part. Aucune. Il s’agissait d’une bière brunâtre, au gout de céréale prononcé et à l’arrière-gout terriblement amer. Une bière comme il était possible d’en trouver dans ce genre de coin, et surtout consommer en hivers afin de se réchauffer un peu.
Tout en consommant, doucement, sa chopine, Gekido écoutait attentivement Kazami. Cette dernière avait, depuis leur départ, prise l’habitude de parler la première notamment lorsqu’il fallait récolter subtilement quelques informations. Non pas que Gekido était incapable de faire cela, mais il manquait souvent de discrétion voir de retenu.
Mais Kazami n’était souvent pas la dernière à s’emporter et à jouer des poings.
« Je connais plein d’grand type, ma p’tite dame. Mais j’pense pas que ce soit l’un d’eux que vous cherchez. Ce sont tous que des gueux, des paysans ou des bucherons. »
Gekido perçut alors un coup d’œil, timide et furtif, du barman en direction de l’une des tables occupées par un voyageur encapuchonné.
Qu’est-ce que cela voulait-il bien dire ? Intrigué, mais pas encore agacer par ce petit jeu qui allait sans doute durer quelques minutes, l’homme à la chevelure flamboyante -mais dissimuler derrière une capuche- se mit à observer l’homme en question. Son visage, ses cheveux et ses vêtements étaient cachés grâce à sa cape de voyage et ne rien ne laissait à penser qu’il pouvait observer la scène. Le même constat s’appliquait également à la seconde personne présente dans cette auberge. Quant au quarantenaire, il n’avait pas bougé et continuait de boire sa choppe.
« Nous cherchons un gars … vraiment très grand. Il n’est peut-être pas d’ici d’ailleurs. »