Rencontre inattendu, nouvelle aire


Empire Hattori, Quartiers claniques

Année 10 | Printemps
La Sainte Vierge

"Sois polie. Sois gentille. Tu dois sourire. Ne fais pas cela comme ça, mais comme ceci." Kazuko connaissait ses discours ennuyeux sur le bout de ses doigts et forcée de les entendre jour après jour, elle ne les avait que trop bien assimilée. Le printemps arrivait et la cérémonie du thé Hanami devait être parfait pour divertir les grandes seigneuries. Cela pouvait durer des heures, encore et toujours. La jeune femme haïssait tous ces principes qu'elle trouvait médiocre et sans intérêt. Chaque année était la même chose, les Miwaku commençait assez tôt la préparation de leur kimino pour se concentrer par la suite quel type de thé devrait être servi aux invitées et ensuite choisir dans quel endroit cela aurait lieux. Pour finir, afin que tout pouvait être parfait, les jeunes femmes ayant atteinte l'âge d'être majeur avaient pour obligation de s'occuper et de s'entraîner pour que le divertissement puisses être exquis à celui qui le recevait. Chaque pas, chaque mouvements, tout était calculé à la perfection.
Venait enfin le moment que toutes attendaient, la pause.

Dialogue de personnage
« Ce n'est pas trop tôt. »

La jeune Miwaku se hâtait la première pour sortir prendre l'air, une bouteille d'eau à la main. Le costume pesait jusqu'à dix kilos et la perruque donnait une sensation de chaleur étouffant plutôt désagréable. La brise qui venait était la bienvenue. Un peu d'air frais ne faisait pas de mal, bien au contraire, elle soulageait la torture qu'impliquait ses vieilles coutumes.

Publié le 08 Septembre 2020 vers 23h

Le Maître des Plaisirs
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Porté par la brise des murmures, l’oiseau azuré descendait jusqu’au point d’intérêt qui lui était parvenu aux oreilles. C’était ce qui guida le Bellâtre jusqu’à ce petit endroit où s’afférer les femmes de son clan, pour se tenir à la hauteur des cérémonies et des festivités de la nouvelle année. Des exigences dignes des conditions d’un esclave, pour un honneur et une place plus que relative dans l’Empire. Fidèle allié des Hattori, mais juste bon à les servir. La folie des grandeurs avait même réussi à corrompre quelques mâles en manque d’autorité, qui avait cru bon de faire des Geisha de luxe de simple prostitué satisfaisant le goût d’autant plus putride de serpents à l’âme en état de décomposition.

Les pattes du bel oiseau se posèrent dans un jardin, à l’écart de l’agitation et des oreilles indiscrètes. Il s’approcha alors, au même rythme que la brise, devant l’objet de sa quête. Comme seule alerte, un doux parfum de groseille et de lilas.

Dialogue de personnage
« Les heures ne sont que des gouttes d’eau dans une rivière, qui se jette irrémédiablement dans l’océan des abysses et de l’oubli, et on ne se rend compte de sa longueur qu’au moment fatidique… »


D’un mouvement gracieux et élégant, il déploya un éventail d’une main de maître, avant d’effectuer une révérence digne d’un véritable sang bleu. L’aura céleste qu’il dégageait n’était que le juste rendu de milliers d’heures de répétition, jusqu’à parfaite assimilation.

Dialogue de personnage
« Pardonnez ma curiosité. Miwaku Raiko… Enchanté. »


D’un mouvement agile, il cacha son sourire derrière son bras drapé de soie bleue. Il savait qui elle était, car elle avait fait parler d’elle, la petite protégée de Hattori Hidemi.

Dialogue de personnage
« Bien qu’aucun son audible n’émane de vous, j’entends la pénible mélodie de votre complainte, jeune fille. Et je ne peux que vous avouer mon inquiétude. Dites-moi, qu’est-ce qui peut troubler un aussi beau visage au cœur pur ? »


Douces paroles mensongères, mais si attrayantes. L’illusion était parfaite, et il n’y avait nul nécessité de la briser, si tant est que l’on souhaitait y vivre dedans, dans l’oisiveté omnipotente.

Publié le 10 Septembre 2020 vers 20h

La Sainte Vierge

Une voix masculine se faisait retentir derrière la jeune Miwaku. Elle ne s'attendait pas à ce qu'un homme débarquait de nul part.
Raiko.. Raiko ?! Ce nom lui était très familier, elle réfléchissait encore un peu avant de se souvenir qu'elle avait en face d'elle le fils de l'Okasan ! D'un naturel, elle mettait sa manche devant ses lèvres pour cacher son inquiétude et sa surprise.

Dialogue de personnage
« Enchantée. Miwaku Kazuko pour vous servir, mon seigneur. »

Elle lui faisait une révérence qu'elle ne connaissait que trop bien depuis tout les entraînements qu'elle subissait. Le fils de la défunte ne ressemblait pas au monstre que les récits contaient de lui. Mais la jeune femme se méfiait des hommes, elle ne faisait confiance en personne et encore moins aux hommes Miwaku.

Dialogue de personnage
« Je ne souhaites pas vous faire perdre votre précieux temps avec mes quiétudes, mon seigneur. »

La politesse avant les avis. Kazuko ne comprenait tout de même pas pourquoi il venait discuter auprès d'elle sachant qu'il avait d'autres jeunes femmes qui se plaignaient des conditions non loin de là.

Dialogue de personnage
« Si vous vous préoccupez tant de nos troubles, pourquoi ne demandez vous pas aux autres femmes ce qui les troubles, elles aussi ? »

Les flatteries, voilà une drôle de plaisanterie. Elle ne le connaissait pas, mais la prudence était de mise.

Dialogue de personnage
« Excusez moi je ne voulais pas vous paraître grossière, mon seigneur. »

Publié le 10 Septembre 2020 vers 22h

Le Maître des Plaisirs
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Mon seigneur ? Le Bellâtre n’afficha à cette flatterie qu’un sourire agréable, mais ne brisa pas le discours impétueux de la jeune demoiselle. Il prenait le temps de l’écouter. Il caressait cette douce fleur avant de la cueillir. La patience était l’un des maîtres-mots de l’art subtil de la conversation, et de la manipulation. Il fallait écouter pour trouver le terreau fertile idéal dans l’esprit de sa victime. Ensuite, il fallait y planter méthodiquement et au bon moment les graines de sa volonté, pour les voir germer. Ensuite, prendre soin de les entretenir avec l’eau de la confiance. Et c’est après l’ensemble de ces étapes, que l’on pouvait récolter les fruits de son labeur. Un travail minutieux, qui demandait plus ou moins de temps en fonction des individus. Le bâtard se demandait de quelle trempe était son interlocutrice.

Colérique, il en était certains. Méfiante, sans aucun doute au vu de son attitude et de la teneur de son discours. La douce se demandait pourquoi le bellâtre n’était pas aller voir une autre fille ? D’un sourire doux, et agréable, il lui répondit.

Dialogue de personnage
« Je ne suis guère un Seigneur, ou alors un Seigneur de l’Ombre, un Maître des Plaisirs, tout au plus. Mais je ne mérite pas tant d’honneurs de votre part, Douce Demoiselle. Votre colère étant le reflet de votre peine, vous n’avez aucune excuse à me présenter pour votre rudesse. La réciproque n’étant, par essence, pas une réalité acquise, je vous pris de me pardonner si j’ai, dans mon approche, éveillé de mauvais souvenirs. »


La parole était dite, et bien que l’androgyne appréciât cette marque de respect, il ne fallait pas qu’une Miwaku apporte confusion dans les titres de noblesse

Dialogue de personnage
« Alors je vous en prie, gardez-vous de m’appeler Mon Seigneur. Moi-même, comme tout autre mâle de notre « clan ». Il est important de conserver ces titres pour nos alliés Hattori. Qu’il soit respectueux, comme « dôno » ou « Sama », qu’il soit votre aîné ou un inconnu plus âgé comme « san », ou un proche collègue comme « kun » ou « chan ». »


Furtivement, la vipère de Kumo lui fit un clin d’œil, protégeant ses lèvres avec son éventail des regards indiscret, avant de lui murmurer, tel un partenaire de crime.

Dialogue de personnage
« Je laisse ce choix à votre discrétion, et ne garderai pour vous qu’une ardoise vierge de tout ressentiment, n’ayez crainte. »


Puis, il se remit dans une position moins suspecte.

Dialogue de personnage
« Pour répondre à votre question, Kazuko-chan, je n’ignore pas le chant plaintif des cœurs de chacune de ses demoiselles. Hélas, il me fallait faire un choix parmi toutes. Plongé dans votre solitude, vous me sembliez plus accessible. Et j’ai pensé qu’un peu de compagnie vous ferait du bien. »


Il affichait encore un sourire doux. Un maître de la tromperie ne dévoilait jamais son jeu, et gardait toujours un as sous sa manche.

Dialogue de personnage
« Maintenant que j’ai répondu à votre curiosité ingénue, pourriez-vous me dévoiler plus les raisons de votre tourment ? J’eu quitté notre capitale pour développer mon activité, et j’aimerais mieux comprendre ce qui tourmente notre clan. J’eu appris également les rumeurs d’ivrogne sur ma… Mort ? Une évidente nouvelle calomnieuse, que ma présence aura tôt fait de la faire taire à jamais. »


Petit à petit, il tentait d’amadouer la farouche Geisha. Mais nulle inquiétude à avoir, Miwaku Raiko était patient.

Publié le 10 Septembre 2020 vers 23h

La Sainte Vierge

La jeune Miwaku observait et écoutait attentivement chaque mot que prononçait le Maître des ombres.

Dialogue de personnage
« Si tel est votre souhait, je ne vous nommerai plus "mon seigneur", Raiko-san. »

Avec grâce et élégance, il se déplaçait jusqu'à la jeune demoiselle pour lui tenter de lui faire changer d'avis en se montrant des plus agréables, mais Kazuko était loin, très loin d'être idiote et savait que ce type de comportement cachait quelque chose.

Dialogue de personnage
« Vous qui êtes aussi Miwaku, vous devez bien comprendre que la solitude est un moyen à la réflexion. Etre seul ne signifie pas forcément faiblesse, mais elle peut être aussi sagesse. J'apprécie votre bonté, mais il est préférable pour vous de ne pas croisée mon chemin. »

Elle tentait de détourner la conversation et n'avait aucune envie de dévoiler quoi que ce soit à cet homme. Songeuse elle entendait la requête de son interlocuteur et continuait alors son petit discours.

Dialogue de personnage
« Vous le saviez mieux que quiconque, Raiko-san. Depuis votre arrivée après votre long moment d'absence où les choses se sont dégradées à vu d’œil, vous avez probablement remarquer tous les changements. J'ai ouïe dire que vous possédiez vous même une bâtisse aux quartiers où le plaisir est censé régner. A mon plus grand regret la prostitution, les drogues et le crime se sont répandus. »

Kazuko retirait alors sa manche de devant son visage s'approchant du Maître et de le fixer droit dans les yeux de sa petite taille avant de lui souffler les mots suivants:

Dialogue de personnage
« Un homme de votre trempe n'est jamais là par hasard. Que puis-je faire pour vous ? Raiko-san. »

La demoiselle ne savait pas dans quoi elle risquait de s'embarquer, mais l'ennui la poussait vers l'inconnu attendant de savoir ce que celui-ci voulait d'elle.

Publié le 11 Septembre 2020 vers 12h

Le Maître des Plaisirs
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La méfiance et la fougue, tel était l’état d’esprit de la jeune Miwaku qu’il avait en face de lui. Mais quoi de plus normal d’être méfiant envers l’authentique et originel Baron de la Prostitution ? La question était plutôt de savoir si elle était au fait de la réputation du dévoyé, du Banni, et pourtant indispensable fils de l’Okasan ? Peut-être, peut-être pas. Le Bellâtre jouait sur ses multiples facettes, telle la lumière d’une bougie faisant danser les ombres sur une sculpture au cœur de la nuit.

Le double discours de la jeune Miwaku faisait sourire le Seigneur des Ombres. Tantôt il ne fallait pas qu’il croise son chemin, et tantôt il fallait qu’il l’écoute. Elle ne souhaitait rien lui dire, et pourtant, elle était la première à lui faire part de son apparent désespoir de voir le quartier des plaisirs réduit à un lieu de vice. Ah… Quel doux son. Le tintement des failles de l’esprit d’un être humain. Et tel l’eau, la vipère de Kumo allait s’infiltrer en elle, y déposer son doux poison.

Dialogue de personnage
« Hélas, je suis dans l’obligation de vous confier que je ne suis pas ici par pur hasard, en effet. »


L’Ephèbe lui fit un sourire.

Dialogue de personnage
« Je viens constater le terrible état des « Quartiers des plaisirs » … À mon époque, rien de tout cela n’aurait été possible, enviable, ou imaginable. L’Art sexuel et des plaisirs du corps ancestraux, enseignés de Geisha à Geisha, réduit au simple état d’esclavagisme sexuel par des simplets pervers, allant toujours plus loin dans les pratiques extrêmes et douloureuse pour satisfaire des pervers monstrueux… Mon dégoût ne fait que s’amplifier, au rythme de mes pas dans ses rues puant la pisse, le sang et la corruption. »


Il fit un silence… Eloquent, posant son constat comme le couperet du jugement s’abattant sur sa victime.

Dialogue de personnage
« Hélas, plus les Hommes sont simples d’esprit, plus ils sont faibles faces aux tentations de l’Enfer… »


Il fixa d’un regard discret la Miwaku.

Dialogue de personnage
« Ne vous a-t-on jamais laissé le choix d’exercer le métier que vous faites ? Comment pouvez-vous prendre plaisir à séduire avec des chaînes si pensantes aux poignets, et le boulet invisible du destin fixé à votre cheville ? Je suis loin d’être un ange, mais toutes les filles et garçons travaillant pour moi le font dans leur âme et conscience. Ils ont leurs raisons, et je leur offre juste un cadre sécurisant pour exercer. »


Il ferma doucement les yeux, avant de faire un sourire.

Dialogue de personnage
« Je n’ai jamais eu cette chance, alors j’aime croire pouvoir l’offrir à ceux qui m’accordent leur confiance en travaillant dans mes établissements. »


Il fixa de nouveau la Miwaku, affichant toujours ce sourire agréable dont seul lui avait le secret.

Dialogue de personnage
« L’équilibre du quartier des Plaisirs fut rompu. Ma douce mère, bénie soit-elle là où elle se trouve, se retournerait dans sa tombe à la vue de ses précieuses enfants. Cette idée est pénible, insupportable, d’autant plus de voir les miens plongés dans ces tourments. Je me dois de le restaurer pour sa défunte mémoire. C’est là l’essence même de ma mission, et la raison de mon retour… »


Le regard de l’oiseau Azurée était mystérieux. Il ne laissait presque rien transparaître, et sembler agir comme un miroir. Lorsque l’on se plongeait dans ses yeux, on ne pouvait y voir que le reflet de sa propre âme. Comme si, derrière ce corps, il n’y avait qu’une âme camouflée derrière un abysse de solitude.

Dialogue de personnage
« Je ne connais que trop bien le poids écrasant du destin, alors permettez que je vous repose la question : Qu’est-ce que moi, je pourrais faire pour vous ? »


La vipère avait fait son œuvre. Il aimait croire que ses mots allaient éveillait en la Miwaku des éléments relevant de l’intime, affichant une illusion de proximité. Pourtant, il venait simplement de se connaître. Mais le Bellâtre ne connaissait que trop bien la douleur de naviguer à contre-courant dans la rivière du destin.

Publié le 27 Septembre 2020 vers 12h

La Sainte Vierge

La jeune femme voyait très bien ou voulait en venir le fourbe. Lorsque leur regard se croisaient à tous les deux, elle pouvait y voir son propre reflet. Elle se perdait dans la couleur des ses yeux azur et l'image qui lui apparaissait ne présageait rien de bon. Elle se voyait perdu dans un océan où ne sachant naviguer avant d'être percuter par un immense serpent. Ainsi elle tombait à l'eau et le reptile tournait autour d'elle, puis finissait par la dévorer en une bouchée. Tentant de garder son calme, elle pouvait sentir des frissons d'effrois lui parcourir son échine. Son visage devenait sans aucune expression envers son interlocuteur. L'homme qui se tenait devant - elle le savait - ne lâcherait pas l'affaire aussi facilement. Les personnes emprisonnées de ses griffes, il les sélectionnait par stratégie. Quelle rôle devait endosser la Miwaku pour cet être calculateur ? Même si la jeune femme usait de sa méfiance et choisissait la distance à l'égard du fils de l'Okasan, elle savait que tôt ou tard il parviendrait à ses fins. L'étau se fermait petit à petit sur elle ne lui laissant qu'une issue: la coopération.

Dialogue de personnage
« Votre destin n'a pas été tendre avec vous non plus, je le conçois. »

Regardant dans le vide, elle visualisait l'une des jolies fleurs poussant du haut de ce magnifique Paulownia. Son air s'adoucissait avant de répondre à la question que lui posait le bel homme.

Dialogue de personnage
« Vous ne pouvez rien pour moi. Seul le temps pourra m'aider ! »

D'un geste de la main elle ouvrait son éventail et le mettait devant son visage comme pour se protéger d'éventuelles analysent de la part de l'homme. Chaque parole, chaque geste, chaque expression de visage lui permettait de trouver une faille dans la personnalité de sa "victime". Elle s'approchait de lui se mettant à quelques centimètres de son visage et soutenant encore plus son regard perçant.

Dialogue de personnage
« Je ne veux pas vous offenser, mais croyez moi. Vous ne pouvez rien. Nous avons tous un fardeau à porter et vous savez déjà tout sur tout. Pourquoi perdez vous votre temps avec moi, si vous savez mieux que quiconque la situation de Kumo ? Quelle "précieuse" carte suis-je pour vous ? »

Elle prononçait ses mots comme si elle pouvait lire à travers lui alors qu'elle savait pertinemment que c'était l'inverse. Elle imitait seulement sa personnalité pour cacher la sienne jusqu'à ce qu'une migraine lui brouillait la vision. Tout était flou et ses sens devenaient incontrôlable. Des cris retentissaient dans sa tête, la chaleur du feu lui brûlait la peau, des lames traversaient son corps, le sang coulait et le ciel se couvrait de nuages menaçants. Une vision sanglante du futur qui attendait une civilisation, mais impossible de savoir laquelle pour le moment. Tout était beaucoup trop brouillon. La jeune femme se mettait à terre en se tenant son visage d'une seule main, les gouttes de sueur perlant sur son front, la gorge nouée et les yeux vides. Maudit don !

Publié le 27 Septembre 2020 vers 15h

Le Maître des Plaisirs
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La Miwaku tentait de ne laissais rien transparaître, mais son attitude trahissait la méfiance à l’égard de l’oiseau Azuré. À tort ou à raison ? À raison sans doute. L’influence aliénante du Bellâtre était bien plus perfide que sa réputation ne laissait paraître. Sa fausse-gentillesse jouait sur le sentiment de culpabilité propre à la redevance d’un service. Plus grand était le service, plus grand était la culpabilité, et plus grande était la dette inévitable à ce genre de pratique. Inconsciente, invisible, une pression bien plus grande qu’un simple contrat fait par lettre écrite. Le Bellâtre connaissait le poids d’une faveur, surtout inconsciente, et allait même encore plus loin : il en jouait.

Dialogue de personnage
« Hélas, jeune fille, je crains que le temps n’ait rien à voir avec votre situation. Ce que vous nommez le temps n’est que la sommes des actes des uns et des autres, qui se répercute aléatoirement sur votre situation… »


Le Bâtard contemplait le regard de la belle, qui essayait en vain de transpercer l’abîme dans ses yeux. Les années d’expériences douloureuses, de rejets, et de camouflage pour satisfaire sa mère et la famille impériale l’avaient transformé. Il maîtrisait ce jeu, alors que sa pauvre interlocutrice ne connaissait que les bases qu’on avait bien daigné lui enseigner. Alors qu’elle le fixait, la jeune femme commença à tourner de l’œil, comme si son âme c’était perdue dans les abysses de l’âme de l’oiseau Azurée. Sans un mot, et dans un mouvement gracieux, le Bellâtre la récupéra et fit office d’appuie pour la douce. Ainsi, elle était dotée du talent de double vue. Un sourire se dessina sur le visage de paon bleu, qui réalisait alors qu’il avait littéralement entre ses mains une perle rare, qu’il devait irrémédiablement élever.

Dialogue de personnage
« Le talent de double vue… Un Don précieux… Pourrissant ici, au milieu d’un environnement putride. Vous voulez savoir pourquoi vous être une précieuse « carte », Miwaku Kazuko ? »


Il la redressa alors dans un mouvement gracieux, ressemblant fortement à un pas de danse, avant de lui murmurer à l’oreille.

Dialogue de personnage
« Vous êtes une Miwaku. Alors oui, si vous êtes effectivement une carte pour moi, vous êtes précieuse. »


Puis, il s’écarta. Le mouvement n’avait duré que quelques secondes. Rien qui ne fût suffisamment long pour éveiller un quelconque soupçon.

Dialogue de personnage
« Que vous le vouliez où non, je serais votre aléa du temps, Kazuko-chan. Vous apprendrez bien vite que mon retour sonne le glas de nombreux de ces piteux proxénètes où pseudo-propriétaire de Miwaku, ayant osé profaner votre pureté et celle de nos sœurs. Libre à vous d’être simple spectatrice, ou tout au mieux une figurante, ou d’être véritable actrice de ce vent de changement. »


Il fit alors une révérence, qui semblait la conclusion de ce petit pas de danse.Le Bellâtre attendait une simple réponse de la part de la Miwaku. Il fallait qu’elle soit suffisamment d’ambition pour tenir ce rôle. Et ce serait d’autant plus amusant pour lui que de voir une marionnette se débattre, ligotée par des fils qu’elle c’était elle-même attachée.

Publié il y a moins d'un mois

La Sainte Vierge

Reprenant à peine ses esprits, la jeune fille écoutait tout ce que le Bellâtre lui disait sans prononcer un mot. La toile d'araignée devenait de plus en plus gluante laissant que trop peu d'espoir pour s'en échapper. Après que l'oiseau portait sur son plumage Kazuko pour l'aider à se relever dans un pas gracieux comme celui d'une douce valse, celle-ci ne pouvait décidément plus lui fuir. Il ne lui laissait plus le choix que de coopérer.

Dialogue de personnage
« Vous êtes extrêmement fort, Raiko-san. Vous ne me laissez donc aucune issue. »

Le visage toujours neutre la femme ajoutait à son interlocuteur.

Dialogue de personnage
« Bien ! Puisque les présentations sont faites et que vous tenez absolument à "m'aider", m'accordez-vous dans un premier temps une ballade loin des murs qui possèdent de nombreuses oreilles ? »

Elle lui tenait le bras dans un mouvement léger et féminin avant de lui sourire faussement. Elle ne connaissait que trop peu de choses de cet homme pour réellement le juger. C'était à elle seule de savoir ce qu'elle devait penser et non des "on dit". Le passé appartenait au passé et chacun pouvait avoir une seconde chance ? A moins que la jeune fille ne se faisait de fausses idées. L'image qu'elle percevait de cette future ballade n'était autre que celle de l'oiseau qui survolait, non pas sa cage, mais celle de la danseuse dans laquelle il l'enfermait à sa place.
Ils entamaient la marche qui permettrait de définir leur intention pour l'avenir de leur clan. L'éventail à la main, elle entamait le sujet qui lui tenait à cœur.

Dialogue de personnage
« Par où commencer ? Il y a tellement de sujets sur notre clan et de choses non concevable que je ne sais par où me diriger. »

Oh ! Peut-être avait-il des informations concernant Asae ? La Miwaku le lui demandait alors comme si une petite ampoule dans sa tête s'allumait, une soif de se savoir qui ne s'éteignait jamais. Une question qui lui brûlait depuis bien trop longtemps ses petits lèvres.
Elle tournait sa tête pour le fixer de ses deux yeux violets quasiment roses.

Dialogue de personnage
« Avez-vous des nouvelles de Dame Asae ? Cela fait bien trop longtemps que nous ne la voyons plus... »

Publié il y a moins d'un mois

Le Maître des Plaisirs
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Petit à petit, l’oiseau azuré semblait n’être qu’un serpent. Habile, discret, et tenace. S’enroulant autour de Kazuko, la tenaillant avec sa peau reptilienne froide et sans once humaine. Son poison était ses mots, qui se frayait un chemin dans la cognition humain. Il plantait des graines. Les graines de la désolation. Les graines du désespoir.

Dialogue de personnage
« Détrompez-vous, Kazuko-chan… Si vous pensez que je ne vous laisse aucune issue… »


Le Bellâtre s’approcha lentement de l’oreille de la Miwaku, et lui murmura d’une voix mielleuse, presque sensuelle.

Dialogue de personnage
« C’est parce que je suis votre seule issue. »


Avant de se reculer, et d’afficher un doux sourire. Tout dans l’attitude du Miwaku paraissait à la fois si théâtral, et pourtant, si réel. Comme si l’acteur était devenu le personnage, si bien huilé, si bien maîtrisé. Le destin de l’éphèbe lui avait toujours était imposé, il n’était au final, comme tous, une équation délicate entre génétique, environnement, et rencontre. La société Kumojin avait créé de ce jeune garçon délicat un véritable Seigneur des Ombres. La jeunesse impétueuse de ses premiers jours était désormais passée… Et le temps l’avait rendu plus sage. Et, inévitablement, encore plus dangereux.

Dialogue de personnage
« Mais avec plaisir, ma Demoiselle. »


Le Bellâtre tendit alors sa main vers la jeune Geisha, avant de lui offrir habilement son bras pour la guider dans ces rues qui n’avait plus rien de gracieux. Le Bâtard jubilait de cette image discordante. Lui qui avait était honni pour avoir offert une dernière issue à des femmes et des hommes à qui on avait tout pris, pour avoir monté un commerce fructueux de proxénétisme -presque vertueux-, il contemplait aujourd’hui l’appel de la folle avidité des hommes. Et c’était lui le criminel ? Certes, il était loin d’être un ange ou un homme de pure bonté, mais jamais il n’avait forcé quiconque dans ce processus.

À la question de la jeune Miwaku, l’oiseau Azuré poussa un long soupir.

Dialogue de personnage
« Mes relations avec Dame Asae sont plus que tumultueuse, je le crains. Je l’ai connue lorsqu’elle était en formation auprès de mère… Il faut dire que nous avons des points de vue radicalement différents sur l’avenir du clan. »


Le Bellâtre déploya à son tour un magnifique éventail, avant de fixer de ses yeux azur dans le violet rosâtre de la jeune dame.

Dialogue de personnage
« Pour dire vrai, nous payons aujourd’hui le prix de sa faiblesse. La situation actuelle n’est que la résultante de cette pseudo-gestion désastreuse du clan. Au temps de mère, jamais spectacle aussi sordide n’aurait été pensable… Nous avons visiblement échoué à en faire une digne successeure, à mon grand regret. »


Le visage du Miwaku affichait une tristesse factice, mais qui paraissait tangible, réelle. Pourtant, il n’était pas désolé. Il n’était même pas déçu. Cette femme était méprisable depuis le premier jour. Elle n’avait eu aucune ambition pour le clan Miwaku, aucun projet. Elle faisait semblant de se battre avec des écrans de fumée, des poupées de chiffons. Durant cette marche, le Bellâtre se dirigeait vers un parc, un lieu non-loin, calme, et surplombant une partie de la ville.

Dialogue de personnage
« J’aurais une question, Kazuko-chan… Je connais bien ma réputation. Je sais que mes choix sont discutables. Et je sais très bien que mon nom fut et demeure souvent associé à un présage funeste. Alors permettez-moi de vous le demander très sincèrement… Que pensez-vous de Raiko, le Honni du clan Miwaku ? »


Le Bellâtre affichait un sourire à son habitude, comme s’il était protégé par une carapace inviolable. La vérité était tranchante, violente. Honnis de son clan, rejeté par les Hattori, Shinayaka et même les siens, les Miwaku. La vie de Raiko n’était qu’un voyage solitaire dans une longue tempête éternelle. Dès son plus jeune âge.

Publié il y a moins d'un mois

La Sainte Vierge

La jeune femme écoutait attentivement les mots difficiles que prononçait Raiko-san. Malheureusement, il avait raison sur le fait que tout ce qui se passait au sein du clan Miwaku n'était qu'une partie la faute de l'absente. La suite devenait intéressante et étrange à la fois. Pourquoi parlait-il de lui à la troisième personne ? Quel intérêt avait-il de demander à Kazuko ce que celle-ci pensait de lui ? A vrai dire, elle ne savait pas vraiment. Les "on dit" sont souvent des rumeurs, mais certains de ses actes sont bien réels. Elle réfléchissait de la manière dont elle pouvait exprimer ce sentiment. Pas évident pour certains membres des Miwaku de montrer son véritable visage.

Dialogue de personnage
« Je vais d'abord répondre à votre question Raiko-san, avant d'exposer mon point de vue. Ce que je penses sincèrement de l'Honni comme vous vous nommez ainsi et que je n'aimerai pas être à sa place. Etre haï de tous, alors que vous n'avez pas pu choisir votre destiné. C'est un rôle ingrat que tous ont oublié. Il faut bien un coupable pour ne pas être l'accusé. Malgré ce que les gens peuvent penser de vous, personne n'a pensé une minute être à votre place. L'Okasan a fait un grand sacrifice, elle aussi. Celui de devoir délaisser son enfant pour ainsi mieux s'occuper de ceux qui se permettent de se sentir supérieur, alors que pour moi, nous sommes tous à part égale. C'est étrange, mais je pourrais ajouter que je vous plains. »

Elle mettait un petit temps avant de reprendre.

Dialogue de personnage
« Si je sais autant de choses sur vous, c'est parce que votre maman m'en parlait plus jeune. Ca se voyait à son regard qu'elle était triste et qu'elle aussi n'avait d'autres choix que d'assumer un rôle qui la consumait à petit feu. Enfin, je m'égare un peu. Veuillez m'excuser. Je ne suis pas en droit de parler de choses dont je ne connais pas plus le fond que ça. Nous verrons bien par la suite, si à deux nous pouvons changer tout ces désagréments. Je suis prête à vouloir changer les mentalités. »

La femme voulait un monde meilleur et pensait notamment à la personne qui lui était cher à ses yeux. Sa petite sœur, tantôt une peste, tantôt une gentille petite fille. Mais là n'était pas encore le sujet. Ils continuaient tous les deux la marche dans ses rues sombres et malfamées.

Dialogue de personnage
« Et vous, Raiko-san, que pensez-vous d'une cette Kazuko, une simple jeune femme au destin similaire à celui d'autres demoiselles ? »

Publié il y a moins d'un mois

Le Maître des Plaisirs
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Pendant un instant, le temps s’arrêta pour le Bellâtre, qui plongea ses yeux dans le regard de la jeune Kazuko. En une fraction de seconde, l’abîme noirâtre dans ses yeux brilla d’un éclat de tristesse véritable. Douloureuse était la vérité, tout comme les dires de la jeune dame. Mais chacun de ses mots résonnait en son être, et éveillait de nouveau en lui cette douleur sourde, qui n’avait de cesse chaque jour d’assaillir son esprit.

La question demeurait. Est-ce que son regard était similaire à celui de sa mère lorsqu’elle parlait de lui ? Si tel était le cas, quel homme était-il devenu à ses yeux ? Un homme ou un monstre ? Tant de questions qui restaient en suspens. Aujourd’hui, il n’y avait plus que ce silence macabre, une solitude presque insoutenable. Oui… Le fils de l’Okasan n’avait jamais guéri. Le pouvait-il vraiment ? Lui avait-on jamais donné cette chance ?

Sa mère lui avait donc conté la misérable histoire de Miwaku Raiko. En quel but ? Avait-elle agi sciemment, en prédiction de cette rencontre ? Est-ce que Chihiro Miwaku avait vu ce qui aurait pu se dérouler ici sans son intervention ? Tant de questions qui avait su murer le Miwaku dans un pénible silence. Les yeux du Bellâtre brillaient sous la lueur du soleil, mais se rendant compte que son artifice de beauté se brisait, l’oiseau azuré accéléra le pas pour se tenir devant la Miwaku. Loin de son regard. Loin de ses larmes, qu’il balaya d’un revers de sa manche de soie, dans un mouvement discret et habile.

Dialogue de personnage
« Certaines histoires doivent subsister grâce à la tradition, mais croyez-moi, jeune Demoiselle… D’autre sont si sordide qu’il est préférable qu’elle reste dans l’ombre. Les tragédies n’ont jamais rencontré bon public. Du moins, pas ici, à Kumo. »


Si elle savait. Sa mère ignorait de nombreuses choses à propos de son fils. Comment aurait-elle pu le savoir ? Raiko avait eu tôt fait de lui dissimuler. Il était un déviant. Né Miwaku, aux ambitions d’un Hattori. Né homme, au lieu de femme. Tout aurait était plus simple s’il avait été une femme Hattori. Il aurait connu alors, peut-être, le bonheur. Au final, l’herbe lui avait toujours était coupé sous le pied.

Dialogue de personnage
« J’imagine qu’elle fut avare en éloge… Cette vieille femme n’a jamais pu accepter ce que je suis devenu. J’aurais pu être une fille, cela lui aurait épargné de nombreux problèmes. Mais même ça, j’ai eu l’impétueuse audace de lui enlever, avant même ma naissance. »


Le Bellâtre lâcha un petit rire à la tonalité clairement sarcastique. Ce monde n’était qu’une vaste blague, un jeu dont il fallait se repaître pour ne pas souffrir. Ce n’était pas un choix. C’était tué où être tué. Ils arrivèrent alors sur un petit balcon, où le Miwaku vint s’appuyer délicatement contre le bastingage. Sa tenue était similaire à celle de sa mère. Juste à peine pour mimer un appui, sans jamais pencher le dos. Le bellâtre avait eu mainte fois l’occasion de voir sa tendre mère l’observer de loin, lorsqu’elle s’occupait des autres.

Dialogue de personnage
« Je pense que vous êtes courageuse, Kazuko-chan… Peut-être même un peu trop pour votre propre bien. »


Le Bellâtre se retourna, posant délicatement le bas de son dos sur la rambarde et fixait la jeune femme, son sourire de nouveau sur son visage. La fierté. C’était ce qui manquait cruellement aux membres du clan des Geisha. Tout cela avait, longtemps, était dépossédé par les Hattori.

Dialogue de personnage
« Vous êtes un paradoxe. Vous êtes différente, sans pour autant vous démarquez. Vous vous rebellez, tout en vous résignant à votre simple condition. Vous vous méfiez d’un homme que pourtant, vous plaignez. Vous êtes courageuse, mais indécise… Vous auriez les prérequis pour devenir une grande Dame Miwaku, mais il vous manque quelque chose, comme à toutes les autres d’ailleurs… »


Le Bellâtre s’avança, puis se faufila délicatement pour se positionner derrière le dos de la jeune femme, et l’avança à son tour vers le bastingage. Chaque pas était un pas de danse, gracieux. Pendant un instant, la jeune femme pouvait contempler le résultat de plusieurs centaines d’heures d’entraînements. Le mouvement était plus fluide que l’eau du courant d’une rivière, que les battements d’ailes d’un oiseau.

Dialogue de personnage
« Vous n’avez pas confiance en vous.
Au prix de cet équilibre malsain, on vous a enlevé votre fierté, l’essence même de votre humanité.
On vous a promis un avenir de déification en tant que Geisha, mais la plus parfaite d’entre vous en est réduite à n’être qu’un objet vulgaire objet de plaisir, une simple gourgandine.
Une poupée de chiffon que nos « Maîtres » peuvent user et abuser à loisir, jusqu’à en être lassé, vous forçant à vous réinventer. Mais pourquoi ? Pour satisfaire encore les besoins grossiers de ces maîtres.
On vous a appris l’honneur dans la servitude, dans l’humiliation. Même l’Okasan actuelle savoure son état. Bien sûr, ce n’est pas elle qui en est réduite à danser comme un saltimbanque, une vulgaire marionnette pour faire fantasmer les bélîtres du village… »


L’oiseau bleu se détacha ensuite de la jeune femme. Il affichait encore ce sourire, qui semblait alors figer sur son visage.

Dialogue de personnage
« Maintenant que vous en savez autant… Je vais vous confier un secret. Mais avant, d’après vous, pourquoi suis-je devenu un proxénète ? »

Publié il y a moins d'un mois