Lorsque Kazami prit la parole, la Dame de Fer s’arrêta un instant, sans la regarder. Pour une fois, elle était… Agréablement surprise. Il fallait dire qu’elle ne s’attendait absolument pas à avoir des excuses de sa part, surtout ici et maintenant. Pendant un instant, elle replongea dans un souvenir lointain. À une autre époque, avant le déluge de la guerre civile. Un monde disparut. Un monde qui semblait presque
antédiluvien. Et si elle revenait encore plus loin, lorsque les Uzumaki sont rentrés au village, les choses étaient encore différentes. Elle n’avait qu’un peu plus de quarante ans, mais elle avait déjà vécu dans trois mondes différents. À la mort de Gekido, elle espérait que cela marquerait définitivement le début d’un nouveau monde… Plus serein.
Elle tourna légèrement le regard, et fixa la rouquine. Malgré elle, elle ressentait un soulagement, comme si un poids s’enlevait de ses épaules.
« Le chemin sera long… Mais pas impossible. Pour moi, comme pour tous. Cette spirale de haine doit prendre fin. Et le plus tôt sera le mieux. Allons-y. »
Et elle reprit la route. Il était trop tôt pour remercier la spécialiste de l’Iroujutsu, mais si l’opération de ce soir réussissait, elle le ferait sans hésiter. Sur le chemin, elle croisa ce qui semblait être manifestement Universa. La Capitaine de l’Unité spéciale connaissait par cœur les masques de ses membres racines. Uzumaki Universa, un pervers notoire dans sa jeunesse. Au début de leur relation mouvementé, Mako avait presque eu envie de le castrer. De lui arracher les
testicules, de les plonger dans son propre
caca, avant de lui avait avaler tout cru tant il avait violé son intimité. Mais il n’eut rien de tout cela. Au final, la relation s’était apaisée, et Universa était devenu un ami, une personne de confiance sur lequel la Dame de Fer pouvait s’appuyer.
Puis, elle ouvrit la salle. Sans surprise, ils étaient tous présent. Et sans surprise, elle arriva pile à l’heure. La Quadragénaire était inflexible, jusqu’au respect des horaires. En arrivant dans la salle, elle salua Kotaro d’un mouvement de la tête. Un autre membre secret de l’Anbu, mais aussi chef de la police de Konoha. Puis, son regard vint se poser sur les deux Genin. Et enfin, elle afficha un doux sourire, celui d’une mère aimante. Rassurée. Elle s’approcha d’eux. À la réponse de Kano, elle lui ébouriffa les cheveux.
« Bien sûr qu’il est en forme mon petit Chikara préféré ! »
Il avait tellement grandi… Bientôt, elle ne pourrait plus l’atteindre aussi facilement. Puis, elle s’approcha de Seitô avant de lui faire un câlin. Certes, il avait 15 ans, et certes, il poussait des jérémiades teintées de honte, mais elle était sa mère, et il resterait son enfant même après la fin. Il y avait des choses bien plus fortes que les normes sociales.
« Ça va bien se passer mon chéri, tu vas voir ! »
Après cette courte étreinte qui avait dû lui paraître des heures, la Dame de Fer se recula et observa le nombre important d’ustensiles. Elle inspecta également la propreté et le caractère impeccable de la pièce. Tout était parfait, presque aseptisé. Les services de nettoyages de l’hôpital étaient manifestement de vrai «
cendrillon » lorsqu’il s’agissait de désinfecter un lieu avant et après une opération.
Elle savait que l’opération allait être lourde en chakra. Mais la question était : à quel point ? La Dame de Fer était une vétérant, mais son apparence bien conservée n’était pas uniquement dû à de la chance, mais à un sceau, habilement camouflé par du fond de teint. Bien sûr, elle n’allait pas se transformer en une vielle mamie
édentée en cas d’épuisement, mais il était certains que quelques rides allaient s’incruster dans sa peau, et certains de ses cheveux rouges allait tourner au grisâtre. Mais tout ceci n’allait être que temporaire.
La Dame de fer toussota légèrement. Un rhume ? Maintenant ? Elle espérait que non. Après cette opération, elle voulait organiser un véritable festin. Et souffrir de
dysgueusie pour cuisiner était un véritable handicap… Enfin, elle espérait également que cela n’altère pas le bon déroulé de l’opération.